Cyclisme: Remco Evenepoel chez les hommes et Lotte Kopecky chez les femmes, favoris aux Jeux olympiques
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00:00Bienvenue dans cette émission spéciale Jeux Olympiques avec le cyclisme et la belle moisson, rappelez-vous la semaine dernière au chrono avec la médaille d'or de Remco Evenepoel et le bronze avec Wout van Aert, on espère forcément que ce week-end cette moisson va se poursuivre avec les mêmes, Remco Evenepoel et Wout van Aert, mais aussi chez les dames avec Lotte Kopecky, ce sera d'abord les hommes, samedi et dimanche, donc les femmes avec Lotte Kopecky, championne du monde en titre.
00:27Pour en parler, on va tout de suite retrouver notre envoyé spécial à Paris, notre expert cyclisme sur ces Jeux Olympiques, Eric Clovio, bonjour Eric.
00:35Bonjour à tous, bonjour Grégory.
00:37Vous venez d'assister à la conférence de presse de nos trois champions, Lotte Kopecky, Remco Evenepoel et Wout van Aert, dans quel état d'esprit ils sont à quelques heures de cette course en ligne dans les rues de Paris ?
00:51Je dirais que j'ai trouvé les visages tirés, un peu fatigués, ce qui est un bon signe, on est dans une phase de saison assez lourde pour ces champions, et puis c'est souvent un signe de forme et d'ambition.
01:05Les yeux étaient encore un petit peu lourds, les paupières un peu lourdes ce matin, mais on sent qu'ils entrent tous les trois dans leur petite bulle, les garçons surtout, puisque Wout et Remco seront à pied d'oeuvre avec Jasper Stuyven et Tige Benoth dès demain matin, sur un long parcours, et Lotte Kopecky dimanche.
01:27Ils sont relax, je pense aussi, ils évacuent, c'est un autre point commun, toutes les questions sur le plan tactique, parce qu'on a beau échafauder tous les scénarios possibles et imaginables, ils sont sur la table, ils nous le disent, mais personne ne peut savoir quelle sera la version qui sera jouée samedi ou dimanche.
01:51Le parcours est assez particulier, puisqu'il y a une partie en ligne à l'ouest de Paris essentiellement, et un peu au sud, et puis il y a le circuit final avec les petites bosses, et notamment la butte de Montmartre qui évoque beaucoup pour les touristes, pour les spectateurs, les très nombreux spectateurs qu'on attend ce week-end sur le soleil parisien.
02:10Au niveau tactique, je pense que les plans seront clarifiés dans les prochaines heures, au tout dernier moment, mais ils ont déjà suffisamment d'expérience pour sentir les choses.
02:24Sans oreillettes, c'est une donnée importante, il faut le rappeler, c'est un championnat, une course olympique, donc les coureurs vont partir sans ce moyen de communication habituel le reste de l'année.
02:34Donc ça demande une expérience, une lecture de cours, une vista, et une confiance aussi entre chaque coureur dans des équipes qui sont réduites à 4 coureurs pour la Belgique.
02:48Est-ce que c'est un parcours qui convient aussi bien pour les hommes que pour les femmes ? On le disait, l'autocopie qui d'un côté, Remco et Wout van Aert de l'autre côté ?
02:58Les spécialistes disent que ça ressemble à une course flamande, pas au Tour des Flandres, mais à une course flamande, donc oui, tout simplement, pour l'autocopie qui a déjà gagné deux fois le Tour des Flandres.
03:08Pour Remco qui va le découvrir l'année prochaine, mais on ne doute pas de son aisance dans les petites bosses nerveuses, avec des pavés, avec du placement.
03:16Et pour Roy, évidemment, qui est un coureur flandrien expérimenté, donc oui, c'est un profil qui leur plaît, qui correspond pleinement à leur qualité.
03:26La préparation a été un peu différente pour Remco Evenepoel et Wout van Aert, qui étaient plutôt dans une bulle pour le chrono.
