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00:33 Bernard fait partie de ces gens qui essayent de comprendre ce qu'on a du mal à comprendre.
00:40 Il s'est donné beaucoup de mal toute sa vie.
00:42 C'est un extraterrestre qui s'intéresse au genre humain, au terrien et même au fourmou.
00:51 Voilà donc sa curiosité est fantastique et comme elle est sans limite, il essaye de comprendre d'où on vient et où on va.
01:02 Je crois que cet endroit montre en tout cas une des choses la plus extraordinaires qu'il y a sur cette planète, c'est la diversité.
01:08 Pourquoi il n'y aurait pas qu'une seule forme de plante, une seule forme de mammifère, une seule forme d'oiseau, une seule forme de reptile ?
01:16 Pourquoi la nature a-t-elle fait autant de variétés ?
01:19 Le temps des chimères m'a été inspiré par mes reportages quand j'étais journaliste scientifique.
01:25 J'avais été surpris de voir que nous avions une certaine compatibilité avec le porc.
01:33 Je me disais que le fait qu'on commence à prendre des organes d'animaux pour les mettre à l'intérieur de notre corps, c'est peut-être une première étape.
01:39 L'étape suivante, ça devrait être qu'on mélange les ADN d'animaux et d'humains pour faire des hybrides.
01:45 Et quand il est arrivé tous les événements, genre réchauffement climatique, inondations, tremblements de terre,
01:52 je me suis dit que l'un des intérêts de créer des hybrides, c'est de créer des humains qui soient adaptés à des environnements hostiles.
02:01 Par exemple, si on a des humains avec des nageoires, ils seront adaptés aux inondations.
02:05 Si on a des humains avec des ailes, ils ne seront pas touchés par les tremblements de terre.
02:09 Et si on a des humains capables d'être sous terre, ils ne seront pas gênés par les rayons du soleil.
02:15 Et à travers ses romans, c'est un voyage où il prend des risques à chaque fois.
02:21 Et c'est vrai qu'il nous regarde dans ses livres comme nous on regarde les animaux.
02:26 Il nous étudie, il étudie le genre humain comme nous on s'intéresse aux rats, aux souris et surtout aux fourmis.
02:35 Donc, c'est un homme d'une curiosité totale et c'est pour ça qu'on est très amis.
02:39 On a plein de points communs, surtout sur la curiosité.
02:43 On est des vrais concierges. Finalement, tout nous intéresse.
02:47 Moi, je regarde le monde avec l'idée que, que penserait un être non humain de tout ce qui se passe en face.
02:55 En fait, je regarde le monde comme si je n'étais pas moi-même humain et comme si je cherche une sorte d'objectivité.
03:01 Nous sommes tellement persuadés que nous sommes les plus intelligents, nous sommes tellement persuadés que nous sommes au-dessus des autres espèces.
03:07 En fait, nous sommes une espèce animale parmi d'autres.
03:13 Maintenant, il s'avère que cette position bipède à laquelle je vous parle nous a donné un petit avantage parce qu'elle nous permet de voir plus loin.
03:22 Elle nous permet aussi de parler, d'articuler des sons qui sont plus complexes que, par exemple, que les singes.
03:30 Nous n'avons pas, je crois, de supériorité sur d'autres espèces.
03:34 Et le seul fait de se rappeler que nous sommes des colocataires et non pas des propriétaires, que les fourmis, en fait, ont autant de droits, les fourmis, les abeilles, les dauphins, les singes ont autant de droits sur cette planète que nous.
03:50 C'est une manière aussi d'être mieux dans sa peau, de se dire, OK, tout ça nous dépasse de toute manière.
03:59 Tout ce que nous avons à faire, c'est nous adapter, pas vouloir modifier le milieu, mais nous modifier pour nous adapter au milieu.
04:07 Mon héroïne qui s'appelle Alice Camérer, de l'observation justement de ce genre de décors, déduit que la survie de l'homme va passer par la diversité de formes.
04:19 C'est-à-dire, il est peut-être temps de penser à quitter ce système qui nous semble unique et si efficace, mais qui est peut-être ancien, qui mérite d'avoir des "upgrades", comme on dit en anglais, c'est-à-dire des versions plus modernes, en tout cas plus adaptées au futur.
04:41 L'Amérique, d'abord c'est très grand. Il y a plusieurs Amériques dans la même Amérique. Chaque État est un pays différent.
