• il y a 4 mois
Léo Klimm, Melissa Bell et Marc Bassets sont les invités du Grand Entretien de 8h20 de France Inter pour parler du rayonnement de ces Jeux olympiques de Paris 2024, vu de l'étranger.

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Transcription
00:00Est-ce notre chauvinisme légendaire qui nous fait dire avant même qu'il soit fini que ces J.O. sont si réussis,
00:07voire allons-y tant qu'on y est, les meilleurs de l'histoire ou bien ceux qui nous regardent, sont-ils du même avis ?
00:14Et bien c'est ce qu'on va voir avec trois correspondants de grands médias étrangers installés à Paris.
00:18Mélissa Bell de la chaîne américaine CNN, bonjour.
00:21Léo Klim du magazine allemand Der Spiegel, bonjour, et Marc Bassett du journal espagnol El País, bonjour.
00:29Posez-leur vos questions, auditeurs de France Inter, comme d'habitude sur notre application avec l'onglet « Réagir »
00:35et en nous appelant au standard 01 45 24 7000.
00:38Première question toute simple, vous les trouvez comment ces Jeux olympiques, Mélissa Bell ?
00:43Ah mais incroyable, et je pense juste pour revenir à votre question que ce n'est pas votre chauvinisme qui fait qu'on regarde d'ores et déjà ces J.O. en se disant que c'est une norme réussite,
00:50c'est plutôt votre pessimisme.
00:51Avant, on en a dit tellement de mal, on craignait le pire, ça greniait de partout, on s'attendait...
00:56Pas forcément une catastrophe, mais je pense que même les Français sont étonnés eux-mêmes.
01:01Et cet espèce d'enthousiasme qui s'est emparé d'eux est tellement peu français, justement, que ça fait partie de la réussite des Jeux.
01:07Léo Klim ?
01:08Oui, c'est vraiment une fête magnifique.
01:12L'image est très belle, qui est renvoyée dans le monde, c'est-à-dire que l'opération de charme que devait être ces J.O. est complètement remplie, elle est là.
01:24Globalement, moi, étant en poste depuis un certain temps à Paris, la France fait ce qu'elle fait toujours, c'est-à-dire elle s'intéresse à elle-même, beaucoup, pendant ces J.O.
01:38Mais pour une fois, elle le fait vraiment de manière positive et pour une fois, elle est réellement le centre du monde.
01:44Marc Bassett, qu'est-ce qui vous plaît le plus ? Qu'est-ce qui vous impressionne le plus ?
01:47Qu'est-ce que sont les sites emblématiques, le château de Versailles, la tour Eiffel, le Grand Palais ? Qu'est-ce que c'est ? Les exploits de Léo Marchand, peut-être ? Je ne sais pas.
01:54Tout me plaît, mais pour moi, il y a un symbole qui est la vasque, le globe, la montgolfière qui se lève chaque soir à Paris.
02:02Au-dessus des tuileries, du jardin des tuileries.
02:04Au-dessus des tuileries. Pour moi, c'est un symbole magnifique parce que c'est un monument.
02:09Paris a inventé un nouveau monument.
02:10Paris, qui a autant de monuments déjà, qui sont historiques, qui ont un poids de l'histoire, qui ont un poids parce que ce sont des monuments en pierre, a inventé un monument léger, un peu ironique, d'une certaine manière, qui n'a pas ce poids de l'histoire.
02:24Et je trouve ça merveilleux.
02:26Et pour moi, c'est le symbole des jeux.
02:28Et une autre chose, ce qu'il y a de beau dans ces jeux, c'est l'effet surprise.
02:33On venait de cette dépression, de ce pessimisme, de ce cycle d'élections où la France était tourmentée.
02:40Le fait qu'en 24 heures après la cérémonie d'ouverture, tout d'un coup, l'ambiance a changé.
02:47Je crois que ça donne encore plus de force.
02:49Vous écrivez dans El Pais, Marc Bassett, c'est comme si la France s'était mise en congé de ses névroses, de ses craintes et de son pessimisme.
