Notre invité ce soir, Amandine Buchard, immense championne de Judo, 5 médailles aux Jeux Olympiques dont 2 en Or
Il y a quelques jours aux JO de Paris, Amandine Buchard conserve son titre de championne olympique en équipe et obtient la médaille de bronze en individuel chez les moins de 52 kilos.
Puis quelques heures plus tard, elle annonce sur ses réseaux sociaux se lancer dans le défi le plus important et peut être risqué de sa carrière à 29 ans.
À savoir participer aux Jeux olympique de Los Angeles 2028 mais dans 2 sports différents : le judo sa discipline de prédilection et le rugby à 7 !
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Il y a quelques jours aux JO de Paris, Amandine Buchard conserve son titre de championne olympique en équipe et obtient la médaille de bronze en individuel chez les moins de 52 kilos.
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00:00Vous, avec Antoine Mazère.
00:08Antoine Mazère. Alors, chaque jour, on revient sur ces Jeux Olympiques avec un invité d'honneur.
00:15Et ce soir, je vous laisse la présenter. J'ai un peu vendu la mèche, on va parler de judo.
00:19Oui, notre invité ce soir est exceptionnel, Amandine Buchard, une immense championne de judo.
00:23Cinq médailles aux Jeux Olympiques, dont deux en or.
00:26Il y a quelques jours, aux Jeux Olympiques de Paris, chez vous, en France,
00:29vous conserviez votre titre de championne olympique par équipe
00:32et vous obteniez la médaille de bronze en individuel chez les moins de 52 kilos.
00:36Puis, quelques heures plus tard, vous annoncez sur vos réseaux sociaux
00:39que vous lanciez dans le défi le plus important et peut-être même le plus risqué de votre carrière à 29 ans,
00:43à savoir participer aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028,
00:47mais dans deux sports différents, le judo, votre discipline de prédilection,
00:51mais également le rugby à 7. Bonsoir, Amandine Buchard.
00:55Bonsoir. Bienvenue sur le sud de la bio. Quel pari fou.
00:58Qu'est-ce qui vous a décidé à réaliser cet objectif ?
01:02Alors, qu'est-ce qui m'a décidé, c'est que le rugby m'a sauvé un peu,
01:07enfin, m'a sauvé un peu, non, m'a sauvé mon Olympiade de Paris 2024.
01:11Pourquoi ? Parce que, vous savez, depuis que je suis rentrée de Tokyo,
01:16quand je suis revenue en France, on nous a félicité pour nos médailles.
01:20Et puis, on nous a dit, vous savez, Paris, c'est demain pour tourner, travailler.
01:24Et il va nous falloir plus de médailles à Paris.
01:27Et c'est vrai qu'en fait, je suis retournée très, très vite à l'entraînement.
01:30Et j'ai été performante sur toutes ces deux Olympiades.
01:34Et c'est vrai que j'ai eu un statut où j'ai habitué les gens
01:37à être tout le temps performante, à tout le temps ramener des médailles.
01:39Et en plus de cette pression de devoir ramener une médaille au jeu,
01:42j'avais ce statut d'il faut absolument que tu sois médaillée et que tu gagnes à domicile.
01:47Et en fait, j'ai eu un trop plein.
01:50J'ai été surmenée par rapport à toute cette pression, tout ce stress.
01:54Et vous n'êtes pas la seule.
01:55Rappelons-le, on avait Lodi Clouvel du Pentathlon avec qui on en parlait.
01:59Tout à fait. Franchement, cette Olympiade a été plus courte,
02:01mais elle a été extrêmement longue pour nos athlètes.
02:04Et au final, fin 2023, j'ai fait un rejet.
02:08Je ne pouvais plus mettre le kimono.
02:09Je n'étais plus du tout épanouie.
02:11Je n'étais pas bien quand je savais que j'allais devoir faire du judo.
02:15Et ce qui a été décidé avec mon préparateur mental et ma psychologue,
02:18c'est que je trouve une activité ressource.
02:21Pourquoi ? Parce que le judo, ça s'était transformé de passion à travail,
02:25travail avec obligation de performer.
02:27Et ça, c'était devenu trop pesant.
02:29Et quand j'ai cherché une activité ressource, qu'est-ce qui m'est venu ?
