• il y a 2 mois
Aujourd’hui, on ne peut pas parler du Faso Danfani au Burkina, sans parler de lui. Il s’est fait un nom et une identité dans le domaine. Avec sa production biologique, sa marque François 1er s’exporte partout dans le monde. Même si l’homme n’est pas directement impacté par la contrefaçon du Faso Danfani sur les marchés burkinabè, il a le cœur meurtri. Car, tout ce qui touche au Faso Danfani le touche aussi. Dans cette interview qu’il nous a accordée, François Yaméogo dit François 1er analyse sans langue de bois.
Transcription
00:00Musique de générique
00:06Musique de suspense
00:14Musique de générique
00:32Musique de suspense
00:43Musique de générique
00:52Bon, je pense que la contravention sur le marché pour aujourd'hui, je vais vous dire que
00:57aujourd'hui c'est très très grave ce qui s'est passé
01:01parce qu'aujourd'hui on est en train de plomber toute l'économie,
01:04on est en train de tuer le label Fasodenfani,
01:08on est en train d'effacer l'image de Thomas Sarkara
01:12parce que pour lui il est quand même le percuseur qui a voulu l'amener dans l'économie,
01:18mais aujourd'hui c'est dommage qu'on arrive là,
01:22mais c'est comme je vous disais,
01:26quand on a un cancer,
01:30et c'est vrai qu'il faut soigner le cancer,
01:32mais il faut savoir la cause du cancer,
01:34qu'est-ce qui a amené le cancer,
01:36tout simplement parce qu'on est dans un domaine
01:38où depuis des années et des années, même sur votre plateau,
01:41j'ai toujours dit que tant qu'on n'organise pas ce secteur,
01:44tant qu'on n'a pas de vraies entreprises et structures dans ce secteur,
01:48tant qu'on favorise que le secteur informel,
01:51c'est-à-dire même les bailleurs de fonds,
01:53beaucoup de gens, même les FMI, la Banque Mondiale,
01:56se sont tous beaucoup focalisés sur l'informel,
02:00et l'informel, même il y a des primes informelles,
02:03il y a des gens qu'on encourage dans l'informel,
02:05voilà la cause qui fait qu'aujourd'hui,
02:07même pour arrêter ça, on ne sait pas comment faire,
02:09c'est-à-dire que vous allez poser la question,
02:11vous créez l'économiste,
02:13c'est difficile de trouver la solution,
02:15parce que chacun a sa petite maison,
02:17chacun a son petit coin,
02:19chacun est caché dans un trou, chacun travaille,
02:21et les distributeurs, vous savez,
02:23les commerçants, les businessmen, les spéculateurs,
02:25et c'est l'argent, le patriotisme,
02:27il ne faut pas parler avec eux,
02:29parce qu'ils s'en foutent,
02:31et c'est l'argent, l'argent, l'argent, faire de l'argent,
02:33donc il faut rendre leur distribution,
02:35on ne peut pas, on ne sait même pas
02:37où les dénicher,
02:39mais si on avait fait des entreprises,
02:41et un peu à l'esprit Thomas Sankara,
02:43ou Thomas Sankara avait fait à son temps,
02:45quand il était partagé son discours à Biba,
02:47à Dissa Biba,
02:49il avait mis en place ce qu'on appelait
02:51des coopératives sur le bas,
02:53où chaque région avait des coopératives qui produisaient,
02:55et qu'on donnait le fil,
02:57on donnait la matière, et les gens produisaient,
02:59et les gens livraient, et la distribution était faite par
03:01Jean Coulvalet à l'époque,
03:03Jean Coulvalet qui accompagnait Thomas Sankara,
03:05donc Thomas Sankara était parti
03:07dans l'esprit de l'estructuration,
03:09c'est-à-dire dans des vraies entreprises,
03:11mais aujourd'hui, après Thomas Sankara,
03:13on a favorisé des associations,
03:15on a développé l'informel,
03:17on a fait comme aujourd'hui, c'est difficile
03:19de trouver des vraies entreprises, quand je dis une entreprise,
03:21c'est quoi ? Une entreprise, c'est une société
03:23structurée, quelqu'un qui crée des emplois,
03:25qui peut dire combien de chiffres d'affaires j'ai fait,
03:27et combien d'employés j'ai fait,
03:29et quelle est ma production mensuelle,
03:31en fil, c'est ça qu'on dit.
03:33Donc aujourd'hui, si on avait
03:35ce genre de choses, c'était facile
03:37de faire la traçabilité, il suffisait d'aller voir
03:39les entreprises, savoir
03:41qui était leur fournisseur
03:43de fil, et puis ça connaît
03:45aussi leur client filant,
03:47c'est facile de contrôler,
03:49mais aujourd'hui vous allez contrôler comment, c'est très compliqué,
03:51parce qu'on a favorisé beaucoup l'informel.
