• il y a 4 mois
Le réveil pique. "3 heures du matin" s’illumine sur le téléphone. Tandis que les rues sont encore endormies, hormis la présence de quelques fêtards en cette nuit de fin d’été qui commence à se rafraîchir, nous prenons la route direction le Port Vieux de La Ciotat. Une fois devant le site dédié aux pêcheurs professionnels, devant l’Office de tourisme et le Musée ciotaden, David Lopez nous attend. On le voit bien malgré la nuit noire, sa salopette imperméable jaune reflète la lumière émise par quelques lampadaires.

Avant de s’installer dans son embarcation de 7,50 mètres, David prépare ses filets et les mets à bord. "Trois pour ce matin, ça fait 3 km au total", indique-t-il. Quand on lui demande jusqu’à combien on peut aller, il se met à rigoler. "On embarque ce qui peut tenir dans cet espace", montre-il au milieu de la barque déjà pleine. "Là, je fais des lasagnes", plaisante-t-il tout en montant des couches de filets.

On peut y aller, tout est chargé dans Barabbas - c’est le nom de sa barque. "Ça porte malheur de changer le nom d’un bateau. Je me suis renseigné pour savoir qui était ce Barabbas. Apparemment c’est le roi des gitans" explique David, qui a acheté ce bateau à Nice en 2007.

Un savoir-faire traditionnel
S’il n’est pas le dernier pêcheur de La Ciotat, en revanche il est "le dernier pêcheur en barque", souligne-t-il. En d’autres termes, il est le seul à tirer ses filets de façon artisanale, à la main, sans machine, dans un bateau traditionnel. "On doit être une dizaine de pêcheurs ici, mais beaucoup sont retraités. Il ne doit y en avoir que 4 ou 5 qui mettent leurs filets à l’eau tous les jours", calcule le deuxième prud’homme de pêche de ce port.

Le premier prud’homme c’est Gérard Carrodano. Et ce matin-là, tandis que nous calons notre premier filet vers l’île Verte, nous le voyons passer avec son fils. Leur bateau file au large. "Certainement pour les thons, c’est la saison", se dit David. Nous, nous visons plus petit. "Ici j’aimerais prendre des pageots acarnés. C’est un poisson épineux. Il a un goût iodé, une bonne chair. Il est très bon."

Sa passion, il l’a sur le bout des doigts depuis qu’il est tout petit. "J’étais du matin au soir dans l’eau", se souvient celui qui vit toujours à Figuerolles. Parcours classique pour un passionné de mer, il a commencé par la chasse sous-marine. "À 10 ou 12 ans j’y allais avec la fouëne, et puis après le harpon", raconte celui qui a "fini l’école à 15 ans, et commencé la pêche à 16".

Deuxième arrêt au milieu de la baie pour y poser un autre type de filets. "Ils sont plus fins et moins larges pour attraper des rougets. En été les gens veulent faire des grillades", annonce le quinquagénaire. Une fois les trois filets calés, nous retournons poser le pied sur la terre ferme et allons prendre un café en attendant que les filets se chargent de victuailles, du moins on l’espère.

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Transcription
00:00Voilà, la pêche est bonne, c'est parce que je suis là, c'est la journaliste qui fait que c'est la bonne pêche
00:30Oui, je suis le dernier Samarkand de la barque, j'ai des petits métiers, il n'y en a plus
00:49maintenant, c'est des petits métiers mais avec des gros bateaux, les nouveaux bateaux
00:54maintenant, ils ont deux, trois roues, il y a les filets qui s'arrangent tout seul,
00:59ils ne forcent plus, moi je ne force pas trop, mais bon, il faut quand même que je tire le filet,
01:05que je le tienne à la main, ils n'ont pas besoin, ça tombe dans des poubelles,
01:10et puis sur la poubelle, et puis c'est terminé.
01:25Avec la glace, ça va peut-être plus.
01:26Un petit barracuda.

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