Nelson Monfort, journaliste, est l'invité de Mickaël Dorian dans Europe 1 et vous

  • il y a 3 semaines

Mickaël Dorian revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il reçoit le journaliste Nelson Monfort, pour évoquer les Jeux olympiques de Paris 2024.
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Transcript
00:00Europe 1 et vous, 11h-13h, Michael Dorian.
00:04J'aimerais remercier ma maman, mon papa, Jeff Austin.
00:10J'aimerais également remercier Luigi, me semble-t-il avoir compris, car c'est un vieux jeuneuse.
00:15Non, personne n'a remercié Jésus.
00:19Il suit les Jeux Olympiques comme personne.
00:21Il est présent à la fin des épreuves pour recueillir les premières impressions de nos athlètes,
00:26le plus polyglotte des journalistes sportifs français.
00:29Et il est avec nous, c'est Nelson Bonfort.
00:31Bonjour, Nelson.
00:32Bonjour, Mickaël. Bonjour à vous tous.
00:34Est-ce que vous avez reconnu cet extrait qu'on vient d'écouter ?
00:37Je crois que je l'ai reconnu.
00:38Je crois même savoir que ce n'est pas la toute première fois qu'il passe, ni la dernière probablement.
00:42Non, je crois, Nelson.
00:44Je pense que celui-ci va rester collé à votre peau.
00:471995, c'était avec Michael Chang, c'est bien ça ?
00:50À Roland-Garros ?
00:51C'est exactement.
00:52L'eau a coulé sous les ponts depuis.
00:54Mais ce qui est drôle avec cette séquence, c'est que Michael, qui était quand même très connu en France,
00:59vainqueur puis finaliste de Roland-Garros, a été mis au courant de cette séquence.
01:03Et donc, à chaque fois que je le crois, c'est-à-dire à peu près chaque année, on en sourit ensemble.
01:09Comment allez-vous, Nelson ?
01:11Écoutez, très bien.
01:13C'est vraiment des Jeux.
01:15Je ne vais pas rentrer dans les superlatives.
01:16Tout a été dit.
01:17Il reste trois jours, mais ce sont des Jeux qui sont le plan de l'organisation, de la ferveur.
01:23Bon, bien sûr, des performances françaises, mais pas que cela.
01:25Je suis ici à l'athlétisme, où il y a une ferveur extraordinaire,
01:28y compris, je dirais même surtout pour les athlètes étrangers,
01:32vu que les performances françaises n'ont pas été excellentes jusqu'ici.
01:35Et tout cela est vraiment...
01:37J'en ai un petit peu perdu ma voix, comme vous l'entendez.
01:41Qu'est-ce qui vous aura marqué ?
01:43Qu'est-ce que vous garderez en mémoire de ces Jeux ?
01:47Si on devait parler de vos temps sourds.
01:48Je pense que la réussite des Jeux olympiques
01:52n'est pas due uniquement au nombre de médailles obtenues par les organisateurs.
01:57Bien sûr, c'est une magnifique cerise sur le gâteau.
02:00Mais ce que je garde, c'est déjà des Jeux sans violence,
02:04des Jeux avec des forces de police plus qu'agréables,
02:07vraiment échangeant beaucoup, beaucoup avec les spectateurs, avec les athlètes.
02:12Et puis surtout, effectivement, les athlètes qui échangent avec les spectateurs.
02:16Je pense notamment à la ferveur extraordinaire qu'il y a au Club français.
02:20Rares sont les sports où il peut y avoir une telle proximité, même temporaire,
02:24mais une proximité tellement grande entre des dizaines de milliers de spectateurs au Club français.
02:30Vous avez Antoine Dupont, le rugbyman, il y a dix jours, qui se jette dans la foule,
02:34à l'image un petit peu d'un chanteur et tout.
02:36Ça, c'est très, très rare. Moi, personnellement, je n'ai jamais vu ça.
02:39Et pourtant, ce sont les combientièmes Jeux olympiques que vous commentez, Nelson ?
02:43Et bien alors, été et hiver confondus.
02:45Je précise que je n'étais quand même pas ici aux Jeux olympiques de Paris 1924.
02:50Même si j'en ai beaucoup entendu parler.
02:52Et vous en parlez dans votre livre en plus, donc ça peut porter à confusion.
02:58Oui, mais j'en parle dans mon livre parce que c'est un livre de souvenirs sur les Jeux olympiques,
03:05y compris bien avant que j'y sois.