03:53C'est très prévisible,
03:55moi j'ai alerté ça depuis des années,
03:57moi j'ai alerté, moi j'ai dit que
03:59on ne peut pas se développer tant qu'on développe
04:01aussi l'informel.
04:03Aujourd'hui, il y a des gens qui ont
04:05que les récipissés, ils sont assis,
04:07ils attendent qu'il y ait un appel à leur projet,
04:09ils vont avec leurs récipissés, ils se font de l'argent.
04:11Il y a des gens qui ont les récipissés, qui font des
04:13milliards de chiffres d'affaires,
04:15et qui n'ont même pas
04:17une
04:19structure qui n'empêche pas
04:21une structure qui n'emploie personne.
04:23Donc c'est comment voulez-vous
04:25développer un pays dans ce sens ?
04:27Donc aujourd'hui,
04:29les dirigeants aujourd'hui, moi j'ai le pire,
04:31parce qu'il y a
04:33la guerre sur le terrain
04:35qui nous fait souffrir,
04:37et il y a aussi ce qu'on appelle
04:39le terrorisme quoi blanc.
04:41Ça aussi,
04:43il faut attaquer ces gens-là, parce que vraiment
04:45il y a des gens qui se sont récipissés, il y a des gens qui font de l'argent,
04:47et pour moi aussi, c'est des
04:49gens anti-patriotiques.
04:55Je ne peux pas proposer, je ne suis ni
04:57technicien de mixer
04:59du commerce, ni
05:01un agent de l'État, qu'est-ce qu'il peut proposer ?
05:03Il peut dire ce que je pense, mais je ne peux pas proposer.
05:05Non, ce que je pense
05:07est qu'aujourd'hui, c'est facile.
05:09C'est d'aller,
05:11je pense qu'actuellement,
05:13il y a
05:15un mouvement qui s'est mis en place, les royaux,
05:17sur la sensibilisation dans les marchés,
05:19qui essaie de sensibiliser les gens.
05:21Moi, je les encourage vraiment,
05:23je pense que c'est super ce qu'ils font,
05:25et qui
05:27font la sensibilisation
05:29pour corriger la différence entre
05:31le façon d'enfanter
05:33et le fil tissé qui vient d'ailleurs,
05:35et que l'autre est synthétique, quand on met,
05:37on allume,
05:39il n'y a pas de sangre, c'est-à-dire
05:41tout ce qui est synthétique se colle.
05:43Donc, ils font cette sensibilisation.
05:45Il y a aussi le fait que
05:47moi, ce que je n'arrive pas
05:49à comprendre toujours aussi,
05:51c'est pourquoi ces acteurs-là, ces acteurs
05:53concernés, qui fait qu'actuellement,
05:55on est en train de plomber leur domaine,
05:57on est en train d'effacer l'image
05:59même de façon d'enfanter,
06:01et pourquoi elles acceptent
06:03le fil qui vient d'ailleurs,
06:05et puis elles tissent. Donc, il y a un problème
06:07au niveau de ces acteurs-là, parce que
06:09c'est tissé par des acteurs, c'est les mêmes acteurs
06:11qui se sont battus pour l'habiliter de façon d'enfanter,
06:13et c'est les mêmes acteurs qui tissent
06:15le fil
06:17venu d'ailleurs.
06:19Donc, il y a un problème. Soit
06:21il y a une nation à cacher, soit
06:23c'est des antilles
06:25qui ne se tissent pas tout le temps,
06:27il n'y a pas d'habilotisme. Quand on fait quelque chose
06:29tout en sachant que dans l'avenir
06:31ça va le détruire, ce n'est pas la peine de le faire.
06:33Donc, moi, je pense qu'aujourd'hui
06:35c'est facile. Bon,
06:37il n'y a que ce qu'on peut faire, c'est de savoir
06:39actuellement, demander à ces acteurs-là
06:41qui...
06:43Les acteurs ont quand même des faitières,
06:45ils ont des responsables. Alors, voir
06:47maintenant qui les fournit
06:49le fil, qui est leur fournisseur
06:51et qui est le donné d'ordre.
06:53Et aussi dans les marchés,
06:55ils achètent quand même
06:57le fil quelque part.
06:59Ils font tisser quelque part.
07:01Donc, tout ça, c'est un travail
07:03de fournis, c'est compliqué.
07:05Les gens sont un peu partout, on ne peut pas...
