Munich 72, des jeux et du sang EP1 Le Cerveau

  • il y a 3 mois
"Munich 72, des jeux et du sang" est un documentaire en trois parties qui retrace les événements tragiques survenus lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972. L'épisode 1, intitulé "Le Cerveau", se concentre sur les origines et la planification de l'attaque terroriste. Voici les principaux points abordés dans cet épisode :

Date de l'attaque : Le 5 septembre 1972, des terroristes palestiniens pénètrent dans le village olympique et prennent en otage onze athlètes israéliens

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Contexte : L'épisode explore les raisons qui ont conduit à cette attaque, notamment le refus du comité olympique d'accepter la participation d'une équipe d'athlètes palestiniens
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Planification : Le documentaire se concentre sur Abou Daoud, considéré comme le cerveau de l'opération. Il décide de monter cette action terroriste en réponse à l'exclusion des athlètes palestiniens
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Déroulement : Les terroristes s'introduisent dans le village olympique à 4h30 du matin, marquant le début d'une prise d'otages qui sera suivie en direct par les médias du monde entier
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Impact : Cet événement a profondément marqué l'histoire des Jeux Olympiques et a eu des répercussions importantes sur les relations internationales et la sécurité des grands événements sportifs.
Perspective historique : Le documentaire a été réalisé à l'occasion du cinquantième anniversaire de ces événements tragiques, offrant un regard rétrospectif sur cette page sombre de l'histoire olympique

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Ce premier épisode pose les bases pour comprendre les motivations et la préparation de cette attaque terroriste qui a choqué le monde entier et transformé à jamais la perception de la sécurité lors des grands événements sportifs internationaux.

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Sport
Transcription
00:005 septembre 1972, les Jeux Olympiques de Munich battent leur plein.
00:17Prenant le monde entier par surprise, un commando de terroristes palestiniens s'empare de 11 athlètes israéliens.
00:23Près d'un milliard de téléspectateurs suivent en direct les péripéties de cette terrible journée qui s'achève dans un bain de sang.
00:33La riposte d'Israël est impitoyable.
00:41L'attentat de Munich et les représailles d'Israël ont donné lieu à bon nombre de légendes et d'interprétations romanesques.
00:48Pourtant, depuis 50 ans, les trois principaux acteurs de cette tragédie ont livré des mémoires, accordé des entretiens sur lesquels s'appuient chacun des récits qui vont suivre.
01:18L'histoire d'Israël
01:40Certaines idées jaillissent parfois sans qu'on s'y attende.
01:44J'étais en Europe depuis quelques semaines pour acheter des armes et Abou Yad, paix à son âme, m'avait donné rendez-vous à Rome.
01:55Je me souviens d'un jour d'été radieux, d'une place inondée de soleil.
02:00On buvait expresso sur expresso en devisant gaiement.
02:04Au détour de la conversation, Abou Yad m'a informé que le comité olympique avait officiellement refusé la participation d'une équipe d'athlètes palestiniens aux Jeux Olympiques de Munich, fin août.
02:16Ça m'a mis hors de moi.
02:18Et en cinq minutes, nous avons conclu l'affaire.
02:21On refusait notre participation aux Jeux.
02:24Nous allions nous y inviter nous-mêmes, en montant une opération spectaculaire pour s'emparer d'athlètes israéliens.
02:34J'avais 35 ans, et je combattais pour la cause palestinienne.
02:44Trois jours plus tard, j'étais à Munich pour une première reconnaissance.
02:52Je ne disposais que d'une après-midi, car je devais filer en Bulgarie pour prendre livraison d'une dizaine de pistolets automatiques.
02:59Alors j'ai fait très vite.
03:04Depuis la gare centrale, j'ai pris le métro flambant neuf que les allemands avaient construit à l'occasion des Jeux.
03:23Un quart d'heure plus tard, j'ai débouché à l'air libre de la station Olympia Zentrum.
03:29Devant moi ont surgit les installations colossales.
