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00:00L'invité du 6-9
00:02Il est 7h47 sur France Bleu Russie,
00:04notre invité ce matin, Simon Colbox, est donc un médaillé paralympique.
00:08Oui, il habite à Canet, il est licencié au club de tennis de table de Saint-Laurent-de-la-Salanque,
00:12médaillé de bronze, effectivement, en tennis de table fauteuil,
00:14en double bonjour, Julien Michaud.
00:17Bonjour.
00:18Et merci d'être avec nous en studio.
00:20Comment ça va déjà ce matin ? Est-ce que vous êtes toujours sur votre petit nuage ?
00:23Ah ben tout à fait, moi je suis pas redescendu et je sais pas si je vais redescendre de suite.
00:27Tiens, on va vous faire écouter quelque chose, ça va vous rappeler des souvenirs.
00:30Ça vous fait rire ? C'était évidemment la fête au Club France, après votre médaille de bronze.
00:39C'était incroyable ces images.
00:41Ah c'était pas mal, c'était pas mal, ouais.
00:43Moi qui suis un peu timide et tout, je me suis un peu lâché, je crois.
00:46Je voulais faire discret et bon, c'est pas passé discret.
00:50Parce qu'il y a eu une ambiance assez incroyable, le tennis de table en e-sport,
00:54vous l'avez dit, c'est confidentiel, vous avez joué là devant des milliers de personnes.
00:59Ouais, devant des milliers, on n'est pas vraiment habitué à ça.
01:01Mais c'est bon, si ça pouvait rester et continuer comme ça, ce serait top.
01:05Vous-même, vous avez joué avec le public pendant les matchs ?
01:08Ouais, tout à fait. Alors au début, je m'en protégeais,
01:10parce que c'était une première pour moi de jouer devant un tel public à 200% à votre cause.
01:17Donc un bruit de dingue, j'en ai pris plein les oreilles, plein les yeux également.
01:21Donc forcément, ça porte.
01:24Mais au début, je m'en suis un petit peu protégé.
01:27On a vu que ça perturbait nos adversaires, et on n'était pas à table.
01:32Fabien et moi, on avait le coach dans le coin,
01:36et on avait tous ces milliers de supporters qui poussaient et qui nous ont vraiment donné des ailes.
01:42Effectivement, pour qu'on se rende compte, d'habitude en compétition internationale,
01:45vous jouez devant combien de personnes ?
01:47On va dire 50 personnes. Dans ces 50 personnes, vous en avez la moitié, c'est de la famille,
01:50et l'autre moitié, c'est d'autres joueurs qui attendent leur tour.
01:53Donc ça change pas mal.
01:55L'ambiance exceptionnelle durant ces Jeux Paralympiques,
01:58et cette médaille de bronze avec votre coéquipier Fabien Lamireau.
02:01Vous l'avez prise avec vous, vous l'avez là.
02:03Oui, elle est là.
02:05Déjà, elle est très jolie, et vous ne la sentez pas, mais elle est super lourde.
02:08Oui, elle est lourde.
02:09Pas loin de 500 grammes quand même.
02:11On la met sur France 3, pas d'inquiète.
02:13Qu'est-ce qu'elle représente pour vous, cette médaille ?
02:15C'est 15 ans d'efforts.
02:18C'est 15 ans de travail acharné,
02:22surtout sur ces dernières années où on n'est plus beaucoup à la maison.
02:27C'est compliqué, mais le travail paye, heureusement.
02:31Ça aurait été compliqué de rentrer bredouille.
02:34Quand on se rend compte, 15 ans d'efforts, ça veut dire quoi ?
02:36Vous vous entraînez combien de fois par semaine, combien de temps ?
02:39Est-ce que vous arrivez à en vivre aussi, du tennis de table ?
02:43En vivre, financièrement, c'est très compliqué.
02:46Heureusement qu'on a des sponsors.
02:48Tous les ans, on me voit vendre les calendriers pour le club,
02:51pour amener un petit peu de sous.