07:07C'est compliqué. Donc, ça veut dire qu'on est
07:09actuellement dans un domaine très compliqué.
07:11Pour sortir de là, ça demande...
07:13J'ai peur pour le ministre du Commerce,
07:15il a du boulot.
07:21Je ne suis pas d'accord avec ce qu'il dit,
07:23vous savez, c'est un choix.
07:25Le choix,
07:27quand on choisit d'être patriote,
07:29quand on s'agit pour le développement, il y a un choix.
07:31Quand vous regardez notre secteur,
07:33l'État a mis les milliards.
07:35Le ministère de la Jeunesse
07:37a formé les femmes
07:39et les tisseurs sur la teinture
07:41et le tissage. C'est des milliards.
07:43FAPA a mis des milliards. La coopération sociale
07:45a mis des milliards. L'Union Européenne a mis des milliards.
07:47Le ministère du Commerce a mis des milliards.
07:49Tous ces institutions ont mis des milliards.
07:51Pourquoi on a mis des milliards ? Pour que vous soyez formés
07:53dans la pigmentation des couleurs, dans la recherche des couleurs,
07:55dans la qualité qu'aujourd'hui
07:57vous maîtrisez le système
07:59de votre travail.
08:01Et c'est la diversité du travail,
08:03la créativité qui fait vendre.
08:05Et que vous laissez cela
08:07pour aller prendre du fil,
08:09où c'est toujours des couleurs basiques, les mêmes couleurs.
08:11Qu'est-ce qui va se passer ? Vous allez avoir tous...
08:13C'est facile d'aller au marché prendre la même couleur,
08:15le noir, le rouge, le jaune.
08:17Vous allez faire les mêmes produits.
08:19Parce que vous allez vous retrouver dans les mêmes produits,
08:21il n'y a plus de créativité. Et les produits
08:23vont être inondés sur le marché. Voilà d'où vient le problème.
08:25Mais si vous tous
08:27rentrez dans la création,
08:29vous faites des pigmentations de couleurs,
08:31vous faites des différences dans la recherche
08:33des couleurs, comment on vous a appris. Vous avez été
08:35foireux. Pourquoi ? On a mis des milliards,
08:37on a mis beaucoup d'argent pour vous former.
08:39Et vous, vous voulez la facilité maintenant ?
08:41Vous récupérez des fils
08:43et couleurs basiques et vous
08:45tous la mesurez. Rentrez au marché voir.
08:47Pourquoi ça ne marche pas ? Allez-y au marché.
08:49Faites une enquête. Vous allez voir
08:51qu'ils ont tous le même produit. C'est la rayure,
08:53c'est le truc un peu...
08:55C'est tous les mêmes produits.
08:57Il n'y a pas de créativité. Alors que
08:59dans n'importe quel produit, que ce soit
09:01tout ce que vous faites, même vous, dans la presse,
09:03s'il n'y a pas de créativité, s'il n'y a pas de recherche,
09:05à un moment donné, ça meurt.
09:07Alors moi,
09:09je ne suis pas impacté, honnêtement.
09:11Mais moi, ça me fait mal au cœur
09:13et c'est pour ça que je parle. Sinon,
09:15moi, au contraire,
09:17la concurrence, ceux qui font,
09:19ça fait que je m'avantage parce que moi j'ai
09:21un produit tracé.
09:23Kiu, j'ai un produit
09:25100% coton.
09:27Je suis reconnu
09:29que tous mes produits sont
09:31100%. De toute façon,
09:33j'achète mon fil, je fais ça,
09:35bio, je travaille,
09:37j'ai un label, j'ai un nom. Donc moi,
09:39je ne suis pas impacté. Mais eux aussi,
09:41pour eux, parce qu'à partir de moi, ils connaissent,
09:43j'ai été formé.
09:45Ça aide le créer.
09:47S'ils créent qu'il y a diversité
09:49dans le produit, ça va marcher. Mais si ils ont tous
09:51la même chose, à un moment, c'est saturé,
09:53le client, qu'est-ce que le client fait ?
09:55Le client, il a toujours,
09:57le client voit toujours la même chose.
09:59À un moment donné, il n'a plus envie
10:01de consommer. Voilà ce qui arrive.
10:03Le même problème, la même réflexion
10:05quand on voulait labelliser le cocodona.
