• il y a 2 mois
Retrouvez le replay de la chronique "Pourquoi ?" de l'Équipe de Greg du 11/09/2024.

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Sport
Transcription
00:00On l'a remis, mais c'est pas du tout le moment d'entendre un verre.
00:07C'est un pourquoi particulier, un pourquoi, évidemment, hommage à Didier Rousteing parce
00:12qu'on a voulu rendre hommage à une figure assez incontournable du journalisme sportif
00:17mais plus que ça à une personne absolument unique.
00:20Je ne parle pas seulement dans le microcosme du journalisme, je parle que Didier Rousteing
00:23tout simplement était un personnage unique et je vous préviens, c'est une chronique
00:27qui va vous filer le smile.
00:28Je vous promets.
00:29C'est ça qu'on veut aussi.
00:30Les plus jeunes de la génération ne savent pas qui était forcément Didier Rousteing,
00:33ce qu'il a fait, à quel point, même si j'ai essayé de le dire au début de l'émission,
00:36il était en avance sur son temps.
00:38Vous avez sûrement lu, vu que Didier Rousteing au départ c'était les foot.
00:41Il a été présentateur de téléfoot, il a été responsable de cette émission, il
00:45faisait des reportages et les reportages qu'il fait, ils sont uniques.
00:48Les témoignages des champions d'Europe 84 qui racontent le reportage de Didier sur
00:53eux, c'est assez dingue.
00:54Daniel Bravo qui raconte ça à l'équipe ce matin.
00:56Il m'avait fait dribbler un chien sur la plage qui avait crevé le ballon et il avait
00:59dit « le seul moyen de prendre le ballon à Daniel Bravo, c'est de le crever ».
01:03Il avait fait Shakespeare avec un crâne dans la main devant en feu en disant « avoir
01:07ou ne pas avoir la grosse tête ».
01:08Et puis Bruno Villon, autre champion d'Europe en 84, ensemble, on est allé dans mon premier
01:13club au Canet-Rocheville.
01:14Il a filmé le président, mon père, mon oncle, mon frère, on est allé au jardin exotique
01:19à Monaco.
01:20Il m'a déguisé en cow-boy, c'est lui qui m'a appelé Lucky Luke et ça m'a suivi
01:24toute ma carrière.
01:25Et ensuite, il a ramené un loup dans le vestiaire de l'Olympique de Marseille.
01:28Il a fait maquiller Louise Fernandez en tigre pour le besoin d'un tournage.
01:31Mais alors mon moment préféré à Téléfoot, c'est quand il invite Pelé.
01:34Qu'est-ce qu'il fait ? On l'appelle le roi Pelé.
01:35Il ramène un trône, il dit « Roustan », pour faire asseoir Pelé sur un trône.
01:39On appelle aussi Pelé la panthère.
01:40Qu'est-ce qu'il fait ? Il ramène un bébé panthère.
01:42Moment unique de télévision.
01:44Incroyable.
01:45C'est un vrai.
01:46C'est une petite panthère.
01:47Vous allez l'emmener avec vous, Verdad ?
01:49Elle veut jouer peut-être.
01:51Elle est mignonne, hein ?
01:57Et ça, ça a vraiment marqué le roi Pelé.
01:59C'est ce que raconte justement Didier Assofout en 2017.
02:02Il dira ceci.
02:03« J'ai recroisé Pelé des années plus tard.
02:05Il m'a dit « Jamais on ne m'a fait ça ». »
02:07Il a adoré cette émission.
02:08La panthère commençait effectivement à pleurer.
02:10Je lui ai confié pour qu'il lui donne le biberon en lui chantant une berceuse.
02:13Et c'est vrai, on n'a pas l'extrait dans son intégralité.
02:15Mais Pelé chante vraiment une berceuse pour calmer la petite panthère.
02:19Ça, c'est assez extraordinaire.
02:20Et après TF1, il y a évidemment Canal+.
02:22Je l'ai évoqué tout à l'heure avec ce magazine qui a bouleversé ma vie.
02:25« Magmax ».
02:26Alors moi, je ne connaissais pas ce magazine.
02:28Vous me l'avez appris, c'est à Trémillix que « Magmax » existait.
02:31Je ne connaissais pas ce magazine.
02:32C'est un magazine de documentaire qui a été incarné par Didier Rousteing.
