• il y a 4 mois
Jusqu’au dimanche 8 septembre, ce sont près de 4500 athlètes en situation de handicap qui vont concourir lors des Jeux paralympiques de Paris. Onze jours de compétition auxquels vont prendre part 29 Belges. Quelles sont leurs chances ? Quelles sont les particularités de ces Jeux ? Peuvent ils surfer sur la réussite des Jeux pour valides ? C'est ce qu'on va voir dans cette vidéo.

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Transcription
00:00Jusqu'au dimanche 8 septembre, ce sont près de 4500 athlètes qui vont prendre part aux Jeux Paralympiques de Paris.
00:06Parmi eux, 29 athlètes composent la délégation belge.
00:10Quelles sont leurs chances de médailles ? Ces Jeux peuvent-ils surfer sur la réussite des Jeux pour valides ?
00:15C'est ce qu'on va voir dans un instant.
00:21Et on en parle avec Vincent Joséphy, journaliste au Pôle Sport,
00:23qui va bientôt prendre la route de Paris pour couvrir ses Jeux. Bonjour Vincent.
00:27Bonjour Pierre.
00:28De façon générale, vu l'écrin, vu le succès des Jeux pour valides,
00:32on peut attendre un engouement un peu inédit pour ces Jeux Paralympiques.
00:37En tout cas, les médias en parlent et les étiquettes se vendent bien.
00:39Oui, je pense qu'il y a les deux aspects de ces Jeux Paralympiques, la médiatisation.
00:43Il faut savoir, je ne vais pas refaire toute l'histoire, mais en gros que depuis 2012,
00:46il y a eu un boom de la médiatisation, notamment sous l'impulsion de la chaîne anglaise Channel 4,
00:53qui à l'époque a présenté ces Paralympiques comme des super-héros.
00:58On en a parlé, c'est un peu problématique pour l'instant,
01:01mais à l'époque, ça a fait quand même beaucoup bouger les choses.
01:04Et donc, les Jeux de Londres avaient été une franche réussite.
01:06Après, forcément, il y a eu le Covid, à Rio, c'était un peu moins bien.
01:09Et ici, on sent vraiment qu'il y a un engouement médiatique et populaire.
01:14Populaire, c'est-à-dire qu'hier, on a expliqué qu'il y avait environ 2 millions de tickets
01:18qui avaient été vendus sur les 2,5 millions qui avaient été mis en vente.
01:21Ils espèrent encore avoir des 500 000 en plus.
01:23Donc, il y aura des stades remplis ou presque remplis.
01:26Et au niveau médiatique aussi, notamment France, France Télévisions va proposer,
01:30je ne sais plus combien d'heures, mais des centaines d'heures de directs,
01:33de reportages, d'émissions, comme ils l'ont fait pour les Jeux Olympiques.
01:37Et l'RTBF a aussi un peu embrayé le pas, c'est-à-dire que l'RTBF va montrer
01:40entre 60 et 80 heures de directs en fonction des résultats des Belges.
01:44Ils vont vraiment s'axer sur les Belges.
01:46Donc, il y a vraiment un engouement qui est nécessaire
01:48et qui est souhaité aussi par les athlètes paralympiques eux-mêmes.
01:51Qui est souhaité par les athlètes, qui est souhaité par les organisateurs.
01:55Il y a l'idée de casser des clichés un petit peu autour de ces Jeux.
01:58Oui, tout à fait.
01:58Donc, le but ici, c'est évidemment de mettre Paris en évidence,
02:03comme ils l'ont fait très, très bien dans les Jeux Olympiques.
02:05Mais c'est de mettre les athlètes eux-mêmes en évidence.
02:08Donc, justement, on a eu la polémique.
02:10Teddy Riner, qui a dit que c'était super héros.
02:12Moi, je ne trouve pas que c'est une polémique.
02:13Ce sont des super héros, mais ils n'aiment pas être considérés comme tels.
02:15Pourquoi ? Ce sont des athlètes extraordinaires.
02:18Donc, extraordinaires, ceux qui dépassent l'ordinaire,
02:21mais qui font des choses ordinaires, comme tous les sportifs de haut niveau.
02:23Et eux veulent être considérés comme des sportifs de haut niveau.
02:26J'ai la chance de voir quelques athlètes s'entraîner.
02:28Ils s'entraînent vraiment comme des sportifs de haut niveau.
02:30Niveau belge, je l'ai dit, la délégation compte 29 athlètes.
02:34On a des chances de performer.
02:36Alors, oui.
02:36Et donc, 29 athlètes, c'est un de moins qu'à Tokyo en 2021, du coup.
02:43Juste parce qu'il y avait une équipe collective de bowl ball qui était là,
02:46qui n'y a plus cette année.
02:48Donc, c'est plus ou moins les mêmes.
