Négociations entre industriels et grande distribution : pour Michel Biero, «il faut légiférer»

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00:00 invité d'Europe 1 Matin Week-end, l'ENAIC, vous recevez Michel Biraud, le patron de Lidl France.
00:04 Et oui, parce que vous les voyez tous ces affichettes, votre rentrée pas chère,
00:08 la rentrée au meilleur prix et toutes les anciennes qui nous promettent de protéger
00:12 notre pouvoir d'achat. Alors dans l'intention c'est louable, bien sûr, le hic, c'est que notre
00:17 ressenti à la caisse n'est pas franchement celui-là. Bonjour Michel Biraud. Bonjour.
00:22 Patron de Lidl France, merci d'être le premier invité d'Europe 1 Matin Week-end. Alors,
00:26 on nous avait dit que les prix amorceraient leur baisse, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:31 Écoutez, on vous avait dit, on avait dit aux consommateurs, en tout cas le gouvernement avait
00:35 dit au printemps, en avril dernier, qu'il allait remettre les 75 plus grandes multinationales
00:42 autour de la table pour rediscuter des prix, parce que vous le savez, en France il y a une
00:47 loi qui est franco-française, qui n'existe nulle part ailleurs dans le monde, et qui dit que les
00:51 grandes marques, les marques nationales comme on les appelle, doivent être négociées au plus tard,
00:56 en tout cas la date butoir c'est le 1er mars de chaque année. C'est tard. Et donc il a dit cette
01:01 année, vu qu'on est dans un contexte inflationniste, qu'il y a à partir d'avril des matières premières
01:06 qui ont fortement baissé, les céréales, les frettes, le carton, etc. Il avait demandé aux
01:12 multinationales de se remettre autour de la table pour faire baisser les prix. Donc ils se sont
01:17 engagés, ces multinationales, mais force est de constater, 6 mois après, il ne s'est absolument
01:21 rien passé. Sur les 75 qu'ils avaient cités, seules une petite dizaine ont joué le jeu, c'est-à-dire
01:27 d'une baisse durable, avec une baisse de tarif, et donc plus de 60, 65 n'ont absolument rien fait.
01:34 Alors je mesure mes propos, certains nous ont envoyé quelques miettes en proposant une petite
01:39 remise immédiate sur un mois, sur un produit de 5%. Autant dire rien. Alors est-ce qu'il faudrait,
01:45 Michel Biraud, négocier plusieurs fois par an, pas plus tard que jeudi ? Bruno Le Maire annonçait
01:50 vouloir anticiper précisément ces négociations. Est-ce que vous pensez qu'il aura gain de cause ?
01:56 Est-ce qu'on ne peut déplacer ces industriels ? Oui, dans le sens, et on l'avait dit à l'époque,
02:01 qu'il faut légiférer. Parce que le simple fait de le dire ne suffit pas et n'est pas une loi. Donc
02:08 la preuve, ils n'ont rien fait et ils nous renvoyaient quand ceux qui décrochaient le
02:11 téléphone en tout cas nous disaient non, non, les négociations ce sera le 1er mars 2024. Bruno
02:17 Le Maire, je pense, a pris un engagement très fort hier en prenant la parole et il a dit qu'il
02:22 va légiférer cette fois pour avancer premièrement la date butoir non plus au 1er mars mais au 31
02:28 décembre pour cette année. Et ensuite, il va lancer une mission parlementaire pour modifier
02:34 les règles de négociations sur les marques nationales et pour qu'elles aient lieu tout
02:37 au long de l'année, comme sur les marques de distributeurs. Alors vous venez d'évoquer,
02:40 Michel Birault, les marques nationales. Est-ce qu'il y a plus de difficultés avec les grands
02:44 groupes étrangers ? Est-ce qu'ils sont plus rétifs à venir autour de la table ? Bien évidemment,
02:49 on ne va pas s'en cacher. Les multinationales, c'est beaucoup plus difficile parce que déjà,
02:54 ils ont un pouvoir qui n'est pas le même qu'une PME. Il faut faire le discernement. Nous,
02:59 les PME, il faut les défendre, les petites PME françaises. Les multinationales, déjà,
03:03 ils font une grande partie de leur business en dehors des frontières françaises et c'est
03:07 surtout des produits qui sont extrêmement plébiscités par les Français. Donc voilà,