02:35Et c'est quelque chose, encore une fois, qui est unique à l'époque.
02:38Il part trois semaines avec sa caméra dans le monde entier pour raconter des histoires.
02:42Alors, on connaît tous aujourd'hui.
02:43« Intérieur Sport », on connaît « J'irai dormir chez vous ».
02:46On connaît « L'équipe Explore », bien sûr.
02:48Mais l'ancêtre de ces émissions, c'est Didier Rousteing qui lance ça avec « Magmax ».
02:52Il va rencontrer des légendes.
02:53Joe Montana, légende du fauteuil S.
02:55Pat Riley, en bas, parce qu'il y a des histoires plus méconnues.
02:57Les sorciers au Cameroun.
02:58Le cyclisme en Colombie.
03:01Un des documentaires qui va vraiment marquer l'imaginaire.
03:04C'est un documentaire sur Karim Adoljabar.
03:05Immense légende de l'NBA.
03:07On est en 1989.
03:08Rendez-vous compte, à l'époque, les images de l'NBA, on les a voir en France, il n'y en a pas.
03:12Alors, imaginez un peu les documentaires.
03:14Et moi, ce qui me marque, parce que du coup, j'ai regardé les archives,
03:16c'est la manière qu'il a de lancer le documentaire, la présentation.
03:19Là encore, on est sur une personnalité unique et un moment unique de la télévision.
03:44Oui, peut-être.
03:47Salut Didier, c'est Charlie.
03:48Charlie Viettring.
03:49Ah, Charlie.
03:50Dis-moi, tu sais que Jabbar a stoppé sa carrière en juin.
03:53Je sais.
03:54Alors, Jabbar, je trouve que ça doit être une histoire assez extraordinaire.
03:58Déjà, c'est le basketteur au moins le plus prestigieux de tous les temps.
04:01Je te vois venir.
04:02Je suis sûr qu'il n'y a pas que le basket.
04:03J'en ai parlé hier soir avec Jean Jadis, qui m'a déjà donné un maxi d'anecdotes.
04:07Ça va, on arrête les frais, j'ai compris.
04:09Direction Los Angeles, pour ce has-been de Jabbar.
04:12Moi, je n'y croyais pas du tout.
04:13J'ai dit oui.
04:14J'ai fait le moment.
04:17C'est comme ça qu'il lançait l'émission.
04:19Ça montre quand même que c'est une personnalité unique.
04:21D'ailleurs, on a entendu Charles Viettring justement lui laisser le message sur Le Répondeur.
04:24Il lui a rendu un superbe hommage aujourd'hui sur X, l'ancien patron des sports de Canal.
04:29Pendant les trois années passées à Canal, Didier Roustan a révolutionné l'art des magazines
04:32par sa créativité et son sens de l'image.
04:34Le cinéma lui ouvrait ses portes, mais il a choisi une autre voie.
04:37C'était l'homme des surprises.
04:39L'émission s'arrêtera avec Didier Roustan lorsqu'il quittera Canal,
04:42qu'il confiera à l'équipe il y a deux ans justement.
04:44On l'interroge sur cette fameuse émission.
04:46Les gens adoraient l'émission.
04:47Si maintenant, on voit des images de partout.
04:49En 89, 40 minutes sur Abdul-Jabbar au Lakers.
04:52Il faut se rendre compte quand même.
04:53C'est assez extraordinaire.
04:54Ou Magic Johnson, c'était rare.
04:55C'était trop lourd à faire chaque mois comme je m'occupais aussi des matchs.
04:58Puis, j'ai quitté Canal et par la force des choses, ça s'est arrêté.
05:01Alors, peut-être quelque chose que les gens ne connaissent pas,
05:03mais Didier, c'est aussi un créateur de compétition.
05:05Et alors ça, je l'ai découvert aussi aujourd'hui.
05:07C'est quand même dingue.
05:09Bien sûr !
05:10On sait que François Hollande a créé le ballon d'or.
05:12On sait que l'équipe a créé la Coupe d'Europe.
05:14On sait que Jules Rimet a créé la Coupe du monde de la FIFA.
05:17Mais est-ce que vous saviez que Didier Roustan avait créé la Coupe de la Ligue ?
05:21Il le raconte ça en 2017 au micro d'Europe.
