Le suspense était inexistant et le résultat est désormais officiel. Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Vincent Labrune, a été réélu ce mardi pour un nouveau mandat de quatre ans. Sur les 17 membres présents au sein du conseil d'administration, il a obtenu 14 voix, contre 2 pour son concurrent Cyril Linette, l'ancien directeur général de « L'Équipe ». Ce dernier s'est exprimé à l'issue du vote.
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00:00C'est Cyril Linette, le candidat qui a échoué aujourd'hui et qui est au micro de Giovanni Castagni.
00:04Vous êtes déçu du résultat ?
00:07Oui, je suis très déçu du résultat, parce que c'est une victoire sans appel, il faut le reconnaître.
00:11Je m'attendais, si ce n'est à gagner, enfin j'espère à gagner, puis je m'attendais à un score beaucoup plus serré.
00:16Donc il faut reconnaître que c'est une victoire sans appel de Vincent Labrune, que je félicite pour son succès, je ne peux pas vraiment dire autre chose.
00:22Est-ce que vous prenez date ? Est-ce que c'était, j'allais dire, une première pure ?
00:26Je prends date sur le constat, je continue de penser que le constat que je pose est le bon.
00:30Il faut reconnaître que le football français, en tout cas la gouvernance du football français, ne le partage pas pour le moment
00:35et a choisi de poursuivre dans la continuité de ce qui a été fait ces dernières années.
00:39Je continue de penser que ce n'est pas le bon choix, que ce n'est pas le bon modèle, que le football français doit revoir son produit,
00:45ses charges, tout ce que j'ai dit, sa relation aux fans, sa gouvernance, et qu'il faut plutôt un manager,
00:52un vrai manager d'entreprise à la tête de la ligue de football professionnelle.
00:56Donc je continue de le penser. Je n'ai pas été entendu à ce stade par les membres du conseil d'administration, donc j'en prends acte.
01:04Vous aviez acté le fait que vous démissionniez si vous n'étiez pas élu. Est-ce que c'est quelque chose que vous confirmez aujourd'hui ?
01:10Non, je ne vais pas le confirmer aujourd'hui parce qu'il faut que j'y réfléchisse.
01:13Je suis forcément un peu déçu, un peu sonné. Je m'attendais à un meilleur résultat, sincèrement.
01:18Donc il faut que je prenne quelques jours pour réfléchir à des choses que j'ai entendues, des choses que j'ai vues aujourd'hui.
01:22Je suis très sensible à la place des familles parce que c'est ça le sujet dans le conseil d'administration au niveau des parrainages.
01:28Il y a des choses que l'on peut faire au niveau du conseil concernant les statuts et sur lesquelles je pourrais peut-être moins actionner
01:34pour leur permettre d'être mieux représentés. Mais après, c'est aussi une question pour moi d'évaluation de ce que je peux vraiment apporter.
01:40Donc c'est vraiment très tôt. Je ne prendrai pas de décision à ce sujet pour le moment.
01:44– Qu'est-ce qui a motivé selon vous un tel écart et finalement cette position très nette, notamment des présidents ?
01:50– Je ne peux pas, je ne sais pas, franchement, je ne sais pas.
01:55Une position très nette, oui, non, je n'en sais rien. Je pense que le débat a été intéressant.
02:01Je pense que les discussions que j'ai pu avoir avec les uns et les autres les ont intéressées.
02:06J'ai le sentiment effectivement d'avoir bougé les lignes. Tout le monde l'a reconnu.
02:09Tout le monde m'a, entre guillemets, félicité pour ma contribution au débat.
02:13Mais sincèrement et chaleureusement, mais personne n'a voté pour moi.
02:17Donc je ne peux pas vraiment conclure quoi que ce soit.
02:19– Est-ce que vous pensez, Cyril, qu'il y a un côté un peu balle-défaut-cul entre ce qu'on a pu nous dire en par-message ou en homme ?
02:26– Je ne crois pas, Arnaud, je ne crois pas. Je pense que le football français est lié.
02:31Voilà, ils sont sur une, ils ont fait un choix de stratégie.