04:52 L'avantage de l'Amérique, c'est qu'ils parlent tous la même langue. Si en Europe, on parlait tous la même langue, on serait l'équivalent de l'Amérique. On aurait la même force.
05:00 Ce qui fait la force de l'Amérique, c'est la langue. Et puis c'est un pays qui a des moyens colossaux.
05:07 Ils font des blockbusters. C'est le pays des super-héros et des super-salauds. Ça n'existe que dans les films américains.
05:16 Ils savent nous faire rêver. Ils savent nous faire rêver et comme on ne meurt jamais d'une overdose de rêve, ils mettent le paquet.
05:23 J'ai découvert l'Amérique avec les westerns, surtout, les comédies musicales. Et puis après, j'ai découvert l'Amérique d'aujourd'hui, qui est moins rigolote.
05:37 Elle est moins rigolote parce qu'il y a un dénommé Trump que je n'aime pas beaucoup. Si l'Amérique doit lui ressembler, je ne vais plus y aller.
05:49 Je connais bien Joe Biden parce que je crois qu'il a connu sa femme en allant voir "Un homme et une femme".
05:55 Je suis allé récemment avec le président Macron aux Etats-Unis et on est allé lui remettre un disque de "Un homme et une femme".
06:04 L'Amérique, c'est un pays qui nous fait rêver. Si les gens aiment tant le cinéma, c'est grâce au cinéma américain qui s'adresse à tout le monde.
06:16 Mais c'est vrai qu'en vieillissant, je m'intéresse de plus en plus au cinéma d'auteur européen, mondial.
06:27 Et c'est vrai que pour l'instant, avec l'intelligence artificielle, l'Amérique est en train de prendre moins de risques.
06:35 L'intelligence artificielle ne prend pas de risques. C'est la différence qu'il y a avec l'intelligence naturelle, qui elle en prend.
06:42 Pour finir en musique, tu parlais des comédies musicales. Comme tu le sais, on va refaire cette traversée avec une artiste française que tu connais, qui s'appelle Julia Guest.
06:54 Julia, comme d'autres artistes, est aussi inspirée par ce que tu as fait, par cette place que tu donnes à la musique dans tes films.
07:03 Elle va te faire écouter en avant-première son prochain titre, très court, un petit extrait.
07:11 La question va être très simple. Quand tu entends ce que tu vas entendre avec sa voix si forte, si puissante, tu penses peut-être à un de tes films possibles,
07:23 ou à un futur, ou à une scène de cinéma qui est en train de se jouer sur l'écran.
07:30 Tous mes films sont des films musicaux. La musique joue un rôle important dans tous mes films. Je l'enregistre même avant le film.
07:37 Alors je vous écoute.
07:39 Je vais réagir en direction.
07:41 Si tu veux absolument, tu peux faire le décompte.
07:44 D'accord.
07:45 Tu peux être à l'aise.
07:46 Ça me prend du temps de faire les lignes. On ne va pas le faire en cinq minutes.
07:50 [Musique]
08:06 C'est bon ?
08:07 [Musique]
08:27 C'est une chanson qui pourrait aller dans un des meilleurs.
08:29 [Musique]
08:58 C'est très beau.
08:59 Magnifique.
09:00 Bravo.
09:01 Non super.
09:02 Ça me fait penser quand même au film de Louches. On va voir tout à l'heure Claude.
09:05 Lui, il est à fond dans ce genre d'énergie.
09:10 Je trouve ça très cinématographique.
09:13 Je ne sais pas si... Non, la caméra ne tourne pas. Là, elle n'y est pas encore.
09:16 Mais c'est une chanson qui pourrait très bien aller dans mon cinéma.
09:20 Tout à fait.
09:21 Bravo.
09:22 Merci.
09:23 Non, vraiment.
09:24 Tu vois la force d'aspiration qui est la tienne.
09:27 Tu sais, la musique, elle a joué un rôle très important dans tous mes films parce que
09:32 c'est elle qui parle le mieux à notre part irrationnelle, à notre inconscient.
09:37 La musique nous dit qu'on est éternel.
09:40 Alors que notre intelligence nous dit qu'on est mortel.
09:43 C'est pour ça que je trouve que c'est une chanson qui est très bien.
09:47 Alors que notre intelligence nous dit qu'on est mortel.
09:51 Moi, le premier médicament que je prends quand je ne vais pas bien, c'est la musique.
09:55 [Musique]

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