Notre reporter Marie Gentric s'est rendue dans la commune de Sommières, dans le Gard. C’est une commune intéressante parce qu’elle est mi-RN, mi-NFP. Au premier tour des législatives, le RN est arrivé en tête avec près de 38% des voix. Le NFP en deuxième position, vraiment au coude-à-coude, avec un peu plus de 37% des voix. Les habitants réagissent à la nomination de Michel Barnier à Matignon.
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00:00En fait, ça a vraiment été une réaction en deux temps.
00:02Ça a été... Ah ! Bon, on était avec ma collègue Morgane Dumont dans les rues aux alentours de 13h30.
00:07Donc pour beaucoup d'habitants, en fait, ils ont appris qu'il y avait un nouveau Premier ministre par nous.
00:11Et là, c'était le soulagement. Après plus de 50 jours d'attente, ça y est, on a enfin quelqu'un.
00:15Sauf que la réaction a changé immédiatement, dans la seconde même, quand on leur a dit
00:18« Bah, cette nouvelle personne, c'est Michel Barnier ».
00:20Et là, vous allez voir que les réactions étaient beaucoup moins enthousiastes. Regardez.
00:24Sous le soleil de Saumière, Isabelle donne son traditionnel cours de peinture.
00:31Et quand on mentionne Michel Barnier, elle réagit tout de suite.
00:34L'ORN prend en otage Macron et la France. Je trouve ça très mafieux.
00:38Je suis un peu déboucholée parce que c'est pas l'image que j'ai de la démocratie.
00:42On a un chef d'État qui n'en fait qu'à sa tête, à sa guise.
00:46Beaucoup nous disent qu'ils partagent cette colère contre Emmanuel Macron.
00:49Pour eux, nommer une figure des Républicains un matignon est incompatible.
00:53Avec le résultat des législatives.
00:55Pour moi, ça ne respecte pas le vote de la population française.
00:59C'est tout. Je pense qu'il y a un tour de passe-passe.
01:01C'est un déni de démocratie totale.
01:02On n'écoute pas ce que veut le peuple et on fait autre chose.
01:05Vous appelez ça comment ?
01:06Pour d'autres électeurs, Michel Barnier n'est pas forcément le choix le plus convaincant,
01:09mais celui de la raison et du consensus.
01:11Tous ceux qui se présentaient, c'était des petits rigolos qu'on a déjà essayés.
01:16S'il a l'intelligence de nommer des ministres un petit peu dans chaque parti,
01:23c'est faisable.
01:24Ce n'est pas le perdant de l'année, d'accord,
01:26mais on lui demande de tenir la barre et d'essayer d'arriver à trouver
01:30dans la diversité française, finalement, un équilibre.
01:34Je pense que le choix de Macron n'est pas si mauvais dans l'absolu.
01:38Henri nous dit aussi qu'en tant qu'ancien socialiste,
01:40il est déçu par la gauche, qui a refusé l'hypothèse case-neuve.
01:43En fait, ils n'ont pas joué.
01:45Ils ont fait un refus d'obstacle.
01:47Donc en fait, pour vous, quelque part, la gauche ne peut s'en prendre qu'à elle-même.
01:50Ah ben là, oui, elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même.
01:54Des propos qui font écho à ceux de Jean-François.
01:56Oui, je pense que la gauche a très mal joué.
01:58Vous vous sentez trahi par la gauche ?
02:00Par les appareils politiques.
02:01On a parlé brutalement.
02:03On aurait peut-être dû réfléchir un peu plus.
02:05Dans cette commune mi-RN, mi-NFP, les habitants sont donc d'accord sur un point.
02:09Ils ne sont pas très emballés par Michel Barnier, mais l'attendent au tournant.