L'invitée du jour - Émilie Andéol

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Émilie Andéol est l'invitée de Télématin jeudi 5 septembre 2024. La championne olympique de judo à Rio en 2016 est consultante France TV cette année pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Elle a décidé de poursuivre l’aventure en commentant également les Jeux Paralympiques. « Pour moi la question ne se posait pas. On est une équipe de France. […] C’était naturel que je commente les Paralympiques, c’est normal ». 

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Transcript
00:00Il y a un déol pour le para-judo, championne olympique elle aussi à Rio en 2016, Émilie.
00:05Or !
00:07Vous étiez au commentaire de la victoire de Teddy Riner et de toutes les autres médailles,
00:10vous avez décidé de continuer l'aventure avec les paralympiques, pourquoi ?
00:14Parce que pour moi la question ne se posait pas, on est une équipe de France,
00:18j'ai commenté le judo pour les Jeux olympiques,
00:21pour moi c'était aussi naturel de commenter le judo pour le paralympique, c'est normal.
00:25Elle a toujours la pêche, elle est toujours à fond, on l'adore !
00:28Une star de notre service sport évidemment !
00:31Donc le para-judo est destiné aux sportifs malvoyants ou non voyants,
00:35et ça nécessite évidemment quelques ajustements, j'imagine, au niveau du règlement.
00:39Racontez-nous un peu comment ça se passe.
00:41En soi dans la pratique c'est la même, c'est le même judo,
00:45d'ailleurs ils combattent avec nous, moi je me suis déjà retrouvée en stage avec Sandrine Martinet,
00:50ensemble on ne faisait qu'une équipe de France.
00:52Mais par contre il y a des petites spécificités,
00:54où nous on ne commence pas les mains posées sur le judogi,
00:57là ils vont commencer les mains posées sur la saisie pour pouvoir commencer le combat.
01:01Il y a l'arbitre aussi qui parle je crois, qui donne des indications.
01:03Oui, l'arbitre va donner des indications sur les bordures,
01:06parce que là on doit se dire comment ils font pour se déplacer,
01:08comment ils font pour se repérer, sachant qu'on a des délimitations sur le tatami.
01:11Mais là pareil, à chaque fois que les combattants vont arriver proches des bordures,
01:16l'arbitre à ce moment-là leur dira « jokai, jokai »,
01:19c'est pour leur prévenir qu'ils sont proches des bordures en fait,
01:21et qu'ils doivent revenir au centre.
01:23J'ai une petite question, je saute dessus,
01:26parce que je me demande, quand on est consultante comme ça,
01:29il faut s'entraîner j'imagine pour commenter, pour bien relater ça au grand public.
01:33Tout à fait, pour ça tout simplement j'ai demandé aux athlètes,
01:37j'ai échangé avec Sandrine qui m'a expliqué les règles,
01:40avec Antoine Eys qui est aussi le DTN, le responsable des équipes de France paralympiques.
01:46On a énormément échangé pour que je puisse comprendre,
01:48parce qu'il y a des petites spécificités.
01:50Il y a aussi des pastilles sur les kimonos,
01:52donc par exemple si la personne est non-voyant, il aura une pastille rouge,
01:56pour expliquer aux arbitres que la personne sera non-voyant.
01:59Et pareil, si on a des pastilles jaunes, il sera aussi malentendant.
02:03Maintenant on dit ça aussi d'ailleurs, non-voyant et mal-voyant.
02:07Oui, il y a deux classifications, parce qu'avant les Jeux de Paris 2024,
02:11ils combattaient tous ensemble, et moi-même je trouvais que ce n'était pas forcément très très juste.
02:15Et là ils ont fait deux classifications.
02:17Vous avez cité plusieurs fois le nom de Sandrine Martinez,
02:20ça fait partie de nos chances de médaille évidemment.
02:22Son parcours, je le rappelle, 41 ans, 6ème Jeux paralympiques,
02:26elle est maman aussi, elle est kiné dans la vie de tous les jours.
02:29Ça c'est un parcours qui force l'admiration.
02:31Complètement ! Et ça on l'écoute, elle est encore là pour Los Angeles.
02:35Moi j'adore Sandrine, même avant Rio, on se connaît.
02:40Chaque fois on échange, chaque fois qu'on se voit, elle me raconte son parcours.
02:45Parce qu'elle a été championne paralympique la même année que vous à Rio en 2016.
02:49Elle a été vice-championne olympique à Tokyo.
02:51Est-ce qu'on peut dire que c'est la Teddy Riner du para-judo ?
02:53Oui, mais en tout cas elle suit la trajectoire, ils sont ensemble dans le même club au PSG.
02:57Donc oui oui, elle fait partie des grandes athlètes du judo paralympique.
03:01Donc Sandrine, c'est une athlète exceptionnelle,
03:03mais elle a aussi eu un parcours difficile avec le harcèlement scolaire également.
03:08J'ai l'impression parfois quand je vois les athlètes sur la piste,
03:11il n'y a pas que l'athlète en face qui sont en train de combattre, il y a tout le passif.
03:17Oui oui, il y a tout le passif parce que c'est ces histoires de vie aussi qui permettent,
03:21le judo, le sport, mais de manière générale, nous permet de pouvoir s'exprimer ailleurs
03:27que là où on n'arrive pas forcément à mettre des mots sur le harcèlement.
03:30Je le vois avec le harcèlement scolaire, par exemple, ça me fait penser à Priscillien
03:33qui est en plus 70 kg et qui est devenue malvoyante à cause des conséquences du harcèlement scolaire
03:41qui lui a déclenché sa maladie.
03:43C'est comme ça qu'elle est devenue malvoyante et à travers le sport, à travers le judo,
03:48elle a réussi à s'exprimer, à mettre des mots sur ses mots.
03:51Et puis à exprimer une forme de colère aussi parfois.
03:53C'est le cas de Sandrine Martinet qui a eu beaucoup de moqueries à l'école
03:56et ça a été un exutoire le judo pour elle.
03:58On peut se reconstruire grâce au sport et ça c'est exceptionnel.
04:03Emilie, il faut qu'on vous laisse parce qu'il faut prendre la direction du stade.
04:06Je suis repartie dès dix heures avec Anatole Rubin qui commence le premier combat.
04:10Emilie Andéole au commentaire.

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