Élodie Clouvel réagissait depuis le Club France après sa médaille d'argent sur l'épreuve du pentathlon.
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00:00Vous avez déjà répondu à quelques médias, vous êtes venue de Versailles, donc là, on se sent comment ?
00:05Là, je ne réalise toujours pas, je n'ai pas les mots.
00:09Ce que j'ai vécu aujourd'hui, ça restera gravé à vie.
00:12Vivre ça en France, à Versailles, en plus, devant toute ma famille, mes amis, le public français qui était incroyable.
00:20J'ai trouvé que c'était tellement beau de partager, de retrouver cette humanité dans un stade
00:27et montrer que le sport, ça rassemble.
00:30C'est tellement beau, j'ai vécu, ça fait du bien ces moments-là.
00:34Surtout, il y a un an, je pensais vraiment arrêter.
00:38Je n'étais vraiment pas bien et je me suis dit, j'ai repensé à toutes les épreuves que j'ai traversées cette année.
00:45Pour en arriver là, j'ai travaillé différemment à ma manière.
00:50Aujourd'hui, je me dis que j'ai été complètement moi, je me suis retrouvée.
00:54C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, je suis médaillée olympique pour la deuxième fois.
00:58Comme l'a très bien dit Pauline Ferrand-Prévot, quand tu es heureux dans ta vie, derrière, il y a tout qui arrive.
01:08Aujourd'hui, j'étais tellement heureuse d'être ici.
01:12J'avais envie, j'ai retrouvé la flamme.
01:15Vous savez, 20 ans de très haut niveau, c'est difficile.
01:19Il y a des hauts, il y a des bas, surtout dans notre sport en pentathlon où c'est un sport très difficile.
01:23Je réalise la chance que j'ai aujourd'hui d'être médaillée olympique pour la deuxième fois.
01:29C'est incroyable.
01:30Ton meilleur souvenir des JO ?
01:33Mon meilleur souvenir, c'est quand je passe la ligne d'arrivée et que je vois que j'ai réussi à être vice-championne olympique encore une fois.
01:43Et que je vois surtout tout le public français.
01:46Ce qui m'a émue aussi, c'est quand je suis arrivée à cheval.
01:48C'était la dernière fois à cheval pour le pentathlon.
01:50J'étais la dernière à passer, j'ai sauté mon dernier obstacle à la détente.
01:53Et à la fin, j'ai vraiment remercié mon cheval.
01:56Et d'ailleurs, comme c'est un cheval de la garde républicaine, je pense que je vais aller le voir avec ma médaille.
02:02Parce que j'ai vraiment envie de faire une photo avec lui, avec ma médaille olympique.
02:06Parce que ce cheval, je l'ai tiré au sort. C'est moi qui l'ai tiré au sort d'ailleurs.
02:10Et je ne sais pas, quand je suis montée dessus, il y a une connexion.
02:14J'ai senti qu'il avait senti que j'avais envie qu'on y arrive.
02:19Et il a été là pour moi. C'était un cheval incroyable.
02:23Il s'appelle Fly, il est de la garde républicaine.
02:25Et je le remercie en fait, même s'il s'en fout le cheval.
02:29Mais le cheval est quand même vice-champion olympique.
02:32Si on avait dit à la Elodie Kouvel d'il y a un an que vous seriez vice-championne olympique, elle ne vous aurait jamais cru ?
02:38Ah oui, là non. Franchement, non. Il y a un an, non, je n'aurais pas cru.
02:44Plus on avançait dans l'Olympiade, plus je me retrouvais et tout ça.
02:48Plus je commençais à retrouver vraiment des sensations que j'avais pu avoir avant.
02:53Et puis, il y avait toute mon équipe derrière qui a cru en moi, qui m'a aidée.
02:58Valentin, il a fait toute la préparation avec moi. Il a cru plus que moi des fois.
03:02Il me dit « Hélo, mais t'es incroyable, tu vas y arriver, c'est sûr.
03:05T'es super forte, tu vas le faire ».
03:07Et pareil, toute mon équipe, elle me disait « Tu vas le faire, ça va le faire Hélo ».
03:12Et je suis partie en tête à 10 secondes quand même de la Hongroise qui est très forte pour le tir.
03:19Moi, j'ai mis du temps à me mettre dedans pour le tir.
03:25L'énergie, le truc. Au premier tir, je n'étais pas très calme.
03:31Et après, par contre, quand j'ai vu qu'elle passait devant au premier tir,
03:35j'ai dit « Vas-y, tu fonces là maintenant Hélo, tu n'as plus le choix, tu y vas, tu vas chercher.
03:39Tu n'as pas fait tout ce chemin, tu n'as pas fait tout ce process que tu as mis en place il y a 10 mois pour flancher maintenant. »
03:45Je me parlais dans ma tête, j'étais là « Mais tu vas le faire, tu vas le faire.
03:49Allez Hélo, on y va, on y va ».
03:50Je m'encourageais et plus le public parce que j'avais vraiment mal aux jambes la journée d'hier.
03:55Hier, c'était très dur, il faisait très chaud.
03:59Je n'ai pas trop récupéré entre la demi-finale et la finale parce que c'était ce matin aussi la finale.
04:05C'est vrai que le public, franchement, il m'a portée.
04:08Je ne sentais plus mes jambes, j'avais l'impression que je volais sur la piste alors qu'on courait sur du sable.
04:12Et j'avais l'impression que j'avançais vite et tout, c'était génial.
04:21Je n'entendais même pas ma respiration parce qu'il y avait tout le public qui criait.
04:25Et je pensais pouvoir aller la chercher, celle qui était devant Michel Gouliache.
04:33Mais en fait, je donnais tout.
04:35Et puis dans ma tête, je réalisais que j'étais deuxième.
04:37Et en fait, la troisième, elle était super loin.
04:39Je me suis dit « savoure, savoure, profite ».
04:43Et j'ai tout donné jusqu'à la ligne d'arrivée.
04:45Et au final, je suis super contente parce que je fais mon record aussi au combiné.
04:49Ça veut dire que j'ai bien bossé, j'ai eu une super préparation.
04:54Et c'est une médaille du courage, c'est une médaille de la résilience.
04:57C'est une médaille pour dire que quand on est soi-même, qu'on fait à sa manière
05:01et qu'on a des convictions.
05:03Parce que j'ai suivi mes convictions pour y arriver.
05:06Et cette année, j'ai tellement savouré ma préparation que c'est un tout.
05:13Et c'est ça qui est beau.
05:14Je me dis qu'il ne faut jamais abandonner, jamais rien lâcher.
05:16Même quand on est tout en bas.
05:17En final, j'étais tout en bas l'année dernière.
05:20Et là, je me retrouve au château de Versailles, dans les jardins.
05:24Un peu comme une reine avec tout le public français, les drapeaux.
05:27Je n'ai pas eu la marseillaise, mais c'était fou.