10:07J'ai intervenu, j'ai eu tous les sorts
10:09de coups. On m'a pensé
10:11que j'étais contre le cocodona, on m'a
10:13critiqué de tous les noms, on m'a même,
10:15j'ai eu des problèmes même
10:17à l'époque. Mais parce que
10:19moi j'ai dit, tout simplement,
10:21quand on veut labelliser
10:23un produit, il fallait
10:25labelliser la ville,
10:27le quartier de Koko,
10:29où ces femmes qui sont là-bas,
10:31qui travaillent, qui sont des artistes,
10:33c'est leur savoir-faire. On doit
10:35labelliser
10:37la ville,
10:39Koko. Si on labellise
10:41là-bas, en ce moment, tout produit qui vient de là-bas,
10:43on ne doit pas faire l'appellation Koko.
10:45Là, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a fait ?
10:47On a vulgarisé. Aujourd'hui,
10:49maintenant, qu'est-ce que ça fait ? Quand vous allez partout,
10:51dans tous les cadres qu'on déroule, on a des produits
10:53qu'on appelle Koko, alors que ce n'est pas fait à Koko.
10:55Donc, qu'est-ce qu'il fait ?
10:57On a rabassé, on a rabaissé
10:59le produit, ça a qualifié
11:01ses valeurs culturelles.
11:03Aujourd'hui, tout le monde à ça, il se regarde.
11:05Et ça, dans tous les
11:07cadres qu'on déroule. Mais si on avait mis
11:09le label Koko,
11:11ça dit que votre produit n'est pas fait à Koko.
11:13Vous n'avez pas le droit de mettre Koko,
11:15c'est qu'on l'a droit partout. Quand on dit
11:17champagne, tout le monde fait du vin champagne.
11:19Mais tu ne peux pas mettre champagne tant que ce n'est pas fait.
11:21Les vignes ne sont pas de la ville
11:23de Champagne. Tu ne peux pas mettre Bordeaux
11:25tant que ton vin
11:27n'est pas fait à Bordeaux.
11:29Oui et non. Mais voilà le problème qu'on fait
11:31ici. Ici, c'est un peu, excuse-moi,
11:33je parle du passé, on ne va pas parler du présent
11:35parce que la transition, ceux qui sont
11:37là, ils ne sont pas comptables.
11:39C'est ce qui se passe aujourd'hui.
11:41Mais quand on regarde le passé, c'était
11:43dans tous les domaines, avec la politique.
11:45Donc, ça fait qu'aujourd'hui,
11:47on paye pour ça. Donc, soignons
11:49nos francs, disons les choses telles qu'elles sont.
11:51Aujourd'hui, c'est ce qu'on a dans
11:53plein d'autres pays. On paye, mais il faut
11:55qu'on s'en sorte. Il faut qu'on sorte de là.
11:57Sinon, on est en train de plomber,
11:59plomber l'économie
12:01du textile. Aujourd'hui,
12:03qu'est-ce que vous allez faire? Imaginez-vous
12:05que ce fil,
12:07à un moment donné,
12:09qu'est-ce qu'il va se passer? Si on continue
12:11de vendre ce fil sur la place pendant
12:13deux ans, trois ans,
12:15nos usines défilatives vont fermer.
12:17Et les étrangers qui sont pas bêtes,
12:19quand ils savent qu'ils ont le marché, ils créent.
12:21Ils créent toujours pour vous dénigrer
12:23parce qu'ils vont se mettre dans la créativité
12:25pour prendre le marché, pour occuper le marché.
12:27Après, la question devient, c'est un peu
12:29la colonisation encore. Avant, on disait
12:31qu'on était colonisés par les Européens.
12:33On sera colonisés encore par nos frères
12:35Africains. Si une fois
12:37que l'économie est dans les mains des autres, ça veut dire
12:39que vous êtes toujours colonisés.
12:41Donc, voilà ce qui puisse
12:43nous arriver. Mais on peut s'en sortir
12:45si on accepte de dire
12:47qu'aujourd'hui, il faut aller
12:49vers des structures,
12:51des sociétés structurantes,
12:53des sociétés organisées,
12:55des sociétés créatives
12:57tout en bois, des sociétés où on peut
12:59savoir quelle est la production mensuelle
13:01et avec la traçabilité.
13:03On n'allait pas avoir ce problème, mais on a
13:05refusé. Quand vous parlez des sociétés comme ça,
13:07vous savez où tout le monde est,
13:09c'est comme j'aime bien, je répète encore,
13:11le corps dit celui-là, il est bien restitué,
13:13il n'est pas grand.
13:15En réalité, quand vous allez venir, il n'y a même pas
13:17un boucher de garçon. Et c'est lui qui fait
13:19l'appui, le dotant. Et c'est lui qui va
13:21partout. C'est lui qui a tout ce qu'il faut. C'est lui
13:23qui a les honneurs. C'est lui qu'on écoute.
13:25Voilà.
