Choix du Premier ministre, formation d'un nouveau gouvernement... Quels sont les enjeux de la rentrée politique? BFMTV répond à vos questions

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Chaque jour, Roselyne Dubois et ses équipes répondent à vos questions sur BFMTV.

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00:00On va commencer par la politique.
00:01Oui, parce que si vous avez pris de vraies vacances,
00:03que vous n'avez pas suivi ce qui s'est passé,
00:05vous vous interrogez sans doute sur la situation actuelle.
00:07En gros, ça n'a pas tellement bougé.
00:09C'est toujours Gabriel Astral à Matignon.
00:11Ça fait 41 jours qu'il a démissionné.
00:13Qui, pour le remplacer, on entend toujours beaucoup
00:15le nom de Lucie Casté poussée par la gauche.
00:17Mais le président, qui est seul à décider, n'a pas tranché.
00:21Du coup, il poursuit ses consultations.
00:22On l'évoquait depuis ce matin.
00:23Yael Brown-Pivet, Marine Le Pen, Jordan Bardella et Eric Ciotti,
00:27c'était avant le déjeuner.
00:28Et puis, Gérard Lachez, en fin de journée.
00:30Tout ça pour aboutir à quoi, Alexis Kivié ?
00:33On a plein de questions de téléspectateurs.
00:34D'abord, celle de Sylvie.
00:36Combien de temps reste-t-il légalement
00:38au président de la République pour prendre sa décision ?
00:41Est-ce qu'il y a un délai légal, justement ?
00:42C'est normal de se poser cette question,
00:44puisqu'on est là dans des délais record de gouvernement
00:47qui gère les affaires courantes, selon la formule consacrée.
00:50Inédit sous la Ve République,
00:51inédit depuis la Seconde Guerre mondiale,
00:53puisque même sous la Quatrième,
00:54il n'y avait eu aucun gouvernement en charge des affaires courantes
00:57pendant un temps aussi long, une quarantaine de jours,
01:00puisque Gabriel Attal a présenté la démission de son gouvernement mi-juillet.
01:05Mais, étrangement, dans la Constitution,
01:07il n'y a pas d'impératif de durée pour le président de la République.
01:11Il est le garant des institutions.
01:13Il est dans un rôle d'arbitre et il peut prendre son temps,
01:17en principe, pour nommer un Premier ministre.
01:20Peu probable, néanmoins, que ça s'éternise.
01:22L'entourage du chef de l'État reconnaît que ça commence à faire long
01:26et sous-entendait que l'annonce allait arriver bientôt.
01:29Encore faut-il qu'il y ait une solution qui se dégage,
01:31puisque, de son point de vue, du point de vue d'Emmanuel Macron,
01:34les choses ne sont pas encore claires pour l'instant.
01:36Il y a l'idée d'une stabilité et d'un gouvernement qui tiennent.
01:38On va y revenir dans un instant en évoquant les majorités.
01:40D'abord, sur le calendrier,
01:43quand est-ce qu'elle pourrait avoir lieu, du coup, cette annonce ?
01:45Alors, par rapport à ce que je disais sur la première réponse,
01:49il est libre de faire ce qu'il veut,
01:50mais comme je le disais, là, le temps passe et il y a la rentrée scolaire.
01:54Et donc, on imagine qu'avec la rentrée politique aussi,
01:57cette annonce ne va plus tarder.
01:59Il y avait une fenêtre qui avait semblé se dégager
02:02dans l'agenda du chef de l'État.
02:03C'était ces jours-ci, c'est-à-dire avant le début des Jeux paralympiques
02:08qui vont à nouveau mobiliser une partie de l'attention médiatique.
02:12Donc là, la fenêtre, elle est en train de se resserrer
02:13puisque, vous avez raison, la cérémonie d'ouverture, c'est mercredi soir.
02:17Est-ce qu'il se tiendra à cet agenda, le chef de l'État ?
02:21Il nous a souvent habitués à quelques surprises de ce point de vue.