02:57Oui, c'est vraiment ça qu'on est en train de vivre.
02:58Oui, j'avais lu une phrase de Jean-Paul Sartre qui disait « La France n'est pas un pays, c'est une névrose. »
03:04Et j'ai pensé beaucoup à cette phrase.
03:06Je pense que là, on est dans une parenthèse, sûrement, où la France est en vacances de la France.
03:12Et ce luxe, on sent ça, cette légèreté, cette joie.
03:17J'adore le titre, Mélissabelle, de vos confrères américains du Wall Street Journal.
03:21« La plus grosse surprise de ces JO, même les Français ne trouvent pas de raison de se plaindre. »
03:26Mais c'est tellement vrai, c'est tellement réussi.
03:28Donc c'est vrai qu'il y a les Français qui se redécouvrent un enthousiasme, toutes ces médailles, une fierté.
03:33Et puis bien sûr, Paris, me disaient les gens de la mairie, c'est la plus belle ville du monde, il faut la mettre en valeur.
03:40Mais quelle réussite, l'ambition qui a permis de nettoyer la Seine, de rénover le Grand Palais,
03:46de faire en sorte que ce qui était déjà là et qui était tellement beau et tellement extraordinaire soit encore plus mis en valeur par ces JO.
03:52C'était impressionnant.
03:53C'était pas mal de Paris, pas mal de choses qui auraient pu mal se passer.
03:56Donc finalement, Paris, plus que gagné, qui a surpris tout le monde.
04:00Léo Clim, c'est ce qui vous a surpris le plus aussi, cette ferveur, cette espèce d'euphorie qui s'est emparée d'une grande partie des Français,
04:07surtout après l'ambiance qui était celle de la France, même le jour encore, quelques heures avant la cérémonie d'ouverture et d'un coup on a basculé.
04:15Et nous, avec les Français, on badait avec eux jusqu'au moment où les jeux se sont ouverts et on ne pouvait pas croire en ce revirement.
04:26Donc quelque part, je ne sais pas comment ça s'appelle en psychologie quand vous passez comme ça de la déprime à l'euphorie.
04:33Mais quelque part, c'est probablement les deux faces de la même médaille, sans mauvais jeu de mots.
04:40Moi, ce qui me fascine aussi là-dedans, c'est que vous avez, en l'espace d'un mois, une France qui vote très majoritairement extrême droite pour relever l'aspect politique,
04:55c'est-à-dire pour un parti qui se renferme, qui refuse l'ouverture au monde, qui refuse l'étranger.
05:01Et après, la même France, pas une autre France, les mêmes gens qui vont acclamer une fête de l'universalisme quelque part.
05:10Et c'est pour ça aussi que la France et les JO marchent bien ensemble, parce que les deux ne sont pas juste une névrose, comme le dit Marc, mais aussi une idée, une idée universaliste.
05:20Justement, sur la cérémonie d'ouverture et les critiques, les polémiques qu'il y a pu avoir, même si on a rapidement vu que, dans les sondages, la grande majorité des Français avaient été séduits et avaient trouvé cette cérémonie parfaitement réussie.
05:33Il y a des gens qui ont été aussi sincèrement choqués. Vous avez compris, Marc Bassett, ces débats qu'il y a pu avoir en France et d'ailleurs en Italie, en Grèce, à l'étranger aussi ?
05:45Oui, à l'étranger aussi. Je peux comprendre le débat. Tout suscite débat maintenant, mais ce que vous relèvez, je pense que c'est important.
05:54Cette différence, cet abîme qu'il y a entre le bruit des réseaux sociaux, le bruit d'une certaine partie du monde politique ou du commentaire, dans ce cas aussi le commentaire, par exemple, de la conférence de Sébec, non ?
06:08Et les gens qui ont regardé, on voit les sondages, 86% des Français ont bien aimé. Je pense qu'il n'y a pas eu cette polarisation dans la société et même, je dirais, dans le monde.
06:23Et chez vous, dans vos pays respectifs, cette cérémonie a fait débat ou pas ? Aux Etats-Unis ?