05:25En deux jours, je fais cette Coupe de la Ligue.
05:27Mais ce qui est capital, c'est qu'il faut qu'il y ait une place qualificative pour la Coupe de l'UEFA.
05:31Je vais voir Jean-Claude Darmon, qui est le boss du football français.
05:33Je lui dis ça, il me dit « Didier, génial, c'est bien machin.
05:35Va demain voir le Grete et tout.
05:37Après, je fais le reste, tu vas le séduire, machin.
05:39Je vais à Guingamp, je vois le Grete, j'ai dit voilà, il faut faire comme ça, comme ça, comme ça. »
05:42Il me dit « Didier, super, mais ça rentre dans le calendrier.
05:44Allez à la Ligue et faites-le rentrer dans un calendrier virtuel, machin. »
05:47On fait le truc, banco.
05:48Après, lui, le Grete, qui était le boss de la Ligue à l'époque,
05:51fait passer le truc avec les autres présidents et la Coupe de la Ligue est créée.
05:55On y reviendra parce que Dom racontera d'autres histoires sur ça.
05:58Et puis, il a aussi créé le syndicat des joueurs, Didier.
06:00Ça, il le raconte dans SoFoot en 2017.
06:02C'est une histoire peut-être un peu méconnue aujourd'hui, mais qui avait fait du bruit à l'époque.
06:06Il raconte cette histoire, Didier Roustan, la Coupe du Monde 1986.
06:10C'est joué en été.
06:11Ça, ça a une résonance particulière quand même quand on lit ses propos.
06:13Au Mexique, en attitude et avec beaucoup de matchs à midi pour que ça passe en prime time en Europe.
06:18Aucune rencontre n'a eu lieu en nocturne malgré la chaleur.
06:21Les joueurs étaient sur les rotules.
06:23Maradona était révolté.
06:24Et c'est ça qui lui a donné l'idée de créer un syndicat des joueurs.
06:27Ce sont eux qui jouent, qui engendrent l'argent.
06:29Donc, ils doivent avoir leur mot à dire.
06:31Le syndicat a ouvert officiellement en septembre 1995.
06:34J'ai pris les choses en main de A à Z.
06:36Il va donc créer l'association internationale des footballeurs professionnels.
06:39Et pour faire ça, il va s'associer avec Diego Maradona, qu'il va faire rencontrer avec Eric Cantona
06:44pour que ça aille de la résonance.
06:45Et là encore, moment unique de télévision signé Didier Roustan.
06:49Nos hommes ne font qu'un, ils sont de la même trempe, de la même veine.
06:52J'ai l'impression de gêner.
06:53Allez, ne troublons pas leur première rencontre.
06:55Puisque c'est comme ça, je m'en vais.
06:58Eric, je suis venu d'Argentine pour t'inviter à participer à quelque chose
07:06que j'ai voulu faire depuis longtemps.
07:08Un syndicat international des joueurs de football.
07:12Malheureusement, ça ne durera pas très longtemps, cette aventure.
07:15Ça durera quatre années, ça le laissera amer.
07:17Didier Roustan en parlait justement dans les colonnes de l'Etat.
07:20C'est un journal suisse, il y a un an.
07:22Le plus décevant dans l'histoire, c'est que nous avons été trahis par les syndicats nationaux
07:26qui nous ont vu comme des rivaux au lieu de nous considérer comme une chance.
07:29Ils avaient une expérience, une organisation qui nous faisait défaut,
07:32mais aucun impact sur le plan international, ce que nous aurions pu leur apporter.
07:36Mais ceux qui l'ont accompagné dans ce projet n'ont pas oublié ce qu'il avait fait.
07:39À l'image d'Arsène Wenger, qu'on a eu la chance de joindre cet après-midi,
07:43qui nous a fait l'honneur de raconter justement la création de ce syndicat.
07:46Lui, il n'a pas oublié ce qu'a fait Didier Roustan pour le football.
07:49Il était un peu Don Quichotte dans le sens où il bataillait tout seul.
07:55Et on a créé le syndicat des footballeurs professionnels mondiaux.
07:59Et puis quand on a organisé la conférence de presse, tout le monde ne l'a pas suivi,
08:05comme on aurait dû le faire.
08:08Mais malgré tout, parfois les idées germent.