03:08Mais pour répondre directement à votre question, c'est votre 16e, c'est une sorte de boucle qui se boucle,
03:12parce que ça fera un chiffre rond avec huit Jeux olympiques d'hiver et huit Jeux olympiques d'été, je pense.
03:17Je dis ça en toute humilité.
03:18Vous me connaissez que nous ne sommes pas si nombreux en France d'avoir un tel palmarès.
03:23C'est ce que moi, je n'ai pas de médaille d'or.
03:24Mais en tout cas, j'ai beaucoup de récompenses du cœur et c'est le plus important.
03:29Mais tout de même, vous avez choisi de vous arrêter là.
03:34C'est-à-dire que c'est une décision commune.
03:37Vous savez, je crois qu'il n'y a pas plus beau que des Jeux à domicile.
03:44C'est vrai pour les athlètes.
03:47Je pense que c'est également vrai pour les médias.
03:49Maintenant, il y a une page qui se tourne.
03:52Il y en a d'autres qui vont probablement s'ouvrir au mois de cet automne.
03:56Vous en serez les premiers informés.
03:58Vous parliez des médias.
04:05Il y a quelques instants, Michel Drucker, qui était avec nous cette semaine,
04:08également nous a parlé de la prouesse technique
04:11également qui avait été mise en place pour ces Jeux olympiques de Paris 2024.
04:16C'est la première fois qu'on filme les Jeux olympiques de cette façon-là.
04:23Ça, c'est incontestable.
04:24Je ne sais pas combien il y a de caméras au Stade de France, mais je n'ai jamais vu.
04:29Et d'ailleurs, nos confrères américains qui pourtant connaissent Hollywood,
04:33je n'ai jamais vu, jamais vu le sport en général et l'athlétisme en particulier
04:37filmé de cette manière, sans parler de la natation la semaine dernière
04:41où il y avait ces caméras sous l'eau qui étaient absolument extraordinaires.
04:44Même caméras sous l'eau qu'on retrouve pour la nage synchronisée.
04:47Là, ce matin, nous avons la gymnastique, l'ethnique et sportive à l'Adidas Arena,
04:52à la Chapelle, qui est également filmée de manière...
04:55Le mot de prouesse est vraiment le cas.
04:59Et je pense que la réalisation française n'a rien à envier à qui que ce soit au monde.
05:04On a mis la barre très haut pour les Jeux olympiques de Los Angeles.
05:08C'est ce que disent nos confrères américains,
05:10c'est ce que disent les organisateurs des Jeux de Los Angeles.
05:14La barre est haute.
05:15Bon, cela dit, je pense qu'on peut faire confiance à nos amis américains.
05:20Prendre un joli relais, mais c'est vrai que la barre est haute.
05:24Non seulement la barre est haute sportivement,
05:26mais elle est haute, je dirais, sur le vent de l'atmosphère.
05:29Et ça, c'est incomparable.
05:31Encore une fois, je me répète un petit peu,
05:32mais jamais...
05:34Enfin, vous avez vu que des forces de sécurité dans Paris,
05:36on n'en a jamais vu autant.
05:37Mais je pense qu'on peut dire qu'on ne l'a jamais vu aussi souriant,
05:40aussi aimable, aussi heureuse d'échanger avec le public.
05:44Et ça, ça, ça fait la réussite des JO.
05:46Ça, c'est la vraie réussite des JO.
05:48Je pense que...
05:50Je ne suis pas naïf, mais je parlais hier soir avec un ami,
05:52si ça pouvait toujours être comme ça.
05:54Si le monde pouvait toujours être comme ça.
05:57Les gens dans les transports sans aucune violence,
06:00avec des jeunes, c'est dans la place aux plus âgés.
06:04Enfin, je veux dire, ça réconcilie avec le monde,
06:06ça réconcilie avec la vie, tout simplement.
06:09Et ce ne sont pas des mots.
06:10Il y a des centaines, des milliers de témoignages dans ce sens.
06:13Mais c'était l'objet de notre discussion tout à l'heure dans Europe 1.
06:16Et vous, Nelson, vous n'étiez pas avec nous.
06:18Mais est-ce que vous croyez sincèrement que ça va durer ?
06:27Pardonnez-moi, comme j'aimerais vous répondre oui,
06:29comme j'aimerais vous répondre oui.
06:30Je suis d'un tempérament plutôt optimiste.
06:34Donc, les jeux s'achèvent le 11 août.
06:38C'est bien ça, dimanche 11 août.
06:41J'espère que ça durera au-delà du lundi 12 août.
06:44Non, si vous voulez, je ne suis pas...