02:33Le rugby. Pourquoi ?
02:35Parce que c'est un sport qui m'a manqué, c'est un sport que j'ai regretté.
02:38Parce que j'en ai pratiqué dans mon enfance, quatre ans.
02:41Et à sept ou à quinze ?
02:43Alors j'en ai fait à quinze pendant quatre ans.
02:46J'étais en association sportive au collège
02:48et j'étais en même temps licenciée à Noisy-le-Sec, où j'ai fait un an.
02:52Et j'ai dû abandonner ce projet
02:55parce que j'ai dû rentrer en sport-études à Bretigny-sur-Orge pour le judo.
02:59Et c'est vrai, c'est un sport qui m'a énormément manqué
03:01et que j'ai regretté à certains moments.
03:02Je me suis dit, franchement, je pense que j'étais épanouie.
03:07C'est un sport que j'adorais.
03:10Mes profs de sport à l'époque, dont un vous devez connaître,
03:12Adrien Barbeau, qui était mon professeur de sport au collège,
03:16ils m'ont dit, si ça ne marche pas au judo,
03:18nous, au rugby, t'as quelque chose de plus pratique.
03:20Tiens donc, parfole la guêpe !
03:23Et du coup, les années sont passées
03:25et quand j'ai eu besoin de cette activité ressource,
03:27franchement, je n'ai pas réfléchi, ça a été le rugby.
03:29Et à quel moment vous vous êtes dit,
03:30dès les Jeux Olympiques de Paris 2024,
03:32je vais essayer aussi de me qualifier pour une Olympiade
03:34en judo et au rugby à sept ?
03:36À quel moment ça s'est décidé dans votre tête ?
03:38En fait, c'est venu naturellement.
03:39J'adore les challenges et j'ai du mal à faire du sport pour le loisir.
03:43Vraiment, tous les sports où je m'engage à chaque fois,
03:45j'ai envie de gagner, j'ai envie de progresser,
03:47j'ai envie d'être tout le temps une meilleure version de moi-même.
03:50Et là, le rugby, pour le coup, c'est un sport où,
03:52il y a quelques années,
03:53j'aurais pu essayer de rentrer dans ces structures de sport-études
03:58et que j'ai dû abandonner.
03:59Là, je me suis dit, écoute, pourquoi pas ?
04:02T'es athlète de haut niveau depuis des années,
04:04là, ça marche bien.
04:05En plus de ça, dans les gens qui sont dans le monde du rugby,
04:08ils m'ont dit, franchement, t'as du potentiel.
04:10Donc, pourquoi pas ?
04:11Aujourd'hui, j'ai besoin de ce double projet
04:14pour être éperformante en judo et performante en rugby.
04:18Parce qu'au final, ça se complète
04:19et parce que, psychologiquement, je suis épanouie
04:22et une Amandine heureuse et épanouie dans la vie de tous les jours,
04:26ce serait une Amandine heureuse et épanouie dans le sport
04:28et donc, la performance suivra.
04:30C'est du jamais vu, ça.
04:31Alors, on a eu certains athlètes, je pense,
04:33un Américain qui s'appelait Eric Hayden,
04:35qui a fait patinage de vitesse et cyclisme.
04:37En fait, il y a jeu d'hiver et jeu d'été, mais en même temps.
04:40Donc, on est bien d'accord, Amandine, ça sera en même temps.
04:42Oui, oui, oui, ça sera en même temps.
04:44Et comment c'est réalisable ?
04:45En termes d'entraînement, en termes de préparation,
04:48en termes de haut niveau de performance,
04:50comment est-ce que c'est possible d'allier les deux ?
04:52Déjà, j'ai un avantage,
04:53c'est que je n'ai pas démarré le rugby, là, cette année.
04:56J'ai eu un passé dans le monde du rugby.
04:59Je suis athlète de haut niveau depuis des années,
05:02donc je sais ce que c'est que travailler dur,
05:04se remettre en question, sortir de sa zone de confort,
05:07se mettre dans le rouge.
05:08Donc ça, je n'ai pas peur de la difficulté.
05:10J'adore les challenges.
05:11Donc, plus il y a du challenge, plus je me dépasse.