03:32D'un côté le centre olympique lui-même, là où allaient se dérouler les épreuves avec ce stade magnifique recouvert d'un toit en fer, et l'omniprésence d'une formidable tour de télévision.
03:52L'événement allait être retransmis à 500 millions de foyers répartis sur les cinq continents.
03:58Et nous, nous voulions justement profiter de cette diffusion planétaire.
04:08Juste à côté, seulement séparé par une route, le village olympique, où allaient loger les athlètes.
04:15C'était une cité dortoire, avec des buildings en forme de pyramides, et d'autres plus petits et plus bas entre lesquels zigzaguaient des allées bétonnées.
04:23Pour l'heure, c'était encore une immense ruche où bourdonnaient les derniers travaux de finition.
04:29J'aurais bien aimé savoir déjà dans lequel de ces bâtiments allaient loger les sportifs sionistes, mais je n'ai pas réussi à trouver l'information.
04:37Peu importe, d'un coup d'œil, j'ai jugé l'opération faisable, j'étais très content.
04:43Le surlendemain, j'ai appelé Beyrouth, où se trouvait le quartier général de Septembre Noir.
04:49J'ai parlé à Abou Yad, il avait obtenu l'accord de principe des autres dirigeants de l'organisation.
04:56Yasser Arafat s'était contenté de cligner de l'œil en souriant.
05:00On nous accordait 5 000 dollars, ce qui nous suffisait amplement.
05:04Abou Yad m'a dit qu'il allait immédiatement s'occuper de sélectionner une dizaine d'hommes parmi nos jeunes fédahines les plus aguerris.
05:11Nous nous sommes ensuite mis d'accord sur le scénario général, en gardant en tête que toutes les télévisions du monde seraient à Munich.
05:18Premièrement, prendre les athlètes de l'organisation, et ensuite, les dirigeants de l'organisation.
05:24C'est ce qu'il s'est passé.
05:27Yasser Arafat s'était contenté de cligner de l'œil en souriant.
05:31On nous accordait 5 000 dollars, ce qui nous suffisait amplement.
05:35Abou Yad m'a dit que toutes les télévisions du monde seraient à Munich.
05:38Premièrement, prendre les athlètes israéliens en otage dans leur propre appartement.
05:44Deuxièmement, exiger pour leur libération celle de 200 des nôtres prisonniers en Israël.
05:51Troisièmement, si Israël refuse, obtenir des avions pour conduire nos otages dans un pays arabe.
06:05On a décidé de ne pas poser de questions fondamentales sur ce jeu,
06:11mais on a décidé de s'occuper de l'obtenir pour pouvoir jouer au maximum de sécurité et aux minimums d'agressions.
06:22Le Docteur Schreiber était notre préfet de police pour Munich.
06:27En même temps, le reste de l'organisation, le véritable chef de police,
06:30Le Dr Schreiber était notre préfet de police pour Munich
06:33et, en même temps, le responsable de la sécurité des Jeux olympiques.
06:38Nous avions discuté longtemps avant les Jeux,
06:43bien sûr, des hypothèses, de toutes les hypothèses,
06:47de tout ce qui pourrait arriver.
06:51Et nous avions bien sûr aussi réfléchi
06:54à ce qui se passerait s'il y avait une attaque,
06:56s'il y avait un attentat terroriste.
07:00Mais arrive alors la question suivante.
07:02Quelle est la probabilité que quelque chose comme ça se produise ?
07:06Et à l'époque, la philosophie des organisateurs, c'était
07:09que cet esprit de paix est une nécessité absolue.
07:13Des choses comme ça ne se produiront pas.
07:22C'était en 1972.
07:24C'était la période hippie.
07:27Il fallait absolument que ce soit des Jeux joyeux.
07:41J'étais de retour à Munich, début août,
07:43pour finaliser les détails de l'opération.
07:46Toute la ville était tournée vers l'ouverture imminente des Jeux.
07:50Il régnait partout une excellente humeur
07:52et le temps était splendide.
07:57J'observais les jeunes chevelus et les vieux Bavarois
08:00se côtoyer gentiment à la terrasse des Brasseries
08:03en songeant que moi, j'étais là pour troubler la fête.
