Comment aimerons-nous, comment ferons-nous l'amour d'ici quelques années ? L'artiste Marilou Poncin interroge nos relations intimes à la lumière des avancées technologiques et de nos solitudes contemporaines. Elle nous parle de son projet Liquid Love is Full of Ghosts, exposé aux Rencontres d'Arles jusqu'au 29 septembre prochain.
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Art et designTranscription
00:00C'est une installation en trois écrans.
00:01Chacun des écrans présente un duo amoureux
00:03entre un humain et un objet technologique.
00:05J'ai commencé à travailler sur cette installation vidéo
00:08à la suite d'un projet que j'avais effectué sur les love dolls japonaises.
00:11Quand j'ai vu la force de ces relations
00:14entre utilisateurs et love dolls,
00:16parce qu'au-delà de l'usage sexuel qu'on peut en faire,
00:19il y a aussi toute une relation émotionnelle qui se crée,
00:22je me suis demandé, mais alors qu'est-ce qui se passerait
00:24si ces objets avec lesquels on a une espèce de relation intime
00:29et charnelle devenaient des objets qui sont non-anthropomorphes,
00:33qui donc ne ressemblent pas à un être humain
00:35comme pouvaient l'être les love dolls.
00:37Il y a quelque chose d'assez troublant dans ces vidéos,
00:39c'est le fait qu'elles montrent des gens qui sont seuls,
00:41chez eux, la nuit, dans quelque chose qui est très quotidien,
00:44comme des figures de ce que peuvent être nos solitudes contemporaines.
00:47Et en même temps, il y a cette pique de surréalisme
00:51qui vient avec ces objets qui prennent vie,
00:53à qui on peut attribuer une personnalité ou un comportement.
00:57Et je pense qu'il y a quelque chose qui est troublant aussi
00:59dans le fait que nos sociétés modernes produisent des objets,
01:04et l'industrie produit des objets qui sont très durs, très anguleux.
01:08J'ai réinjecté quelque chose d'organique qui les rapproche de nous,
01:13et je pense que ça, c'est quelque chose qui trouble assez les gens.
01:15J'avais envie de montrer ces corps mouvants
01:17et comment ces corps mouvants pouvaient interagir avec ces machines
01:21qui, elles, ne le sont pas forcément.
01:22Et du coup, on voit vraiment à l'image ce contraste
01:25entre le synthétique et l'organique.