• il y a 2 mois
Astérix aux Jeux olympiques

N'hésitez pas à vous abonner et à partager cette vidéo si elle vous a plu.

Vous pouvez également soutenir mon travail via les liens suivants :

La boutique : https://reservoir-shop.myspreadshop.fr/

Tipeee : https://fr.tipeee.com/reservoir-vlog

Et me suivre sur les réseaux sociaux :

Facebook : https://m.facebook.com/reservoirvlog

Twitter : https://twitter.com/reservoirvlog

Instagram : https://www.instagram.com/reservoirvlog/

Tik Tok : https://www.tiktok.com/@reservoirvlog

#Asterix #Cinema #Podcast #ReservoirVlog
Transcription
00:00Les cinq mois de tournage sous une chaleur accablante, le manque d'organisation et le manque de vision auront eu raison de la santé mentale de Bonoit Boulevard, mais aussi du film.
00:08Thomas Langmann, fils de Claude Berry, producteur, co-scénariste et co-réalisateur, est celui qui fut à l'origine de ce désastre artistique.
00:17Ses ambitions pour Astérix aux Jeux Olympiques étaient de combler un égo mal placé en voulant sans doute faire mieux que son père,
00:23et pour ça l'idée était d'aller séduire le marché européen.
00:26Mais à trop vouloir faire un film international, il a oublié le plus important.
00:29La France. Trop confiant, car porté par un matériau de base ultra solide et très populaire, il a oublié de développer une histoire intéressante et de s'y tenir.
00:38Brutus qui veut tuer son père mais rate le coche à chaque fois, c'est une bonne idée sur le papier.
00:42Faut-il encore savoir mettre en scène le comique de répétition et préparer la chute de ses gags avec subtilité ?
00:47Tout le monde n'est pas Alain Chabat.
00:48Le film a été pensé comme un rouleau compresseur financier, une entreprise bien huilée qui devait faire la fortune de ses producteurs.
00:54Mais développer un projet artistique avec un objectif financier aussi précis, c'est s'exposer à échouer.
00:59En interview, Langman ne parle que de chiffres, d'entrées et d'argent.
01:03A aucun moment il n'évoque les forces du film, ce qu'il peut apporter au spectateur.
01:06Il le vend comme on vend un inspirateur à la foire.
01:09S'il y avait un réalisateur qui faisait le film seul, il ne peut pas ne pas penser aux enjeux de production.
01:15C'est un film tellement cher et tellement destiné au public, qui est tellement en lien avec l'économie.
01:21Ce qui agace aussi certains critiques, c'est certainement le côté chronique d'un succès annoncé.
01:27Je peux comprendre que ça énerve.
01:30En même temps, ça sera un succès.
01:35Maintenant, quelle taille ? On ne le sait pas.
01:38Mais forcément, mathématiquement, c'est vrai que comment vous passez derrière deux films qui ont fait de tels succès ?
01:44À moins d'être un film très peu réussi.
01:49Et encore, on a vu certains récemment que ça n'a pas empêché de faire plusieurs millions d'entrées.
01:56Même beaucoup de millions d'entrées.
01:59Un de ses associés confirma tout ça en expliquant qu'à quelques mois du début du tournage,
02:03alors que les plans et le scénario étaient complets,
02:05Thomas Langman en voulait quand même plus et alla embaucher des comédiens étrangers venus de toute l'Europe
02:10afin d'une part de grossir son budget grâce aux investisseurs européens,
02:14mais aussi faire plus d'entrées dans les autres pays d'Europe grâce à ces stars étrangères.
02:18C'est pour ça qu'on a été chercher des stars locales.
02:21On a une star allemande, Michael Bully Herbie,
02:24qui est, si vous voulez, une sorte de Jean du Jardin allemand.
02:27Santiago Segura, qui est la plus grande star espagnole, qui fait les Torrentes.
02:32Les Hyènes, qui sont une sorte d'Eric Aramzi italien.
02:36Et donc, le 30 janvier, on sort sur 6000 cinémas dans toute l'Europe.
02:43Et il faut qu'on puisse s'adresser à tous ces publics.