08:17J'ai sillonné la ville en tous sens
08:19pour me familiariser avec son réseau urbain
08:21et repérer les voies d'évacuation sûres en cas d'urgence.
08:27Comparé au bazar de la circulation dans Beyrouth,
08:31Munich était une ville confortable où conduire était facile.
08:38Le village olympique était terminé
08:41et en attendant que les délégations arrivent,
08:43il était libre d'accès.
08:46Je l'ai visité une bonne dizaine de fois en me mêlant au bateau.
08:51Dès que les Allemands ont rendu public
08:54l'emplacement précis des délégations,
08:56j'ai filé au 31 Connolly Strasse pour observer de près
09:00ce qui allait être le théâtre du drame,
09:03l'immeuble des Israéliens.
09:07J'ai parcouru plusieurs fois discrètement
09:10les chemins qui y menaient,
09:12mais personne ne m'a jamais posé de question.
09:15Il y avait très peu de policiers,
09:16ceux qui étaient là n'avaient de toute façon pas l'air bien méchant
09:20dans leur tenue bleu ciel et ils ne portaient pas d'armes.
09:25Il y avait effectivement beaucoup de policiers,
09:29y compris sur le site, mais pas en uniforme.
09:32Ils étaient tous en civil, comme des gens ordinaires.
09:37La philosophie, c'était que sur l'ensemble du site,
09:41on ne voit pas de policiers.
09:43Il y avait une clôture, une grille de deux mètres de haut
09:47que n'importe quel gamin pouvait franchir.
09:50Il n'y avait absolument aucune sécurité.
09:52Les policiers, y compris dans le village olympique,
09:55se baladaient en costume de chez Courrèges.
09:58C'était un endroit où les policiers n'avaient pas d'armes,
10:02ils n'avaient pas d'armes, ils n'avaient pas d'armes,
10:05ils n'avaient pas d'armes,
10:07ils n'avaient pas d'armes,
10:09ils n'avaient pas d'armes,
10:10ils n'avaient pas d'armes, ils n'avaient pas d'armes.
10:14Ceux-ci avaient été conçus spécialement pour que ça ne fasse pas penser,
10:18et c'est le point décisif,
10:20aux jeux en uniforme organisés par les nazis.
10:23Les organisateurs voulaient que rien,
10:26mais vraiment absolument rien,
10:28ne rappelle ces jeux de 1936,
10:30où Hitler et son régime s'étaient mis en scène
10:33et où il y avait eu des uniformes jusque dans les tribunes.
10:41Pour pouvoir repérer à mon aise,
10:44et comme je voyageais avec des faux papiers,
10:47j'ai fait appel à Vili Paul,
10:49un jeune Allemand sympathisant de notre cause
10:52qui m'a loué une voiture à son nom.
10:54J'ai su plus tard que Paul était néo-nazi.
10:57J'aurais surtout dû savoir qu'il était sous surveillance,
11:00que la police de Dortmund avait repéré ma présence à ses côtés
11:04et avait prévenu l'échelon fédéral.
11:06Leur telex a dû se perdre,
11:07et c'est tant mieux, car il était explicite.
11:12En fait, dans ce telex, il était écrit textos
11:16vraisemblablement une activité conspiratrice
11:19de terroristes palestiniens en Allemagne.
11:22Et il était question de Vili Paul et de ses contacts
11:25avec un Arabe nommé Saad Wali.
11:27A l'époque, c'était le pseudonyme d'Abou Daoud
11:30quand il était en déplacement.
11:33Une semaine avant l'ouverture des jeux,
11:35je suis parti récupérer les armes destinées à mon commando.
11:40Abou Iyad m'avait donné rendez-vous à l'aéroport de Francfort.
11:45Abou était par nature audacieux.
11:48Il avait réparti nos 8 kalachnikovs au fond de 5 valises
11:52et les avait recouvertes de lingerie fine.
11:55De là où j'étais, je l'ai vu arriver détendu
11:58au bras d'une camarade qu'il faisait passer pour sa femme
12:01et qui souriait. Le douanier a regardé leurs papiers,
12:03des faux magnifiques imprimés à Beyrouth.