06:29Elle a pas mal étonné, je pense, parce que c'est vrai que j'avais vu un tweet après qui était d'un Français mais écrivait en anglais.
06:34On s'est rendu compte que nous, les Français, finalement, fondamentalement, on était un peu fous, un peu bizarres. Il y avait une créativité, c'était beau, c'était étonnant, c'était enraciné dans l'histoire, dans la culture, dans tout ce que la France a de meilleur et a démontré tout ce que la France avait de meilleur.
06:51Et finalement, je pense qu'on peut aussi mesurer son succès par ceux qu'on a réussi à énerver, c'est-à-dire que je pense que là, ceux qui ont ragé contre le fait qu'il y a eu des blasphèmes selon les uns et les autres, en fait, la France est capable de blasphémer contre tous et je pense que c'est pas mal de le montrer.
07:08C'est pas cette scène, soit disant blasphémique, qui a beaucoup choqué. Si vous voulez, moi, les critiques que j'ai vues, les quelques critiques qu'il y a pu y avoir en début des JO à cause ou sur cette cérémonie d'ouverture, c'était plutôt et typiquement le souhait de grandeur française qui ressortait de ça.
07:32Et ça, pour le coup, je trouve que ça renvoie une lumière sur les critiques allemands. C'est un esprit un peu étriqué et petit qui ressort. Pour le coup, si vous voulez prendre des critères bien allemands pour mesurer le succès de ces jeux, il y a deux choses aussi qui sont relevées. En dehors du fait que c'est rayonnant, c'est que c'est super bien organisé pour le coup, mais alors vraiment étonnamment bien organisé.
07:57Et ce qui est aussi surprenant pour des jeux en France, c'est que le budget est tenu. Les jeux payent les jeux.
08:03Avec des sites, en effet, très peu de sites construits spécialement pour ces jeux. On va en parler qui pourraient inspirer les futurs et notamment Los Angeles qui accueilleront les jeux en 2028.
08:18Quand vous entendez, j'entends bien votre enthousiasme qui rejoint l'enthousiasme général, mais quand vous entendez que vous lisez dans la presse française et aussi peut-être surtout dans la presse étrangère qu'on dit déjà que ce sont les meilleurs jeux de l'histoire, vous dites c'est vrai, je suis d'accord ou tout de même calmons-nous ?
08:36Je suis Barcelonais de Barcelone et on a dit quand Barcelone 92 ont fini, c'était les meilleurs jeux de l'histoire, il n'y en aura pas de meilleurs. Donc je pense que c'est habituel, surtout quand les jeux sont bien organisés comme le disait Léo et tout marchant.
08:54Il faut relativiser un peu. Il faut relativiser et aussi peut-être on tombe nous-mêmes, moi-même, je fais ma culpa dans cet unanimisme. Mais vous avez le droit aux critiques quand même, qu'est-ce qui ne va pas d'ailleurs ? Non, je pense que tout va bien, mais précisément pour ça, je crains un peu Dimanche à minuit, comme Sandringon. La gueule de bois.
09:16Parce qu'on va se réveiller et le retour à la réalité va se faire. Le retour à la réalité, la fin du songe d'une nuit d'été. La France qui a pris congé de la France va se retrouver lundi matin avec la France à côté d'elle.
09:32Vous dites aussi attention au lendemain qui déchante Mélisande. Non, j'ose espérer que ça durera comme le disait Léo. C'est vrai qu'une des choses les plus étonnantes, c'est à quel point tout est bien organisé, c'est facile, les circulations sont fluides, il n'y a pas eu de grosses catastrophes, il n'y a pas eu de grandes grèves ou de mouvements sociaux qui ont tout arrêté. C'est remarquable à quel point c'est bien organisé.
09:55Et puis sur les sites eux-mêmes, j'étais à la boxe à Villepinte l'autre jour, les gens qui travaillent pour Paris 2021 qui sont là, pleins d'enthousiasme, ils chantent, ils dansent. On n'a vraiment plus l'impression de la France. Moi j'ai l'impression plutôt que ça risque de durer parce que finalement, même eux doivent se rendre compte que c'est plus sympa comme ça en fait.
