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00:00Ici, c'est France Bleu Gascogne, les syndicats en colère, les élus socialistes du département
00:08qui ne comprennent pas, que se passe-t-il à l'hôpital de Dax ? L'hôpital de Dax
00:12annonçait il y a quelques semaines un déficit historique de plusieurs millions d'euros.
00:16L'ARS a demandé à l'établissement de présenter un plan d'économie pour faire
00:19face à ce déficit.
00:20Résultat, l'hôpital de Dax est en train de supprimer 40 postes en équivalent temps
00:24plein chez les soignants, les médecins et les personnels administratifs.
00:28Pour en parler ce matin, le directeur de l'hôpital de Dax avec nous, Stéphane Hildane-Brantin.
00:32Stéphane Jacob, bonjour.
00:33Bonjour.
00:34Vous êtes donc le directeur de l'hôpital de Dax.
00:36Des patients inquiets, des syndicats inquiets, des parlementaires socialistes inquiets, ça
00:40fait beaucoup de gens inquiets.
00:41Ont-ils raison d'être inquiets pour l'hôpital de Dax aujourd'hui ?
00:45Alors non, je ne pense pas qu'ils aient raison d'être inquiets sur l'offre de soins.
00:49En tout cas, si je m'en tiens à ce qui a été relayé par vos collègues ce matin
00:52dans un article de Sud-Ouest, il n'y a pas d'inquiétude.
00:56Aujourd'hui, l'hôpital de Dax, en termes d'activité, a réalisé, en tout cas sur
00:59le début de l'année 2024, une année plus importante qu'en 2023.
01:04Il a même retrouvé des niveaux d'activité de 2019.
01:06Alors, on parle d'un plan de suppression de postes, 40 postes équivalent temps plein.
01:12Beaucoup dramatise, mais est-on, ou êtes-vous en train de tuer l'hôpital de Dax ?
01:17Alors non, on n'est pas en train de tuer l'hôpital de Dax.
01:20Je pense qu'il faut rassurer l'ensemble des Landais, des Daquois en particulier.
01:25Non, on n'est évidemment pas en train de tuer l'hôpital de Dax.
01:28Aujourd'hui, c'est ce que je vous disais à l'instant, l'activité n'a jamais été
01:32aussi importante sur tous les secteurs sur lesquels nous étions présents historiquement
01:37à Dax.
01:38Nous avons même développé des activités nouvelles de prise en charge en fin d'année
01:432023.
01:44Alors, il y a des secteurs qui sont évidemment en difficulté, mais comme dans beaucoup d'établissements
01:49en raison de difficultés de recrutement médical essentiellement.
01:52Mais on a l'offre de soins qui est maintenue, notamment sur la cancérologie, sur les prises
02:00en charge dans la cancérologie, sur les prises en charge chirurgicales, sur les prises en
02:02charge médicales.
02:03Il n'y a pas aujourd'hui de défaillance de l'hôpital de Dax sur l'offre de soins.
02:09Alors, vous dites que l'activité est en hausse d'ailleurs pour cette année 2024,
02:14mais comment faire plus avec moins de personnel ?
02:17Puisque, on le disait, des suppressions de postes vont intervenir chez les infirmiers,
02:21chez les aides-soignants et chez les médecins aussi.
02:23Alors, d'abord, ce qu'il faut rappeler, c'est que ce plan de regressement, il fixe un cap.
02:29Aujourd'hui, évidemment, ce plan de regressement, il est mis en œuvre.
02:35Les mesures qui concernent les ressources humaines, ce sont quelques mesures sur 21
02:39mesures d'un plan d'économie, qui sont certes des mesures importantes parce que les
02:44ressources humaines à l'hôpital, c'est à peu près 67% de la dépense.
02:47Donc, aujourd'hui, si on arrive à continuer à faire ce qu'on faisait, c'est parce qu'on
02:54a changé nos façons de faire.
02:56C'est-à-dire ?
02:57C'est-à-dire que, par exemple, le service qui a ouvert au mois de décembre 2023, c'est
03:02un service qui aujourd'hui s'inscrit plus particulièrement dans la prise en charge
03:05des patients en aval des urgences, ce qui était un vrai problème dans le parcours
03:11de soins des patients et particulièrement au centre hospitalier de Dax.
03:15Donc, on a créé ce service, il y a eu un travail important qui a été fait en interne
03:20par la communauté médicale et la communauté paramédicale sur l'orientation des patients
03:26après un passage aux urgences.
03:27Et ça, ça a permis de fluidifier les parcours, mais aussi de diminuer ce qu'on appelle les
03:32durées de séjour.
03:33Voilà.
03:34Et ça, c'est un des éléments qui permet aujourd'hui de prendre en charge finalement
03:39plus de patients que par le passé.
03:41On a amélioré nos organisations.
03:43Alors, on a un plan de redressement qui doit répondre en fait à un déficit qui est quand
03:47même très important.
03:48On parlait de 7 millions d'euros en 2023, il pourrait être de 11 millions cette année.
03:52D'où vient ce déficit ?
03:54Alors là, on entre dans un sujet qui est à la fois technique et complexe.
03:58Alors, essayez de nous le vulgariser.
04:00Je vais essayer de vous faire une version pas trop technique et pas trop complexe.
04:03Alors, il y a plusieurs éléments.
04:04D'abord, indéniablement, l'ARS souligne, et elle a raison, une évolution très significative
04:10des dépenses de personnel.
