Gérald Darmanin : «Moins de huit personnes avaient un gilet de sauvetage»

  • il y a 2 semaines
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, parle depuis le nord de la France : «Moins de huit personnes avaient un gilet de sauvetage».

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Transcript
00:00Bien, à la demande du président de la République, je me suis rendu cet après-midi ici à Boulogne-sur-Mer,
00:07monsieur le maire, d'abord pour remercier les pêcheurs et les services de secours
00:15sous l'autorité du préfet Marétime et du préfet du département du Pas-de-Calais,
00:19qui, toute la matinée, tout le début de cet après-midi, ont apporté secours à un naufrage
00:25d'une embarcation extrêmement frêle, puisque sur un petit bateau de moins de 7 mètres,
00:3170 personnes s'étaient fait entasser par des passeurs partant des côtes boulonnaises
00:37pour aller évidemment se rendre en Grande-Bretagne.
00:41Et les secours sont intervenus extrêmement vite.
00:43Et encore une fois, je veux remercier les pêcheurs qui sont intervenus
00:48et bien évidemment aussi tous les fonctionnaires de l'État, quels qu'ils soient, les militaires,
00:53les douaniers, les policiers, les gendarmes, les sapeurs-pompiers,
00:57et puis les associations de protection civile.
01:00Cette rapidité des secours a permis de sauver de trop nombreuses vies,
01:04puisqu'il y a évidemment 51 personnes sauvées, vous le savez,
01:08dont deux personnes qui sont malheureusement encore en urgence absolue,
01:11et malheureusement 12 personnes déclarées décédées,
01:15une dizaine de femmes, de ce que j'en sais, dont certaines seraient mineures.
01:21Et évidemment c'est un drame, dès qu'une personne perd la vie sur notre territoire,
01:27je voudrais évidemment avoir une pensée extrêmement émue pour elle, pour leur famille,
01:34elle qui cherchait sans doute un monde meilleur en Grande-Bretagne.
01:38Je voulais évidemment redire une nouvelle fois la détermination de notre pays,
01:44d'abord d'accueillir les personnes qui sont sur notre sol et qui demandent l'asile,
01:48ces personnes qui sont sur le territoire du Nord-Pas-de-Calais, de la Somme,
01:53ont le droit de demander l'asile sur notre pays,
01:55malheureusement moins de 5% d'entre elles demandent l'asile en France.
01:59Ceux qui veulent c'est partir, vous le savez, depuis de très nombreuses années en Grande-Bretagne,
02:04et le fait que nous avons énormément mis de moyens, d'abord à Calais,
02:07bien sûr sur le tunnel de la Manche, ensuite vers Dunkerque,
02:11puisqu'il y avait beaucoup de départs il y a deux ans à partir de la côte dakarkoise,
02:14font qu'aujourd'hui il y a beaucoup d'embarcations de personnes qui veulent aller en Grande-Bretagne
02:18à partir des côtes boulonnaises et puis jusque dans le Contentin,
02:22et donc nous oblige à évidemment mettre de plus en plus de moyens,
02:25il y a aujourd'hui 1700 policiers et gendarmes par jour qui sont mobilisés sur cette façade,
02:29et de plus en plus de moyens financiers également avec nos amis britanniques
02:33pour pouvoir surveiller cette côte, et aujourd'hui nous mettons les moyens supplémentaires,
02:37nous devons mettre des moyens supplémentaires sur la côte qui va grosso modo de Vimreux
02:42jusqu'à la baie de Somme.
02:44Donc évidemment ce matin c'est un drame qui nous touche tous,
02:48et en remerciant tous les secours qui ont pris des risques pour leur vie en sauvant ces 51 personnes,
02:54et évidemment à déplorer ces 12 décès qui une nouvelle fois font de la mer de la Manche
02:59que nous aimons tant, tant qu'élus de la région,
03:02un lieu où les femmes, les enfants, les hommes meurent sous le coup des passeurs
03:06qui sont de véritables criminels,
03:09et je voudrais ici remercier M. le procureur de la République qui nous accompagne,
03:13qui a ouvert une enquête évidemment, puisque les passeurs, souvent d'origine étrangère,
03:18touchent beaucoup d'argent pour pouvoir faire passer des personnes justement en Grande-Bretagne,
03:23ils sont les responsables, sont des criminels,
03:25et je voudrais constater que la loi immigration que j'ai fait adopter avec le Parlement
03:29donne désormais des moyens extrêmement importants,
03:31puisqu'on risque de 15 à 20 ans de prison désormais pour le crime qui a été commis ce matin.
03:35M. le ministre, au-delà des moyens humains et sécuritaires que vous mettez en avant,
03:39les drames dans la mer du Nord se font quasiment plusieurs fois par an,
03:45les morts s'accumulent, est-ce qu'il y a vraiment une solution ?
