Thomas Sammut, préparateur mental de Léon Marchand, se dit lui-même « surpris » par les performances du nageur ce mardi, toujours en course pour le doublé 200 m papillon-200 m brasse.
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00:00Surpris, déjà parce que ce qu'il a fait aujourd'hui, ça n'a jamais été fait jusqu'à présent.
00:05Donc on n'avait pas de référentiel, on ne savait pas si c'était possible à un tel niveau.
00:10Surpris, moi je ne m'intéresse pas du tout au temps, au chrono.
00:15Surpris parce qu'il a réussi à mettre en place une stratégie qui lui permet d'aller vite avec beaucoup d'économies.
00:24Donc ça, ça s'apprend et il le fait de mieux en mieux.
00:27Et pareil, quatre courses à ce niveau-là, on ne se rend pas compte parce que quand on le voit nager, on ne voit que la facilité.
00:38Mais plus c'est facile, plus c'est complexe pour y arriver.
00:41Et lui, il a réussi à faire ça, d'autant plus que nager les séries, pour lui, qui est quasiment sûr d'être qualifié en demi voire en finale,
00:52c'est là où il risque de perdre le plus d'énergie.
00:56Beaucoup plus que sur, paradoxalement, que dans une finale.
01:00Parce qu'une finale, il se lâche, il sait comment la nager, il a envie d'aller chercher au fond de lui toute sa puissance, toute son énergie.
01:08Alors qu'en série, il faut réfléchir.
01:09Alors si on réfléchit, on est dans le cérébral et ce n'est pas bon le cérébral pour avancer.
01:15Et on voyait au 200 papes ce matin, il a un peu regardé ses adversaires, un peu pour se situer, ce qui est légitime.
01:24Et du coup, voilà, il est tombé un peu dans le cérébral et c'était un 200 papillons qui lui a coûté un peu plus physiquement.
01:32Mais voilà, après, au fur et à mesure que la journée passait, il s'est plus en plus centré sur vraiment sa richesse.
01:42Et en fait, il faut absolument que Léon et la grande majorité des sportifs se branchent sur le cœur, sur ce qu'il y a à l'intérieur.
01:49Sur les sensations, c'est ça ?
01:50Et pas sur le cérébral.
01:51C'est quoi la différence ?
01:52C'est ces sensations, ça que tu veux dire ?
01:54En gros, c'est que nous en France, on est très, très cérébraux.
02:00C'est notre pédigrée.
02:02On est du Descartes, je pense, donc je suis.
02:05Donc on est très, très, très intellectuel.
02:08Et le sport, c'est toute la différence.
02:11C'est qu'à force de faire des mouvements, quel que soit le sport, le corps a appris à le faire, quelle que soit l'intensité.
02:17Et souvent, c'est le cerveau qui naturellement veut contrôler.
02:22On est dans le contrôle en France.
02:23Et c'est ça qui nous fait déjouer.
02:25Et je pense que peut-être que les filles, j'en reviens, excusez-moi, à l'esprit, mais en étant proches du but,
02:31peut-être qu'à un moment donné, elles se sont déconnectées de ce qu'ils faisaient à leur force, un peu l'instinct, etc.,
02:36pour dire là, on réfléchit, on est près du but.
02:39C'est pour ça qu'en fait, la réussite d'un sportif, elle est très ténue entre perdre et gagner.
02:45Ça se joue à trois fois rien.
02:47Et on le voit avec, je crois que c'est Canone qui s'appelait il y a trois ans quand il a été appelé,
02:52alors qu'il n'était pas qualifié, quelqu'un s'était blessé, il prend sa place.
02:55C'était génial.
02:57C'est que du bonus.
02:58Il arrive, il se lâche, boum, boum.
03:00Ils n'étaient pas du tout dans la réflexion.
03:02Et donc, il devient champion olympique.
03:04La difficulté après, c'est de confirmer.
03:06On l'a vu il y a quelques jours.
03:08Il a confirmé au championnat du monde quand même.
03:10Oui, mais après, ça reste les Jeux.
03:12On confirme aux Jeux.
03:14Et pour Léon, on croit que c'est facile ce qu'il fait.
03:16Non, non, non, c'est extrêmement…
03:18Hyper intéressant ce que tu nous apprends.