05:13Donc, non, franchement, ce n'est pas quelque chose qui me fait peur.
05:16Maintenant, il y a beaucoup de similitudes entre le judo et le rugby.
05:19C'est un sport de contact, c'est un sport de combat,
05:22c'est un sport aussi d'équipe.
05:24Alors, le judo, il y a l'aspect individuel,
05:26mais il y a aussi l'esprit d'équipe.
05:28Et je trouve que les judoka et les rugbyman
05:31se ressemblent énormément pour ça.
05:33Donc, why not ?
05:34Si l'aménagement est possible,
05:36parce que c'est surtout ça qui va rendre le projet possible,
05:38c'est l'aménagement.
05:39Il est là, peut-être, le problème.
05:40C'est-à-dire que vous, vous êtes dans la deuxième catégorie de judo.
05:43Donc, vous êtes entré...
05:44Le premier jour, c'était Chérine Boucli,
05:46et après, c'est vous.
05:47Tout à fait.
05:48Et ça correspond au tournoi, je crois, de mémoire.
05:51Il y a un ou deux jours d'écart, en fait, entre les deux.
05:55Là, pour le coup, il va falloir que ça soit possible à ce niveau-là.
05:58Et puis, vous allez peut-être devoir, peut-être,
06:00travailler une certaine masse musculaire
06:02et aller chercher chez Sizzik, dans la catégorie au-dessus.
06:06Non, alors, pas du tout.
06:07Attention, parce que le poids, chez vous, c'est super important.
06:09Pas du tout, je compte pas monter de catégorie.
06:11Vous savez, là, pour le coup,
06:13moi, j'ai dû prendre énormément de masse musculaire
06:15parce qu'il y a deux ans, j'avais une fracture de vertèbre.
06:17Donc, pour pouvoir que mon dos supporte toutes ces charges d'entraînement,
06:21il a fallu que je prenne en masse musculaire.
06:23C'est pour ça que, là, ces dernières années,
06:25j'ai des régimes un peu plus importants à faire.
06:27Maintenant, vous savez, je suis à 52 kg,
06:29trois, quatre fois dans l'année, max.
06:31Donc, mon poids de forme, il sera plutôt aux alentours de 55-56 kg.
06:35Et quand je regardais mon petit agenda au Village Olympique,
06:38on voit le poids et la taille des athlètes,
06:40des féminines rugby à 7.
06:42Il y a du 57-59 kg.
06:44Il y en a plus.
06:46Franchement...
06:48On a vu quelle était la problématique.
06:50Alors, Amandine Bouchard est avec nous, chers auditeurs de Sud Radio.
06:52Double médaillée olympique sur ses Jeux.
06:54Elle reste avec nous.
06:56On prend le temps de nous installer,
06:58de faire une petite respiration
07:00parce qu'elle va répondre aux questions des trois vrais voix.
07:02Ils en ont chacun une, question.
07:04Amandine Bouchard et sa médaille d'or
07:06et sa médaille de bronze
07:08qui s'abîme un petit peu, mais on en a parlé dans le journal.
07:10Ils sont avec nous.
07:12On revient dans un instant.
07:24L'événement sur Sud Radio, Antoine Mazère,
07:26dans le cadre de sa chronique, on en parle,
07:28nous a amené une championne olympique de judo,
07:30championne olympique par équipe
07:32et médaillée de bronze en individuel.
07:34Amandine Bouchard, que vous avez découvert
07:36ces dernières années dans les médias
07:38parce que, un, déjà,
07:40elle a pratiquement tout gagné.
07:42On l'a vu aussi dans l'excellent
07:44documentaire de mes amis
07:46et confrères, Arnaud Bonin
07:48et Eliès Ouhou. Elle a fait beaucoup
07:50avancer les choses, très présente
07:52dans vos publicités aussi. On la voit avec ce côté.
07:54Elle est avec nous, Amandine Bouchard.
07:56Merci, Amandine, d'être avec nous.
07:58Le principe, les trois vrais voix, Mathieu Hoque,
08:00Abdoulaye Kanté et Priscilla Ludovsky
08:02qui sont là.
08:04Je sais qu'étant ceinture noire,
08:06Abdoulaye Kanté a envie de poser la première question.
