• il y a 2 mois
Le foyer de l'enfance regroupe 9 établissements installés dans 5 communes. Vous accueillez 250 enfants et adolescents, placés par la justice.

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Transcription
00:00Ici matin, actus locales, musique et bonne humeur sur France Bleu Saint-Etienne Loire.
00:05Et sur France 3 aussi, ce matin on parle de ces 250 enfants et adolescents placés par la justice
00:10dans des foyers du département de la Loire, des parcours de vie accompagnés par notre invité David.
00:15C'est Romaric Floug, bonjour à vous.
00:17Bonjour.
00:17Vous êtes donc le directeur du foyer départemental de l'enfance et de la famille dans la Loire.
00:21250 jeunes placés chez vous parmi les 9 établissements installés sur 5 communes placés par la justice.
00:27Ça veut dire quoi ?
00:28Ça veut dire qu'il y a eu un juge des enfants qui a pris la décision de retirer les enfants de leur milieu familial
00:35pour les confier à la protection du département.
00:37Parfois les enfants sont très jeunes.
00:39Bien sûr, mon établissement accueille des enfants à partir de quelques jours, donc à la sortie de la maternité,
00:45et jusqu'à 18 ans.
00:46Nous avons également un centre parental qui accompagne aussi les parents avec leurs enfants dans nos locaux.
00:51C'est l'accueil d'urgence qui n'est pas destiné à durer dans le temps, comment ça se passe ?
00:55Effectivement, la majorité des unités de l'établissement foyer de l'enfant se sont destinées à l'accueil d'urgence,
01:00c'est-à-dire à l'accueil dans la journée même de l'enfant qui nécessite une protection.
01:04Notre rôle, notre mission principale, c'est de les accueillir,
01:08et après de travailler à l'accompagnement et à identifier la meilleure orientation possible pour la suite.
01:14Ce sont des séjours temporaires dans notre établissement.
01:16On imagine que vous et vos équipes gérez des situations, on dit d'urgence, mais d'urgence sociale, pas facile chaque jour ?
01:24Bien sûr, ce sont des situations familiales très complexes dans lesquelles on retrouve plusieurs éléments de façon un petit peu récurrente,
01:31des fragilités économiques, des fragilités personnelles, des fragilités familiales avec souvent un isolement,
01:37un isolement social et puis des difficultés à vivre de façon sereine.
01:42Et quand ils s'en vont, c'est une bonne nouvelle ? Ça veut dire qu'on a trouvé une solution pour eux et que la solution avance ?
01:47Oui, quand ils s'en vont, qu'ils sortent de mon établissement, c'est effectivement une très bonne nouvelle.
01:50Je tiens à préciser quand même que nous avons dans 40 à 50% des situations un retour dans la famille.
01:56Ça veut dire que quand même la priorité c'est de rencontrer les parents ou la famille élargie
02:02et de voir avec eux comment il peut être possible que l'enfant retourne auprès d'eux.
02:06C'est quand même la situation la plus naturelle et la plus favorable pour l'enfant, donc nous y arrivons régulièrement.
02:11Il arrive que ce soit des enfants, parfois ce sont des familles qui sont accueillies ?
02:16Tout à fait, il y a également un centre parental, donc là la différence c'est que les séjours peuvent être un peu plus longs,
02:21de plusieurs mois, même plus d'un an ou deux ans s'il est si nécessaire.
02:24Et nous accompagnons véritablement le parent auprès de son enfant de façon à ce qu'il puisse acquérir
02:30une relation et des compétences aussi, des compétences parentales.
02:33Des fois il faut apprendre à devenir parent quand on n'a pas pu le faire par soi-même dans son cadre familial.
02:38Alors ça c'est une diversification, il y en a une autre, ce sont les mères isolées.
02:42Là aussi vous avez commencé à les accueillir ces derniers temps ?
02:46Oui, alors le centre parental existe quand même déjà depuis plus de 30 ou 40 ans de mémoire,
02:50même plus longtemps que ça, même les maisons maternelles existaient depuis longtemps.
02:53La véritable évolution effectivement c'est l'extension de nos missions au complément de l'accueil parental
02:57pour la protection des mères isolées.
02:59Donc ce sont des mamans enceintes ou avec des enfants de moins de 3 ans qui sont complètement isolés sur notre territoire.
03:05Donc c'est-à-dire sans aucun soutien, sans aucun relais, ni familial, ni amoureux si je puis dire.
03:11Ils sont vraiment en situation d'isolement complet et sans ressources.
03:14Il est arrivé ces derniers mois qu'on parle des foyers de l'enfance et des enfants
03:18à travers certains événements, certains faits divers, certaines alertes.
03:23Également on pointe du doigt le fait que les foyers débordent,
03:26qu'on est obligé de placer certains enfants, certains jeunes adolescents dans des hôtels.
03:32C'est arrivé dans la Loire ou pas ?
03:33Ça a dû arriver il y a quelque temps, très à la marge.
03:37Il y a eu vraiment des gros efforts faits au niveau de la Loire pour que l'hôtel ne soit plus du tout une solution.
03:43Après, je vais juste me permettre un commentaire.
03:45C'est vrai que ce sont des focus qui sont mis sur des moments ponctuels.
03:48C'est une part de la réalité de la protection de l'enfance au niveau national.
03:51Beaucoup moins, voire plus du tout au niveau local.
03:54Mais attention, ce n'est pas le reflet de toute la réalité.
03:57Ce qui se fait au quotidien est quand même beaucoup plus positif.
04:00Et l'hôtel aussi en fait.
04:04L'hôtel il a une praticité, c'est qu'il est modulable.
04:07C'est-à-dire qu'effectivement, on a une activité qui n'est pas planifiable.
04:09Il faut répondre aux besoins au fur et à mesure qu'il se présente.
04:12Donc, on connaît des pics d'activité, des creux d'activité.
04:15Le problème, ce n'est pas tant l'hôtel qui lui permet comme ça de louer des chambres
04:17et puis de les laisser, donc d'être rationnel au niveau des dépenses.
04:22Ce qu'il faut, ce n'est pas laisser des enfants seuls à l'hôtel.
04:24Mais s'ils y sont régulièrement accompagnés et qu'ils sont protégés,
04:28l'hôtel peut être une solution comme une autre.
04:30Ces événements qui sont effectivement des focus, comme vous le dites,
04:35on le mérite quand même de parler, de questionner la manière dont les choses se passent.
04:40Vous y voyez quand même un point positif ?
04:42Le point positif, c'est qu'effectivement, ça porte nos préoccupations de protection de l'enfance
04:47aux yeux du grand public et puis ça alerte aussi les politiques.
04:50On a notamment la députée Madame Santiago qui avait commencé une mission en avril 2024,
04:55qui a fait un appel dès cet été pour dire
04:58« Je souhaite que la commission soit réinstallée et pouvoir continuer le travail que j'ai engagé. »
05:02Parce qu'effectivement, il y a encore des choses à améliorer.
05:05Il y a toujours des choses à améliorer, surtout dans de l'humain avec de l'humain.
05:08Il faut tout le temps être en réflexion.
05:11C'est ce qu'on appelle la démarche d'amélioration continue de la qualité
05:14et on s'y engage pleinement, notamment en établissement.
05:16Merci d'être venu en parler de votre engagement ce matin sur l'antenne de France Bleu.
05:21Saint-Etienne Noir, Romaric Flau, vous êtes le directeur du foyer départemental de l'enfance
05:25et de la famille dans le département de la Loire.
05:27Merci beaucoup et bonne journée.
05:28Merci à vous.

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