10:15Il y avait déjà eu l'euphorie qu'on a connue collective de la Coupe du Monde de 1998, cette fameuse France black, blanc, beurre. On a vu qu'il y a quatre ans plus tard, Jean-Marie Le Pen était au second tour de l'élection présidentielle. Donc cette concorde finalement, c'était peut-être un mirage, Léo Clim.
10:31Disons que c'est comme je l'évoquais déjà tout à l'heure, la même France. La France a ses contradictions, c'est-à-dire elle est là aujourd'hui, elle acclame encore des sportifs black, blanc, beurre. Il faut bien le dire puisque énormément de sportifs de haut niveau sont issus de la diversité, comme on dit.
10:48Et puis la France qui est tout à fait capable de voter largement pour un parti d'extrême droite qui se nourrit dans le cœur du programme politique et reste le refus de l'étranger, de la différence justement.
11:03Mais quelque part, ça veut dire que c'est un défi politique. Ce qui va être intéressant à partir de la semaine prochaine, c'est à quel point est-ce que les responsables politiques français vont savoir aussi tirer des leçons de ces JO pour changer leur manière de parler au pays.
11:22Parce que visiblement, moi, ce qui m'inquiète un peu, c'est que là, on est dans une parenthèse apolitique. Alors que le sport, évidemment, n'est pas apolitique. Mais le sentiment répandu, c'est qu'on prend des vacances aussi, pas que de la France, mais de la politique. Et donc, il faut savoir s'adresser autrement à ce pays pour savoir utiliser cette dynamique de conciliation.
11:44Justement, on a des réactions là-dessus sur l'application de France Inter. Isabelle, c'est tellement vrai ce que disent vos invités, vous dit Isabelle. Si nous repartions sur de nouvelles bases, arrêtons avec nos névroses même si les prochaines semaines vont être difficiles.
11:58Et Marc, lui, se demande si la fin des JO ne va pas exacerber les tensions. Pour ma part, dit-il, je n'ai rien oublié de la séquence politique précédente.
12:07Attention au retour de bâton, dit Marc. C'est un peu ce que vous dites aussi, Marc Bassett. C'est-à-dire, finalement, le retour à la réalité sera d'autant plus dur après cette parenthèse qu'on aura vécue.
12:20Je le pense et je pense qu'elle est inévitable, cette réalité. Si on parle seulement de la réalité politique, c'est très dur, ce qui est à fond de la France maintenant.
12:29On en a beaucoup parlé, on n'en parle plus depuis deux semaines, mais est-ce qu'il faudra faire une coalition ? Est-ce que les Français savent faire des coalitions ?
12:36Peut-être on est devenu trop cynique après 98 aussi et d'autres épisodes où on a cru à une communion collective.
12:45Mais je ne pense pas que deux semaines de JO très réussies vont apprendre la politique française, les partis, les acteurs politiques à être plus aimables, à savoir faire des coalitions,
12:57à savoir promener un gouvernement, à ce que tout marche bien. Ça n'arrive pas habituellement. On peut se rappeler aussi de Londres 2012 qui a été un grand succès.
13:06Oui, juste avant le Brexit.
13:08Et après le Brexit.
13:10Je reviens au succès de ces JO. Je voulais vous poser une question tout à l'heure, Mélissabelle. Les audiences, c'est à ça qu'on mesure très concrètement le succès.
13:17Elles explosent partout.
13:19Ça cartonne aux États-Unis, partout dans le monde.
13:21Et c'est pas simplement les Français qui regardent. Je pense que c'est des chiffres historiques en France pour la cérémonie d'ouverture.
13:30Mais c'est vrai partout. C'est des chiffres remarquables.
13:33Pour nous, on travaille dans une nouvelle façon au sein de Warner Brothers Discovery avec Eurosport.
13:38Et les chiffres sont bien au-delà des attentes.
13:43Tellement ça a été beau, tellement c'est Paris et tellement c'est réussi.
13:46Et donc en termes télévisuels, c'est une énorme réussite.