08:08Déjà, tout d'abord, j'ai envie de dire
08:10merci pour ces émotions
08:12que je vous ai procurées avec l'équipe
08:14de judo. C'est vrai que,
08:16quand on voit déjà cette performance, c'est quelque chose
08:18qui doit influer sur
08:20la plupart des jeunes qui ont envie
08:22de faire ce sport. Mais avant toute chose,
08:24je voudrais mettre en avant aussi
08:26ta perspicacité dans le fait que
08:28à la fois dans la douleur physique mais dans la douleur
08:30mentale. Parce que je pense que le sportif de haut niveau
08:32a aussi cette capacité à se dire que
08:34comment se faire pour revenir
08:36après avoir traversé ces problématiques
08:38mentales. On sait que l'enjeu mental
08:40dans le sport de haut niveau est très
08:42important. Des fois, on n'en parle pas beaucoup.
08:44Mais c'est vrai que la vie d'un sportif de haut niveau,
08:46j'ai envie de dire, je n'en vis pas. Parce que
08:48c'est que s'entraîner, manger, dormir.
08:50S'entraîner, manger, dormir et de la perdre.
08:52Ma question... Je vais y arriver quand même.
08:54C'est le problème du
08:56passionné.
08:58Je me dis,
09:00tu vas pour la médaille.
09:02Evidemment, je regarde un petit peu,
09:04tu es l'une des trois meilleures
09:06judocates au monde. Parce que tu as toujours
09:08été classée troisième.
09:10Tu y vas, tu te fais battre
09:12par la japonaise.
09:14De peu quand même. Et là,
09:16quelle ressource mentale tu as
09:18pour te dire, la troisième, je vais quand même la prendre.
09:20Mais si ce n'est pas celle-là que je voulais.
09:22Alors, c'est très difficile
09:24parce que là notamment, ce qui s'est passé
09:26aux Jeux Olympiques de Paris, c'est que j'avais
09:28à coeur vraiment d'être championne olympique
09:30à domicile.
09:32Maintenant, voilà,
09:34il y a toujours des surprises aux Jeux Olympiques.
09:36Moi, du coup,
09:38j'ai glissé sur la demi-finale.
09:40J'ai vu mon rêve s'envoler.
09:42Et là, en fait,
09:44j'étais sous le choc.
09:46J'étais vraiment sous le choc. Je ne faisais que
09:48pleurer. J'avais les jambes qui se dérobaient.
09:50Je n'étais pas bien. Et en fait,
09:52j'arrive dans la salle d'échauffement. Je m'en veux. Je suis frustrée.
09:54Je suis triste.
09:56Et en fait, je n'arrive pas
09:58à passer outre cette demi-finale.
10:00Et là, j'ai quelqu'un
10:02de l'organisation qui me dit, dans 10-15
10:04minutes, il faut
10:06y retourner pour le bronze.
10:08Parce que contrairement à d'habitude, on a une pause
10:10de 2-3 heures.
10:12Là, en fait, la demi-finale et la finance
10:14ou la place de bronze pour le bronze
10:16s'enchaînaient. En fait, je n'arrivais
10:18pas à me remobiliser. Et là,
10:20mon entraîneur, je me souviens,
10:22ils viennent me voir.
10:24Clarisse Agbegnenou a eu la même situation.
10:26Tout à fait. Du coup, j'ai inversé l'héros par la scie.
10:28Où ils m'ont dit,
10:30des médailles européennes, t'en as plein.
10:32Des médailles mondiales, t'en as plein. Mais là, c'est une médaille
10:34olympique à domicile.
10:36Ce n'est pas celle que tu voulais, mais celle-ci, il faut aller la chercher.
10:38Et au final, je me suis dit,
10:40franchement, je pourrais le regretter.
10:42Mais tellement, si je rentrais
10:44de ces Jeux olympiques à domicile
10:46sans médaille. Je dis, bon, on switch.
10:48C'est parti. On fera les comptes après.
10:50Mais là, il faut que je retourne à la guerre.
10:52En fait, cette médaille de bronze, elle a été
10:54dure à aller chercher.
10:56Ça a été tellement énergivore
10:58émotionnellement que j'avais du mal
11:00à trouver les ressources en moi pour me dépasser
11:02et gagner ce match rapidement.