02:47Alors, sur le papier, c'est pas bête, mais faire ça à ce stade du projet, ça demande une réécriture drastique,
02:52et ça va endommager grandement le scénario, qui va se retrouver hyper trophié par un trop grand nombre de personnages,
02:57et donc des scènes moins aérées, et donc des sketchs qui n'ont plus rien à voir les uns avec les autres.
03:01On a un film beaucoup trop compact, qui veut caler des choses qui ne sont pas utiles,
03:05qui veut absolument faire rire à voir la scène culte sans comprendre ce que ça veut dire.
03:0978 millions d'euros de budget, la plus grosse somme allouée à un film français.
03:1310 millions alloués au cachet des acteurs.
03:1520 millions pour la campagne de com', et le reste est gaspillé, purement et simplement.
03:19Poulevorde qui baigne dans l'abondance, sans comprendre pourquoi.
03:22En Espagne, pour le tournage interminable d'Astérix, j'avais une villa avec piscine pour moi tout seul,
03:266 chambres, une villa de dealer, et j'étais tout seul dans un truc immense.
03:29J'ai dit dealer de drogue, oui, je sais, je sais.
03:32C'est exactement ça, c'était Monsieur Dealer Rock.
03:36Puis il faut payer Zidane, Mauresmo, Tony Parker,
03:39pour simplement les faire apparaître dans une scène tellement longue et tellement inutile,
03:43qui nous fait simplement comprendre que le film a les moyens de se payer toutes ses stars.
03:47Et encore, c'est même pas la scène finale,
03:49car le film se clôt sur le visage d'Alain Delon selon ses conditions strictes.
03:53Et c'est là que je soulève un autre problème du film,
03:55la guerre d'ego constante qui règne sur le plateau.
03:58Poulevorde qui ne supporte pas d'être loin de chez lui,
04:00de par Dieu qui exige un buffet permanent et de ne pouvoir tourner que l'après-midi.
04:04Langman qui n'est jamais sur le plateau, sauf pour se faire voir sur le making-of
04:08et prendre quelques rails de coq au passage.
04:10Et Delon qui fait la gueule et qui ne vient que pour tourner ses scènes
04:13avant de repartir aussi vite, sans dire un mot à personne.
04:16Et la relation avec Delon, je sais que ça n'a pas été...
04:18Bah oui, il n'y en a pas, Alain est gentil.
04:24Il est très, très solitaire, donc c'est un...
04:28C'est un homme que c'est très difficile de percer, ça...
04:32Il ne donne pas grand-chose, quoi.
04:35Tu ne sais rien de lui, quoi.
04:37Je ne connais pas plus d'Alain Delon maintenant qu'avant d'avoir tourné avec lui.
04:43Il tourne, il s'en va, il tourne, il s'en va, il tourne, il s'en va...
04:47J'ai rien partagé avec lui.
04:49Mais ça m'aidait pour mon rôle, parce que de toute façon, je voulais tuer mon père, donc...
04:52Les seuls qui tentent de sauver les meubles, ce sont Frédéric Forestier,
04:55qui doit partager son travail avec un co-réalisateur qui n'en est pas un,
04:58et Alexandre Astier, qui écrit ses propres dialogues,
05:01et qui me fait dire qu'il aurait dû écrire tout le film.
05:03D'ailleurs, il va falloir songer un jour à donner une adaptation live à ce mec,
05:06surtout quand on voit de quoi il est capable avec cet univers.
05:09C'est très compliqué, parce qu'effectivement, Frédéric Forestier et Thomas Langman
05:14sollicitaient directement Benoît ou moi pour créer des répliques, pour créer des moments, pour...
05:22Donc effectivement, il y a des choses qui sont...
05:26Il y a une langue commune de temps en temps, quand je prends la parole d'un astérix avec Kaamelott, c'est sûr.
05:31Quand moi, je regarde le film...
05:35Alors après, c'est très difficile de juger soi-même,
05:37je me trouve quelque part un peu décalé vis-à-vis de la naïveté du script,
05:41de la naïveté, la belle naïveté de la romance, des jeux, des épreuves, du cirque et tout ça.
05:49J'ai l'impression que c'est un humour un poil plus cynique, un poil plus...