04:12Vous avez trop embauché ?
04:13Trop embauché, je ne sais pas si on peut le dire comme ça, mais en tout cas, oui,
04:18il y a aujourd'hui plus de monde à l'hôpital de Dax qu'il n'y en avait avant la crise
04:22du Covid.
04:23Voilà.
04:24Et c'est à peu près 170 ETP de personnel paramédico en plus.
04:29Alors, quand je dis personnel paramédico, c'est d'ailleurs essentiellement des soignants.
04:32C'est-à-dire, pour 75 à 80%, ce sont des soignants.
04:35Mais si vous avez eu ces embauches, c'est parce que vous en aviez besoin ?
04:38Alors, si on a eu ces embauches, c'est d'abord parce qu'on a développé de nouvelles activités,
04:42celles que j'évoquais notamment tout à l'heure.
04:44On a eu aussi une révision importante de l'organisation du secteur des urgences, qui
04:47a été extrêmement consommateur de moyens médicaux et paramédicaux.
04:51Et puis, on a eu aussi en 2022 et 2023, et ça a été vrai à Dax comme dans tous les
04:56établissements de France, on a été confronté à une augmentation très importante des absences.
05:03Et au sortir de la crise du Covid, et là, ça a été une vision assez personnelle,
05:08pour moi, en tant qu'hospitalier public, parce que je suis aussi un hospitalier, la
05:14mission que je pensais être la nôtre, c'était de réouvrir des capacités d'hospitalisation.
05:17Il fallait restaurer la capacité qu'avait l'hôpital de Dax à fournir à la population
05:24ces prestations.
05:25Et donc oui, devant cette situation-là de nécessaire restauration de l'offre de soins
05:30et des absences, eh bien oui, on a recruté pour remplacer.
05:34Mais c'est plutôt bien, c'est plutôt bien !
05:36Alors, oui, moi je trouve que c'est bien, vous trouvez que c'est bien, on est tous
05:41contents, sauf que…
05:42Sauf que l'ARS vous tape sur les doigts ?
05:43Non, sauf que nécessairement derrière, il y a des coûts.
05:45Bien sûr.
05:46Voilà, et que l'ARS est aussi inquiète de cette dérive, qui comprend d'autres
05:50éléments.
05:51L'autre élément important et assez significatif, c'est que Dax a une politique d'investissement
05:55assez dynamique.
05:57Voilà.
05:58Dans les structures, qu'elles soient publiques ou privées, quand vous investissez beaucoup,
06:02vous augmentez vos charges d'amortissement.
06:03Voilà.
06:04Ces charges d'amortissement à Dax, elles ont évolué de plus de 4 millions d'euros
06:08en l'espace de 5 ans, même pas.
06:11Entre 2019 et 2023, c'est plus de 4 millions d'euros.
06:15Bien nécessairement, 4 millions d'euros, ça pèse sur un déficit.
06:18Alors, le plan de redressement, c'est un plan sur 5 ans, est-ce que ça veut dire que
06:22chaque année, on va avoir un chiffre qui va annoncer le nombre de suppressions de postes ?
06:28Alors non, parce que le plan de redressement, il est élaboré effectivement pour ces 5 années.
06:32Donc voilà, l'effort qui est embarqué aujourd'hui par le plan de redressement,
06:37il est de l'ordre de 5 millions.
06:38C'est l'effort d'économie qu'on s'attend à réaliser.
06:43Ça suffira sans doute pas à résorber l'intégralité du déficit, mais après, il y a d'autres
06:47questions.
06:48Enfin, à un moment, si le président de la République a annoncé aussi une réforme du
06:51financement des établissements de santé, c'est sans doute parce qu'on est arrivé
06:55au bout d'un modèle qui est la tarification à l'activité.
06:57Donc, il y a plein de sujets qui se mêlent finalement, des sujets qui sont d'ordre nationaux,
07:03et puis des sujets très locaux qui tiennent à l'histoire et à la dynamique propre du
07:07centre hospitalier de Dax.
07:08Oui, sachant que Dax est quand même, comme vous le disiez, avec une activité débordante.
07:13Aujourd'hui, vous pouvez promettre que cette activité ne pâtira pas de ce plan de redressement ?
07:19Alors, en tout cas, j'exerce une vigilance, à titre personnel, sur le fait qu'il n'y
07:23ait pas de dégradation de l'offre de soins.
07:24Je pense que notre première mission, c'est d'abord de servir la population du territoire.
07:29Et donc, je suis particulièrement vigilant à ce qu'il n'y ait pas de dégradation
07:32de l'offre de soins.
07:33Ça veut aussi dire que peut-être que l'objectif qu'on a annoncé, sans doute ne le réaliseront-on
07:39pas, parce que ça va être compliqué aujourd'hui dans le contexte qui est le nôtre.
07:43Les patients resteront donc à Dax, ils n'iront pas ailleurs pour se faire soigner ?
07:48Les patients ne vont jamais ailleurs qu'à Dax, sauf s'ils en ont besoin, c'est-à-dire
07:53sauf si on ne sait pas faire à Dax.
07:55Merci beaucoup Stéphane Jacob, directeur de l'hôpital de Dax, merci d'avoir accepté
07:59notre invitation ce matin sur France Bleu Gascogne et merci d'être venu dans nos studios.
08:03Belle journée à vous.
08:04Merci.