• il y a 2 mois
Après cet été festif autour des Jeux Olympiques et à quelques jours de la rentrée, la place du sport va-t-elle grandir à l’école ? C’est la question à laquelle Maxime Scotti, professeur d’EPS au collège Nicolas Boileau à Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marine) va tenter de répondre. Il a initié un projet ambitieux : un livre qui raconte aux enfants et par les enfants les Jeux Olympiques et Paralympiques, une idée qui a émergé avec la cheffe de cet établissement en réseau d’éducation prioritaire.
Concernant le sport à l’école, l’invité du jour rappelle une différence entre « les programmes et les faits ». En école primaire, «il y a un certain nombre d’heures qui est destiné dans les programmes scolaires mais qui n’est pas tenu ». Il explique qu’il y a « à la fois un souci de compétences et de priorité ». Au collège, les heures sont clairement définies : 4 heures pour les classes de sixième, et 3 heures pour les autres niveaux. Maxime Scotti ne se dit pas envieux des autres systèmes européens qui proposent plus de sport aux élèves. Il est important selon lui d’intégrer l’éducation physique et sportive aux autres savoirs afin de donner aux élèves une culture de l’esprit mais aussi du corps. Il est important que le sport soit intégré à cette réflexion pédagogique d’ensemble.

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Transcription
00:00Les Jeux Paralympiques, on en parle tout de suite justement, il est 8h15, l'heure de l'interview d'actualité,
00:05les Jeux Paralympiques, la rentrée scolaire aussi, c'est lundi prochain, et si on mixe les deux,
00:10on se demande si après cet été festif, la place du sport dans notre société va grandir,
00:15et en particulier à l'école.
00:17C'est la question que nous allons poser à notre invité ce matin, Maxime Scotti.
00:20Merci beaucoup d'être avec nous, ça va bien ?
00:21Oui, ça va, merci.
00:22Super, vous êtes professeur d'EPS au Collège Nicolas Boileau, à Chenvières-en-Marne, je le prononce bien.
00:29Vous aviez initié un projet ambitieux, je le dirais comme ça.
00:32Il est là.
00:33C'est un livre, les JOP, raconté aux enfants par les enfants, aux éditions EP et S,
00:38un projet labellisé et soutenu par la Grande Cause Nationale 2024,
00:42et porté par le ministère des Sports.
00:44Je le dis d'abord, d'où vient l'idée, et qu'est-ce qu'on voit dans ce livre ?
00:50L'idée émerge d'une proposition de ma chef d'établissement, Cécile Fromentin, que je salue d'ailleurs maintenant.
00:58L'idée était de porter un projet ambitieux, je suis en éducation prioritaire,
01:03donc c'est des élèves qui méritent qu'on porte de l'ambition pour eux,
01:07donc porter un projet ambitieux sur les Jeux Olympiques,
01:10puisque c'était le contexte qui était le plus favorable à ce moment-là.
01:13Donc elle m'a proposé ça, de porter un projet ambitieux,
01:16donc j'ai réfléchi un peu au projet.
01:18De là, j'ai contacté la ministre des Sports, Amélia Castera, dans la foulée…
01:23Qui a accepté une interview, je crois, d'ailleurs.
01:25Exactement, qui est dedans.
01:26Réalisée par les enfants.
01:27Par les enfants, elle nous a accueillis dans son bureau pour être interviewée.
01:32Et donc tout ça s'est suivi, toute cette organisation au sein de l'établissement,
01:37avec les enseignants de l'établissement et puis les élèves.
01:40Et les enfants, les élèves, ils ont pris pour passion ce projet ?
01:43Ils étaient contents ou il a fallu aller les chercher un peu ?
01:46En fonction de l'investissement de chacun, c'était différent.
01:50On a investi les élèves du club journal, comme des journalistes,
01:54pour aller faire les interviews.
01:55Et pour eux, c'est vraiment le cœur des élèves qui ont participé au plus à ce livre-là.
02:00Donc ils étaient très investis.
02:01Et puis après, ponctuellement, on est allé chercher des élèves de tous les niveaux
02:04pour les amener à participer à constituer ce livre fait en différentes rubriques.
02:08Donc chacun avait des responsabilités différentes sur le contenu.
02:10Alors le sport à l'école, on va étudier évidemment les pistes de réflexion pour l'avenir.
02:14Mais déjà, concrètement, qu'est-ce que ça représente aujourd'hui ?
02:17Il y a combien d'heures de cours de PS à l'école par semaine aujourd'hui ?
02:20Alors il y a les programmes et il y a les faits.
02:23Si on est sur l'école primaire, il y a un certain nombre d'heures
02:27qui est normalement destinée dans les programmes scolaires,
02:30mais qui n'est pas tenue.
02:31Ça, on pourra y revenir si vous voulez.
02:33Donc c'est quoi ? On parle de deux, trois heures, quatre heures par semaine ?
02:35Alors on est censé être…
02:37C'est un nombre d'heures sur l'année qui normalement est censé être réparti
02:40par les enseignants en fonction de leur programmation.
02:44Mais actuellement, par un manque de compétence,
02:47parce qu'il y a un manque de formation et par un manque de temps aussi,
02:51ces heures de PS ne sont pas tenues.
02:53Donc c'est un enjeu qui est important, notamment à l'école primaire.
02:55Mais le temps, on peut le trouver ?
02:57C'est compliqué de trouver du temps.
02:58Pourquoi ?
02:59Quand on est enseignant et qu'on doit faire des mathématiques, du français, des sciences,
03:03l'emploi du temps, à un moment donné,
03:05le nombre d'heures pour chaque élève à la semaine est limité.
