L'émotion de Michel Denisot après la mort de Didier Roustan : «J'ai beaucoup de mal à parler de lui maintenant...»

  • il y a 3 jours
L'émotion de Michel Denisot après la mort de Didier Roustan : «J'ai beaucoup de mal à parler de lui maintenant...»

Category

🗞
News
Transcript
00:00Michel Denisot est avec nous également, bonjour Michel.
00:03Bonjour Pascal.
00:04Et merci d'être avec nous, c'était un de vos amis parce que le duo que vous avez formé ensemble
00:11et notamment avec ce fameux match France-Portugal est resté dans nos mémoires, Michel Denisot.
00:17Oui on avait un lien très fort, j'ai beaucoup de mal à parler de lui maintenant.
00:20Il l'avait connu à TF1, il était allé d'ailleurs après à Canal+, sans doute, à la rétrédition.
00:31Je l'ai connu surtout à TF1, il est venu ensuite à Canal+, mais à TF1 on était très proche
00:35puisqu'on faisait un duo de commentateurs pendant plusieurs années, donc on a fait aussi
00:39cette fameuse Eurodome où vous parlez avec le match France-Portugal et il y avait un lien
00:45particulier quand on travaille dans nos métiers, on passe beaucoup de temps ensemble,
00:51souvent plus qu'avec nos familles, et donc on était proche, il y avait une vraie affection,
00:56ce qui n'est pas toujours le cas, on n'est pas obligé d'avoir de l'affection avec les gens
00:59avec qui on travaille, on a du respect, et avec lui il y avait de l'affection en plus,
01:03et donc c'est très très difficile aujourd'hui.
01:05C'était quelqu'un de différent, on peut le dire comme ça, des gens du métier,
01:08quelqu'un de très sensible et un peu écorché vif, Frédéric disait c'est l'Eric Cantona de notre métier.
01:14Oui, il aimait les joueurs, il aimait Cantona, il aimait Maradona, il aimait les joueurs de ce style,
01:20de ce style à la fois de joueur et de style humain, et oui, vous avez parlé tout à l'heure,
01:27il mettait en valeur celui qui faisait la passe, autant en tout cas que celui qui met le but,
01:33et ça résume assez bien sa personnalité, il était très attaché au football d'avant plutôt
01:38qu'au football d'aujourd'hui, c'est ce qu'on entendait, on se téquinait là-dessus de temps en
01:44temps, mais il était habité par la passion du jeu, c'est vraiment le jeu, le jeu, le jeu,
01:49tout le reste, tout le business du foot et tout ça, ça ne l'intéressait pas vraiment,
01:52il ne s'y intéressait pas ce qu'il faut, mais ce n'était pas sa passion, sa passion c'est le jeu,
01:56et il se souvenait d'action, il avait une mémoire phénoménale, je l'appelais l'Alain Decaux du
02:02football, c'est-à-dire qu'il avait une mémoire des choses de Cruyff, des très grands joueurs de
02:07toutes les époques, depuis les années 80, et donc il était un peu nostalgique de ça,
02:13et le foot c'était vraiment une part très très importante de sa vie.
02:18Avec cette nostalgie de ce qu'a représenté aussi l'Ajax et les joueurs, c'est-à-dire la proximité,
02:24il m'avait dit plusieurs fois à Cruyff, il fumait parfois une cigarette à la mi-temps,
02:29et dans cette cigarette il y a tout un monde qui n'existe plus aujourd'hui.
02:34Oui, il aimait ce monde-là, et le monde d'aujourd'hui, il le côtoyait évidemment,
02:39mais il l'aimait moins, et il aimait beaucoup ce monde un peu romantique du football, avec des
02:46joueurs qu'il pouvait effectivement, comme Cruyff, mais qui avaient un talent immense,
02:49et leur talent était... le jeu à ce moment-là était basé sur le talent, aujourd'hui le jeu
02:56est basé sur des systèmes, et les talents servent le système, et alors qu'à cette époque-là,
03:01c'était le talent qui faisait les systèmes plutôt que l'inverse, et c'est ce que Didier aimait.

Recommandée