08:11Et je lui donne la paternité aujourd'hui du syndicat mondial FIFPro.
08:17C'est Didier le premier qui a vraiment eu la vérité et le courage de le créer.
08:23Encore un coup à la Didier Roustan, il lance Foot Citoyens.
08:26Ça, c'est une association qu'il va monter justement avec Arsène Wenger,
08:29qui va le suivre dans ses combats.
08:31Il est revenu sur la création de cette association pour nous,
08:34l'ancien légendaire coach d'Arsenal.
08:36C'était l'éducation par le football, la lutte contre les discriminations,
08:41le racisme, l'éducation des parents dans les clubs amateurs.
08:46Parce qu'il y a beaucoup de violence dans les clubs amateurs dont on ne parle pas.
08:52Et je pense qu'on a essayé de créer une forme d'éducation dans chaque club
08:59en récompensant les clubs qui font de mieux leurs devoirs d'éducation,
09:04des parents, des enfants.
09:06Aujourd'hui, la fédération, le gouvernement lancent des programmes.
09:08Mais il y a 20 ans, encore une fois, il est en avance Didier Roustan, l'unique.
09:12Parce que c'était ça, Didier Roustan.
09:14Le racisme, souvent, c'est la peur de l'autre.
09:18Parce que c'est la méconnaissance de l'autre.
09:20Mais il est clair que quand on fait du sport, et en particulier du sport collectif,
09:24dès l'âge de 7-8 ans et comme ça pendant plusieurs années,
09:27on va côtoyer des gens apparemment différents.
09:31On comprend que la personne, même si elle peut paraître différente comme cela,
09:35c'est exactement la même.
09:37Et puis la fameuse Roustanie.
09:39Encore la preuve que Didier Roustan est un personnage unique.
09:42Là, on est quand même 10-15 ans avant Squeezie quand il lance Roustan TV,
09:46ce blog qui est hébergé sur le site de l'équipe
09:49où il est filmé face à sa caméra.
09:51Il raconte des choses.
09:52Il parle de sa création à Roustan TV.
09:54C'est dans SoFoot en 2017.
09:56Il me manquait quelque chose, un moyen d'expression peut-être
09:58pour faire partager, transmettre.
10:00J'avais vu des gens faire des blogs écrits, mais pas heureux.
10:02Alors j'ai commencé à faire ça.
10:03Mais on m'a dit, attention Didier, on te connaît lorsque tu commences à parler.
10:06Trois petits points.
10:07Fais entre 3 et 5 minutes parce qu'après, les gens décrochent.
10:09Bien sûr, je n'en ai fait qu'à ma tête.
10:11Je voulais être moi-même.
10:13Au début, j'ai fait 10 minutes, puis 14.
10:15Et maintenant, elle dure entre 35 et une heure.
10:17J'ai l'impression qu'on n'est pas exactement sur la bonne déclaration.
10:20C'était une vidéo Roustan.
10:22Et c'était ça, Didier Roustan.
10:24Roustan TV.
10:25Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Astèque, Ast
10:55Evidemment sur le plateau, mais c'est celui qui n'hésitait pas sur une télé publique à mettre un t-shirt Cameroon avec une casquette sur une chaîne de télévision publique Antenne 2 à l'époque.
11:03Il n'hésitait pas à mettre des chemises à fleurs quand parfois certains sont encore en costumes de cravate.
11:08Il n'hésitait pas à mettre un maillot vintage à l'antenne. Il n'hésitait pas à mettre par exemple un chapeau ou avoir les cheveux longs à la télévision.
11:14Et pour un jeune qui regarde la télévision et qui a envie un jour de faire de la télévision, d'avoir une moustache et un mulet, ça fait du bien.
11:21Et c'est vrai, vous êtes un petit peu dans l'esprit et ça c'est bien.
11:24Je m'en suis loin, très loin.
11:25Oui, évidemment. Dominique, quand vous revoyez tout ça, on se dit déjà qu'elle vit.
11:29C'est évidemment que la partie publique, mais il a fait des choses pour les autres. Il n'a pas fait que des choses pour lui.
11:35Bien sûr, il était très généreux, mais en fait, toute sa vie, toute sa carrière a été basée sur l'émotion et sur l'humain.
