Bientôt la fumée blanche? Le Premier ministre LR, Michel Barnier, a promis ce mercredi 11 septembre de nommer un gouvernement "la semaine prochaine", expliquant faire "les choses méthodiquement, sérieusement", depuis son arrivée à Matignon il y a six jours.
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00:00— Le Premier ministre l'a dit hier, la France aura un gouvernement A. Attention. La semaine prochaine.
00:06— La semaine prochaine, si tout va bien, parce que tout ça va commencer quand même un petit peu de temps.
00:09Faut d'abord trouver les noms. Faut ensuite aller les faire vérifier, vous savez, par la haute autorité pour la transparence
00:15à l'épublique. Puis faut aussi aller les présenter à quelqu'un. Emmanuel Macron, le président, parce que c'est lui qui nomme
00:20les membres du gouvernement sur proposition du Premier ministre. — Il les connaît un peu déjà, quand même.
00:23— Il les connaît un peu déjà. Mais parfois, ça donne des débats, quand on est en cohabitation. Alors là, on est en coexistence pacifique,
00:28en coopération exigeante. Enfin tout le néologisme inventé par l'Élysée pour essayer de masquer cette situation.
00:35Mais ils vont devoir se mettre d'accord quand même sur les postes régaliens. Mais j'en connais qui, ce week-end, vont charger
00:39leur portable à bloc, parce que Michel Barnier l'a dit, c'est ce week-end, en fait, qu'il va faire le casting et donc qu'il va décrocher
00:46son téléphone pour contacter les personnalités qui pourraient faire la rentrée au gouvernement.
00:49— Alors est-ce qu'on a le nom des impétrants ? — Alors d'abord, oui, parce que ça se bouscule au portillon, les noms.
00:53Mais avant les noms, faut d'abord regarder en termes de force politique des plus partants aux plus méfiants, j'ai envie de dire.
00:58Les plus partants horizontiens. Le parti d'Édouard Philippe, c'est un grand oui pour Horizon. Michel Barnier a été touché par l'accueil hier
01:04réservé par le maire du Havre et par ses amis à Reims, qui se réunissaient. C'est pas très étonnant, en fond, parce que c'est la droite modérée,
01:10c'est celle de Michel Barnier. Tout ça est assez logique. Les Républicains, ensuite, c'est un oui, finalement. Vous vous souvenez ?
01:16Laurent Wauquiez, cet été, avait dit « pas de coalition », « on n'ira pas au gouvernement », « il n'en est pas question ».
01:20Lui, il a les yeux rivés sur 2027. — Et il a aussi mangé son chapeau.
01:24— Et alors là, il a mangé son chapeau, un peu contraint et forcé, parce que la nomination de Michel Barnier a changé la donne, parce qu'au sein de LR,
01:30il y a des gens qui piafent en disant « on n'a pas été au gouvernement, quand même, depuis très très longtemps ». Souvenez-vous, quand est-ce qu'il a été battu
01:37à la Sarkozy ? — Puis on a quand même fait 5 % en législative. — 2012. — Et puis on a fait 5 % en législative. — Et alors, ils ont fait 5 % en législative.
01:43Donc c'est le casse-du-siècle. Personne ne l'espérait. C'est Noël en septembre. Ils disent « on va y aller, ouvrons les cadeaux ».
01:48— Et puis alors, il y a le camp des Ouimets. Alors là, les Ouimets, c'est renaissance. Ça tortille un peu. Ils préviennent déjà que oui, il faut qu'ils en soient,
01:56parce qu'ils ont des droits, après tout. C'est le groupe le plus important de ce bloc central. Mais en même temps, ils ont des lignes rouges.
02:02Alors tout ça, c'est bien beau. Mais si on compte ce que ça donne à l'Assemblée en termes de sièges, ça ne fait que 213 députés. Donc on est encore très loin
02:10de la majorité, qui est à 289. — Il y a des noms qui circulent, maintenant, une fois qu'on a fait le ménage. — Alors il y a ceux qui veulent pas lâcher l'affaire,
02:16c'est-à-dire ceux qui sont déjà en poste et qui se verraient bien continuer au gouvernement, soit dans leur ministère, soit ailleurs. Parmi eux, on a parlé de Rachida Dati,
02:22qui venait d'arriver. Hop, c'est pas pour partir au bout de 8 mois seulement. Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, se verrait bien empiler.
02:29Catherine Vautrin, la ministre du Travail, se verrait bien aussi au gouvernement. Ou encore Gérald Darmanin. Il avait dit « je quitterai le gouvernement »
02:36après les Jeux olympiques, vous vous souvenez. Mais ça, c'était avant la dissolution. Maintenant, il dit « après tout, peut-être qu'il y a un coup à jouer.
02:40Je pourrais rester ». Il y a ceux qui ont des fourmis dans les jambes. Et ça, c'est plutôt dans le camp des LR, on l'a dit, parce qu'eux, ils attendent ça
02:44depuis si longtemps. Ils ont même parfois des idées très précises. Ils l'ont invoqué, par exemple, des idées très précises, en tout cas, sur le titre.
02:49Il aimerait bien un titre de ministre d'État. Et puis si possible, un gros ministère. Les gros ministères, on rappelle Beauvau, l'Intérieur, Bercy, l'économie,
02:57la justice. Alors ça serait une provocation. De toute façon, tout ce à quoi on va assister va être vécu comme une provocation absolue par tous les Français
03:06qui ont voté pour le nouveau front populaire. Parmi ceux qui ont des fourmis dans les jambes, Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR, l'ancien patron des députés LR,
03:13Olivier Marley, vous vous en souvenez. Il y a même quelqu'un, Annie Gennevard, vice-présidente de l'LR, qui, elle, a carrément dit « moi, j'aimerais bien avoir
03:20le ministère de l'Éducation ». Mais il y aura aussi, sans doute, il faut faire attention des nouveaux visages, parce que beaucoup s'y voient déjà.
03:29Mais il ferait bien d'être prudent. On sait qu'un gouvernement, c'est des arbitrages finaux, que parfois, on peut être dans la course et puis disparaître,
03:34passer à la trappe, j'ai envie de dire, en quelques minutes. Donc c'est un subtil équilibre. On verra bien ce que ça va donner.
03:41– Et en parlant de passer à la trappe, où est la gauche ?
03:43– Alors là, la gauche, pour l'instant, Michel Barnier fait chou blanc. On sait qu'il rêverait, il avait dit « mon gouvernement ne sera pas seulement de droite »,
03:48donc il rêverait d'avoir au moins une figure, peut-être deux, venant de la gauche, qui donnerait cette espèce d'arc entre la droite et les sociaux-démocrates,
03:55comme le disait Emmanuel Macron. Mais pour l'instant, il fait chou blanc parce que même les opposants, les pires opposants à Olivier Faure, le patron du PS,
04:01se disent qu'on préfère essayer de lui faire la peau en interne au prochain congrès que tenter l'aventure dehors.
04:06Alors peut-être une personnalité, mais il la cherche, Michel Barnier. On a parlé de Manuel Valls, mais il est surtout valsiste, Manuel Valls.
04:13– Il est louche !
04:14– Il y en a une, en tout cas, qui a fait une offre de service cégolaine royale. Il y en a une aussi qui est plus royaliste que socialiste.
04:22Elle a dit qu'elle était prête à y aller. Mais en tout cas, je vous dis une chose, c'est que ça, ça ne ferait pas bouger une seule voix au Palais Bourbon.
04:28– Merci. Mathieu, voilà qui est dit. Tout de suite, c'est Lorraine et c'est culturez-vous.