05:53Mais des fois, ça me faisait l'effet dans celui aussi d'Alain Chabat,
05:56où chacun, effectivement, amenait son monde.
06:00Et ce qui est compliqué, c'est d'amener son monde et de coller pourtant,
06:04et de respecter pourtant le monde existant, qui est plus naïf que ça,
06:08qui est plus lisible, qui est plus grand public.
06:13Effectivement, on retrouve des choses de Kaamelott.
06:15Moi, j'ai l'impression des fois que ça frotte un peu.
06:18Les gens me disent non, non, les gens aiment bien ça.
06:22Je pense que je suis pas à la bonne place pour regarder, en fait.
06:24Mais alors, avec tout ça, que reste-t-il du film ?
06:26Une histoire qui aurait pu être intéressante si elle avait été respectée,
06:29et des décors qui sont certes impressionnants,
06:31mais qui auraient pu être sublimés s'ils n'avaient pas été gavés par de trop nombreux effets numériques.
06:36Surtout que certains des effets numériques ne sont là que par un manque d'organisation.
06:39Par exemple, si on se retrouve avec un public en CGI par moment,
06:43c'est parce que les quelques milliers de figurants prévus pour remplir les gradins n'ont pas pu,
06:46car les acteurs n'étaient tout simplement pas prêts à tourner.
06:49C'est pas possible d'être aussi peu organisé sur un film de cette ampleur.
06:52Mais quand il n'y a pas une vraie personne d'influence pour porter un projet de cette envergure,
06:56c'est ce qui se passe.
06:57De deux choses l'une.
06:58Ou tu te laisses mener et personne ne regarde ce que tu fais,
07:01ou tu te débrouilles tout seul.
07:03Et un peu, on était tous livrés un peu à nous-mêmes.
07:06On dit, j'allais vérifier moi tous les plans que je faisais.
07:10Boulevard dans Dépression, Delon aux abonnés absents,
07:12Depardieu à la cantine, ou sans doute en train de draguer les stagiaires mineurs,
07:16Forestier dépassé par les événements,
07:18et Langman dans sa loge avec des filles de joie qu'il a fait venir tout droit de l'Europe de l'Est.
07:22C'est un bordel !
07:24Maintenant, tout n'est pas à jeter.
07:26L'intro en gaule est plutôt cool.
07:27Les comédiens sont globalement bons.
07:29Benoit Poulevard est l'un des seuls qui me fait supporter ce film aujourd'hui.
07:32Astier fait mouche malgré sa présence limitée.
07:34Tout comme Clovis Corniac, qui fait un très bon Astérix,
07:37mais qui fait de la figuration dans son propre film.
07:39Pareil pour Alain Delon.
07:40L'homme est une diva, certes, mais l'acteur est grandiose,
07:43et son charisme est plaisant à voir.
07:45Le seul qui m'a un peu déçu, c'est Stéphane Rousseau,
07:48mais c'est sans doute pas sa faute, vu l'écriture de son personnage.
07:51Certaines vannes font mouche.
07:52Formation de la tortue d'un point de vue animalier !
07:55D'autres non.
07:59La course de char est globalement pas horrible,
08:01mais ça aurait pu être tellement mieux.
08:03Puis le caméo de Schumacher est le seul réussi du film,
08:05donc on va pas s'en priver.
08:06En plus de ça, le film est charcuté au montage sous les ordres de Pathé,
08:09puisqu'il passe de 2h30 à 1h50.
08:11Bref, on lui a attribué le terme de film le plus bling bling du cinéma français,
08:15et c'est carrément justifié.
08:17La série X aux Jeux Olympiques est une vache à lait.
08:19Les producteurs ont posé leurs yeux directement sur la ligne d'arrivée,
08:22sans prendre en compte le plus important.
08:24L'aspect artistique du film, et le plaisir du spectateur.
08:27Ironie du sort, Thomas Langmann,
08:29qui voulait se différencier de l'humour français du film d'Alain Chabat
08:32pour faire plus d'entrée à l'international,
08:34en fera finalement moins que le film d'Alain Chabat.
08:36J'ai envie de dire le karma, tout simplement.
08:38Alors, tu as vu le film ?
08:40Non.
08:41Non, j'ai autre chose à faire, tu sais.

Recommandations