• il y a 4 mois
Pour éviter les immobilisations de bus pour des contre-visites, des employés de la RATP seraient sommés d’effacer les voyants d’alerte de leur véhicule juste avant le contrôle technique. Plusieurs chauffeurs ont accepté de nous raconter comment s'établit cette fraude.

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00:00Des bus de la RATP frottent des contrôles techniques alors que des anomalies existent,
00:04c'est ce que nous révélons dans une enquête publiée ce 21 août dans notre journal.
00:07Des chauffeurs de bus témoignent dans nos colonnes de voir utiliser des valises,
00:10ces appareils électroniques conçus pour établir un diagnostic sur un véhicule,
00:14quelques minutes avant leur contrôle technique afin d'effacer les voyants
00:17lumineux problématiques affichés sur leur tableau de bord.
00:19Le but, éviter que les bus ne soient immobilisés via des contre-visites de contrôle technique
00:24et que les lignes des servis continuent d'être assurées afin d'éviter toute pénalité pour
00:27services non assurés. Sur ces images fournies par un chauffeur de bus lanceur d'alerte,
00:31on peut constater la manipulation. Et une fois le contrôle technique validé,
00:35les voyants se rallument au bout de quelques kilomètres de route.
00:37Et cette pratique ne date pas d'aujourd'hui selon plusieurs témoignages. En mars 2020,
00:41un chauffeur de RATP qui avait participé à cette fraude au contrôle technique avait vu son bus
00:45devenir incontrôlable jusqu'à l'accident dans un lycée de Noisy-le-Grand. Le voyant éteint
00:49avant le contrôle technique concernait le moteur. Depuis cet accident, le chauffeur garde des séquelles
00:54physiques. La même année, un autre chauffeur a eu un accident. Le frein de son bus ne répondait
00:59plus. Depuis son accident qui l'a laissé invalide à 45%, il se bat pour que son employeur soit reconnu
01:04responsable, alors que quatre chauffeurs avaient alerté sur des problèmes de freinage.
01:07Vous pouvez retrouver son témoignage dans un article qui lui est dédié. Depuis nos révélations,
01:11la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, n'a pas tardé à réagir via son compte X.
01:15Je demande à Jean Castex et à la RATP de rendre sans délai des comptes à Île-de-France Mobilité
01:20sur les pratiques décrites dans le Parisien. Si les dérives roduleux sont avérées, elles sont
01:25totalement inacceptables. La RATP doit y mettre fin sans délai et sanctionner les auteurs. Nous
01:30sommes intransigeants sur la sécurité des voyageurs. Contactée, la RATP explique qu'un voyant orange
01:35de tableau de bord n'est pas bloquant en termes de sécurité pour la conduite du véhicule, seul le
01:39voyant rouge l'est, et précise que rien n'empêche les centres de contrôle technique de voir les
01:43anomalies. La valise de diagnostic utilisée par les centres bus permet de lire les défauts. Il
01:48est possible de remettre à zéro les valeurs de mesure, mais lorsque le bus est mis sous tension
01:52lors du contrôle technique, en cas de dysfonctionnement majeur, le défaut apparaît de
01:57nouveau. Une information contestée par un responsable d'un centre de contrôle technique
02:01que nous avons contacté. La pratique pourrait concerner la moitié de la vingtaine de dépôts
02:05de bus à Paris et en petite couronne, selon un ancien représentant du personnel au conseil
02:09d'administration de la RATP.

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