Avec Louis Soulat, vice-président de Samu Urgences de France
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00:00Bonjour Louis Soulard, bonjour, merci d'être avec nous, vous êtes vice-président de Samu
00:09Urgence de France, peut-être une petite réaction à notre sondage, pour nos auditeurs la priorité
00:15est le pouvoir d'achat et tout de suite après la santé, j'imagine que vous partagez ce
00:20sentiment aussi ? Oui bien sûr, malheureusement c'est des résultats de sondage qui sont récurrents
00:28mais on ne voit pas franchement de nouvelles mesures prises pour améliorer les conditions
00:32d'exercice notamment à l'hôpital et lutter contre l'accès aux soins, que ce soit des soins non
00:39programmés ou aux soins urgents, on voit qu'on est toujours dans le même marasme et on attendait
00:43beaucoup cette année pour ce qui est de l'aval des urgences, qui est notre grande préoccupation,
00:47c'est ces patients qui restent sur brancard pendant des heures du fait d'un manque de lit qui sont
00:52soit fermés par manque de soignants soit en période de congé et donc on ne voit pas
00:58d'évolution malgré des changements fréquents de ministres. C'est ça et malgré une prise de
01:02conscience collective et une inquiétude des patients que nous sommes tous, est-ce qu'on a
01:08des chiffres ou pas de fermeture intemporaire cet été selon les régions ? Est-ce que c'est en hausse ?
01:14Est-ce que c'est chaque été la même chose ? Est-ce que ça se détériore ou pas ? Alors nous allons
01:20lancer à la fin du mois une grande enquête nationale pour connaître un peu l'impact réel des
01:26fermetures temporaires ou sur une longue durée. Ce qui est sûr, c'est qu'on a l'impression que la
01:32situation est un peu moins tendue qu'année dernière. Il y a eu une forte mobilisation pour faire en
01:37sorte que pour la période des JO les services d'urgence fonctionnent au mieux sur tout le
01:41territoire. On a des points noirs connus, des services qui sont en constante difficulté puis
01:47on a eu des fermetures sporadiques et certainement c'est la semaine du 15 août que nous vivons
01:51actuellement où il y a une difficulté. Oui forcément. Alors autre sujet aussi d'actualité, le gouvernement a
01:57ouvert 8000 postes d'internes à la rentrée. Autrement dit, il y en aura 1600 de moins qu'en 2023.
02:04Selon l'intersyndicat national des internes, ça va impliquer forcément une nouvelle charge de
02:09travail. C'est également votre avis aussi, ça aura un impact sur l'hôpital public, Louis Soula ?
02:16Alors forcément ça aura un impact puisqu'il y aura moins d'internes des services pour une période
02:22estimée à un an. Il faut bien faire la différence entre le nombre de postes d'internes qui sont mis
02:28au concours et le nombre de postes qui sont réellement ouverts dans les services et ça on
02:32pourra savoir si le manque d'internes reçus au concours sera compensé par des faisans fonction
02:37d'interne au mois de novembre. On ne saura qu'au dernier moment. Par contre oui, nous sommes très
02:42inquiets parce que pendant un an il y aura moins d'internes qui vont arriver dans les services et
02:47dans 4-5 ans il y en aura moins qui seront opérationnels pour prendre des postes.
02:51Le gouvernement évoque la possibilité de recruter des FFI, des faisans fonction d'interne, qui seraient
02:57pour la majorité des médecins étrangers. Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que c'est une bonne idée
03:02ou est-ce que ce n'est pas suffisant ? On a malheureusement pris l'habitude de s'appuyer sur
03:07des médecins praticiens étrangers avec des statuts très précaires donc c'est une possibilité.
03:12Ce ne sont pas que des médecins étrangers, ce sont peut-être aussi des internes qui en cours de
03:15cursus font une pause pour finir leur thèse notamment. C'est pour ça qu'on ne peut pas
03:20savoir exactement combien sera le delta. Après, il faut bien entendre que c'est une mesure qui a
03:26été rendue obligatoire. C'est une adaptation et non pas une limitation du nombre de postes ouverts
03:32parce que si on avait laissé tous les postes ouverts avec moins de candidats, ça aurait conduit
03:37à des choix de spécialité prioritaire dans des régions qui sont plus appréciées, on n'aurait
03:41accentué le désert médical. Le gouvernement justifie cette baisse du nombre de postes d'internes
03:46par la diminution du nombre de candidats au concours. Il y a une grogne, il y a une fronde
03:51au niveau des internes. Pour quelles raisons en fait, par rapport à cette réforme des études
03:56de santé ? Il faut savoir que les étudiants qui sont en fin de cinquième, sixième année,
04:01ils ont subi plusieurs réformes. La première année d'abord et puis surtout celle de l'examen
04:06d'un fin d'internat. C'est vrai que les règles de l'examen ont changé ce qui fait que certains
04:11internes pour mieux se préparer ont fait le choix de redoubler la sixième année pour mieux se
04:17préparer aux nouvelles formes d'examen. Ce qui a conduit à avoir moins de candidats pour l'internat
04:24de cette année, de fin de sixième année. Et c'est une grogne que vous vous comprenez,
04:28que vous souteniez en fait ? Alors le problème c'est que le changement de règles a été connu donc
04:34on est toujours surpris qu'il y ait des agitations sur cette thème dramatique en plein mois d'août.
04:40Donc le problème est connu depuis le mois de mai à peu près. On est informé de cette baisse d'interne
04:44et tout a été fait pour rendre plus équitable cette baisse sur toutes les régions et toutes
04:49les spécialités notamment. Une dernière petite question, Louis Soula, qu'est ce que vous attendez
04:53là d'un futur gouvernement qui devrait quand même arriver peut-être en fin de semaine prochaine ?
04:59Qu'est ce que vous attendez d'un nouveau ou pas ministre de la Santé en tant que vice-président
05:05de cette nouvelle urgence de France ? Alors je pense tout d'abord qu'on va lui demander bien sûr d'être
05:11reçu pour faire part de nos grandes inquiétudes. La première étant, comme je l'ai dit au début,
05:15les problématiques de l'île d'Aval dans les services d'urgence qui sont aujourd'hui notre
05:19maladie nosocomiale dans les services avec des durées d'attente aux urgences beaucoup trop
05:26longues. Et la deuxième est un sujet très ancien pour lequel on n'a jamais eu de réponse et sur la
05:32revalorisation de la carrière de praticien hospitalier avec la récupération d'un échelon
05:37qui a été perdu il y a quelques années et où ça devra contribuer à l'attractivité de nos carrières
05:42hospitalières. Très bien, merci beaucoup en tout cas d'avoir été avec nous Louis Soula. Je rappelle
05:47que vous êtes vice-président de SAMU Urgences de France. Merci à vous.