02:24Ce que l'on sait, c'est qu'il a un certain nombre de rendez-vous
02:26avec des homologues internationaux,
02:28notamment liés aux Jeux paralympiques cette semaine,
02:31et qu'il part en Serbie pour une visite bilatérale
02:33de deux jours, jeudi et vendredi.
02:35Est-ce que ça laisse le temps à une nomination, à une annonce, cette semaine ?
02:40Demain, du coup ?
02:41Peut-être demain.
02:42On évoquait une prise de parole ce soir,
02:44sans aller jusqu'à la nomination, mais une prise de parole.
02:45Il y a le scénario, en effet, d'une prise de parole
02:48qui, à ce stade, n'est pas confirmée par son entourage,
02:50mais qui pourrait peut-être, d'ailleurs,
02:52nous donner plus d'indications sur le calendrier.
02:53Alors, l'autre grande question qui revient en boucle,
02:55c'est quel nom nommer quelqu'un ?
02:57Très bien, mais qui ?
02:58Est-ce que c'est toujours Lucie Castet qui tient la corde, demande Isaac ?
03:01Lucie Castet, c'est objectivement la seule candidate
03:04qui a été désignée par un bloc et qui,
03:06bon an, mal an, malgré les difficultés,
03:09malgré les messages un peu douteux du côté d'Emmanuel Macron,
03:13eh bien, a réussi à rester tout au long de l'été
03:17comme une hypothèse viable.
03:19Elle a en plus gagné quelque part en crédibilité ce week-end.
03:22Déjà en notoriété, tout simplement.
03:24En notoriété, ça, c'est certain.
03:25Et puis surtout en crédibilité ce week-end,
03:27depuis que Jean-Luc Mélenchon a rendu obsolète une ligne rouge
03:31qui avait été fixée par le Bloc central et la droite
03:34de dire que s'il y avait des ministres de la France insoumise
03:36dans un gouvernement de gauche,
03:38Lucie Castet ne pourrait pas être nommée.
03:40Sauf que voilà, Jean-Luc Mélenchon a dit que
03:42ce n'était pas une obligation et qu'il pouvait soutenir
03:45ce gouvernement de gauche sans y faire participer son mouvement.
03:48Donc, l'hypothèse Lucie Castet, elle existe toujours.
03:50Elle est toujours dans le paysage,
03:51même si on a bien compris qu'il y a un certain nombre d'obstacles,
03:54puisque du côté du Bloc central, de la droite,
03:56mais aussi du Rassemblement national,
03:58qui était reçu à l'Elysée aujourd'hui,
04:00on continue de dire qu'en fait,
04:02c'est aussi le programme du NFP qui pose problème
04:05et que donc, à minima, en tout cas ça, c'est ce qu'on dit,
04:07notamment du côté du Bloc central,
04:09il faudrait que ce programme soit aussi amendé.
04:12Pas sûr que Jean-Luc Mélenchon va y aller jusque-là.
04:14Justement, vous avez évoqué les ministres et les filles.
04:16Est-ce que c'est acquis aujourd'hui qu'il n'y en aura pas,
04:19quel que soit le Premier ministre et le gouvernement ?
04:21Alors là aussi, il faut faire attention et bien réécouter
04:24la façon dont Jean-Luc Mélenchon a formulé les choses
04:26sur nos confrères de TF1 samedi midi.
04:29Il pose la question de cette hypothèse.
04:32Est-ce que le Bloc central censurerait un gouvernement sans ministre LFI ?
04:37Mais il ne dit pas que son mouvement ne participera pas à un gouvernement.
04:41Et d'ailleurs, il y a même certaines personnalités au NFP hors LFI
04:44qui disent que finalement, c'est un peu baroque
04:47qu'un mouvement qui a participé à cette alliance,
04:50qui a fait élire un certain nombre de députés,
04:55ne soit pas représenté dans un gouvernement.
04:57Donc il faudra voir comment cela résiste.