03:33Là, ils sont désormais dans le village olympique où ils vivent vraiment les Jeux avec les autres athlètes.
03:39Oui, ils sont d'abord retournés chez eux après les médailles de samedi et les exploits historiques pour la Belgique.
03:46Ils sont retournés chez eux deux ou trois jours, un petit peu pour se ressourcer, penser à autre chose et reprendre des forces en famille.
03:54Ils sont revenus mardi pour Remco. Il avait besoin d'un long entraînement mercredi et d'une découverte du parcours.
04:04Wout est arrivé avec Jasper Stuyven et Tish Benoth le lendemain, donc l'entraînement collectif a eu lieu jeudi soir sur le circuit fermé.
04:12Ils ont pu se familiariser avec ces routes qui sont parfois larges, parfois très étoiles.
04:18Ils entrent dans leur bulle pour l'esprit olympique qu'ils ne découvrent pas.
04:29Ils étaient à Tokyo tous les deux, mais on sait que c'était dans des circonstances très différentes.
04:33Il n'y avait pas de public, il y avait toutes les mesures sanitaires, donc ils n'ont pas vraiment poigné dans cette ambiance olympique.
04:39Ici, ils sont au village, ils n'ont pas encore croisé grand monde, comme Star nous ont-ils dit ce matin.
04:45Ils ont chacun leurs espoirs. Peut-être Lebron James et Simone Biles, par exemple, pour Wout.
04:52Ils ont dit pourquoi pas les croiser dans un prochain repas dans cette journée.
04:57Duplantis peut-être pour Remco.
05:03Comment vont-ils gérer ce statut de favoris ? La pression est plus sur les autres que sur eux, sachant qu'ils ont déjà une médaille.
05:15Oui, tout à fait. Moralement, ils sont très relax. Les Jeux sont déjà une réussite pour le cyclisme belge.
05:22En même temps, ce sont des champions d'exception, donc les occasions comme celle-ci ne se présentent qu'une fois tous les quatre ans.
05:28En même temps, on sent que le super favori, c'est Mathieu Van Der Poel.
05:35Les Belges sont plus à l'aise dans une course offensive, on le sait.
05:42Ils ont deux fers au feu, deux leaders dans des styles différents.
05:46Remco peut attaquer presque à n'importe quel moment.
05:50Dès que le profil le permet, dès que c'est difficile pour les autres, il peut passer à l'offensive.
05:54Woutz peut lui patienter plus et miser sur sa pointe de vitesse contre presque n'importe qui, y compris contre Mathieu Van Der Poel,
06:02qui est pour beaucoup le super favori, qui lui n'aura que deux équipiers, pas trois.
06:08C'est une équipe de trois aux Pays-Bas, pas quatre comme la Belgique.
06:11C'est un avantage numérique dont il fait aussi très profit pour s'adapter aux circonstances, être parfois dans l'attente, la défense,
06:19et prendre l'initiative quand on estime que c'est nécessaire.
06:23Dans ce cadre de figure, ce qui s'est passé au Mondial de Louvain 2021, où il y avait énormément de pression,
06:30on attendait beaucoup de Woutz, de Remco, où le plan n'était visiblement pas clair,
06:35ça avait créé un peu de bise-brouille et finalement un raté sportif et beaucoup de déceptions.
06:41Tout ça, ils l'ont digéré, je pense que maintenant les choses sont claires.
06:45La complicité entre nos deux leaders est évidente.
06:49Chacun sait ce que l'autre peut lui apporter et c'est très important.
06:53Ça me fait penser un peu à la synergie entre Tom Boonen et Philippe Ginbert à l'époque,
06:59où ces garçons se comprenaient dans les moments cruciaux d'une course sans oreillette, je le répète.
07:04Cette communication est installée entre Woutz et Remco et c'est ce qui peut faire la différence ce samedi sur le circuit.
07:13Avec un Mathieu Van Der Poel que tout le monde va suivre du regard et dont on va essayer de prendre la route.