02:49Il faut savoir qu'il y a eu 10 médaillés.
02:51Il y a eu 15 médailles, mais 10 médaillés olympiques à Tokyo.
02:54Et sur les 10, il y en a 9 qui sont présents,
02:56qui ont aussi des ambitions, qui ont des ambitions de faire aussi bien, voire mieux.
03:00Et donc, le comité paralympique a estimé les chances de médailles à plus ou moins 15.
03:05Ils aimeraient bien faire au moins 15 médailles comme à Tokyo,
03:08voire mieux, ou voir des meilleurs métaux pour les médailles.
03:13Et donc, je pense objectivement que c'est un objectif raisonnable, en fait,
03:19quand on voit un petit peu les performances récentes des athlètes.
03:23Il y a des champions du monde.
03:23Il y a des athlètes qui arrivent aussi en badminton, en paracyclisme, en athlétisme.
03:29Il y a des jeunes qui arrivent.
03:30Il y a les vieux briscards qui sont toujours là,
03:33comme la paradresseuse Michelle George, comme, je ne sais pas,
03:36Roger Hapsch ou Peter Gunnain en athlétisme.
03:39Donc, il y a des possibilités de médailles.
03:40Et je pense que 15, ça me paraît un objectif raisonnable.
03:43Après, on sait toujours que les Jeux, c'est des moments particuliers.
03:46Il y a la forme du jour.
03:47Il y a plein de facteurs qui peuvent entrer en compte.
03:51Vous en avez interviewé beaucoup, de ces athlètes belges,
03:54notamment pour réaliser toute une série de portraits
03:56qui ont déjà été publiés et qui vont continuer à l'être avant les Jeux.
04:00Il y a une rencontre que vous retenez en particulier ?
04:02Alors, ce n'est pas une rencontre en particulier.
04:05Je pense que ce sont des rencontres.
04:08J'ai essayé de brasser un peu large,
04:11de voir différents types d'handicap, des jeunes, des moins jeunes.
04:14Il y en a une rencontre qui m'a peut-être un petit peu plus touché que les autres,
04:18c'est celle d'Emeric Parmentier,
04:19un nageur qui souffre de troubles du spectre de l'autisme.
04:23Il faut savoir que les personnes qui ont un handicap mental
04:25ne peuvent pas faire tous les sports.
04:27Il y a certains sports auxquels ils sont admis, dont la natation.
04:30Donc, c'est quelqu'un qui normalement n'aura pas de médaille.
04:33Mais ce qui m'a touché vraiment, c'est son détachement par rapport à son sport.
04:37Lui, ce n'est pas toujours évident de rester dans sa bulle.
04:40Et surtout, ce qui m'a touché, c'est qu'en fait, c'est sa sœur qui l'entraîne, Hélène,
04:45qui a mis en parenthèse sa carrière professionnelle, pour un instant,
04:48pour accompagner son frère, pour l'accompagner, pour avoir son rêve olympique, etc.
04:52Et quand on a fait l'interview, on l'a fait à deux
04:53parce qu'elle venait un peu compléter ce qu'il avait parfois des difficultés à exprimer.
04:58Et c'était cette relation frère-sœur qui était exceptionnelle, je trouvais.
05:03Apparemment, il racontait, il s'amusait, il se racontait aussi sans se la raconter.
05:08Et c'était très touchant, je trouvais.
05:11Au niveau mondial, c'est qui les superstars de ces Jeux ?
05:13Quand on pense aux Jeux olympiques, il y a évidemment des noms directement qui viennent en tête.
05:17C'est peut-être un problème, mais c'est moins le cas pour les Jeux paralympiques.
05:21C'est effectivement moins le cas.
05:22J'ai le sentiment, après, je ne connais pas le sport paralympique comme certains autres,
05:26mais c'est vrai qu'il y a des athlètes qui sont des stars,
05:28notamment l'escrimeuse italienne Beatrice Viau,
05:31qui avait fait un carton sur une série sur Netflix,
05:35qui était parue sur Netflix, qui a été amputée des quatre jambes, qui fait de l'escrime, etc.
05:38C'est une vraie star, mais c'est une star au-delà du sport.
05:41Finalement, c'est aussi la problématique de ces Jeux,
05:43c'est que ce sont des histoires, des belles histoires à raconter,
05:46des histoires de vie qui sont parfois cruelles, parfois difficiles.
05:49Et elle, elle a été amputée des quatre membres, elle a eu des prothèses
05:52et elle s'est devenue une star des réseaux sociaux, une star des publicités,
05:56une star des médias en Italie, etc.
05:57Ça, c'est vraiment quelqu'un qui, je pense, est la tête d'affiche,
06:00enfin, une des têtes d'affiche des Jeux paralympiques.