11:44Voilà, c'était Didier. Chaque reportage de Didier était une espèce de voyage. Chaque reportage.
11:54Mais quand on le côtoyait comme vous, quand on faisait le même métier, quand on savait la difficulté de faire tout ça, est-ce qu'il y avait une partie d'admiration ?
12:01Est-ce qu'on se disait, il est fou ? Est-ce qu'on se disait, il ne travaille pas comme nous ? Est-ce qu'on sentait sa différence ?
12:06Oui, on la sentait, mais je le disais tout à l'heure, on la sentit immédiatement, dès qu'il est arrivé à téléfoot.
12:14Donc, fin des années 70, on a senti sa griffe, sa patte. Il avait une espèce de grâce, même.
12:21Et il était habité d'une passion incroyable pour le foot et ses acteurs.
12:28Donc, il était à la fois créat, très imaginatif, très créatif, très poète et surtout très aimant et très amoureux.
12:42Au sens où il disait, la seule réponse que je connais, il le disait souvent, ça fréquemment, la réponse c'est l'amour.
12:52Il avait toujours cette formule qui revenait, la réponse c'est l'amour, c'était Didier.
12:57Alors c'est vrai Bertrand que quand on revoit, et on vous remercie Adrien, on ne va pas vous laisser traîner juste à côté, en plus vous êtes beaucoup trop grand pour moi.
13:03Merci Adrien pour ce pourquoi, évidemment très complet sur Didier.
13:07C'est vrai que quand on voit ça, et je séparais les plus de 40 ans, les moins de 40 ans, une fois de plus, je le redis avec la plus grande des bienveillance en disant cela,
13:14parce que j'ai eu la chance de pouvoir vivre ces deux parties, Dominique également, Vichache, mais pour vous qui êtes plus jeune autour du plateau,
13:19c'est surtout le président maintenant éternel de l'équipe du soir, on se dit qu'il a voulu faire aussi avancer les choses et que finalement en 20 ans, 30 ans, 40 ans,
13:28tout ça a très peu évolué et que c'est des débats qu'on aurait pu avoir à l'époque et qu'on a encore aujourd'hui.
13:32Oui, parce que son côté romantique, le romantisme c'est beau mais ça ne va pas toujours au bout.
13:39Il a fait plus que de parler à la télévision, il l'a mis en pratique, on l'a vu sur les images d'Adrien avec Maradona, avec Cantona.
13:47Après, il s'est heurté parfois à un système qui était malheureusement plus fort que lui, mais il n'empêche que c'est une trace, ça reste.
13:57Je suis assez fataliste sur le fait que ça puisse évoluer, j'ai plutôt l'impression qu'on est dans une fuite en avant permanente plutôt que sur le fait d'appuyer sur la pédale pour ralentir.
14:09Mais il faut lui rendre grâce de ça et effectivement à Didier Rousteing et c'est ce qui en fait, je trouve quelqu'un d'unique et évidemment le côté poète, artiste,
14:21très présent chez lui et je rejoins évidemment parfaitement ce que disait Dominique à ce sujet.
14:25C'est vrai qu'on a souvent des débats, malheureusement quand il y a des débordements et ça nous est arrivé fréquemment d'en parler, de ce qui se passait dans les tribunes.
14:32Là, il y avait encore ce que disait Arsène Wenger aussi, l'éducation des parents.
14:35C'est une phrase qui m'a choqué parce qu'on a l'impression que c'est qu'aujourd'hui, on entend les parents en bord de terrain engueuler même leurs enfants comme si c'était le futur Mbappé.
14:43En fait, ça a toujours existé Loïc, c'est un combat qui a toujours mené.
14:46Ça part de là en fait, l'éducation, l'éducation, l'éducation.
14:50On le dit à chaque fois qu'il y a des débordements, l'éducation c'est la chose la plus importante.
14:55On l'a écouté sur le racisme par exemple.
14:57Quand il parle de racisme, il parle de l'éducation.
14:59La seule solution pour lui, c'était d'éduquer les gens.
15:02Il ne tape pas sur les gens en fait, même les gens qui commettent des erreurs, il ne tape pas sur les gens derrière.
15:07Il essaye de trouver des solutions à chaque fois pour dire ok, il y a une situation qui est telle, qu'est-ce qu'on fait maintenant pour aller plus loin ?