07:20Mathieu Van Der Poel qui est le champion du monde en titre.
07:23Mathieu Van Der Poel, vous en parlez, c'est le principal rival des deux Belges, Woutz Van Aert et Remco Evenepoel.
07:31Sachant qu'il y a quand même pas mal d'absents, Vingegaard n'est pas là, Pogacar n'est pas là,
07:36Carapaz qui fut si bon au Tour de France n'est pas là non plus.
07:39En dehors de Van Der Poel, est-ce qu'il y a d'autres coureurs qu'ils devront quand même surveiller du coin de l'œil ?
07:46Il y a deux manières de répondre à cette interrogation.
07:51On peut se dire que cette course très particulière, parce que je ne l'ai pas signalé,
07:55mais il n'y aura que 89 coureurs au départ.
07:57Enfin, on peut prendre 90 coureurs grosso modo au départ.
08:00C'est très particulier avec un format d'équipe très réduit.
08:03Certaines nations ne sont représentées que par un ou deux coureurs.
08:12Trois pour les Pays-Bas, je l'ai dit, quatre pour la Belgique ou la France.
08:15C'est un format qui va un peu désarçonner, parce que personne n'a jamais été confronté à un peloton aussi étriqué.
08:24Deuxième chose, on peut se dire que malgré tout, dans ce peloton restreint, il y a la moitié du top 50.
08:3124 des 50 coureurs qui appartiennent au top 50 UCI sont présents.
08:37C'est quand même un niveau assez compétitif, assez relevé.
08:42Outre Vanderpool, qui est le favori désigné de beaucoup,
08:46outre la Belgique, bien sûr, et on l'espère,
08:49la France jouera à domicile avec son d'Artagnan, Julien Laphélippe.
08:53On sait qu'il adore, même s'il est un peu un cran en dessous ces dernières années,
08:58créer l'inconfort, l'incertitude, passer à l'offensive.
09:02C'est son style. Il va être devant son public.
09:05Donc, il sera hyper motivé et sort d'une période où il a retrouvé le goût et le chemin de la victoire.
09:11Donc, il ne sera pas forcément dangereux.
09:12Dans cette équipe de France, attention au leader de l'ombre, Christophe Laporte,
09:17qui est un coureur de championnat, qui est un coureur intelligent et qui peut,
09:22moi, outre Vanderpool, le connaître très bien, qui peut tirer son épingle du jeu.
09:26Les Espagnols avec Aranburu, par exemple, ou Ayuso.
09:30Bétiol pour l'Italie, une équipe danoise qui est toujours solide,
09:34toujours présente dans les championnats, normalement emmenée par Mats Pedersen,
09:38l'ancien champion du monde, même s'il a chuté en début de tour et donc avait abandonné
09:42pour ne pas compromettre ses chances olympiques.
09:46Binyam Gernay, je l'ai cité, même si on se demande un peu comment il a digéré sa grande boucle.
09:52Ce sont un peu les noms qui ressortent pour l'instant.
09:56Mais je vous dis, la moitié du top 50 mondial est présente ici,
10:01et donc, sur un profit de coureur de classique, la course sera très ouverte.
10:05Je rappelle une donnée importante, Grégory, 273 kilomètres.
10:09C'est la deuxième course la plus longue de l'année après Milan-San Remo,
10:14donc la plus visante. C'est un format exceptionnellement long pour les JO.
10:19C'est aussi un paramètre dont il faudra tenir compte sous la chaleur annoncée ce samedi.
10:26Chez les dames, on parlait de Mathieu Van Der Poel, champion du monde.
10:30La championne du monde en titre, elle est belge, c'est Lotte Kopecky.
10:33Lotte Kopecky est la favorite, c'est elle qui doit s'imposer dans cette course
10:38qui aura lieu le dimanche du côté des femmes ?
10:42Elle doit s'imposer, en tout cas, elle l'espère.
10:45Elle est sortie assez déçue et amère du chrono de samedi dernier, où elle a chuté.
