«Le gouvernement ne veut pas assumer l’arrêt des trafics de drogue» selon Erik Tegnér
Erik Tegnér, journaliste, critique la politique du gouvernement contre les trafics de stupéfiants. Il ajoute que «le gouvernement ne veut pas assumer l’arrêt des trafics de drogue».
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00:00Oui, et de l'aspect aussi communautaire, ce qui fait que c'est extrêmement imbriqué.
00:04C'est très compliqué de lutter contre ce trafic de drogue.
00:07Cet exemple est très intéressant, justement, ce qui s'est passé aujourd'hui
00:10sur le fait qu'on ne mène pas une guerre.
00:12D'un côté, il y a des gens qui sont justement surarmés,
00:15qui ont des armes de guerre.
00:16Et de l'autre côté, il y a des policiers qui disent en permanence
00:18qu'eux ont finalement peu d'armes.
00:20Certains sont obligés d'aller se procurer leur propre matériel auprès d'armuriers.
00:25Il y a également énormément de consignes, on le sait, qui sont données
00:27pour, par exemple, arrêter les courses-poursuites dans la rue
00:30lorsque, justement, il y a ce type d'éléments.
00:32Et l'autre problématique qu'on a aussi aujourd'hui, c'est que le problème
00:35de placenet, c'est que c'est de la gendarmerie mobile qu'on envoie.
00:38Ce ne sont pas des unités spécialisées.
00:40Or, il y a une quinzaine d'années, on a créé ce genre de brigade,
00:43par exemple, la brigade spécialisée de terrain qu'on retrouve
00:46dans certains quartiers difficiles.
00:47Et ces gens-là, quand on leur parle, ils ne cessent de nous dire
00:50qu'ils sont utilisés pour faire de l'administratif,
00:52pour sécuriser des manifestations, pour aller sur des ronds-points,
00:55alors que ce sont vraiment les vrais professionnels
00:57qui connaissent, justement, les dealers, qui connaissent les voisins,
01:00qui savent, justement, enquêter.
01:01Et c'est là-dessus qu'il faut, justement, investir.
01:03Ils disent souvent, on n'a pas véritablement besoin de plus de moyens.
01:07On a simplement besoin de consignes qui nous disent,
01:09vous pouvez rentrer dans les quartiers.
01:11Aujourd'hui, on pense, ceux qui nous regardent pensent, justement,
01:14que le policier va se lever le matin, il va se dire, je vais rentrer
01:16dans la cité de la Castellane, je vais rentrer dans la cité de Campagne-Lévesque,
01:19dans les quartiers nord. C'est faux.
01:21Ils doivent attendre des autorisations.
01:22Et souvent, finalement, ils se retrouvent à rentrer sur quatre semaines de travail,
01:26seulement cinq fois dans ce type de quartier.
01:28Et ça, il faut pouvoir le répéter, justement.
01:30Et ça montre à quel point on ne lutte pas contre ce trafic de drogue.
01:33On sait aussi, c'est mon dernier point, je terminerai là-dessus,
01:35qu'à Marseille, il y a beaucoup, par exemple, de concessionnaires automobiles
01:39qui acceptent des sommes allant jusqu'à 30 000 euros en cash
01:42pour acheter des voitures.
01:43Il faut, justement, lutter contre cette économie souterraine
01:47qui représente énormément d'argent.
01:48Mais on n'ose pas le faire parce que si on arrête le trafic de drogue aujourd'hui,
01:51il y a énormément de gens, dont des jeunes, qui se retrouvent sans emploi.
01:55Et ça, forcément, c'est une problématique sécuritaire derrière.
01:58On l'a vu avec les émeutes, etc., que le gouvernement ne veut pas assumer.