13:52Et en fait, on ne peut pas en voir assez.
13:55Même chose en Allemagne et en Espagne, de très bonnes audiences.
13:59Je pense que les audiences sont bonnes en Allemagne.
14:03Après, il y a toujours un effet. D'ailleurs, on peut aussi le voir en effet miroir en France.
14:08C'est quand les performances sportives sont là, ça draine aussi le public.
14:13Chaque pays a son petit chauvinisme.
14:17Alors c'est plus sensible en Allemagne.
14:19Ça, si vous voulez, c'est une critique que je pourrais faire sur la France.
14:22La couverture très franco-française.
14:25C'est que dans les médias français, on vous donne la médaille de bronze française dans une compétition,
14:31mais pas l'or et l'argent de la même compétition.
14:35On ne connaît pas le nom de l'Ouzbek qui a gagné.
14:39Mais tout le monde est un peu coupable de ça.
14:40Exactement.
14:41Donc ça, c'est un travers, malheureusement, qui ressort et qu'on note beaucoup.
14:47Moi, j'ai été à l'épreuve de Décathlon vendredi soir au Stade de France.
14:52C'était le moment précis où Léon Marchand avait sa quatrième finale en individuel.
14:57C'était le moment du départ de l'épreuve de 400 mètres en Décathlon.
15:04Il n'y a pas eu le silence qui devait être fait pour les athlètes qui étaient dans le Stade de France,
15:10parce que tout le monde était rivé sur son téléphone et il y a eu un brouhaha.
15:15Les organisateurs auraient dû prévoir et reculer de deux minutes le départ de cette course.
15:23Mais quelque part, voilà.
15:25Ça, si vous voulez, le fair-play, ça, c'est pas un mot français.
15:31Bien noté.
15:32On sait que les Jeux Olympiques, quelles que soient les éditions, sont toujours un instrument politique pour le pays organisateur.
15:41Un instrument de soft power, comme on dit.
15:43Est-ce que vous avez l'impression que l'image de la France dans le monde, Marc Bassett, va en bénéficier ?
15:50Oui, mais je pense qu'il faut relativiser.
15:53Même dans l'enthousiasme où on baigne en ce moment, je pense que le monde est très compliqué.
16:00Il y a des circonstances historiques du moment, de l'évolution de l'histoire, des années récentes, qui sont inévitables.
16:09La France n'est plus la puissance qu'elle était.
16:12Oui, les Jeux Olympiques peuvent aider à rendre la France un peu plus sympathique,
16:16mais je ne pense pas que ça va changer la donne d'aucune manière.
16:21Ce qui peut être intéressant, en revanche, c'est que ça nous montre la différence, peut-être, Mélissabelle,
16:27entre la perception que nous, Français, avons de la France et la perception que les étrangers, beaucoup dans le monde, ont de notre pays.
16:34Qui est tellement différente.
16:36Avant ces Jeux Olympiques, je suis toujours frappée par à quel point les Français ont du mal à comprendre,
16:42et les Parisiens sans doute surtout, à quel point leur ville rayonne, fascine, fait rêver l'étranger.
16:48Et que pour, par exemple, les Américains, c'est une ville où on rêve d'aller, où on arrive, tout le monde est beau, tout est beau, tout est sophistiqué.
16:56Tout ce qu'eux n'estiment pas être.
16:59Et ça, les Français ont du mal à le voir, et à se voir comme les autres le voient.
17:03Donc peut-être que oui, le plus grand changement, c'est de voir différemment à partir de ça.
17:08Mais pour revenir à la question politique, et au retombé derrière, et peut-être le retour vers une réalité plus dure qu'on aura,
17:15je repense à cette phrase de Tony Estanguay qui était très belle dans son discours,
17:19où il disait, en fait, nous les Français, on n'est jamais d'accord sur rien, mais on est capable de se rassembler.
17:24Et le problème, sans doute le danger, c'est qu'on se retrouve au lendemain, à nouveau, très français, à n'être d'accord sur rien,
17:29mais peut-être avec une image légèrement différente de ce qu'on a été pour le reste du monde pendant 15 jours.