10:51Elle termine sixième sans cette chute.
10:53Elle était dans le coup, dans les temps intermédiaires,
10:55pour peut-être aller prendre une petite place sur le podium
10:59et décrocher cette médaille après laquelle elle court depuis Tokyo.
11:02Donc, on la sent un peu frustrée.
11:05Les JO, pour elle, ne sont pas forcément un bon souvenir.
11:10À Tokyo, elle avait terminé quatrième de la course en ligne
11:13en commettant une petite erreur.
11:15Elle n'avait pas senti le bon coup.
11:17Donc, elle était sortie avec un manque qui est toujours là,
11:20d'autant que sur la piste, ça ne s'était pas mieux passé.
11:23Donc, on sent qu'elle a vraiment envie d'être ponctuelle au rendez-vous dimanche.
11:27Elle sera forcément sur une course usante,
11:29avec les bosses dont je vous ai parlé dans la finale
11:31et surtout cette bulle de Montmartre,
11:33qui est un kilomètre à peu près, avec une zone pavée
11:38et avec, dans la foulée, un faux plat.
11:42Donc, c'est compliqué, mais ça plaît évidemment à une coureuse type Flandrien comme Lotte.
11:49Alors, normalement, le poids de la course doit reposer sur les Pays-Bas,
11:54qui est la nation incontournable de l'encyclisme féminin.
11:58Pour Lotte, je dirais que l'enjeu, c'est de se débarrasser peut-être de Lorena Wiebes,
12:02qui est la meilleure sprinteuse du lot.
12:04Donc, il faut durcir la course avant cela
12:07pour essayer de s'en débarrasser,
12:09de ne pas devoir l'affronter dans un duel au sprint au bout de l'effort.
12:14C'est pour ça qu'elle compte sur ses équipières belges,
12:16ses trois équipières belges,
12:17pour sans doute durcir certains moments du parcours, du tracé
12:22et essayer de lâcher la seule coureuse qui semble plus rapide qu'elle.
12:28Après, tout est ouvert.
12:30Elle ne compare pas ce circuit-ci à celui de Glasgow.
12:33Elle a été sacrée championne du monde, vous l'avez dit, Grégory.
12:36Elle trouve que c'est un peu différent.
12:38Les bosses ne sont pas comparables.
12:39Les pavés non plus.
12:40Il y a une partie en ligne beaucoup plus exposée au vent.
12:43Mais voilà, elle sera évidemment en lutte pour le titre, pour les médailles,
12:48sans se faire parler d'un pli.
12:50Je vous dis, elle a un programme piste, certes.
12:52Elle y pense, l'omnium, sept jours plus tard.
12:56Mais la quatrième place de Tokyo est toujours une arête
12:59qui est coincée dans sa gorge.
13:00Et l'autre peupe qui a prouvé qu'elle savait rebondir après une déception
13:07sera présente dimanche.
13:09Il suffit de penser à son échec autour des Flandres cette année, relatif.
13:13Une semaine ou quelques jours plus tard, elle s'imposait sur Paris-Roubaix.
13:17C'est une championne qui, mentalement, a franchi un palier.
13:20Après une déception, elle peut se mobiliser pour aller chercher la victoire.
13:25Un tout grand merci, Eric, pour ces analyses.
13:28Et on va évidemment vous suivre tout le week-end,
13:30aussi bien sur sudinfo.be que sur lesoir.be.
13:33Mais en tout cas, il y a des raisons d'être optimistes ce week-end.
13:37Et peut-être que ce drapeau belge va encore être brandi,
13:40aussi bien chez les hommes que chez les dames.
13:42On sera attentifs à tout cela.
13:43Merci, Eric.
13:44Et on vous retrouve très bientôt pour nous parler des Jeux Olympiques.
13:47On le souhaite, puisque le cyclisme reste le meilleur pourvoyeur de médailles
13:51de l'équipe belge.
13:52Donc voilà, j'espère que ça durera ce week-end.
13:55Merci, Eric.