Rosamund Lewis (responsable technique à l'OMS pour la variole du singe): "Il n'y a pas un risque accru pour la population générale"

  • il y a 2 semaines
Gabriel Attal a annoncé le placement du système de santé en "état de vigilance maximale" face à la variole du singe, après "un point de situation" avec la ministre démissionnaire de la Santé, Catherine Vautrin, et son ministre délégué Frédéric Valletoux
Transcript
00:00Effectivement, quand l'OMS lance une alerte telle qu'une urgence de santé publique de portée internationale,
00:06en fait, les attentes sont que les médecins, les cliniciens soient vigilants,
00:10les autorités sanitaires mettent en place des mesures de vigilance et de prévention,
00:15mais ça ne veut pas dire que d'emblée, du jour au lendemain, il y aura une épidémie.
00:20Ce n'est pas la façon dont cette maladie se propage,
00:23et donc il n'y a pas un risque accru pour la population générale.
00:27Maintenant, ceux qui ont éventuellement des risques sont ceux qui sont déjà à risque,
00:31c'est-à-dire ceux qui ont soit des contacts rapprochés avec une personne
00:35qui a déjà cette maladie de variole simienne, de variole du singe ou de monkeypox,
00:39comme vous avez entendu, mais ce n'est pas tout le monde, n'est-ce pas, sur le continent.
00:45Donc c'est soit des agents de santé qui se protègent déjà par leurs moyens propres,
00:50qui savent comment faire, ou éventuellement des contacts rapprochés avec un membre de la famille
00:56ou des contacts sexuels avec quelqu'un qui aurait déjà cette maladie.
01:02Donc ce sont des risques qui sont spécifiques
01:04et qui peuvent être appréhendés de façon spécifique par les autorités de santé publique.
01:09On voit un cas en Suède, un nouveau cas également détecté au Pakistan,
01:13donc au-delà des frontières de l'Afrique.
01:14On voit également que la Chine prévoit des contrôles aux arrivées, justement.
01:19Alors forcément, quand on évoque la question chinoise,
01:22cela nous rappelle les débuts du Covid,
01:24mais ce n'est pas comparable entre ces deux virus et entre ces deux situations.
01:30Donc n'oublions pas que le monde a déjà vécu une épidémie de variole du singe en 2022-2023
01:37qui continue jusqu'à aujourd'hui.
01:39Donc déjà le mois dernier, il y a eu presque 1 000 cas confirmés à travers le monde,
01:44dans 26 pays notamment, dont certains pays en Afrique, mais d'autres pays ailleurs,
01:49y compris en Europe, aux États-Unis, aux Amériques et en Asie et dans l'Orient.
01:54Donc la souche, le virus du clade 2B, on appelle ça clade 2B,
01:59circule toujours à l'échelle mondiale et circule dans cette situation-là,
02:03particulièrement chez les hommes.
02:05Maintenant, on a une situation qui sévit en Afrique centrale et Afrique de l'Ouest,
02:09qui touche les enfants, les femmes, les hommes,
02:12dans aussi des contextes qui sont des contextes de pauvreté, d'insécurité,
02:17de mouvement de population et donc effectivement, le plus que le virus se répand,
02:21évidemment il y aura des chances que quelqu'un avec ce virus
02:24avait déjà un projet de voyage quelque part.
02:27Donc maintenant, est-ce qu'il faut de la vigilance aux frontières ?
02:31Ce que l'OMS demande, c'est une vigilance oui,
02:34mais pas d'arrêter les voyages ou de prendre des mesures spécifiques.
02:40On n'est pas du tout rendu là, ni avec cette maladie, ni dans le contexte actuel.
02:45Donc c'est vraiment l'information aux voyageurs,
02:48que ça soit informé par les agences de voyage,
02:56les autorités sanitaires, les médecins en clinique de voyage,
03:01ça c'est très important.
03:02Il y a des gens qui peuvent avoir des risques lors du voyage,
03:05mais ça dépend de leur comportement individuel.
03:08Donc éventuellement, ces personnes-là peuvent bénéficier d'un vaccin par exemple
03:11et surtout de l'information pour comment se protéger.

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