17:34En tout cas, dans 4 ans, ce sera donc à Los Angeles, aux Etats-Unis.
17:37Est-ce que vous aussi, vous dites déjà, comme on l'entend, oh là là, ça va être dur de faire aussi bien.
17:41Ah mais tellement, la barre est tellement haute, qu'est-ce qu'ils peuvent faire ?
17:44En termes de spectacle et de stars, vous avez plus de France.
17:46On a quelques stars, mais en termes d'infrastructures, de rivières, il y a du boulot.
17:51Et vous, Léo Klim, en Allemagne, vous regardez aussi ces Jeux avec beaucoup d'intérêt, parce que l'Allemagne vient de se porter candidate.
17:57Elle veut être candidate pour 2040.
18:00Pour le 5e anniversaire de la réunification.
18:02Effectivement.
18:03Non mais je pense qu'une des leçons de Paris 2024, pour tous ceux qui veulent suivre derrière, c'est qu'il faut réinventer les Jeux.
18:11Il faut savoir refaire les Jeux autrement et apporter du nouveau.
18:15Vous ne pouvez plus faire des Jeux juste dans un stade de foot avec une piste d'athlétisme autour.
18:21On ne peut plus faire une cérémonie dans un stade, en tout cas, ça va être difficile.
18:26Mais évidemment, Paris est inégalée, vous ne pouvez pas non plus refaire ce décor.
18:31Donc les Allemands, ben oui, bonne chance à eux, bonne chance à nous, pour réinventer, recréer autrement une bonne idée de ces Jeux.
18:40Moi, je trouve que le risque pour la France, c'était de ne pas être à la hauteur d'attente très élevée que le monde entier a toujours aussi envers la France.
18:49Parce qu'elle a un grand capital sympathie.
18:51Elle a rempli le contrat complètement.
18:53Elle ne doit pas bouder son plaisir.
18:55C'est vraiment, bravo.
18:57Léoclime, Mélissabelle, vous avez fait un plouf.
19:01Ah oui ?
19:02Dans la scène.
19:03Tous les deux.
19:04Et nous sommes toujours debout.
19:05Comment ça va ?
19:06Hospitalisée, très bien.
19:07Franchement, j'y suis allée un peu contrainte et forcée.
19:11Mais en fait, c'était plutôt sympa.
19:14Et vraiment, pour le coup, une des grandes réussites des Jeux.
19:17Même si on voit que de jour en jour, il y a des entraînements annulés.
19:21Il faut choisir le bon jour, parce que ça change.
19:23Mais le fait qu'on puisse se baigner dedans et que ça soit une des choses qui restent pour les Parisiens, c'est extraordinaire.
19:29Et j'ai vu que d'autres villes y pensent.
19:31On parle même de rendre une partie du Potomac nageable.
19:34Donc il y a des idées qui rayonneront désormais et qui sont géniales.
19:38Pourquoi ne pas rendre nos rivières au centre-ville propres, aussi propres que possible,
19:43et en faire des endroits dont on peut profiter ?
19:46Marc Bassett, vous, vous allez quitter Paris ?
19:49La semaine prochaine.
19:50Après sept ans de correspondance pour El Pais ?
19:52Oui.
19:53Vous retournez en Espagne ?
19:54Non, je vais en Allemagne.
19:55Ah, chez Léoclime.
19:56Vous partez sur une bonne note, en tout cas.
19:58Oui, très bonne note.
20:00Cette expérience française.
20:01Merci beaucoup à tous les trois.
20:03En tout cas, Marc Bassett du journal espagnol El Pais, Léoclime du magazine allemand Der Spiegel
20:08et Mélissabelle de la chaîne américaine CNN.
20:10C'était très sympa de vous avoir.
20:12Et sur l'application de France Inter, Gaëlle et Brigitte nous rappellent que ce n'est pas fini.
20:16Évidemment, il faut le dire, puisque du 28 août au 8 septembre, si je ne dis pas de bêtises,
20:21il y aura les Jeux paralympiques de Paris 2024.
20:24Merci à tous les trois.

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