06:45Ça ira peut-être jusqu'au 14 septembre, puisque vous avez vu que votre...
06:48Je connais les difficultés de notre société.
06:50Aujourd'hui, c'est mondial.
06:51Ce n'est pas chez nous.
06:52Je connais, vous en parlez tellement souvent,
06:55dans les flashs, etc.,
06:56certaines formes de violences qui s'installent dans notre société.
06:59Je connais tout ça.
07:00Mais si cette respiration qu'on a pu avoir pendant 16 jours pouvait continuer,
07:08je serais vraiment le plus heureux des hommes.
07:09Et comme je suis d'un tempérament plutôt optimiste,
07:13je me dis qu'après tout, c'est possible.
07:15Et ça continuera peut-être au moins jusqu'au 14 septembre,
07:18puisque vous avez vu le message de notre président
07:20qui a annoncé la célébration des athlètes français sur les Champs-Élysées
07:24le 14 septembre prochain.
07:25Vous serez présent ?
07:27Je ne manquerai ça pour rien au monde.
07:30Ce sera un moment merveilleux, bien sûr.
07:33Nelson, j'évoquais tout à l'heure le titre de votre dernier livre
07:37aux éditions Michel Laffont,
07:39100 ans d'émotions sportives de 1924 à 2024.
07:44Vous avez publié vos mémoires olympiques.
07:47Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur ces mémoires ?
07:52C'est même un petit peu avant 1924.
07:55Ça part au Jeu d'Athènes 1896,
07:58la ré-exploration des Jeux modernes par Pierre de Coubertin.
08:01Et puis ça se poursuit à travers les âges.
08:08C'est essentiellement sur les Jeux d'été.
08:11Ce n'est pas sur les Jeux d'hiver.
08:13Il y aura peut-être un tome 2 qui approche.
08:15Mais voilà, ce sont des témoignages
08:17et puis ce sont surtout des souvenirs personnels.
08:19Vous savez, les résultats,
08:21il suffit d'ouvrir son téléphone
08:23et de savoir qui a gagné le 100 mètres des Jeux aux Blonds en 1948.
08:27En revanche, ce qu'il y a de plus personnel,
08:29les anecdotes, le fait que par exemple
08:31que le premier marathonien,
08:33le premier vainqueur d'un marathon
08:35devait absolument être un Grec,
08:37pour finir à Athènes 1896.
08:39On dit, mais y avait-il des témoins ?
08:41Non, y avait-il des caméras ?
08:43Non, qu'un athlète grec à l'article de la mort,
08:47la langue pendante,
08:49est retrouvé quasi inanimé à 10 km du stade.
08:51Et puis quelques minutes après,
08:53on le retrouve tout fringant à l'entrée du stade.
08:55Sous-entendu, il aurait été tiré à dos de mule
08:57ou je ne sais quoi.
08:59Donc évidemment, tout ceci est très charmant.
09:01Il y a une autre anecdote
09:03que je raconte dans mon livre
09:05sur les escrimeurs qui s'escriment,
09:07c'est le cas de le dire, sous une chaleur de plomb.
09:09Finale de l'escrime aux Jeux d'Athènes 1996.
09:13Et puis je ne sais plus qui gagne,
09:15mais il faut recommencer, le roi de Grèce vient d'arriver.
09:17Ce genre d'anecdotes fleurissent dans mon livre.
09:23C'est un vrai bonheur d'écriture et de lecture.
09:27Nelson, c'est intéressant ce que vous étiez en train de nous dire.
09:31Aujourd'hui, on a les résultats sur notre portable.
09:35Le métier de commentateur sportif,
09:37ce métier que vous avez fait tant d'années,
09:39le métier de journaliste sportif,
09:41il a changé forcément avec le temps ?
09:43Il a considérablement changé.
09:45L'avènement de cette formule que j'utilise parfois,
09:49l'avènement des réseaux sociaux
09:51qui se transforment parfois en fléaux sociaux,
09:53a évidemment contribué pour le meilleur,
09:56mais parfois pour le pire,
09:58à faire totalement évoluer ce métier.
10:00Le scoop, si vous voulez,
10:02le scoop est une notion qui n'existe plus.
10:04Tout le monde sait tout, tout de suite.
10:06C'est tout juste si on ne connaît pas le résultat d'une course,
10:08avant même qu'elle ne se déroule.
10:10Je schématise un petit peu,
10:12mais sans parler de l'IA,
10:14de l'intelligence artificielle,
10:16qui évidemment va faire que ce métier
10:18va considérablement évoluer
10:20et forcément pas nécessairement dans le bon sens.