02:36Voilà, avec ce fameux milliard qu'ils attendent et ce milliard 8 dans quelques années.
02:41Je pense qu'ils sont toujours dans ce choix de stratégie.
02:43Ils ont fait un choix de gouvernance, ils ont choisi un président
02:47et les gens qui sont autour de lui sont visiblement très satisfaits de son travail et de leur travail collectif
02:53puisque c'est un travail collectif de la part du conseil d'administration
02:56à tel point effectivement qu'ils le reconduisent de manière très nette.
02:59Donc je ne dirais pas balle-défaut-cul parce que je pense que ça les a pas empêchés.
03:02– Il y a des gens qui ont dû vous dire des choses lors de vos échanges
03:05et finalement ça ne se matérialise pas dans les votes.
03:08– Dire qu'ils allaient voter pour moi et ne l'ont pas fait, non.
03:10Franchement, je ne dirais pas ça. Non, non, je ne pense pas.
03:12Il y a eu une écoute attentive, je pense que mon profil a intéressé
03:15à tel point qu'il y a effectivement pour le coup une grosse pression de la part de chacun d'eux,
03:19quasiment tous, pour que je reste au conseil d'administration
03:22en disant tu apportes des choses, on te connaît de plus en plus,
03:25il faut que tu restes avec nous, ça je peux le dire.
03:28Après effectivement, il y a l'engagement que j'ai pu prendre auprès des familles
03:32que j'avais discuté avec la ministre en disant spontanément à l'époque
03:36que je n'étais pas forcément tout à fait motivé dans l'idée de rester,
03:40ce n'est pas une histoire d'être intéressé ou pas intéressé,
03:42mais dans l'idée de rester comme une sorte d'opposant,
03:45donc il faut que je réfléchisse un peu.
03:47Si je peux être un participant constructif au conseil d'administration
03:51et que des choses, j'ai le sentiment de pouvoir les faire avancer, je le ferai.
03:54Après, avec deux voix, dont la mienne, je peux bien l'avouer, j'ai voté pour moi,
03:58deux voix sur 14, je ne suis pas absolument sûr que je serais forcément écouté.
04:03Donc il faut que je réfléchisse, c'est vrai que j'ai eu beaucoup de messages de sympathie,
04:07on peut toujours dire que c'est une sympathie peut-être de circonstance,
04:10je n'en suis pas complètement sûr quand même.
04:12En revanche, il faut le reconnaître, la gouvernance du football professionnel français
04:16est satisfaite effectivement de sa stratégie et visiblement de ses résultats
04:20et de son management et l'a démontré de manière très claire aujourd'hui, c'est absolument net.
04:23Mais il y a un gouffre avec l'opinion publique qui semble bien s'installer
04:26puisque pour le coup, cette opinion semblait plutôt remonter
04:28contre Vincent Labrune ces dernières semaines.
04:30Oui bon après les éléments d'opinion publique, il y a aussi Bernard Kouchner
04:35qui avait toujours des super codes de popularité puis qui n'a jamais été élu,
04:39tout ça, ça ne fait pas forcément une élection.
04:41Moi je pense que j'ai dit des choses de bon sens qui touchent les gens
04:49sur le fait de ne pas finalement considérer les fans ou les supporters
04:53un peu comme la dernière roue du carrosse quand il s'agit de positionner une programmation ou un prix.
04:57Le fait peut-être que le football français arrête de courir après des chimères
05:01et se repositionne sur son ADN, sur ses territoires, sur sa base.
05:05Voilà, le fait qu'il fasse attention, qu'il équilibre un peu plus ses charges
05:09parce qu'il a un modèle qui consiste finalement à vendre les meilleurs joueurs tous les ans
05:12et que ce modèle-là n'est pas forcément, à mon sens, un modèle porteur d'avenir.
05:16Je pense que tous ces sujets-là rencontrent effectivement une adhésion dans l'opinion.
05:21Ça ne rencontre pas, en tout cas ça rencontre un intérêt au niveau des membres du conseil d'administration
05:26mais ça ne rencontre pas leur adhésion. Il faut être tout à fait clair et tout à fait honnête par rapport à ça.