Comme chaque jour dans le Dej Info, Roselyne Dubois et ses invités répondent à vos questions sur l'actualité.
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00:00Est-ce que des propos injurieux ont été adressés à la veuve de l'adjudant Comine ?
00:03Vous savez, c'est ce gendarme qui a été tué à Mougins il y a huit jours lors d'un contrôle routier.
00:07Sa veuve avait dénoncé le laxisme de l'État français
00:11et elle a reçu des messages visiblement totalement inappropriés, odieux, inadmissibles, dit le procureur général.
00:17Une enquête a d'ailleurs été ouverte.
00:18Et on en parle avec vous, Raphaël Grabli de Tech&Co,
00:21parce que certains se croient bien cachés, à l'abri, j'allais dire, incognito derrière leur écran.
00:26Ce n'est pas le cas. On peut remonter la piste ?
00:29Oui, il y a souvent les débats sur est-ce qu'il faut supprimer l'anonymat en ligne.
00:31En fait, il n'y a absolument pas d'anonymat en ligne.
00:33Il n'existe pas, cet anonymat.
00:33Non, ça n'existe pas. On laisse toujours des traces numériques, plus ou moins visibles.
00:37On peut choisir un pseudonyme, mais on laisse des traces.
00:39Alors, la plus fréquente, c'est quoi ? C'est l'adresse IP, c'est l'adresse de notre connexion.
00:43Si on envoie un message injurieux, par exemple sur Twitter ou sur Instagram, la plateforme a notre adresse IP.
00:49Et donc, s'il y a une plainte, une enquête, les enquêteurs demandent, par exemple à Twitter ou Instagram,
00:53par réquisition judiciaire, de fournir l'adresse IP de la personne qui a envoyé le message.
00:58Une fois que l'adresse IP est récupérée, on demande aux opérateurs, qui sont français,
01:03de faire correspondre cette adresse IP avec une box et tout simplement un contrat.
01:08Et une adresse et un nom.
01:09Et une adresse. Alors, il y a des petits malins qui pensent aussi, parce qu'on utilise un VPN,
01:14vous savez, c'est des petits logiciels pour, on va dire, masquer sa connexion.
01:18Rediriger.
01:18Alors, on redirige vers un autre pays, par exemple, mais aussi, ça permet de la masquer.
01:22Ça permet de ne pas être retrouvé, sauf que les VPN, comme les réseaux sociaux,
01:26travaillent avec les forces de l'ordre et communiquent aussi ces données.
01:29Alors, il y a une plateforme, c'est vrai, qui ne collabore pas, qui ne coopère pas.
01:34Oui, c'est ce que j'allais vous demander. Elle joue le jeu, vraiment ?
01:35Alors, elle joue le jeu, beaucoup plus d'ailleurs qu'il y a quelques années.
01:38Il y a quelques années, les enquêteurs se plaignaient énormément du manque de réactivité,
01:42du manque de réponse des plateformes, notamment Twitter et au début même Facebook.
01:47Quand on leur parle maintenant, ils nous disent honnêtement, ils répondent, ça va assez vite.
01:50Alors, c'est en Irlande, elles sont toutes basées en Irlande.
01:52Il y en a une qui ne répond jamais et on en a pas mal parlé ces derniers jours, c'est Telegram.
01:56Il se trouve que là, en l'occurrence, les messages qui sont incriminés
02:00sont vraisemblablement plutôt sur Twitter, d'après ce qu'on en comprend.
02:04Donc, très vraisemblablement que les auteurs de ces messages vont être retrouvés.
02:08Après, c'est vrai qu'à chaque fois, il faut une procédure.
02:11Il faut une plainte, il faut une réquisition judiciaire.
02:13Donc, il n'y a pas de limite technique.
02:16Après, c'est une limite de temps et puis aussi de volonté.
02:19Alors, de volonté, mais, et puis in fine, de moyens de la justice, quelque part.
02:23Mais il n'y a pas de limite technique, contrairement à ce qu'on peut croire.
02:25Mais justement, même si c'est long, parfois compliqué, on arrive à les retrouver.
02:29Et qu'est-ce qui se passe après ? Il y a des condamnations.
02:30Oui, on en voit. Alors, c'est encore assez nouveau.
02:33Quand je dis nouveau, c'est à l'échelle de quelques années.
02:35Mais on a vu des condamnations pour cyberharcèlement.
02:37On a vu le cas à Mila, on a vu le cas de la chanteuse Hoshi.
02:40On a vu le cas de Magali Berda.
02:43Il y a plusieurs, de plusieurs internautes qui ont été condamnés.
02:46Et donc, maintenant, et de plus en plus, et il y en aura de plus en plus au fil du temps,
02:51bien sûr que les internautes, soit qui cyberharcèlent, soit qui menacent, sont retrouvés.
02:57À titre personnel, moi, une fois, j'ai reçu une menace de mort.
03:00J'ai déposé plainte. La personne a été retrouvée et jugée.
03:03Donc, je donne mon cas personnel pour dire à ceux et celles qui nous écoutent
03:06que si vous êtes concernés, il ne faut pas le déposer.
03:09Même si on n'est pas célèbre.
03:11Oui, bien sûr. Alors après, il faut être accompagné.
03:14C'est vrai que ça peut avoir un coût.
03:15On en parlait la semaine dernière sur BFM TV avec une jeune joueuse de tennis aussi
03:18qui était victime de cyberharcèlement.
03:20Il y a tout un accompagnement.
03:21Mais il ne faut pas croire que déjà, un, parce que c'est en ligne,
03:25c'est une zone de non-droit et deux, qu'on ne retrouvera pas les personnes techniquement.
03:29Non, on les retrouve.