Cérémonie de clôture des JO : l'orchestre Divertimento symphonique fait vibrer le Stade de France

  • il y a 3 semaines

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00:00Clap de fin donc pour ces Jeux Olympiques de Paris. Hier soir, la cérémonie de clôture a émerveillé la planète.
00:07Des milliers d'athlètes ont défilé dans le Stade de France. Un show grandiose, poétique, avec un parterre de stars, Rizeut, Angèle ou encore Fénix.
00:16On se souviendra aussi de cette arrivée de Tom Cruise depuis le toit du Stade de France.
00:21Puisque cette cérémonie, c'était aussi le passage de témoins entre Paris et Los Angeles qui accueillera les Jeux de 2028.
00:29Et justement, nous allons revenir sur l'un des moments forts de cette cérémonie de clôture avec notre invité en plateau, Zahia Giani.
00:37Vous êtes chef d'orchestre. Merci d'être avec nous sur France 24.
00:41Vous avez donc participé hier à cette cérémonie. Vos coups de baguette nous ont fait vibrer et ont fait retentir une version revisitée de la Marseillaise.
00:50Une version émouvante dans le Stade de France et cela grâce à votre propre orchestre, l'orchestre Divertimento.
00:56Devant plus de 70 000 spectateurs et devant même, on peut dire, la planète entière. Qu'est-ce qu'on ressent ?
01:02Beaucoup d'émotions, beaucoup de plaisir aussi. On se sent privilégié aussi. Puis beaucoup de fierté, bien évidemment.
01:09C'est un orchestre que j'ai créé il y a 25 ans et c'est vrai qu'au départ, on s'imagine créer un projet parce que justement, je voulais y donner du sens, des belles valeurs.
01:19On fait des beaux spectacles tout au long de l'année sur ce département et partout.
01:23Je dois dire que participer à un événement comme celui-là, ça arrive une fois dans une vie, d'avoir les Jeux Olympiques à la maison et sur le territoire où on est présent depuis 25 ans.
01:32C'était un moment hyper fort, très symbolique et de rencontrer tous ces athlètes. Dans des moments où on ne jouait pas, ils venaient nous voir, on discutait.
01:42C'était magnifique et c'est tout ce que j'aime dans ces moments-là et dans ce que peut aussi proposer la musique et le sport et l'esprit des Jeux.
01:49C'est ces moments très fédérateurs où il y a beaucoup de diversité, de rencontres entre les personnes, entre les cultures. C'était magique.
01:56Oui, parce que vous êtes une musicienne française issue de la diversité. Vous êtes originaire de la ville de Pantin, en Seine-Saint-Denis.
02:03Ce stade de France, en plus, se situe à quelques kilomètres seulement finalement de Pantin. On imagine que c'est encore plus fort et que c'est aussi un symbole de la diversité.
02:13Oui, de la diversité et de ce territoire aussi qu'on montre souvent sous des réalités qui sont difficiles et elles existent, c'est sûr.
02:21Mais moi, j'ai grandi sur ce département et ça fait 25 ans qu'en tant que chef d'orchestre avec Divertimento, je suis très active.
02:28Le stade de France, c'est sur un territoire qui s'appelle Pleine-Commune, où il y a de nombreuses villes, dont la ville d'Eustin, où l'orchestre est en résidence et où on s'est développé depuis 25 ans.
02:37Alors aujourd'hui, ça ne nous empêche pas d'être présent à la fois ou plus près des habitants, mais aussi dans de nombreuses villes en France, de rayonner à l'international.
02:45Et je crois que c'est ça aussi la belle aventure de cette orchestre, c'est de ne pas avoir à faire de choix entre un artiste ou être dans la transmission, d'être dans la proximité ou au contraire de faire des tournées.
02:54Moi, ce que je trouve chouette, c'est de pouvoir partager avec tout le monde. Et j'étais heureuse que cet événement qui a été regardé en effet par la planète entière se passe sur ce territoire là,
03:04qui est un territoire évidemment de sport, mais aussi de culture et la culture qui a eu une place aussi importante pendant ces Jeux.
03:08Donc, de faire ce lien et d'être présente, c'était en effet un grand bonheur pour nous.
03:14Vous avez un parcours impressionnant puisque vous avez grandi dans une famille de mélomanes.
03:18Vous avez commencé la musique très jeune, très tôt. Vous étiez enfant et vous êtes donc à 20 ans en 1995, il me semble.
03:26Vous montez cette orchestre, c'est jeune. Comment ça s'est passé et est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur cette orchestre ?
03:34Oui, oui. Alors c'était en 1998. Et à l'époque, c'est vrai que j'étais passionnée de musique. Je jouais dans des orchestres, évidemment beaucoup.
03:45Et puis, j'étais passionnée par ce métier de chef d'orchestre et j'avais envie vraiment de devenir chef d'orchestre.
03:49Et je me suis rendue compte que ce serait difficile pour moi de rentrer un petit peu dans ce système qui était encore basé sur des traditions un peu anciennes.
03:57C'est vrai que c'est un univers qui était encore très masculin, qui laissait peu de place à la diversité, peu de place aux femmes.
04:05Alors heureusement, il y a eu du chemin depuis, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire.
