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00:00Anthony Blinken poursuit sa tournée en Europe.
00:04Le chef de la diplomatie américaine est à Varsovie, aujourd'hui en Pologne.
00:08Hier à Kiev, il a promis de répondre d'urgence aux demandes du gouvernement ukrainien.
00:14Un gouvernement qui réclame notamment le droit de pouvoir frapper le territoire russe en profondeur avec des missiles occidentaux.
00:22Écoutez.
00:23Nous avons abordé la question des missiles à longue portée, entre autres sujets.
00:32Et je vais rapporter les éléments de cette discussion à Washington pour en faire part au président.
00:39En ce qui concerne les États-Unis, depuis le premier jour, nous nous adaptons aux besoins, aux évolutions sur le champ de bataille.
00:49Et je n'ai aucun doute sur le fait que nous continuerons à nous adapter.
00:53Bonjour, Gossi Rybinski.
00:54Bonjour, Pauline.
00:55On sera là pour soutenir l'Ukraine jusqu'à la victoire, a dit Anthony Blinken lors de son passage express à Kiev.
01:01Ça fait longtemps qu'on n'avait pas entendu de tels mots dans la bouche d'un haut responsable américain ?
01:06Et pas seulement, mais c'est vrai que les États-Unis qui avaient accompagné ce concert, souvenez-vous, c'était au printemps 2022, je crois,
01:15où le chef de l'État français, le chancelier Scholz, le premier ministre roumain s'étaient rendus à Kiev.
01:23Et le discours, c'était ça.
01:24Nous ne bougerons pas, nous ne faiblirons pas, nous serons jusqu'à la victoire.
01:29Bon, la victoire, c'est quoi ?
01:30Ça ne peut pas être une victoire totale militaire sur l'armée russe, mais ça peut être, et c'est ce qu'on commence à entrevoir,
01:38une position de force suffisante pour Kiev, de sorte que s'il y a des négociations,
01:43et même Zelensky parle de négociations, eh bien l'Ukraine est une position au moins honorable,
01:51qu'elle ne soit pas totalement démunie, totalement abandonnée en haillons pour faire face aux exigences russes.
01:59Et là, finalement, les États-Unis reviennent à ça pour deux raisons.
02:03La première, c'est qu'on voit bien que l'équilibre militaire, même si les Ukrainiens ont effectué des opérations un peu clinquantes,
02:12mais on voit bien que cet équilibre est rompu, et que donc il faut au moins revenir au statu quo hanté.
02:17Et puis, parce que dans le cas où Donald Trump gagnerait l'élection présidentielle,
02:23alors là, on serait fait non seulement de l'Ukraine, mais du reste.
02:26Et d'ailleurs, c'est ce que disait Kamala Harris à Donald Trump au cours du débat en lui disant
02:31mais vous ne vous rendez pas compte, parce que si vous êtes au pouvoir,
02:35Poutine, lui, arrivera à Kiev et il vous croquera, parce qu'il n'a pas de respect pour vous, alors que vous, vous en avez beaucoup pour lui.
02:42Et c'est ça qui est dans la démarche américaine et qui, du coup, passe par cette question des armes de missiles longue portée.
02:51– Depuis le début de la guerre, il y a eu beaucoup de lignes rouges qui sont tombées de la part des Occidentaux,
02:56des choses qu'ils ont accordées tout en restant sur cette ligne de crête.
03:00Est-ce que cette question des missiles à longue portée est une ligne rouge qui s'apprête à tomber à son tour ?
03:06– Oui, c'est vrai, mais elle semble être le seul moyen, justement, de parvenir à cette aménégociation.
03:12Pourquoi ? Parce que l'infériorité numérique des Ukrainiens sur le terrain
03:18signifie qu'il n'y a pas de possibilité de résister, au fond, à ces vagues,
03:24semblables à celles de Stalingrad, où la direction russe, ne tenant absolument aucun compte de la vie de ses soldats,
03:31en envoie, si vous voulez, quand il y en a 100 qui sont tués, on en envoie 200,
03:35quand les 200 sont tués, on en envoie 400, etc.
03:38Et que donc, pour contourner cette question-là, ce problème-là, sur le plan militaire,
03:42ces armes, ces missiles longue portée peuvent servir.
03:46En ce sens que l'Ukraine, au fond, avec ses missiles, survolerait les lignes de front,
03:52survolerait les abcès de fixation dus à la présence russe, pour aller taper les dépôts logistiques,
03:59pour aller taper des camps d'entraînement ou de regroupement, et c'est ça qui pourrait rétablir un statu quo.
04:06À partir de là, il faut penser, justement, à ces négociations avec une inconnue totale,
04:12c'est que si l'on voit bien selon quel axe Kiev peut essayer de se défendre et de négocier, quitte de Moscou.
04:19Quand vous avez affirmé qu'il s'agit d'une question de civilisation,
04:23qu'à Kiev, ce sont des nazis qui gouvernent, qu'est-ce que vous pouvez négocier ensuite ?
04:28Et donc, toute la question, une fois que, je parle en théorie, une fois que l'équilibre militaire serait rétabli,
04:35c'est de trouver quelque chose pour Moscou qui soit une porte de sortie non-infamante.
04:41C'est notre paire de manches.
04:43– Voilà pour la théorie.