03:48Alors d'abord je voudrais remercier le travail que font les policiers et les gendarmes,
03:52parce que j'ai constaté dans l'année 2023 comme vous,
03:55vous en avez fait la une de beaucoup de vos journaux,
03:58le fait qu'il y ait moins de gens qui passent en Grande-Bretagne,
04:02il y a quand même plus de 20 000 personnes qui passent en moyenne en Grande-Bretagne,
04:05même si ce chiffre a baissé.
04:0760% des embarcations, puisque c'est d'abord tout, quand nous intervenons,
04:11c'est évidemment pas simplement pour tenir la frontière pour nos amis britanniques,
04:15c'est pour empêcher les gens de prendre la mer dans des conditions extrêmement dangereuses,
04:19comme on l'a encore vu ce matin,
04:21nous empêchons des personnes de prendre la mer pour les protéger.
04:24Et 60% des embarcations aujourd'hui connaissent un stop par les policiers et les gendarmes
04:30avant qu'ils n'arrivent à mettre les bateaux dans la mer.
04:33Et il n'y a pas plus de bateaux qui vont à la mer que dans les années précédentes.
04:37Simplement aujourd'hui, par la patte du gain,
04:39vous comprendrez que là où il y avait 30 à 40 personnes qui étaient sur ces bateaux,
04:43des petits bateaux avec une petite motorisation,
04:46aujourd'hui il y a 170 à 80 personnes sur les mêmes bateaux.
04:49Et ce qui s'est sans doute passé, l'enquête dira sous l'autorité du M. le Procureur de la République,
04:52c'est que ce bateau s'est sans doute très rapidement affaissé sur lui-même
04:56et moins de 8 personnes avaient un gilet de sauvetage ce matin fourni par les passeurs.
05:00Ce qui condamnait à la mort certaine d'une grande partie des personnes si nous n'arrivions pas très vite.
05:05Donc ce que nous faisons fonctionne.
05:07Il n'y a plus aujourd'hui d'intrusion dans le port de Calais,
05:10dans le tunnel sous la Manche contrairement à il y a 20 ans,
05:13de moins en moins de départs du côté de la côte belge et d'Inquerquoise.
05:16Mais évidemment, c'est une continuité sans fin puisque les gens, pour répondre à votre question,
05:20veulent partir en Grande-Bretagne et ce ne sont pas les dizaines de millions d'euros
05:24que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques
05:26qui ne payent qu'un tiers de ce que nous dépensons, nous, l'État français depuis très longtemps.
05:30Moi, je voudrais remercier tout le travail qui a été fait depuis très nombreuses années
05:34du démantèlement de la jungle de Calais par le ministre Bernard Cazeneuve
05:37jusqu'à ce que nous essayons de faire aujourd'hui avec des moyens extrêmement importants.
05:42Nous devons absolument, et ça c'est un point très important,
05:45rétablir des relations particulières avec nos amis britanniques.
05:49Le nouveau gouvernement britannique a évoqué un « reset » avec l'Union européenne
05:53pour reprendre le mot du Premier ministre britannique.
05:55J'ai eu de très nombreux échanges avec quatre ministres de l'Intérieur britannique
05:59depuis que je suis en responsabilité.
06:01Je remercie Mme la ministre Cooper.
06:03D'abord, j'ai eu un échange téléphonique avec elle tout à l'heure,
06:05des condoléances qu'elle adressait à la France.
06:07Mais aussi, je crois, et c'est très important,
06:09et ce sera sans doute le rôle du prochain gouvernement dès qu'il sera nommé
06:12et donc du prochain ministre de l'Intérieur,
06:14de négocier ce que nous demandons et ce qui a été demandé
06:17par le Président de la République à Boris Johnson il y a plus de deux ans,
06:20un traité migratoire entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne.
06:25Parce qu'aujourd'hui, les personnes qui vont,
06:28aujourd'hui c'est sans doute des personnes de la Grande de l'Afrique
06:31qui ont été concernées par ce drame,
06:33qui vont en Grande-Bretagne, ils vont pour rejoindre une famille,
06:36pour y travailler parfois dans des conditions qui ne sont pas acceptables en France.
06:40Et il est important de rétablir une relation migratoire classique
06:44avec notre ami et voisin de la Grande-Bretagne.
06:46Sinon, nous n'arrêterons évidemment pas,
06:48malgré tout l'effort que font les policiers et les gendarmes,
06:50ces difficultés qui touchent le nord de la France.
06:52A quelle distance de l'embarcation peut-on connaître le périple de l'embarcation ?
06:55Je vais te laisser Monsieur le procureur de la République peut-être répondre,
06:58puisque l'enquête est ouverte sur ce qu'il sait de l'enquête
07:00et notamment de l'embarcation, peut-être s'il le souhaite.

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