EXCLU - Erik Tegnér, le patron de "Frontières" (ex Livre Noir) donne jusqu'à jeudi à Instagram pour rétablir le compte de son média... ou il ira en justice - Regardez
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00:00Eric Tegner, bonjour. Merci d'être en direct avec nous. Vous êtes directeur de la rédaction de Frontières Média, qui était l'ex-Livre Noir.
00:08D'abord, vous avez été prévenu. Comment ça s'est passé, cette disparition de votre compte Instagram ?
00:14Écoutez, c'est très simple. Vendredi, on a reçu un mail qui nous disait que notre compte avait tout simplement été supprimé,
00:21que nous avions 180 jours pour faire appel. C'est arrivé après une vague de suppression et de suspension.
00:27Les 24 heures d'avant, notamment avec le compte d'Alice Cordier ou encore le média occidentiste.
00:33C'était très surprenant de notre côté. On a fait évidemment appel. On a été rétabli plusieurs fois et resupprimé jusqu'à quatre fois.
00:42Aujourd'hui, ce compte est inactif. Ce qui est très étonnant, c'est que nous, nous sommes un média qui existe depuis trois ans.
00:50C'est un média qui est agréé par le ministère de la Culture et la CPPAP, qui est reconnu d'intérêt public général,
00:56tout comme Occidentiste, que ce média, c'est un des premiers sur Instagram à droite.
01:01On a cumulé plus de 100 000 abonnés. Occidentiste, on a cumulé plus de 160 000.
01:05Et à aucun moment, nous n'avons eu justement des contenus litigieux sur notre compte Instagram.
01:11C'était uniquement des décryptages de nos journalistes, des enquêtes, par exemple, sur l'extrême-gauche ou encore sur l'immigration
01:17ou des relais de passage vidéo de nos journalistes sur CNews. Donc c'est évidemment extrêmement inquiétant.
01:24On espère que c'est un quiproquo de la part de Meta, du groupe Meta, qui possède aujourd'hui Instagram,
01:31parce que c'est une censure, en fait, aujourd'hui. C'est comme ça qu'on l'a vécu.
01:35On a cette sensation qu'alors que la France, le ministère de la Culture autorise justement que notre média existe,
01:41et tant mieux, que c'est un groupe américain qui va choisir justement de réguler cette liberté de la presse.
01:48Nous n'avions jamais eu, il faut le souligner, jamais eu justement d'avertissement de la part d'Instagram sur notre compte.
01:55Également, nous n'avons aucune condamnation du média Frontières, de condamnation pour diffamation, pour incitation à la haine.
02:03Aujourd'hui, justement, Frontières est absolument exemplaire sur tous ses éléments.
02:08Et pourtant, ils ont choisi justement de supprimer tout simplement ce travail de toute une rédaction depuis trois ans.
02:14– Ce qui est assez étonnant, Eric Tagnard, vous parlez de malentendu,
02:16mais c'est vrai que quand on liste Alice Cordier, le média occidentiste, et les comptes qui sont supprimés,
02:23on a du mal à croire que c'est un malentendu.
02:25En fait, il y a visiblement une démarche claire quand même de supprimer ces comptes-là.
02:29Si vous étiez le seul supprimé, pourquoi pas ? Si vous étiez deux, pourquoi pas ?
02:32Mais au bout d'un moment, on se dit, là, il y a une démarche claire.
02:35Est-ce que vous savez si ça vient de la France ? Est-ce que vous savez si ça vient des États-Unis ?
02:39Est-ce que vous avez des informations sur qui a décidé quoi ?
02:43– Alors bien sûr, Jean-Marc.
02:44Alors moi, je me dois justement, en tant que président du Média, d'être un peu diplomate au début,
02:49parce que pour l'instant, on est dans une démarche justement de discussion.
02:53On sait qu'il y a certains eurodéputés, comme Marion Maréchal par exemple,
02:56qui ont fait des courriers, comme justement Sarah Knafo,
02:59également comme des députés RN comme Maxime Vergniaud.
03:03Et donc, pour l'instant, on est dans cette démarche.
03:05Si d'ici jeudi, il n'y a pas de rétablissement, on va passer le cap supplémentaire,
03:09c'est-à-dire attaquer justement le groupe META en justice,
03:11parce qu'évidemment que c'est scandaleux.