15:14C'était une personne que je pense comme ça, qui essayait toujours de trouver des solutions et d'éduquer les gens.
15:19Pour moi, c'est la meilleure des façons de faire aujourd'hui.
15:22Mais entendre ce qu'il dit il y a 30 ans, c'est la même chose.
15:24Tu as raison. En une formule, c'est un être qui savait s'accrocher au beau, au beau au sens littéral, avec un B majuscule.
15:34Il était beau, il était bon, il s'accrochait au beau.
15:37C'est vrai que je suis un peu comme lui par rapport au football d'aujourd'hui.
15:44Il disait on est passé d'un football érotique fait de désir à un football pornographique.
15:52Je pense qu'il a un peu raison.
15:54C'est vrai que c'est une métaphore très intéressante.
15:58Je me permets, je viens vers vous Vikash, mais j'ai Dominique, j'en profite, ça fait un an que je ne l'ai pas vu autour de cette table.
16:04Je creuse parce que tout ce qu'on dit sur Didier, moi je me permets de vous le dire pour vous également.
16:09Et mes plus belles anecdotes que je ne peux pas toujours raconter autour de la table, elles proviennent de vous Dominique.
16:15Ou de vos histoires, de vos souvenirs.
16:17Mais quand on disait que c'était un foot d'avant, qu'il y avait une proximité avec les joueurs, qu'on pouvait descendre dans le vestiaire,
16:22qu'on pouvait parler avec les gars, avant les réseaux sociaux, avant la médiatisation.
16:26Une fois de plus, c'est pas dire c'était mieux avant et passer pour des vieux cons, c'est pas le concept de tout ça.
16:30C'est que c'était autre chose.
16:31Non, ce qui a changé c'est la relation entre acteurs et observateurs journalistes.
16:36Il fut un temps avec Didier et tellement d'autres, et je pense à Eugène Sakomano, je pense à Thierry Roland, je pense à Thierry Gellardi,
16:44qui nous ont quittés, qui étaient des frères d'armes aussi, et de tribunes.
16:48Il fut un temps, il y a encore 30 ans, et peut-être que Vikash, je ne sais pas si tu l'as connu,
16:53à l'issue, au terme du match, les journalistes rentraient dans les vestiaires avant les joueurs.
16:59On descendait, on était au Parc des Princes, on descendait du deuxième étage, on s'installait dans le vestiaire et on attendait l'arrivée des joueurs.
17:08Et moi, encore sous les yeux, Michel Platini, qui rentre, moi je suis assis à sa place, il me dit du coup ça ne te dérange pas, c'est ma place,
17:18mais en même temps, puisque tu es là, passe-moi une clope.
17:22Et on clopait avec les joueurs dans les vestiaires, c'est tout juste, on n'allait pas prendre les douches avec eux.
17:28Donc on faisait des déplacements à Saint-Etienne, à Marseille, ils venaient nous chercher, soit à l'aéroport, soit à la gare, SNCF.
17:35Donc tout a changé.
17:36Nous c'est pareil avec Mbappé, c'est un copain.
17:38Mathieu Lally, si vous essayez de descendre dans les vestiaires du parc, vous partez vite en prison, très vite.
17:43Nous déjà, quand on arrive à descendre du cinquième au quatrième, on est content sans se faire topper,
17:47donc on est très loin d'arriver au zéro aux vestiaires.
17:49Si on parle à un joueur sans l'autorisation, les gens ne sont pas contents.
17:52C'est vrai que c'était quelque chose de dingue.
17:54Raphaël, vous avez commenté avec Didier également de nombreux matchs sur la chaîne ou sur l'équipe live.
17:58Oui, quelques-uns.
17:59C'est facile de commenter avec lui ? Vous arrivez à placer une ou deux phrases ou pas de temps en temps ?
18:03C'est compliqué, mais en même temps, quand on commente avec Didier quelque part, et quand on est un petit jeune,
18:08on est spectateur, parce qu'il y a un savoir, c'est une Bible, c'était une Bible.
18:14Didier Rousteing, j'ai le souvenir d'un match de Charité qui avait eu lieu à Rome.
18:19Il y avait Diego Maradona et il y avait plein de grandes stars, Zanetti, Zamorano.
18:24C'était mon premier match que je commentais avec Didier et j'avais une pression de dingue.