02:53Une saison sportive, pour moi, ça tourne entre 10 et 15 000 euros.
02:57Entre tous les déplacements, les inscriptions aux tournois internationaux.
03:02C'est beaucoup d'argent.
03:04C'est beaucoup d'entraînement, bien sûr, beaucoup de temps passé.
03:07Mon club « valide » est à Saint-Laurent-de-la-Salangue.
03:12Ces dernières années, j'allais taper la balle à Skyping, à Saint-Quentin-en-Yvelines,
03:16auprès de Geoffrey Nizan, qui m'a suivi et a entraîné.
03:20Ces deux, trois dernières années, on était vraiment à bloc.
03:23Là, je faisais des allers-retours.
03:25J'étais une semaine à Perpignan et une semaine à Saint-Quentin-en-Yvelines.
03:29Avec des formes de stage, toujours, pour se préparer pour ces Jeux,
03:35qui étaient un énorme objectif depuis plusieurs années, vous l'aviez coché.
03:38Est-ce que vous l'avez montré, cette médaille, dans votre club, à Saint-Laurent-de-la-Salangue ?
03:43Pendant les Jeux, on avait entendu l'un de vos coéquipiers, Kevin Thomas,
03:46qui s'entraîne beaucoup avec vous, qui est « valide »,
03:49et qui disait énormément de bien sur vous.
03:51Est-ce que vous avez montré la médaille à tous vos camarades d'entraînement ?
03:54Il disait du bien de moi, c'est bien sûr. Je lui tapais pas les doigts en rentrant.
03:58J'ai pas eu le temps d'y retourner encore, parce qu'on est rentrés hier,
04:02et on repart demain sur Paris pour la fête samedi, avec le défilé sur les Champs.
04:08On est rentrés pour deux jours.
04:11Honnêtement, si on avait su qu'il y avait l'accueil du Président,
04:16on serait peut-être pas forcément rentrés.
04:18C'est un aller-retour bref.
04:21Il y a une parade samedi sur les Champs-Elysées.
04:2370 000 personnes attendues, les places sont parties en une heure.
04:27Ça vous surprend, cet engouement qui se poursuit après la fin des Jeux ?
04:31C'est top, et continuer comme ça...
04:34Je suis encore sur mon nuage, mais apparemment les gens aussi.
04:38Il y a eu une telle ferveur, que ce soit pendant les Jeux Olympiques,
04:41les Jeux Paralympiques, on a pris la suite,
04:43et les gens étaient derrière nous et ont poussé.
04:45Merci pour tout ça.
04:47Et pour qu'il y ait une telle réponse encore pour samedi,
04:50c'est top, on est tous encore sur notre nuage.
04:537h52 sur France Bleu Roussillon,
04:55notre invité en direct, Simon Colbeuck,
04:57et également en image sur France 3 pays,
04:59qu'a talent, Julien Michaud, médaillé paralympique en tennis de table.
05:03À l'extérieur de ces Jeux Paralympiques,
05:05qui ont vraiment marqué les esprits,
05:07on ne peut pas tous les citer, mais Charles Knox en badminton,
05:09Aurélie Aubert en boccia,
05:11eux sont carrément rentrés dans nos cœurs.
05:13Est-ce que vous sentez que le regard a déjà changé sur le handisport ?
05:17Bien sûr, et grâce aux médias aussi.
05:20Et surtout grâce aux médias,
05:22parce que les derniers Jeux Paralympiques,
05:24c'était Tokyo, avec le décalage horaire,
05:27c'était un peu plus facile de faire du direct,
05:31parce que ce n'était pas forcément des heures de grande audience.
05:34Mais là, c'était vraiment, on est chez nous,
05:38et c'était filmé H24,
05:40toutes les disciplines étaient filmées,
05:42et ça c'est top.
05:44C'est la première fois que le handisport a une telle couverture médiatique.