12:06Puis, il a ouvert la 1re valise.
12:09Le satin et la soie des culottes de madame lui ont sauté au visage.
12:14Le douanier a eu l'air très gêné,
12:16l'a refermé et leur a fait signe de passer.
12:19Et j'ai recommencé à respirer.
12:26Pour dissimuler nos kalachnikovs et nos grenades,
12:30j'ai utilisé les casiers de la gare centrale.
12:32En prenant soin par sûreté d'en changer tous les jours.
12:55Je me souviens que tous les athlètes
12:58ont été réunis avant en Israël.
13:00On nous a parlé de la préparation au jeu,
13:04où nous allions nous rendre.
13:07On nous a pas parlé de choses spéciales.
13:10On a juste dit de faire attention dans les chambres,
13:13de surveiller que personne n'ait mis quelque chose de suspect
13:17dans nos poubelles.
13:23Il n'y a pas eu de discours particulier au sujet de la sécurité.
13:27Nous ne pensions pas du tout à ça.
13:57Dans ma chambre d'hôtel,
14:00j'ai regardé la cérémonie d'ouverture à la télévision
14:03et vu défiler 120 nations dont nous n'étions pas.
14:06J'ai scruté le passage des athlètes israéliens.
14:10J'en reconnaissais plusieurs
14:13pour m'être plongé dans la presse sportive.
14:16La moitié étaient des haltérophiles ou des lutteurs,
14:19des hommes costauds dont je craignais la résistance physique
14:22au moment de l'assaut.
14:28Même moi, en regardant la cérémonie d'ouverture,
14:32j'ai été très émue de voir la délégation israélienne
14:36défiler avec le drapeau israélien.
14:41J'en ai parlé avec Yossi, qui m'a dit...
14:45Ilana, tu ne comprends pas à quel point c'est important
14:48que nous soyons là et combien c'est émouvant
14:51de défiler ici et de représenter l'Etat d'Israël.
14:53En effet, je pense que c'était très symbolique
14:58et très important.
15:23Le team est venu au service avec des compétiteurs
15:27de la plupart des pays européens.
15:29Dachau, ouvert trois ans avant que l'Allemagne
15:32fasse l'Olympique de Berlin,
15:34est juste à 6 kilomètres du stade de Munich.
15:54Je veux préciser que c'était vraiment
15:57mes premiers Jeux olympiques.
15:59On est arrivés et je trouvais tout très beau.
16:02Tout était tellement charmant.
16:04Le village olympique nous donnait l'occasion de sortir.
16:07Tout le monde avait reçu un badge avec l'emblème de son pays
16:11et la communication avec les autres équipes
16:14se faisait grâce à cela.
16:23Change, change, change...
16:26Et on échangeait comme ça.
16:28Il y avait une ambiance vraiment merveilleuse.
16:31Nous étions comme les équipes de tous les autres pays.
16:35Les garçons étaient à un endroit,
16:38les filles à un autre, à 200 mètres d'eux.
16:41Je me souviens des agents et de leur tenue bleu clair.
16:45Ils se tenaient debout comme ça avec les mains dans le dos.
16:49Je vous en prie, vous voulez entrer ?
16:51Welcome ! Entrez !
16:54Tout était très, trop libre.
16:56Personne ne pensait qu'une telle chose pouvait se passer
17:00et qu'on pouvait profiter de la scène olympique
17:04pour des motivations politiques.
17:09Les Jeux de Munich étaient partis pour être
17:13les plus beaux de l'ère moderne.
17:16Tous ceux qui venaient aux Jeux jusqu'en 1972
17:19pensaient qu'on était dans le souvenir
17:23des Jeux de l'Antiquité,
17:25de la trêve, qu'il n'y avait pas de conflits,
17:29qu'il n'y avait pas de morts.
17:31La trêve olympique, ça peut paraître naïf,
17:35mais ce n'est pas naïf.