11:04Et au final, cette énergie, j'ai été aussi
11:06l'appuiser dans mon public.
11:08Parce que c'est pire qu'une finale pour l'or. Parce que si on la perd,
11:10on a un argent brisé. Priscilla Ludovsky, question.
11:12Bravo. Vraiment.
11:14Parce que nous, on l'a vécu en famille.
11:16On a des anciens judokas, mais pas olympiques,
11:18on n'avait pas de médaille.
11:20Et on était à fond à se relayer.
11:22Donc, c'était vraiment cool comme émotion
11:24dans ce moment politique catastrophique
11:26qui fait que donner de la joie
11:28et de l'amour, c'est cool. Donc, merci pour cette transmission.
11:30Mais ça fait une bonne transition
11:32de parler de public à la fin parce que justement, il y avait
11:34ceux qui étaient à la maison qui regardaient.
11:36Et on entendait le public. Dans toutes les disciplines,
11:38j'ai l'impression que tout le monde était porté par les athlètes
11:40et soutenait à fond. Et je me pose la question
11:42de quel rôle ça joue au moment
11:44où on puise dans ces ressources le public.
11:46Et après, j'ai une question un peu plus politique
11:48sur les moyens qu'on donne
11:50aux athlètes pour avancer.
11:52On est en train de déborder, mais on graphiera
11:54sur votre tour de table.
11:56Je vais essayer de répondre rapidement.
12:00Tout d'abord, le public, incroyable.
12:02Franchement, quand on voit
12:04comment les Jeux étaient critiqués
12:06avant qu'ils n'arrivent, pour le coup,
12:08avoir eu un public comme ça, j'en ai encore des frissons.
12:10Parce que c'était dans tous les sports.
12:12Ils nous ont donné une force
12:14mais incroyable.
12:16Il y a des matchs à ce niveau-là de la compétition,
12:18on se connaît par cœur, on se prend sur le circuit
12:20je ne sais pas combien de fois dans l'année, ça joue à des détails.
12:22Il y a des moments où on a les jambes coupées,
12:24on perd en lucidité parce qu'il y a le stress,
12:26la fatigue.
12:28Et au final, il y a des moments
12:30où on est par terre, il faut se relever
12:32et là, on entend le public.
12:34On a l'impression d'être porté, qu'il nous soulève
12:36et retourne à la bagarre.
12:38Parce que tu n'es pas toute seule.
12:40Tu le fais pour toi et tu le fais aussi pour eux.
12:427000 aux palais éphémères, c'était...
12:44Je crois qu'on était aux alentours de 7000-8000.
12:46Avec un peu de regret,
12:48parce que vous faites partie...
12:50On aurait bien voulu avoir Bertie.
12:52Léon de Balheur aussi a eu ce problème.
12:54C'est vrai que ça méritait
12:56un peu plus, mais du coup...
12:58J'ai beaucoup aimé cette proximité avec le public.
13:00Au final,
13:02franchement, le public, incroyable.
13:04J'ai l'air d'une médaille d'or.
13:06Mathieu, question ?
13:08J'ai toujours la même question que Priscilla.
13:10Merci.
13:12Merci beaucoup.
13:14C'était exceptionnel. On vous a regardé à la télé.
13:16C'était génial.
13:18Vous avez parlé de charge mentale
13:20et de pression mentale quand on est sportif
13:22de haut niveau.
13:24Pour nos jeunes qui aspirent
13:26à être sportifs de haut niveau,
13:28qui se lancent dans les parcours sport-études,
13:30dans les centres de formation.
13:32Je fais une dizaine d'années de centre de formation de foot.
13:34On a une pression de dingue qui se fait sur les jeunes,
13:36parfois à 12, 13, 14 ans.
13:38Qu'est-ce que tu donnerais aux jeunes
13:40qui se lancent dans ce type de carrière ?
13:42Je pense que ce qui serait super important,
13:44c'est qu'ils soient accompagnés dès le plus jeune âge.
13:46Notamment, les impacts vont être
13:48encore plus importants très jeunes.
13:50Parce qu'on n'a pas encore
13:52au niveau caractère,
13:54toute cette expérience de la vie.
13:56Des fois, on est un peu...