04:08Encore beaucoup de chemin parce que je voyais que les chiffres publiés par la Société des auteurs et des compositeurs dramatiques disent que la France compte que 4% de chefs femmes.
04:17Donc on imagine que c'est d'autant plus une consécration.
04:19Tout à fait. Et je me suis rendue compte que justement, pour m'exprimer en tant que chef d'orchestre avec les idées que j'avais envie de développer,
04:25ce serait compliqué d'attendre que je sois nommée à la tête d'un orchestre et que ça prendrait peut-être beaucoup de temps.
04:30Et donc, j'ai eu l'idée de créer cet orchestre en Seine-Saint-Denis. Et puis, à l'époque, j'enseignais dans deux conservatoires à Paris et en Seine-Saint-Denis.
04:39Et je me rendais compte que j'étais face à des jeunes qui avaient une même passion, mais qui avaient des vies radicalement différentes,
04:44qui étaient avec des origines sociales et culturelles différentes. Et j'ai décidé de créer cet orchestre en réunissant cette jeunesse.
04:52Et puis après, j'ai voulu en faire un orchestre professionnel parce que pour moi, c'est important de défendre la place de l'excellence dans des quartiers populaires,
04:59urbains et puis aussi en milieu rural. Et donc, j'ai créé l'orchestre divertimentaux professionnel et inacadémique qui nous permettent aujourd'hui de continuer à former ces jeunes.
05:08Et j'y tiens beaucoup. Et l'histoire de l'orchestre s'est écrite sur ce département, mais maintenant aussi partout en France et partout dans le monde,
05:15puisque ça fait quelques années maintenant qu'on a l'occasion de présenter nos productions à l'international.
05:21Et cette année en particulier, puisque autour de l'esprit des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques, j'ai souhaité créer des projets qui permettent de faire le lien entre la musique et le sport.
05:31Le breakdance a fait son entrée au JO, donc la danse a une place importante aussi dans nos productions. Le lien avec le sport, le lien entre les cultures, parce que c'est ça aussi les JO, c'est la planète qui se rassemble.
05:43Et donc, ça a été l'inspiration de très beaux projets qu'on a pu aussi présenter dans d'autres pays dans le monde cette année également.
05:50Vous avez été aussi sélectionnée pour porter la flamme. Comment ça s'est passé ? Vous pouvez nous en dire plus. Ça doit être quelque chose aussi.
05:56C'était fantastique. Alors moi, je suis habituée à monter sur scène, à être l'objet des regards. Et en même temps, là, c'était quelque chose d'assez fantastique.
06:03Quand j'ai vu la flamme s'allumer, déjà, on ressent en effet quelque chose d'assez particulier, de singulier.
06:08Et puis de voir le public dans la rue qui était tellement content de voir ces Jeux arriver. Et c'était que des choses positives, une belle énergie.
06:17Et puis de retrouver aussi beaucoup de spectateurs, d'habitants qui viennent nous voir. Il y avait des jeunes de notre académie qui étaient présents.
06:23Beaucoup de personnes qui étaient là pour me soutenir. Et c'est vrai que je dois dire que je l'ai porté le 26 juillet, le premier jour, en effet, le jour de l'ouverture des Jeux.
06:31Et ça reste pour moi, avec cette clôture, ensuite, des moments très marquants de cette quinzaine.
06:36Et justement, je reviens sur le côté un peu masculin. Vous êtes la première femme à diriger votre propre orchestre lors d'une cérémonie des Jeux olympiques.
06:44C'est un hiver, on l'a dit, assez masculin, bien que maintenant ça change un peu. Est-ce que c'est d'autant plus pour vous une consécration de participer à cette cérémonie de clôture ?
06:52Oui, bien sûr. Alors, je suis fière de tout ce que je fais tous les jours, que ce soit dans des actions auprès des jeunes comme des grands concerts.
07:02Mais je dois dire que de se dire qu'il n'y avait qu'un orchestre hier dans ce stade, il y avait une chef d'orchestre, c'était moi.
07:09Et donc, je dois dire qu'en termes de symboles, et c'est ça aussi que j'ai envie qu'on retienne de ces Jeux.
07:13C'est aussi l'héritage, c'est aussi tous les sujets de société que ça va faire évoluer.
07:19Et je trouve que c'est important, l'égalité entre les femmes et les hommes, la rencontre entre les cultures, l'inclusion.
07:24C'est plein de sujets que ces moments de fête qui sont très beaux et qu'on a évidemment aussi besoin de célébrer.
07:30Mais il faut qu'il y ait une trace dans le temps.
07:32Et je pense que c'est un super beau symbole pour les jeunes ici en France et peut-être aussi à l'international de voir une femme diriger une cérémonie de clôture.
07:39Ça montre que c'est possible.
07:42Et puis peut-être que ça permettra à plein de jeunes de se dire, moi aussi j'ai un rêve, j'ai envie de le réaliser.
07:46Que ce soit dans la musique, dans le sport ou dans d'autres domaines.
07:48Et c'est ça aussi la force de ce type d'événements.
07:51Merci beaucoup Zahia Ziouani d'avoir été avec nous.
07:54Merci aussi pour ce joli moment hier puisque vous nous avez fait vibrer.

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