17:37Aussi bien nos collègues japonais
17:40ou les sportifs chinois, les Russes et les Européens,
17:44quand on dit qu'aux Jeux, ils étaient tous frères,
17:47c'est vrai, on était tous frères.
17:50Personne ne peut s'imaginer qu'il peut y avoir un attentat.
17:54Personne ne peut s'imaginer qu'on y triche, qu'on y vole.
17:59On croit qu'on vit dans un monde tout blanc
18:03avec des nuages merveilleux, qu'on est dans un paradis
18:07et que pendant les Jeux olympiques, le mal n'existe pas.
18:17Les Jeux battaient leur plein quand les deux chefs de mon commando
18:21sont arrivés à Munich.
18:26Je les connaissais du Liban.
18:29Loutif Afif, qui se faisait appeler Issa,
18:32et Youssouf Nazal, dit Tony.
18:35Tous deux étaient jeunes,
18:37mais c'était déjà des guerriers éprouvés.
18:41C'est en leur compagnie que j'ai fini par résoudre
18:44la dernière grosse énigme avant de pouvoir lancer l'opération.
18:48La topographie précise des appartements
18:51où nous allions faire effraction.
18:53Nous nous sommes rendus au village.
18:55Les gardiens dans les guérites disposées autour de l'enceinte
18:58n'étaient pas bien pointilleux.
19:00En souriant de toutes mes dents,
19:02j'ai dit que nous étions des touristes brésiliens
19:04et que je comptais un ami très cher parmi nos athlètes
19:07et nous sommes entrés.
19:09Pour l'appartement lui-même, ça a été aussi simple.
19:12J'ai convaincu la charmante hôtesse israélienne
19:13qui se tenait dans le hall
19:16que nous voulions visiter son pays
19:18et je lui ai demandé si elle avait des brochures.
19:21Elle en avait, dans l'appartement,
19:23et nous a fait signe de la suivre.
19:25C'était vraiment inespéré.
19:27Les logements étaient vides
19:29parce que, selon l'hôtesse,
19:31tous les athlètes étaient à l'entraînement ou en compétition.
19:34En dix minutes, nous avons tout vu.
19:36L'appartement de Langland du Plex,
19:39le nombre de lits par chambre,
19:43la coursive qui joignait les différents logements,
19:47l'escalier qui conduisait au sous-sol.
19:50L'hôtesse se félicitait du confort des installations
19:53et nous n'en perdions pas une miette.
19:55Nous sommes revenus au centre de Munich,
19:57gonflés à bloc.
20:09Il n'y avait pas le moindre doute possible
20:11concernant le danger que représentait
20:14le terrorisme palestinien.
20:16Nous avons eu des détournements d'avions en partance d'Allemagne
20:20ou d'avions de la Lufthansa effectuant des vols intérieurs.
20:23Il y a des avions qui ont explosé.
20:25Un avion de la Suisse Air qui allait en Israël a explosé en plein vol.
20:29Il y a eu des attentats à la grenade
20:31contre l'ambassade d'Israël à Bonn.
20:33Il y a eu ces détournements spectaculaires
20:35de plusieurs avions occidentaux
20:37que des commandos palestiniens ont fait exploser
20:39et qui ont été détruits.
21:10En détruisant cet avion, nous pouvons dire à ces gens
21:14qu'il y a une guerre,
21:16qu'il y a une cause ici, au Moyen-Orient.
21:19Si nous avons notre vision claire
21:23de la révolution,
21:27je peux dire que nous aurons la victoire.
21:39Le 2 septembre, nos six fedayeen sont arrivés en Allemagne
21:44sur trois vols séparés.
21:46Issa et Tony les ont planqués dans les hôtels discrets du centre-ville
21:50que j'avais repérés avec interdiction de sortir.
21:53Eux étaient vraiment jeunes.
21:55L'un d'eux, Jamal, n'avait pas 20 ans.
21:58Tous brûlaient de passer à l'action
22:00et de rendre à Israël les coups qu'il nous avait portés.
22:03C'est pour cette raison qu'ils avaient rejoint Septembre Noir,
22:05l'organisation clandestine que nous avions créée avec Abu Yad.