05:00Mais c'est vrai que Fabien Roussel, ce matin chez Apolline de Malherbe,
05:03lui, part du principe que maintenant c'est acquis
05:06et que s'il y a un gouvernement NFP qui est nommé,
05:08la France insoumise n'en fera pas partie.
05:10Un gouvernement pour combien de temps aussi ?
05:12C'est la question de Christian.
05:12S'il y a une motion de censure, est-ce que ce gouvernement tiendrait ?
05:16Il y a quand même le RN qui a 126 députés
05:18qui, du coup, se retrouvent de fait en position d'arbitre,
05:21quel que soit le gouvernement.
05:22Oui, et le RN pourrait venir compléter les voix
05:27d'autres parties de cette assemblée pour censurer un gouvernement.
05:31Le RN est dans une position un peu particulière.
05:34C'est vrai qu'il a évidemment enregistré un score extrêmement important
05:37au second tour des législatives le 7 juillet.
05:39On en a beaucoup parlé tout au long de l'été.
05:42Et en même temps, lorsqu'il se présente ce matin,
05:44il n'est plus au cœur du jeu.
05:45Il ne peut pas composer un gouvernement ou appuyer un gouvernement
05:49puisqu'on a bien compris qu'ils étaient minoritaires.
05:52Il y a en fait ce grand bloc des proches d'Emmanuel Macron,
05:56166 députés, avec peut-être le soutien des députés de la droite républicaine,
06:01Laurent Wauquiez, 47 députés.
06:03Là, vous arrivez à 210 députés.
06:05C'est à peu près la majorité relative qui a permis cet été
06:08à Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée, d'être réélue.
06:11Mais on est encore très loin de la majorité à l'Assemblée,
06:14289 sièges.
06:16Et donc, en effet, il peut y avoir beaucoup de surprises sur des censures.
06:20On sait qu'un gouvernement NFP aurait peu de chances de tenir,
06:25notamment avec la France insoumise,
06:27sauf à ce qu'il y ait des concessions qui soient faites au Bloc central.
06:31Ce n'est pas complètement impossible que sur la base des déclarations
06:34de Jean-Luc Mélenchon ce week-end,
06:35un certain nombre de discussions puissent reprendre
06:39avec l'aile gauche, notamment de la Macronie.
06:41Et la dernière question d'Antoine,
06:42si jamais un gouvernement tombe au bout de quelques semaines seulement,
06:45on repart à zéro ?
06:46On repart à zéro.
06:47On ne refait pas des élections.
06:49On ne refait pas des élections.
06:50Non, mais j'en renverse mon nom.
06:51Vous en avez été fabriqués, je comprends.
06:52On repart à 1.
06:54Au degré 1.
06:55C'est complètement règnique, mais on repart pour le cirque.
06:59Vous avez raison de bien préciser ça,
07:01parce que ça, c'est quelque chose qu'il faut bien expliquer.
07:03La dissolution pendant un an, c'est de toute façon impossible.
07:06Ça, c'est constitutionnel.
07:07On garde cette Assemblée pendant un an.
07:09Rassurez-vous, Hachelet.
07:10En revanche, c'est vrai que si un gouvernement est censuré,
07:13ça veut dire qu'il est immédiatement démis
07:15et que le chef de l'État doit nommer un nouveau Premier ministre.
07:18Et que donc, ce qu'il pourrait en revanche reprendre,
07:21c'est ce qu'on est en train de vivre en ce moment.
07:22Un cycle de consultations plus ou moins long
07:25pour trouver une équipe qui tienne, un feuilleton.
07:28Et vous savez qu'Emmanuel Macron fait savoir par son entourage
07:31qu'il est opposé à cette instabilité
07:33et que c'est la raison pour laquelle il n'a pas voulu nommer
07:36Lucie Castex au cœur de l'été lorsque son nom
07:39est arrivé juste avant les Jeux olympiques.
07:41Il veut une solution de stabilité qui permette une majorité.
07:45Majorité 289 députés.
07:47Honnêtement, c'est compliqué.

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