05:48Est-ce que vous avez des exemples,
05:50qu'est-ce qui vous permet déjà de mesurer
05:52qu'il y a eu un changement en avant et en après pour le handisport ?
05:54En fait, moi j'ai eu la chance, entre guillemets,
05:56après mes compétitions,
05:58de sortir un peu et d'aller dans Paris.
06:00Je retrouvais ma petite chérie,
06:02je la mangeais dans les restaurants,
06:04et les gens qui vous croisent, tous,
06:06un petit sourire, on peut prendre un petit selfie.
06:08Ils vous reconnaissaient ?
06:10Oui, ça c'est super.
06:12Déjà, on n'est pas habitués à ça,
06:14mais c'est super plaisant, c'est agréable,
06:16et puis on voit que les gens,
06:18ils ne viennent pas vraiment au contact avec force.
06:22Ils demandent, ils sont polis,
06:24ils sont même timides.
06:26C'est rigolo.
06:28Le regard sur le handisport a changé,
06:30plus du handicap, pour l'accessibilité au sens large.
06:32On est d'accord que là,
06:34il reste encore beaucoup de travail.
06:36Est-ce qu'on peut surfer sur cette vague des Jeux paralympiques ?
06:38En tout cas, est-ce que c'est votre souhait ?
06:40Il faut en profiter,
06:42est-ce que c'est en profiter, je ne sais pas,
06:44mais il faut continuer de l'avant.
06:46On voit qu'il y a eu énormément de choses qui ont été faites,
06:48à tout niveau, et il faut que ça continue.
06:50Là, tout à l'heure, j'entendais
06:52les travaux qui vont être faits
06:54à la gare de Perpignan.
06:56J'allais dire, il était temps.
06:58C'était l'année 2024, la gare n'était pas accessible.
07:00Moi, honnêtement, le train, je l'ai pris deux fois,
07:02à Perpignan, et je n'y ai plus jamais.
07:04À Perpignan,
07:06pour aller à Paris,
07:08on est un peu comme tout le monde,
07:10c'est le train, l'aéroport,
07:12l'avion ou la voiture.
07:14Moi, je prends la voiture, parce que c'est compliqué.
07:16Et même pour venir à France Bleu Roussillon,
07:18il y a une place handicapée juste à côté de la radio,
07:20vous nous dites qu'elle n'est pas adaptée ?
07:22Il y en a une, il n'y en a pas deux.
07:24Vous avez un dévers devant cette place,
07:26qui est juste fait pour une voiture.
07:28Donc, si la personne handicapée,
07:30en situation de handicap,
07:32est passagère,
07:34ma foi, ça va. Mais moi, je conduis,
07:36et en fait, pour me garer,
07:38je me mets dans la place, je suis dans le dévers,
07:40il faut vraiment que je serre à droite.
07:42Il y a des poteaux à droite, à gauche.
07:44Le fauteuil à manœuvrer, évidemment.
07:46Le fauteuil à manœuvrer, vous devez reculer pour fermer la porte de la voiture,
07:48faire attention de ne pas partir dans le dévers.
07:50Enfin, c'est les petites choses,
07:52mais c'est les combats de la vie de tous les jours.
07:54Est-ce que dans 4 ans,
07:56vous serez à Los Angeles ?
07:58On va déjà finir de profiter
08:00de ces jeux,
08:02qui ne sont pour moi pas finis.
08:04Et puis, on va
08:06retourner à la salle s'entraîner,
08:08et on va déjà savourer le moment présent,
08:10et le futur, on verra.
08:12On a encore le temps de voir tout ça.
08:14C'est dans 4 ans, comme vous dites.
08:16Merci beaucoup, Julien Michaud. Vous pouvez nous remontrer la médaille, peut-être ?
08:18Cette très belle médaille de bronze
08:20en tennis de table,
08:22en double avec Fabien Lamiro.
08:24Merci beaucoup, c'était un plaisir de vous recevoir ce matin.
08:26Merci à vous.