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Transcription
00:00Bonjour Philippe Diallo !
00:02Oui, bonjour !
00:03Quel match Philippe Diallo !
00:05Quel était votre premier sentiment au coup de sifflet finale hier soir ?
00:11Lorsqu'on perd une finale, il y a toujours un moment de déception
00:15parce que le but de tout compétiteur et de l'équipe de France
00:18c'était d'aller au bout, d'avoir cette médaille d'or
00:21sur le sol français pour ces Jeux de Paris 2024.
00:25Mais je pense que les heures passantes,
00:29je pense que chacun comprend que c'est un parcours exceptionnel
00:34qu'a réalisé l'équipe de France et que, comme vous l'avez dit,
00:37le fait de décrocher cette médaille d'argent,
00:40la première depuis 40 ans dans le football,
00:44fait que c'est une satisfaction globale pour ce tournoi olympique.
00:48Le contrat est rempli pour vous avec cette médaille d'argent ?
00:51Tout à fait, depuis déjà plus d'un an
00:54nous travaillons avec Thierry Henry sur ce tournoi olympique.
00:58Dans des conditions difficiles,
01:01puisque les clubs n'avaient pas l'obligation de libérer leurs joueurs pour ce tournoi.
01:06Irim néanmoins a réussi à constituer une équipe très compétitive
01:11et moi je lui avais donné comme objectif d'être sur le podium olympique.
01:15Mission remplie avec cette médaille d'argent.
01:18Vous le disiez, Thierry Henry, le sélectionneur, a eu du mal à composer son groupe.
01:23Des clubs ont retenu leurs joueurs côté espagnol.
01:26Hier, deux des trois buteurs ont joué l'Euro il y a un mois en Espagne.
01:32La fédération oblige les clubs à libérer leurs joueurs.
01:36On pourrait tendre en France vers ce modèle ?
01:39Ce sera un choix du législateur parce qu'en Espagne il y a une loi
01:44qui oblige les clubs à libérer leurs joueurs pour les sélections nationales.
01:49Ce n'est pas le cas en France.
01:52Il faut faire ce travail de conviction qu'on a mené pendant un an.
01:56Vous le souhaitez qu'une loi soit votée ?
01:59Je pense qu'en tout cas c'est une réflexion qu'on doit avoir
02:03parce que dans quatre ans, lorsque le tournoi olympique aura lieu à Los Angeles,
02:08bien évidemment nous aurons à nouveau les mêmes difficultés
02:12que nous avions connues de manière presque dramatique lors des Jeux olympiques à Tokyo
02:17où Sylvain Rippon n'avait pas pu du tout aligner une équipe compétitive.
02:22Ça veut dire, Philippe Diallo, président de la Fédération française de football,
02:27que ce matin, au lendemain de cette finale, vous appelez les politiques.
02:32On sait qu'en tant que président de la fédération, vous avez forcément une voix qui porte.
02:36Vous appelez les politiques et les députés à prendre en main ce sujet-là ?
02:40En tout cas, ça fait partie du contexte du tournoi olympique.
02:44Vous savez que le football n'est pas le sport qu'on cite généralement en premier
02:49lorsqu'on évoque le tournoi olympique.
02:51Et pour que le football grandisse au sein du monde olympique,
02:56il faut qu'il puisse y aligner ses meilleures armes.
02:59Il faut protéger nos sélections nationales aussi à tous les niveaux.
03:03Et pour ça, effectivement, le législateur doit peut-être engager une réflexion.
03:10Philippe Diallo, il y a le législateur.
03:13Évidemment, sans loi, on ne peut pas forcer les clubs à libérer leurs joueurs.
03:18Est-ce que, tout de même, vous leur en voulez à ces clubs ?
03:22Non, pas du tout.
03:24Pas du tout parce que, d'abord, on a réussi, en premier lieu Thierry Henry,
03:31à avoir une très belle équipe.
03:33Je crois qu'il a fait honneur au football français pendant CGO qui décroche une médaille.
03:39Et on a réussi ça grâce à de nombreux clubs français qui ont libéré leurs joueurs,
03:45qui ont joué le jeu.
03:47Et c'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, j'ai invité hier pendant la finale
03:51les présidents des clubs français qui avaient libéré leurs joueurs
03:56pour participer à ce tournoi olympique.
03:59D'autres n'ont pas pu le faire parce qu'ils étaient confrontés
04:03au problème de calendrier de leur propre compétition.
04:06Je pense, par exemple, à Lille qui va jouer un match de barrage
04:09pour la Ligue des champions très important et dont on peut comprendre
04:13qu'elle se trouve confrontée à un dilemme.
04:18Laisser ses joueurs pour l'équipe de France pour ce tournoi olympique
04:23et se mettre en difficulté pour la Ligue des champions
04:26qui constitue, je pense, un objectif aussi pour ce club.
04:29Bien sûr, Philippe Diallo, mais Lille, le LOSC, dans ce contexte-là,
04:33c'est un club qui fait figure d'exception.
04:36Ils n'ont pas tous repris ces clubs-là.
04:39Non, mais encore une fois, on connaissait la difficulté.
04:46Le tournoi olympique n'est pas une date retenue par la FIFA,
04:50donc il n'y a pas d'obligation de libération des joueurs.
04:53Je l'ai dit, ça a conduit Sylvain Ripolle à Tokyo
04:57à avoir une équipe très peu compétitive.
05:01Heureusement, cette fois-ci, le travail des uns et des autres
05:05a permis d'avoir une équipe qui a fait honneur à son maillot,
05:09qui a fait honneur au football français
05:11et qui a, je crois, redoré l'image du football au sein des Jeux olympiques.
05:17Philippe Diallo, président de la Fédération française de football.
05:20Vous espérez que cette médaille d'argent enclenche une dynamique ?
05:24Vous le disiez, le football, ce n'est pas le sport olympique qu'on cite en premier.
05:28Est-ce que vous espérez que cette médaille d'argent,
05:31ça y est, elle ancre le football comme sport olympique ?
05:35D'abord, je constate que le public a répondu présent,
05:40parce que tout au long de ce parcours,
05:42on a vu des stades pleins à Marseille,
05:45on a vu des stades pleins à Bordeaux, à Lyon et encore hier soir au Parc.
05:49Ça veut dire que cette équipe de France a mobilisé un très large public derrière elle.
05:54Donc ça, c'est déjà un point de satisfaction.
05:57Ensuite, je pense qu'il y a beaucoup de petites choses à corriger pour ce tournoi olympique
06:03et ça nécessitera certainement des discussions entre les instances du football et celles du CIO
06:09pour que ce tournoi soit peut-être plus adapté aux normes du haut niveau du football.

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