13:58Comment je pourrais dire ça ?
14:00Monde de bisounours. On ne voit pas forcément
14:02les choses malsaines
14:04qui pourraient arriver ou les personnes malveillantes.
14:06C'est très important
14:08de bien s'entourer.
14:10C'est important aux entraîneurs aussi
14:12d'en parler aux jeunes athlètes.
14:14Pour moi, c'est important
14:16d'avoir un suivi psychologique.
14:18Que ce soit sportif
14:20ou personne lambda
14:22qui n'est pas dans le monde du sport.
14:24C'est très important d'avoir
14:26une psychologue, un préparateur mental
14:28pour pouvoir avancer
14:30dans sa carrière de haut niveau.
14:32Moi, franchement, ça m'a aidé plus d'une fois.
14:34Déjà, on se sent moins seul.
14:36On sait qu'on est accompagné, donc ça nous met en confiance.
14:38Et puis, ils sont là aussi
14:40pour nous aider, pour nous rassurer,
14:42pour nous donner les clés.
14:44Parce qu'ils ne sont pas non plus tout le temps à nous materner.
14:46C'est-à-dire qu'ils vont nous donner aussi
14:48des clés pour que, lorsqu'ils ne sont pas là,
14:50on puisse gérer certaines situations.
14:52Pour moi, ce serait
14:54déjà de dire
14:56aux entraîneurs, aux dirigeants
14:58qu'ils sensibilisent
15:00dès le plus jeune âge, les jeunes,
15:02à la préparation mentale,
15:04à aller voir la psychologue, parce que ce n'est pas
15:06un signe de faiblesse.
15:08C'est dans un projet de performance.
15:10C'est des acteurs qui vont
15:12les aider à atteindre
15:14ces performances et ces objectifs.
15:16Pour moi, ce serait de les sensibiliser
15:18déjà dès le plus jeune âge.
15:20Et avec des problématiques qui sont adaptées à chaque sport.
15:22Je pense par exemple à vous, vous avez la question du poids
15:24qui est très importante, donc il faut le gérer.
15:26Par exemple, la relation aussi
15:28au respect de l'entraîneur,
15:30etc.
15:32Je vous regarde les vrais voix, nos auditeurs de Sud Radio
15:34se régalent. Antoine Mazère,
15:36soyez remercié de nous avoir
15:38amené à Mandine Bouchard comme ça.
15:40Il y avait une petite question un peu plus politique.
15:42On risque de se recroiser.
15:44Moi, je suis un petit peu plus judo que rugby,
15:46mais chacun a son truc.
15:48Il faut être complémentaire.
15:50Du coup, vous aviez une question,
15:52Priscilla.
15:54J'avais une question sur les moyens.
15:56Du coup, ça suscite des débats
15:58en famille, entre les amis, etc.
16:00Et on se dit, ouais, mais moi, j'aurais peut-être fait ça à l'école,
16:02mais en fait, on m'a pas donné les moyens.
16:04Et du coup, on se pose tous et toutes la question.
16:06Et on se dit, mais en fait, quels moyens on donne en France
16:08aux athlètes pour vraiment performer ?
16:10On sent qu'il y a des sports qui sont plus privilégiés que d'autres.
16:12Je pense au foot, c'est un sport national,
16:14on aime beaucoup, etc.
16:16C'est quand même très privilégié.
16:18Il n'y a pas tous les moyens.
16:20Je ne sais pas pour le judo, c'est pour ça que je pose la question.
16:22Mais ce que je veux dire, c'est de manière générale,
16:24il y avait le programme de l'Agence nationale du sport,
16:26de la haute performance,
16:28et évidemment, Amandine,
16:30vous en avez bénéficié.
16:32Ma fédération. Moi, je n'en ai pas bénéficié
16:34en athlètes individuels.
16:36C'est-à-dire qu'ils ont sûrement aidé ma fédération,
16:38ce qui a pu m'aider,
16:40aider les athlètes
16:42à nous emmener en compétition,
16:44sur certains stages, etc.
16:46Mais moi, en budget personnel, je n'ai pas eu ces aides-là.
16:48Parce que normalement, ça vous offre une rémunération
16:50de bas, je crois, pas moins de 40 000 euros
16:52par an de rémunération.