06:02Et il y en a une autre qui m'a marqué, j'ai mis un reportage sur France 2,
06:05sur Oksana Masters, qui est une Ukrainienne
06:09qui est née trois ans après la catastrophe de Tchernobyl,
06:13avec des doigts palmés, avec des énormes problèmes par l'intestin,
06:17les poumons endommagés, etc.
06:18Elle a été adoptée par une orthophoniste américaine,
06:24et donc elle a été amputée.
06:25Et en fait, elle fait des exploits aux Jeux d'hiver,
06:30aux Jeux d'été, dans quatre disciplines différentes.
06:32Ici, elle fera du paracyclisme et c'est vraiment aussi une star, entre guillemets.
06:36Mais c'est difficile de dire une star parce que chacun a leur histoire.
06:39C'est vraiment, je pense que pour les sports paralympiques,
06:41il faut s'intéresser aux exploits sportifs,
06:45mais il faut s'intéresser effectivement aux humains.
06:47Et c'est important aussi dans notre société de voir un petit peu
06:49que le regard sur le handicap doit changer,
06:51peut changer grâce à ces Jeux.
06:53Une dernière petite chose, parce que ça peut être très troublant
06:58quand on regarde notamment les listes de compétition, etc. des Jeux paralympiques.
07:02Il y a souvent une lettre, un chiffre qui vient après le 100 mètres S9, par exemple.
07:08Comment est-ce que les athlètes sont répartis, en fait ?
07:11Tous ceux qui souffrent d'un même handicap concourent les uns contre les autres
07:14ou en fonction, on réfléchit d'une autre façon.
07:17Alors, c'est assez complexe et on va faire un article là-dessus
07:20justement pour essayer d'expliquer un petit peu au public
07:25comment ça se passe concrètement.
07:27Mais effectivement, il y a des lettres qui dépendent du sport, de la catégorie.
07:31Alors dans la catégorie du type de handicap,
07:33mais dans chaque type de handicap, il peut y avoir des grades aussi,
07:36des handicaps qui sont plus poussés que d'autres.
07:38Forcément, on ne comporte pas des pommes et des poires.
07:40Donc, il y a par exemple sur le 100 mètres,
07:41il y a 29 médailles d'or qui vont être dessernées sur le 100 mètres,
07:46hommes, femmes et toutes sortes de handicaps confondus.
07:49Donc, une personne qui est aveugle ne court pas avec une personne qui est malvoyante,
07:52qui ne court pas avec une personne qui est amputée d'une jambe, etc.
07:55Et donc, chaque fois qu'il y a une lettre, ça dépend du sport.
07:58Ça dépend aussi dans chaque sport.
08:00Il peut y avoir en athlétisme, track and field,
08:03donc un T ou un F, c'est des dénominations en anglais,
08:07qui sont vraiment spécifiques à chaque sport, à chaque type de handicap aussi.
08:11Par exemple, il y a des nombres qui sont plus élevés.
08:14Si le handicap est plus fort, le nombre sera moins élevé.
08:18Il y a toutes sortes de classifications.
08:21En par adressage, ça dégrade en fonction du handicap,
08:24si on ne sait pas utiliser les jambes ou si on ne sait utiliser qu'une jambe.
08:27Donc, c'est vrai que c'est parfois un peu compliqué à s'y retrouver
08:30quand on est un peu béossien en la matière.
08:33Mais effectivement, ils essayent de regrouper des athlètes
08:36qui ont le même type de handicap.
08:38Et pour savoir quel type de handicap ils ont,
08:41ils font effectivement des tests auprès d'un médecin à créer.
08:44Et ça peut être de temps en temps,
08:46il y a des personnes qui ont des handicaps qui évoluent.
08:48Et qui changent de catégorie.
08:51Mais par exemple, je parlais avec Roger Habs,
08:52qui est un coureur de 100 mètres en fauteuil roulant.
08:56Il dit que lui, il a le record du monde du 100 mètres et du 200 mètres.
08:59Mais s'il courait une catégorie au-dessus,
09:01c'est-à-dire avec un chiffre plus élevé, donc un peu moins handicapé,
09:04il fait un 400 mètres, il arrive au 300 mètres,
09:07les premiers sont déjà arrivés.
09:08Donc c'est ça que parfois, ça peut paraître difficile.
09:11Parfois, il peut y avoir un gros écart entre les athlètes
09:13qu'il y a moins chez les athlètes valides.
09:16Ce qui n'empêche évidemment pas qu'ils ont des mérites chacun à leur niveau
09:19et qu'ils s'entraînent comme des sportifs professionnels.
09:21Et on suivra évidemment cet article,
09:23notamment pour tout comprendre des classifications.
09:25Merci beaucoup Vincent.
09:26Avec plaisir.
09:27Et on suivra avec attention toute votre couverture de ces Jeux
09:31disponible comme toujours sur le site et dans l'application du Soir.

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