03:13On pense justement qu'on aura une réparation de ces préjudices qui sont extrêmement importants.
03:17Mais vous savez, cette censure, elle rentre dans un cadre plus global depuis deux mois.
03:22On l'a vécu par exemple avec C8,
03:24où justement la chaîne de la TNT a été finalement supprimée par l'ARCOM.
03:29On le voit aussi avec l'arrestation du PDG de Télégram qui s'est opéré ce week-end.
03:34Vous savez, le PDG de Télégram qui avait quitté la Russie
03:36parce qu'il y avait une possibilité qu'il soit arrêté,
03:39qui est devenu français pour être protégé,
03:41et qui a été arrêté justement au Bourget parce qu'il ne collabore pas.
03:45On sait également que Thierry Breton, un des commissaires européens,
03:49menace Elon Musk.
03:51Elon Musk également, des députés britanniques ont demandé
03:53à ce qu'il soit reçu en commission d'enquête
03:55pour pouvoir arrêter en raison de la liberté d'expression qu'il y a aujourd'hui sur X.
04:00Donc on est dans un contexte extrêmement grave depuis deux mois.
04:03Et ce qui était très surprenant, moi qui m'a étonné d'ailleurs Jean-Marc,
04:06c'est qu'ils aient décidé justement de faire cette vague de suppression en même temps.
04:10Ils ne se sont absolument pas cachés.
04:12Moi j'ai cette sensation qu'il y a des consignes de la part justement
04:17de l'Union européenne qui ont été données.
04:19On sait qu'Elon Musk justement craint une potentielle interdiction de Twitter en Europe.
04:24Il a lui-même révélé dans un tweet le 10 juillet
04:27que le deal qui avait été proposé, le deal secret par la Commission européenne,
04:31c'était qu'il partage un maximum d'informations sur des comptes Twitter
04:35et qu'il censure un certain nombre de comptes Twitter dits dissidents
04:39en échange du fait d'être calme.
04:41Elon Musk l'a refusé et il a annoncé justement que les autres groupes de réseaux sociaux
04:45dont Instagram et Meta avaient eux accepté.
04:48Donc on se retrouve dans cette configuration justement de censure
04:52à la fois d'influenceurs et de médias.
04:54Donc selon moi ça vient de l'Union européenne
04:58qui met une pression justement sur ces acteurs américains
05:01qui de facto cherchent justement à anticiper cela, à faire patte blanche.
05:06Et donc on verra aussi si à un moment les responsables d'Europe vont se mobiliser
05:10et si également le gouvernement français va pouvoir dire
05:13attendez on est le pays de la liberté de la presse,
05:15on ne vous permet pas de prendre ce type de décision.
05:19Parce que vous savez Jean-Marc, en règle générale lorsqu'il y a des suppressions de comptes
05:22ils sont demandés par le gouvernement français.
05:24Donc c'est une question à poser évidemment.
05:26Est-ce que le gouvernement français a demandé cette suppression ?
05:30Dans ce cas-là il faudra le demander par exemple à Rachida Dati
05:33qui est la ministre démissionnaire de la culture.
05:35Et si elle ne l'a pas demandé du coup que le gouvernement français dise
05:38attendez là vous en faites beaucoup trop, ça va à l'encontre justement de cela.
05:42Si on pensait qu'il fallait censurer un média,
05:44on l'aurait fait en enlevant l'agrément aux médias frontières.
05:47Je serais surpris quand même d'apprendre que Rachida Dati
05:49ait demandé la suppression de votre compte qui est un média.
05:52Donc voilà, ça me surprendrait.
05:54Juste je veux mettre un petit bémol parce que vous avez parlé du patron de Telegram.
05:57Moi je pense que le patron de Telegram ce n'est pas tout à fait pareil
05:59parce qu'il refuse de collaborer sur des sujets très graves
06:01que sont des choses pornographiques avec des enfants,
06:06que sont également des attaques terroristes,
06:08que sont du trafic de drogue.
06:11Donc voilà, c'est un peu différent ce refus de collaborer.
06:14Je pense qu'il ne faut pas tout mettre dans le même sac non plus
06:16parce que ça risque même de vous desservir, vous, de mélanger tout ça.
06:20Mais on a bien compris en tout cas que si d'ici jeudi le compte n'est pas rétabli,
06:23vous attaquez en justice.
06:24Merci Eric Taigner d'avoir été avec nous.