03:12 tous les Français veulent continuer à acheter le soda et de ce fait, c'est plus compliqué de
03:17 discuter avec eux. Et c'est plus compliqué également pour vous en tant que dirigeant
03:21 d'enseigne parce que j'imagine que, comme l'évoquait Olivia Gregor également sur Europe 1 cette semaine,
03:25 le fameux "name and shame", là, si vous commencez à citer les marques qui ne jouent pas le jeu,
03:31 vos clients qui, comme vous le dites, souhaitent le fameux soda, ils vont aller voir ailleurs,
03:35 quoi, ceux qui distribuent. Exactement, c'est pas à moi de faire du "name and shame". Bruno
03:39 Le Maire l'avait dit au printemps, il ne l'avait pas fait et là, par contre, hier, il a clairement
03:44 mis en œuvre ce "name and shame". Donc, je le salue également, mais ce n'est pas à nous de le faire,
03:49 bien évidemment. Encore, après, vous le savez, chez Lidl, on est très peu concerné par ce sujet,
03:55 par les grandes marques, c'est pour ça. On fait 90% de marques distributeurs sur lesquelles on
04:00 baisse les prix en permanence, 400 baisses de prix sur le mois d'août pour redonner du pouvoir
04:04 d'achat aux consommateurs. Alors là, Michel Biro, on est en pleine rentrée des classes,
04:07 c'est après-demain pour les enfants. Il y a une enquête de la Confédération syndicale des familles
04:12 qui a démontré que la rentrée cette année, c'était 233 euros pour l'ensemble des fournitures
04:17 scolaires contre 190 euros en 2022. Est-ce que vous avez proposé des opérations particulières ?
04:25 Alors, nous n'avons pas de fourniteurs scolaires en fond de rayon dans nos magasins,
04:29 donc c'est-à-dire tout au long de l'année dans nos rayons. Par contre, nous avons proposé
04:33 effectivement des offres éphémères, il y a deux semaines, il y a trois semaines,
04:39 sur des fournitures scolaires, sur du papier, sur des feutres, sur des stylos. Mais c'est des
04:44 affaires qu'on a achetées il y a plus d'un an et demi, donc on n'a pas eu de problème d'inflation
04:49 et on a pratiqué les mêmes prix que l'an passé. D'ailleurs, quand je dis souvent que le non
04:54 alimentaire dans notre enseigne chez Lidl a diminué de 20-25%, les ventes, parce que les gens ne se
05:00 font plus plaisir, par contre sur les fournitures scolaires, les ventes étaient au rendez-vous et
05:06 on a absolument tout vendu, ça s'est très bien vendu. Donc ça a plutôt bien fonctionné,
05:10 mais parce qu'on a gardé les mêmes prix que l'an passé.
05:12 Et alors, est-ce que vous pouvez dresser déjà un premier bilan, vous, chez Lidl,
05:16 du trimestre anti-inflation qui a été prolongé jusqu'à la fin de l'année,
05:21 si je ne dis pas de bêtises, dans la grande distribution ?
05:23 Alors, ce qui a été demandé comme engagement à la distribution, c'est que les distributeurs
05:27 doublent le nombre de références dans les fameux paniers anti-inflation. Donc,
05:32 quand le ministre parle de 5000 références qui vont voir baisser leur prix, c'est 5000
05:37 références au cumul. C'est 1000 références chez Intermarché, c'est 900 références chez SystemU,
05:43 c'est plus de 1000 références chez Carrefour, etc. Donc, c'est le cumul de tout ça. Nous,
05:47 Lidl, on n'a que 2000 références dans notre assortiment, dans un magasin Lidl,
05:51 il n'y a que 1000 références. Donc, voilà, moi, je me suis engagé sur une baisse de prix
05:56 conséquente sur des centaines de produits. Je vous l'ai dit, j'en ai baissé 400 au mois d'août,
06:02 je vais continuer à baisser en septembre, en octobre, en novembre et jusqu'à fin d'année
06:05 les prix. Alors, soit les industriels, les PME françaises m'accordent des baisses de prix parce
06:11 qu'ils viennent nous les proposer du fait des baisses de matières premières, mais beaucoup
06:16 de baisses sont prises sur notre propre marge. Eh bien, merci beaucoup d'avoir apporté ces
06:21 précisions sur Europe 1 ce matin. Premier invité d'Europe 1, machin, matin, week-end,
06:26 je vais y arriver, c'est la reprise, c'est la rentrée pour moi aussi. Merci Michel Biraud,
06:30 patron de Lidl France. Bon week-end.

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