10:22C'est d'ailleurs la raison pour laquelle
10:24je trouve que ce que nous sommes en train d'offrir,
10:26en tout cas d'essayer d'offrir aux téléspectateurs,
10:28c'est un océan,
10:30une floraison d'arc-en-ciel,
10:32d'images de tout ce qu'on aime dans la vie.
10:36Je peux vous dire qu'il n'y a absolument aucun...
10:38Nous tous, nous exprimons totalement,
10:40totalement librement.
10:42On admire les performances, on critique également
10:44s'il y a lieu les contre-performances.
10:46Vous entendez la foule
10:48derrière moi du Stade de France.
10:50Et encore, je me suis mis dans un endroit un petit peu calme.
10:52C'est sûr que
10:54l'évolution à terme
10:56est plus inquiétante
10:58que savoureuse.
11:00Maintenant, encore une fois, faut-il
11:02vivre avec son temps, bien entendu, selon l'expression Pontac.
11:04Nelson, il y a quelques jours,
11:06vous avez évoqué les sports qui, selon vous,
11:08placent aux Jeux Olympiques le foot,
11:10le golf, le tennis.
11:12Moi, je vais vous poser la question inverse.
11:14Est-ce qu'il y a un sport qui n'est pas présent
11:16et que vous aimeriez voir aux Jeux Olympiques ?
11:18Oui, il y en a deux.
11:20Il y en a même trois.
11:22Il y a le karaté
11:24qui a été éliminé au profit de la breakdance.
11:28C'est ainsi, c'est une volonté des organisateurs.
11:30Soit on veut rafraîchir,
11:32on veut rajeunir, etc. La breakdance,
11:34ça vous fait tout de suite penser aux plages californiennes.
11:36Il s'agit que la breakdance disparaîtra
11:38du programme des Jeux de Los Angeles.
11:40Comprenez qui pourra.
11:42C'est étonnant, effectivement.
11:44Il n'a pas pu défendre son titre
11:46vu que l'épreuve a été supprimée.
11:48Il y en a un deuxième
11:50qui est le ski nautique. Je me demande bien
11:52pourquoi le ski nautique,
11:54depuis tant d'années, ne fait pas partie
11:56du programme
11:58olympique. On a beaucoup d'auditeurs
12:00qui se posent la question, d'ailleurs, pour le ski nautique.
12:02Mais pas du tout, parce qu'on y joue notamment
12:04beaucoup en Amérique centrale. Il y a la pétanque
12:06qui, je pense, pourrait également faire
12:08partie du programme olympique.
12:10Les scrims par équipe, je ne mets pas
12:12en cause les nombreuses
12:14victoires obtenues par les Français
12:16en scrims par équipe, mais les scrims par équipe,
12:18vous entrez quasiment directement en quart de finale.
12:20Ce qui veut dire que vous gagnez un match
12:22et vous combattez déjà au pire
12:24pour la médaille de bronze et au mieux pour la médaille
12:26d'or ou médaille d'argent.
12:28Ce n'est pas aussi international qu'on le croit,
12:30les scrims par équipe. Il y a des sports
12:32internationaux qui méritent,
12:34je pense, la place qu'ils n'ont pas.
12:36La pelote basque, on l'a évoquée aussi
12:38cette semaine. Oui, c'est une très bonne
12:40suggestion.
12:42C'est une très bonne suggestion, j'adhère à ça.
12:44Et qui était présente, d'ailleurs, aux Jeux olympiques
12:46de Paris en 1924,
12:48la pelote basque. Alors je me
12:50demande bien pourquoi elle a disparu.
12:52Merci beaucoup Nelson Monfort, c'était
12:54un plaisir de vous avoir. Merci d'avoir été
12:56avec nous. On va
12:58évidemment continuer de vous suivre
13:00jusqu'à la fin de ces Jeux olympiques,
13:02avec cette cérémonie de clôture aussi qu'on attend
13:04avec impatience Nelson.
13:06Et réciproquement, bonne journée à vous et à tous vos auditeurs.
13:08Merci Nelson d'avoir été notre invité.
13:10Il est midi 17 d'un Europe 1 et vous.
13:12Dans le prochain quart d'heure, on va parler
13:14de chaleur, parce qu'il fait sûrement déjà chaud
13:16chez vous, si vous nous écoutez depuis le sud du
13:18pays notamment, et on va justement aborder cette
13:20question des grosses chaleurs avec un prévisionniste
13:22de Météo France, Frédéric Long, qui sera notre invité
13:24dans quelques instants, à tout de suite.

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