Valentin Madouas, dernier coureur à avoir été lâché par Remco Evenepoel, et Christophe Laporte, ont respectivement terminé deuxième et troisième. Le Breton et le Varois sont ainsi les premiers médaillés français en cyclisme sur route depuis 1956 !
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00:00Non, je ne savais pas exactement la place à laquelle j'arrivais et c'est difficile
00:08de faire un point sur la situation.
00:10Non, j'étais concentré sur ne pas rouler parce qu'il y avait Valentin devant et sur
00:23ma course, sur mon final, aller chercher le meilleur résultat possible.
00:25Mais sur le moment, non, je ne savais pas que j'étais troisième.
00:27Ça, c'est une impression, je pense, mais un sprint après 270 kilomètres et des bosses
00:38comme on l'a fait, ça ne ressemble pas à un sprint massif.
00:41Oui, j'avais des bonnes jambes aujourd'hui et je me sentais bien, j'avais encore les
00:50jambes pour faire un bon sprint.
00:52Comment tu as géré le circuit au bain parisien, les trois tours, sachant qu'il y avait Valentin
00:55devant et qu'il n'y avait pas les oreillettes ? Comment on fait quand on est derrière ?
01:01On improvise un petit peu, je savais qu'il y avait Remco devant, je me doutais que les
01:08gars allaient un peu se marquer, les gars comme Wout, comme Mathieu, j'aurais eu du
01:13mal à les suivre à la pédale dans mon marque.
01:16On était un peu détachés au deuxième passage, détachés deux derrière, avec Mathéo et
01:21quand on est revenus sur eux sur le plat, j'ai dit à Mathieu, prends ma roue, on y
01:25va, à deux.
01:26On revenait de l'arrière un peu, les deux se regardaient, ils ne voulaient pas rouler
01:30ensemble et ça a fonctionné, on est revenus sur un groupe qui était en chasse-patate.
01:34On a roulé, moi je n'ai pas trop roulé non plus parce que je savais qu'il y avait Valentin
01:42mais j'entretenais, on ne sait jamais comment Valentin se sent, en sachant qu'il y a Remco.
01:46Il est arrivé au dernier passage de mon marque, ils ne m'ont dit plus rouler du tout, donc
01:49je me doutais que Valentin allait jouer une médaille ou quelque chose, alors exactement
01:56laquelle je ne savais pas, donc j'ai vu qu'on n'avait pas repris Remco encore.
02:00On improvise, on fait un peu au feeling, mais c'est des choses que j'aime bien personnellement
02:08courir comme ça.
02:09Pour l'équipe de France, c'est leur solution.
02:11C'est quoi ça, en voyant Valentin sur la ligne, que tu as compris que c'était...
02:14En passant la ligne, j'ai vu Valentin heureux dans ses yeux, j'ai vu que quand on est heureux
02:20comme ça, c'est qu'on a fait une médaille, je me doutais que ce n'était pas la médaille
02:25d'or parce que je n'avais pas vu Remco, et quand il m'a dit ça, j'étais encore plus
02:31heureux, on ne pouvait pas espérer beaucoup mieux aujourd'hui, Remco était le plus fort
02:35et il l'a montré, on ne pouvait pas gagner, donc on a fait la meilleure course qu'on pouvait.
02:40C'est de la bouche de Valentin que tu as pris ta médaille d'or ?
02:43Oui, et Remco, parce qu'il m'a dit tu fais trois, j'ai dit je ne sais pas, il m'a dit
02:46oui, et Remco aussi a dit oui, donc voilà, c'était la bonne surprise.
02:51En tout cas, c'est un rôle dans lequel Thomas t'aime bien, il t'avait dit d'utiliser comme
02:55ça Wollongong, ça avait bien marché, tu te plais dans ce rôle-là ?
02:58Oui, je ne sais pas, mais voilà, il a appris des coureurs qui savent à peu près courir
03:06ensemble, on se connaît très bien, on sait ce qu'on doit faire, on fait de notre mieux.
03:13On donne tout, et on s'est dit avant la course, on donne tout, on donnera tout, et on ne veut
03:17juste pas de regrets à l'arrivée, et voilà, aujourd'hui, on n'en a pas.
03:20Qu'est-ce que vous avez pensé du passé ? Vous nous verriez devenir une classique à Paris,
03:23par contre, vous n'y avez pas été.
03:24Non, ce serait sympa, ce serait sympa, je ne sais pas si les Parisiens vont aimer, mais
03:28ce serait sympa en tout cas, non, c'était incroyable.
03:30Le monde, le public, dans Montmartre, le bruit, voilà, c'est quelque chose qui est difficile
03:39à décrire, on est presque contents quand on est à la descente et qu'il y a moins de
03:42bruit.
03:43Ça fait presque mal aux oreilles, voilà, c'est des souvenirs qui resteront gravés
03:47pour la vie.
03:48Ça représente quoi une médaille olympique ? C'est le Graal, pour être honnête, avant
03:59d'arriver dans le milieu olympique et tout ça, quand on me posait la question, champion
04:06du monde ou champion olympique, j'avais tendance à dire, ah, je préférerais être champion
04:08du monde ou quelque chose, mais finalement, quand on se rend compte de l'ampleur, tant
04:13qu'on ne l'a pas vécu, c'est dur de se rendre compte de l'ampleur, et oui, c'est un Graal,
04:19on s'en rappellera toute notre vie, Florian nous disait qu'on nous décrira toute notre
04:26vie comme médaille olympique, donc voilà, c'est quelque chose d'énorme, c'est un achèvement
04:32dans une carrière aussi.
04:33Tu as l'air fatigué, c'est quoi, c'est la course ?
04:35J'ai fait un petit coup de barre, j'étais bien en forme, j'ai peut-être mangé un petit
04:39bout et boit un coup.
04:40L'émotion aussi ?
04:41Oui, l'émotion, il y a eu beaucoup d'émotion, on passe dans la ligne, ma femme est là,
04:44mes enfants ne sont pas là malheureusement, mais je suis très heureux d'avoir pu partager
04:49ça avec l'équipe, avec ma femme et des amis qui sont présents.
04:52Merci beaucoup.