13:31Attends. Moi, je ne mets pas en gros
13:33aucune labellisation. Je vous ai
13:35dit, commencez avec des labellisations.
13:37La labellisation du façonnement bénéfique,
13:39je n'ai pas mis en gros la façon
13:41j'ai mis en gros le cahier des charges.
13:43Le cahier des charges dit que
13:45pour appeler façon d'enfant,
13:47il faut que ça soit tissé
13:49avec un calibrage comme ça.
13:51Ça doit être comme ça.
13:53Alors que toutes ces femmes qui tissent
13:55ne peuvent pas faire ça.
13:57Mais par contre,
13:59j'aurais aimé qu'on
14:01labellise que
14:03l'appellation façon d'enfant.
14:05C'est-à-dire, si ton
14:07fils n'est pas Burkinabé,
14:09si le travail n'est pas
14:11fait au Burkina,
14:13qu'on n'appelle pas façon d'enfant.
14:15Voilà le problème qu'on a aujourd'hui.
14:17On a labellisé cette ligne-là,
14:19mais les femmes peuvent prendre le fil d'une ligne d'ailleurs,
14:21tisser comme on veut,
14:23aller prendre le label façon d'enfant.
14:25Appellons, c'est ce qui se passe.
14:27Mais si on avait mis
14:29des gardes fous en disant
14:31votre pain n'est pas tissé,
14:33votre fil n'est pas Burkinabé,
14:35vous ne savez pas tisser au Burkina,
14:37ça ne peut pas être appelé façon d'enfant.
14:39Dès qu'on rentre au marché,
14:41partout, on regarde,
14:43le fil n'est pas Burkinabé,
14:45même si c'est tissé au Burkina,
14:47le fil n'est pas Burkinabé,
14:49tu ne peux pas l'appeler façon d'enfant.
14:51Tu peux l'appeler pain tissé,
14:53mais pas façon d'enfant.
14:55Il n'y a pas de problème.
14:57Sinon, je n'ai rien contre le label.
14:59Au contraire, l'appellation permet
15:01de l'exporter,
15:03de ventiler une culture,
15:05dans tous les pays du monde,
15:07on la bénisse, les produits.
15:09Je ne suis pas content.
15:11La mania s'est faite.
15:13J'ai critiqué,
15:15mais je n'ai rien à critiquer.
15:17Ce n'est pas la même chose.
15:23Ce que j'ai déjà dit,
15:25je pense que j'ai fait le tour.
15:27Mon rêve
15:29est que
15:31ces autorités
15:33ont pris les choses à cœur.
15:35L'autorité actuelle,
15:37c'est vraiment pour régler les secteurs.
15:39Même si vous avez des grands économistes,
15:41je pense que nous autres,
15:43les FMI, l'Académie mondiale,
15:45les gens se sont rendus compte
15:47qu'il y a vraiment un problème.
15:49Comment structurer les secteurs ?
15:51Comment aller vers
15:53des sociétés structurantes ?
15:55Comment créer plus d'emplois ?
15:57Comment transformer
15:59notre coton à grande échelle
16:01pour pouvoir l'exporter dans la sous-région ?
16:03On a un marché énorme.
16:05La chance qu'on a,
16:07c'est qu'on a un savoir-faire.
16:09On a le coton.
16:11Tout le monde aime ce que nous faisons
16:13dans toute l'Afrique du Nord.
16:15On est les seuls qui maîtrisent
16:17le tissage comme il faut.
16:19Mon souci, mon rêve,
16:21c'est qu'on essaie de tout faire
16:23pour qu'on prenne le dossier
16:25et qu'aucun pays
16:27ne doit être au-dessus de nous
16:29pour pouvoir s'exporter dans le monde
16:31et créer plus d'emplois.
16:33J'insiste sur la création d'emplois.
16:35Même si vous exportez,
16:37et il n'y a pas de création d'emplois,
16:39c'est un problème.
16:41Aujourd'hui, on peut mettre
16:432 ou 3 machines qui produisent beaucoup
16:45et vous allez exporter.
16:47Mais s'il n'y a pas la main d'oeuvre,
16:49si cette structure n'embrasse pas
16:51de main d'oeuvre,
16:53ça revient sur le même problème.
16:55Le plus important, c'est la création d'emplois.
16:57Tout ça, c'est bien beau.
16:59Ici, on est un pays qui en paie.
17:01Mais aujourd'hui, c'est la guerre.
17:03Vous savez la priorité, c'est la guerre.
17:05Ce n'est pas de leur faute.
17:07Mais on peut faire avec les deux
17:09pour l'économie de la monde.

Recommandations