L’ancien directeur de l’IHU Méditerranée infection était l’invité de L’Heure des Pros, ce lundi 9 septembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la période du Covid-19 : «C’est la première fois qu’en permanence, au cours de l’épidémie, on a vu apparaître des mutants et des variants».
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00:00La séquence Covid, qu'est-ce que vous dites ?
00:01L'histoire de la Covid-19 est majeure dans notre compréhension de l'évolution,
00:04car de mon point de vue, c'est la première fois que nous avons pu analyser
00:07l'évolution génétique d'un virus au cours d'une épidémie
00:09pour comprendre à la fois sa nature et son évolution.
00:12La différence du virus du Covid-19
00:14est l'apparition successive de mutants et de variants.
00:17Mais moi, je ne comprends pas, vous aviez dit qu'avant le virus,
00:21tous les virus mutaient.
00:22Et là, vous dites que c'est la première fois qu'il a muté,
00:24alors que vous disiez toujours ça.
00:26C'est la première fois que, si vous voulez, en permanence,
00:31on a, il y a maintenant plusieurs millions de séquences du Covid.
00:36Nous, nous tout seuls, on en a fait 24 000.
00:39Donc on a vu apparaître au cours de l'épidémie,
00:41ce que personne n'avait jamais vu,
00:43au cours de l'épidémie, on a vu apparaître les mutants et les variants.
00:47Je vous rappelle que j'ai dit face à face à Véran,
00:51ce virus à Marseille, ce virus à des mutants et des variants,
00:55et que Véran, du haut de sa connaissance médicale,
00:58m'a expliqué qu'il n'y avait pas de variant dans ce virus quand même.
01:02Bon, et alors, c'est ce que vous dites, Thierry,
01:03parce qu'il serait intéressant de voir si les injections de vaccins génétiques,
01:07le vaccin ARN, contient aussi de l'ADN à des concentrations non négligeables.
01:11Jusqu'à 7% des séquences de vaccins injectés ont des conséquences sur l'évolution.
01:16Ce que deviendront à long terme cet ADN et l'ARN dans la population humaine
01:22est, de mon point de vue, totalement imprévisible.
01:26Mais là, par exemple...
01:28Je vais vous donner un autre exemple.
01:29Moi, j'étais très méfiant, comme chacun sait, sur le vaccin,
01:31mais là, il y a eu des millions de gens qui ont été vaccinés.
01:36Il n'y a pas plus...
01:37Toutes les études expliquent qu'il n'y a pas plus d'effets secondaires que sur un autre...
01:43Ce n'est pas, encore une fois, ce n'est pas le même type.
01:47J'étais sûr que ça serait la chose la plus complexe à expliquer.
01:54Mais je vais vous donner un autre exemple avant de vous donner une explication.
01:57Il y a un virus qui s'appelle herpès virus 6.
02:01Ce virus qui s'appelle herpès virus 6,
02:04c'est un virus banal, banal dans la France.
02:06– Décidément.
02:08– Si on pouvait éviter les portables, mais c'est...
02:10– Vous allez surtout dire que tout le monde se réveille très tard.
02:13– C'est un drôle de virus, je peux vous dire, le portable.
02:15– Ça n'arrête pas, ils ne savent pas vivre son heure.
02:17– Tant à l'école, on ne l'a plus.
02:18– Moi, je dis juste que Nathan et Vincent se réveillent en même temps visiblement.
02:22– Ce virus, dans un certain nombre de cas, va dans les cellules germinales,
02:27c'est-à-dire les spermatozoïdes et les ovules, d'accord ?
02:29Il rentre dans le génome et il est transmis aux enfants.
02:33Il y a maintenant 5% de la population humaine
02:36qui a un bout de ce virus dans son génome.
02:40Et vous ne le savez pas.
02:41Vous avez une chance sur 20 d'en avoir un comme les autres.
02:44Vous n'avez qu'à le tester, vous le verrez bien.
02:47Donc, on sait ce phénomène comme celui des rétrovirus,
02:50c'est un phénomène qu'on connaît,
02:51c'est-à-dire que quand on est infecté par un virus,
02:55un certain nombre d'entre eux, à condition que ça aille dans les cellules germinales,
02:59un certain nombre d'entre eux vont le porter et le transmettre à leur descendance.
03:04– Oui.
03:04– Ce qui se passera dans la descendance, vous me dites,
03:08ça donne ou ça donne pas, des myocardites, ça donne pas,
03:11c'est une autre question.
03:13La descendance, qu'est-ce qui se passera de la descendance des gens qui ont eu ça
03:18et qui n'ont pas eu de forme symptomatique de ça,
03:21c'est quelque chose qui est très complexe.
03:23Maintenant, ce qu'il y a de plus compliqué à entendre
03:27dans la base de ce que je crois actuellement,
03:31mais je vous rassure, je serai capable de changer d'opinion dans un an,
03:36c'est que quand Pasteur, dans l'immense bagarre,
03:42je vous suggère de lire ce livre,
03:44« Guerre épée des microbes » de Latour, qui est génial,
03:48c'est l'histoire de Pasteur vraiment racontée au jour le jour,
03:52c'est la théorie des germes,
03:54c'est-à-dire d'expliquer quelque chose que l'on voyait par des microbes
03:59que l'on voyait chez des gens qui n'étaient pas malades, d'accord ?
04:02Comment on explique ça, les germes il y en a partout,
04:05donc comment on arrive à expliquer que certains de ces germes
04:09vont être à l'origine de maladies alors que personne n'y croit ?
04:13C'est très compliqué, il a fallu faire des modèles expérimentaux,
04:15surtout KORC qui a réussi à faire ça en Allemagne.
04:18Là, on est dans une situation qui est bien plus complexe,
04:21est-ce qu'on peut avoir des changements génétiques
04:25distants de plusieurs dizaines d'années
04:27avec quelque chose qui n'a pas de symptôme ?
04:30Comment on le sait ça ?
04:32Ah oui, mais comment vous le savez-vous alors ?
04:34Comment je sais ?
04:35Ce que je sais, c'est que c'est des phénomènes dont on sait qu'ils existent,
04:38je vous ai parlé du placenta ou je vous ai parlé de la CHV6, il y en a d'autres,
04:43et puis ce que l'on voit, c'est qu'effectivement,
04:48ça sera extraordinairement avant de le savoir,
04:50il nous faudra de nouveaux outils comme d'habitude,
04:52et pour l'instant, on n'arrive pas à le savoir
04:54parce qu'on n'arrive pas à avoir la séquence complète,
04:57parce qu'on n'arrive pas à savoir où sont placés tous ces petits bords répétés.
05:04Sous-titrage Société Radio-Canada