18:29Tu vas commenter avec Didier Rousteing.
18:32J'avais préparé le match, mais comme un fou, comme un malade.
18:36Je me disais, il faut que je sois comme lui.
18:39Je connaisse toutes les histoires de tous les joueurs de A à Z.
18:43J'étais un gamin, je suis devenu un spectateur et je l'ai écouté.
18:49C'était ça Didier.
18:51Didier, c'était le savoir, c'était l'histoire, c'était le football.
18:57Ça fait bizarre aujourd'hui de se dire qu'on a tous travaillé avec lui, commenté avec lui.
19:03Et puis, c'était quelqu'un de simple.
19:08Raphaël, il ne faut pas s'excuser d'être à la fois fan et collègue.
19:12Il n'y a pas de souci avec ça.
19:15On a le droit d'avoir aimé, vénéré des gens ou voulu travailler avec eux.
19:19Et puis avoir eu la chance de le faire.
19:21Donc, vous n'excusez pas de ça.
19:25Quand je vois Didier là, maintenant, je pense à l'un de mes grands-pères, Papy Jules.
19:31Quand je vous parlais de savoir, j'ai eu une conversation avec Didier.
19:37Il me disait « Oui, t'es d'où ? Ton grand-père, il est d'où ? »
19:42Je lui explique, il est d'Alger, Elbiard.
19:44Et là, c'est la première fois de ma vie, mon grand-père me saoulait avec cette histoire.
19:48Elbiard, c'était le club à l'époque d'Alger qui avait battu Reims en 1956.
19:55Là, tu ne pouvais pas l'avoir sur Reims.
19:59Cette anecdote et de voir que Didier Rousteing connaissait cette histoire, ça m'a marqué à vie.
20:04À chaque fois que je voyais Didier, je pensais à mon papy.
20:11C'est vrai que Didier, il avait pas toujours réponse à tout.
20:15Il avait pas loin d'avoir réponse à tout.
20:17C'était le plus incollable avec vous.
20:19Il voulait surtout avoir raison.
20:22Vikash Dorasso, quand on voit son engagement contre le racisme, c'est notre combat à tous ici.
20:28Souvent, vous l'avez dit, les fédérations, les instances ne font pas assez.
20:34Moi, j'ai aussi le sentiment qu'il a souvent été abandonné au milieu du gay,
20:38que ce soit dans le syndicat, par les gens.
20:40Et que le romantisme, comme disait Bertrand, ne paye pas.
20:43Et qu'à un moment donné, personne ne reprend le flambeau.
20:45Absolument personne.
20:46On fait croire, on fait des clips, on met des stars et il ne se passe rien.
20:49Oui, mais il a quand même créé.
20:51Il a tenté, il l'a fait.
20:53Il n'a pas attendu que ça se fasse sans lui.
20:55Il a mis les mains dans le comble.
20:57Oui, il s'est bougé.
20:59Moi, je trouve ça extraordinaire de prendre le risque de se faire manger par le système.
21:04Lui, il l'a fait.
21:06Ce n'est pas passé loin.
21:08Quand on a Maradona et quand on a Cantona et que ça dure un moment.
21:11Mais le système est très très fort.
21:13Et puis, je me dis que c'est beaucoup de talent aussi pour pouvoir arriver à être la personne qu'il était.
21:18Ce n'est pas que le romantisme et le mec un peu décalé.
21:22C'est aussi beaucoup de talent.
21:24Quand il parlait de football, c'était très précis.
21:27C'est une connaissance du football et on pouvait l'écouter longuement.
21:30Moi, je me suis surpris à ne pas être d'accord une fois avec lui.
21:34Ça m'a fait super bizarre.
21:36Pour moi, Didier Rousteing, il est comme moi quand on est d'accord.
21:39Je vais surtout à débattre face à lui parce que c'est notre métier.
21:43Et je me suis dit, merde, c'est possible de ne pas être d'accord avec lui.
21:46C'est possible.
21:47Et vous savez, la télévision lui a souvent dit fuck.
21:49Aussi Didier, quand vous parliez en lui disant qu'il avait changé de chaîne régulièrement,
21:52qu'il était capable de se faire chier avec ses patrons,
21:54qu'il était capable, s'il était en désaccord, de dire je m'en vais.
