La Réunion continue de faire face à des défis considérables en matière de santé publique liés aux addictions. Outre l'alcool, la consommation de substances illicites, bien que diminuant pour certaines, reste problématique avec une dépendance plus marquée au cannabis et l'apparition de nouvelles substances de synthèse, plus puissantes et potentiellement plus dangereuses, indique le Dr David Mété, chef du service addictologie au CHU Nord. D'où la nouvelle campagne de sensibilisation "Aret ek sa!", lancée par le Département à compter du 30 août dans l'île.
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00:00Alors à La Réunion, ces dernières années, on a vraiment vu une augmentation exponentielle de
00:07la présence de la cocaïne, qui auparavant était réservée à quelques milieux. Il
00:12pouvait y avoir des arrestations avec quelques dizaines, voire quelques centaines de grammes.
00:17Aujourd'hui, on le voit, les saisies, l'année dernière c'est 37 kilos, je crois, sachant qu'à
00:24peu près 10 à 30% de ce qui circule est saisie. Vous imaginez un peu les volumes qui ont pu
00:31rentrer à La Réunion en annonce. Exposition, évolution exponentielle qui n'est plus limitée
00:37malheureusement à quelques milieux VIP de personnes, mais que l'on trouve dans toutes
00:44les régions de l'île, y compris les quartiers populaires, dans les bas, dans les hauts. Cette
00:49cocaïne, elle est présente partout. Elle entraîne des situations de dépendance majeure en
00:54raison des troubles psychiatriques importants, des dettes absolument considérables pour les
00:59gens qui se trouvent pris dans cet engrenage, des troubles du comportement et de la violence,
01:04parce que ça coûte 150 euros le gramme, donc ça entraîne une criminalité importante. Avec là,
01:10tout de suite, on passe à une autre catégorie qu'avec le rouleau de zamal. C'est pour ça que nous
01:16nous avons tiré la sonnette d'alarme sur cette problématique de la cocaïne. Cette cocaïne,
01:22comme elle coûte cher, elle est fumée, elle est basée, elle est fumée. Quand on fume de
01:26la cocaïne, on consomme du crack. Et le crack, on sait ce que c'est. Aux Etats-Unis, aux Antilles,
01:31ce sont des troubles là encore plus importants, avec des addictions extrêmement fortes et vraiment
01:38c'est quelque chose qui peut amener des troubles sociaux importants dans notre département. D'où
01:44l'importance de mener des campagnes de prévention, de renforcer les structures de soins. À côté de la
01:51cocaïne, c'est aussi des nouvelles substances de synthèse. Nous avons eu des cas d'intoxication
01:56aux opiacés synthétiques l'année dernière, avec plusieurs morts, des intoxications graves. Donc
02:01ces phénomènes, on voit qu'ils peuvent arriver très vite. Ils peuvent s'installer très très
02:06rapidement. Ils nécessitent une importante réactivité. L'ARS avait été réactive avec
02:11cette question des opiacés synthétiques. Donc il faut avoir des signes, des capacités à déceler
02:18ces signes et à réagir rapidement et de manière inlassable. Mener des campagnes de prévention
02:25régulièrement pour les drogues classiques, comme l'alcool, le tabac, mais aussi ces nouveaux
02:30comportements, ces nouvelles drogues, ces nouveaux comportements addictifs. On le voit à la réflexion
02:34sur les écrans, sur les jeux vidéo, qui posent aussi beaucoup de problèmes. Ce sont des pathologies
02:40qui sont encore insuffisamment prises en charge, puisqu'on sait que peut-être à peu près de 10 à
02:4430 % des gens sont soignés. Donc par rapport à beaucoup d'autres pathologies, on peut faire
02:49beaucoup mieux. Nous aussi, c'est un travail à ce que l'ensemble des professionnels de santé soient
02:54formés, soient capables de dépister, de prendre en charge et d'orienter ces personnes en difficulté
03:00pour prévenir ces problématiques qui pèsent très très lourd après sur notre société.