16:54Parce qu'à Rio, on avait 40%
16:56des membres de l'équipe de France
16:58qui étaient au SMIC.
17:00Moi, personnellement, ma rémunération, elle vient de mon club
17:02et de mes partenaires.
17:04Heureusement que je les ai, d'ailleurs, parce que
17:06notamment, regardez,
17:08les Jeux olympiques, il y a beaucoup d'athlètes
17:10qui ont remporté une médaille olympique et qui ont dit
17:12ça va me faire du bien financièrement.
17:14Parce qu'il y en a presque,
17:16ils ont fait des crédits pour pouvoir
17:18financer leur préparation olympique.
17:20Donc oui, aujourd'hui,
17:22le sport a besoin de moyens.
17:24Les athlètes ont besoin d'être soutenus.
17:26Moi, si je n'avais pas eu
17:28mes partenaires et mon club, je ne sais pas
17:30si j'aurais pu avoir
17:32psychologiquement
17:34le fait de se sentir quand même
17:36sereine en sachant que mon frigo, il va être plein
17:38et je vais avoir un toit et continuer
17:40ma préparation olympique. Et de savoir aussi
17:42qu'il y a des gens qui croient en nous, dans la défaite et dans la victoire.
17:44Ça, c'est super important.
17:46Rapidement, c'est hallucinant de se dire
17:48qu'il y a des personnes qui témoignaient sur les réseaux, des athlètes
17:50qui disaient en fait, j'ai ma médaille, mais en fait, je retourne bosser.
17:52En fait, comment tu te prépares si tu as un travail
17:54à côté ?
17:56Parce qu'il y a eu une polémique à un moment donné
17:58sur la prime médaille entre 40 000
18:00et 80 000 pour certains. Mais les gens
18:02ne se rendent pas compte que quand on participe
18:04à une Olympiade, c'est 10 ans de travail.
18:06Des fois, même comme tu le dis,
18:08certains font des crédits et en fait, c'est un peu
18:10comme un espèce de retour. Et encore, sur investissement,
18:12parce que tu as de la chance, parce que tu as des partenaires.
18:14Je connais certains judoka
18:16où effectivement, ils n'ont pas cela.
18:18Ils sont souvent des smicards qui doivent aller
18:20chercher peut-être des partenaires
18:22ou même des partenaires banquiers pour essayer de leur prêter.
18:24Mais encore une fois,
18:26moi personnellement, je trouve que
18:28cette prime, pour moi, elle est vraiment
18:30rédhibitoire par rapport à
18:32le travail, l'investissement qui est fait.
18:34Parce qu'encore une fois, une Olympiade, c'est pas
18:364 ans, c'est 10 ans, voire même une vie
18:38pour se préparer.
18:39Regardez, par exemple, la prime,
18:41vous enlevez ce qui est
18:43imposable. C'est une Olympiade
18:45de 4 ans. Divisez-la sur 4 ans
18:47et par 12 mois.
18:49Au final, c'est pas beaucoup.
18:51Et encore, vous,
18:53les filles de l'équipe de France de judo,
18:55hormis Madeleine Malonga
18:57et Marie-Ève Gaillet qui n'ont pas eu de médaille
18:59individuelle, vous avez toutes eu une médaille.
19:01Mais pensons à toutes celles, tous ceux
19:03qui l'ont eue. Et puis, pensez
19:05aussi pour Laurence Eppé, qui fait partie
19:07de l'équipe de France d'épée.
19:09Numéro 6 française,
19:11elle n'a pas pu faire les Jeux Olympiques.
19:13Pourtant, elle a fait la préparation.
19:15C'était un immense plaisir de vous avoir,
19:17Amandine Bouchard.
19:19Et on suit le challenge d'histoire.
19:21On va appeler le CIO
19:23pour qu'au niveau du calendrier, ça soit faisable.
19:25Je vous envoie en mission.
19:27Merci.
19:29Et puis, du coup, votre tour de table,
19:31les vrais voix, il est super raccourci. On va voir si vous êtes
19:33hyper synthétique dans un instant,
19:35votre tour de table. Merci Amandine Bouchard.
19:37Et merci Antoine Mazère aussi.
19:39A demain.