21:57Il faut beaucoup de cran, beaucoup de courage pour faire ça.
21:59Évidemment, Didier, il était un peu pareil.
22:01Quand il venait en plateau, Didier ne passait jamais par la loge maquillage.
22:04Didier, il arrivait avec la chemise qu'il avait envie d'avoir.
22:06Didier, il était président à vie désormais éternelle.
22:08S'il voulait venir en thong en plein hiver, il venait en thong en plein hiver.
22:11Et tout le monde lui laissait sa liberté parce que c'était Didier Roustan.
22:15Et ça allait bien, évidemment, comme ça.
22:17Et c'est ce qui faisait à la fois sa beauté et son charme.
22:19Alice, il y a beaucoup de réactions également sur les réseaux sociaux d'anonymes et de personnalités.
22:23Il y a quelque chose qui m'a interpellée aujourd'hui,
22:25c'est que pratiquement tous les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2
22:28ont salué Didier Roustan avec soit une photo particulière, un texte, évidemment.
22:33On va vous montrer ça.
22:35C'est assez hallucinant.
22:36Pratiquement tous les clubs sont allés de leur anecdote.
22:40Regardez, on les découvre ensemble.
22:42Il y a Lens, il y a Saint-Etienne, il y a Monaco, il y a l'OM, Nice, Nantes, Rennes, le Paris Saint-Germain.
22:47Il y a aussi Caen, il y a aussi Metz.
22:49Enfin absolument tout ça.
22:51Et puis je voulais vous montrer aussi forcément l'hommage de l'Ice Cannes.
22:55Cannes, là où il a joué à ses débuts.
22:57Regardez, là c'est Didier Roustan jeune, là où il a fait ses premiers pas.
23:01Il a côtoyé les pros à Cannes, Dominique, si je ne me trompe pas.
23:04Avec le maillot, les souvenirs.
23:07Oui, bon joueur.
23:09Je l'ai écouté, c'est un très bon joueur.
23:12Bon joueur, on va dire bon joueur.
23:14Il ne faut pas lui dire très bon joueur en plus.
23:15Le milieu du journalisme, bien sûr, téléfoot.
23:18Puisqu'il a participé évidemment à l'émission, à la création de téléfoot en 77.
23:23Et à Canal+, qui a eu un mot.
23:25Également sa passion pour le foot, son expertise, son charisme ont marqué des générations.
23:30Les mots de Vincent Duluc, évidemment, il était une voix, une mémoire.
23:34Le visage de 45 ans de football à la télé et un sacré compagnon de soirée qui ne seront plus les mêmes.
23:39Stupeur et tristesse, j'imagine que Dominique ça pourra nous le confirmer aussi.
23:43Grégoire Margoton a publié cette photo du jeune Didier Roustan, journaliste avec Platini.
23:49Isabelle Moreau aussi, qui l'a côtoyé à ses débuts.
23:52Et Joanne Mikou, quelle tristesse.
23:54L'un des derniers romantiques du football par rejoindre un grand nombre de légendes de ce sport.
23:58Tu continueras à partager avec eux, j'en suis sûre, un sentimiento, comme tu disais.
24:03Je garderai ça en tête, ce matin je pleure, tu vas me manquer, bon voyage l'ami.
24:08Voilà, pour Didier Roustan dans notre émission Hommage, je vous rappelle notre soirée.
24:11On va continuer à parler, à évoquer, à souvenir de Didier Roustan qui nous a quitté trop tristement.
24:17Cette nuit, il y aura dans la foulée de ce match France-Portugal, cette demi-finale de l'Euro 84.
24:22Légendaire, commentée par Didier Roustan et Michel Denisot.
24:26Vous la revivrez en intégralité sur la chaîne équipe avec les commentaires d'origine.
24:29Et puis derrière, évidemment, une émission immanquable, une équipe du soir emmenée par Olivier Ménard et ses chroniqueurs
24:34qui rendront un hommage sans aucun doute merveilleux à Didier Roustan.
24:39Vous restez avec nous, d'autres témoignages concernant Didier, d'autres intervenants.
24:42On aura un trick spécial Didier Roustan, on jouera concernant Didier Roustan.
24:45Et puis, on essaiera de parler quand même de la LFP, tout ce qu'il devait détester également, Didier.
24:49A tout de suite.

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