03:08On ne peut pas les faire venir de 8 heures jusqu'à minuit.
03:11Bien sûr.
03:12Donc le temps est restreint et donc il faut organiser tout ça.
03:14Et donc dans cette organisation-là, ce n'est pas toujours évident
03:17de trouver des temps alloués à l'activité physique et sportive,
03:20à l'éducation physique et sportive, pardon.
03:22Donc voilà, il y a un souci à la fois de compétence, un souci de priorité,
03:26un souci…
03:27Donc voilà, le temps, on peut toujours le trouver si on priorise.
03:29Mais c'est compliqué de prioriser quand, en fait, il n'y a aucune discipline.
03:32Au collège, c'est défini ?
03:33Il y a un nombre d'heures qui est ?
03:35C'est beaucoup plus simple au collège.
03:37Quand on est en 6e, on a 4 heures d'éducation physique et sportive.
03:40Et quand on passe en 5e, 4e, 3e, on passe à 3 heures d'éducation physique.
03:44C'est suffisant ?
03:46C'est suffisant.
03:48On peut toujours plus, mais c'est toujours pareil.
03:50C'est suffisant au regard du nombre d'heures qu'on a avec les élèves.
03:52Après, on mériterait toujours d'en avoir plus.
03:54Mais à condition qu'on reste sur de l'éducation physique et sportive
03:57et qu'on n'en soit pas uniquement sur de l'activité physique qui est bouger pour bouger.
04:01Est-ce que vous êtes un peu envieuse du système anglophone, allemand ?
04:05C'est-à-dire qu'ils ont des cours le matin et souvent beaucoup de sports l'après-midi ?
04:09Envieux, non, parce que je trouve qu'on a un beau système éducatif quand même.
04:12Après, le risque de ça, ce serait de dire,
04:16l'école s'occupe des savoirs dits fondamentaux,
04:19comme on utilise beaucoup en ce moment avec les maths, le français,
04:22et que ce serait un modèle plus externalisé de l'école
04:26qui s'occuperait du sport l'après-midi.
04:29Ce serait une logique qui voudrait sortir totalement le sport de l'acte pédagogique,
04:33de cette réflexion pédagogique, alors qu'on est là pour suivre les enfants
04:37et de leur proposer une culture qui soit équilibrée,
04:39que ce soit au niveau du corps, de l'esprit et cet agencement des deux.
04:43Je pense qu'il y aurait un risque à glisser là-dessus,
04:46parce que le fait que le sport soit intégré aux disciplines scolaires,
04:50l'éducation physique et sportive, je pense que c'est important,
04:53parce que ça permet justement cet acte qu'on dit de didactisation de la discipline.
04:58On ne prend pas la culture comme elle est,
05:00on l'adapte aux contraintes de l'école et aux exigences de l'école.
05:04On a une chance en France, c'est qu'il y a eu les Jeux olympiques,
05:08il va y avoir les Jeux paralympiques.
05:09Comment est-ce que vous allez essayer de surfer là-dessus
05:12pour donner encore un peu plus envie aux élèves de pratiquer du sport ?
05:15Est-ce que vous allez utiliser ça ?
05:17De toute façon, déjà, on l'avait un peu anticipé avec le livre.
05:21La question d'héritage est importante et mise au centre.
05:24Après, André Canvel a rappelé une citation comme quoi c'était un héritage sans testament.
05:29C'est vraiment… chacun s'en emparera comme il l'entend.
05:33Et vous, vous allez vous en emparer comment ? À titre personnel ?
05:35À titre personnel, déjà, on va continuer à surfer sur le livre.
05:39Ensuite, déjà, c'est faire un état des lieux,
05:41parce que même si les Jeux olympiques, c'était un bel événement,
05:43et on peut tous s'accorder à le dire, moi, qu'en est-il en éducation prioritaire ?
05:47Est-ce que vraiment les élèves ont suivi les Jeux olympiques ?
05:49Vous avez pris contact avec eux cet été ?
05:51On va prendre le temps, la rentrée arrive.
05:53À la rentrée, vous allez faire le point.
05:55Oui, voilà, on va pas cibler particulièrement les Jeux olympiques,
05:59mais on fera un point sur ce qui s'est passé pendant l'été,
06:01parce qu'il n'y a pas eu que les Jeux olympiques dans leur été.
06:03Et à partir de là, on partira là-dessus.
06:06Après, les Jeux paralympiques vont accueillir énormément de scolaires.
06:10C'est en pleine rentrée.
06:11Voilà, donc ce serait une occasion idéale
06:13pour justement surfer sur les Jeux paralympiques,
06:16plus qu'olympiques, je pense, pour aller les sensibiliser à plein de choses.
06:19Vous avez des rendez-vous pour les épreuves avec les élèves ?
06:22Alors nous, on va voir les tournois de basket-fauteuil et de parathlétisme.
06:28Avec toute la classe, ou plusieurs classes ?
06:30On amène 100 élèves à chaque fois.
06:33Génial.
06:34Magnifique.
06:35C'est bien, c'est une occasion en or.
06:37Est-ce que dans vos cours de paix, s'il y a du cricket ?
06:39Non, il n'y a pas de cricket.
06:41J'en avais à l'école, c'était mon préféré.
06:43Parce qu'en Angleterre, ça se fait beaucoup.
06:44Mais c'est important que chaque pays garde sa culture et qu'on puisse...
06:47On est bien d'accord.
06:48Merci beaucoup Maxime Scotty d'avoir été avec nous aujourd'hui.

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