22:13Nous les avions recrutés comme des centaines d'autres
22:17dans les camps de réfugiés du Liban
22:19en leur promettant que nous allions frapper plus fort que le FPLP
22:22qui avait fait beaucoup parler de lui en détournant des avions.
22:26À Septembre Noir, nous étions plus ambitieux
22:30et sans doute plus sanglants.
22:32Nous rêvions de liquider des officiers de l'armée israélienne,
22:34des agents du Mossad,
22:37des personnalités arabes compromises avec les sionistes.
22:42À mes yeux, Munich, en revanche,
22:45se présentait comme une gigantesque opération de communication
22:48en monde aux visions, au cours de laquelle le sang ne devait pas couler.
22:52Du moins, pas forcément.
23:05On entre sur la piste et d'un coup, tu ressens,
23:09waouh, le public, le stade.
23:12Il y avait 80 000 personnes.
23:14Je ne me souviens plus exactement, mais énormément de monde.
23:17Je n'avais jamais été dans une telle arène.
23:20Je ne connaissais pas ça.
23:26Première course, j'ai tout explosé.
23:29Un record. Personne n'y croit.
23:31Première victoire.
23:32Personne n'y croit. Première.
23:35J'arrive première de la première manche et je continue et je continue.
23:40Il y avait quatre courses pour arriver en finale
23:43et je gagne face à des sportives vétérantes,
23:45des tentrices de records, de médailles,
23:47et moi, que personne ne connaît, une anonyme.
23:50D'un coup, j'éclate au grand jour.
23:53J'ai dit à Amidzour, à la course suivante, je sais quoi faire.
23:58Mais la course n'a pas eu lieu.
24:03L'heure de l'action était arrivée.
24:06Ce soir-là, vers 23h,
24:09j'ai réuni tous mes hommes dans une cafétéria près de la gare.
24:13Ils avaient revêtu les survêtements que j'avais achetés en ville
24:17et ils portaient tous un sac de sport
24:19qui contenait une kalachnikov, deux grenades à main,
24:22de la ficelle et des cordelettes,
24:24et aussi de quoi manger, car je savais que la journée serait longue.
24:28C'est à ce moment-ci que j'ai eu l'idée
24:31C'est à ce moment seulement que je leur ai révélé le but de leur mission.
24:36Prendre en otage les athlètes israéliens du village olympique.
24:40J'ai précisé, c'est une action de propagande,
24:43pas une opération meurtrière.
24:45Vous ne devez pas tuer vos otages.
24:48Mais vous avez des armes.
24:50Si l'on vous attaque, vous montrerez que vous êtes des combattants.
24:54Nous nous sommes embrassés et je les ai laissés à la grâce de Dieu.
25:01On nous avait invités à un spectacle
25:04d'un comédien juif israélien, Rodensky,
25:08qui jouait Tevi en Allemagne, dans la pièce Un violon sur le toit.
25:16Vous savez, quand quelqu'un gagne,
25:19ça se répercute sur toute la sélection.
25:22Alors il nous a tous invités.
25:24Venez, venez me voir ce soir au spectacle.
25:27Amit Sur, mon entraîneur, a dit OK, on y va.
25:31On arrive au spectacle, on s'est installés,
25:34et à l'entracte, il y a cette fameuse photo de nous tous,
25:38où ils me portent avec Rodensky sur leurs épaules.
25:42Et on est rentrés dans nos chambres à minuit.
25:45On est arrivés au parking juste en dessous de mon immeuble.
25:48Amit Sur m'a dit, demain, on se retrouve dans la salle à manger.
25:52Mais ça ne s'est pas passé comme ça.
25:57Tout le monde compte sur ce qu'il y a à faire pour venir.
26:02Je crois qu'on est tous où on veut aller.
26:04Je crois qu'on est tous où on veut aller dans ce cerveau.
26:08Je crois que je crois que je suis le seul à avoir le droit
26:11d'être le seul à avoir le droit d'être l'un de ceux qui ne sont pas.
26:15Je crois que ça va être ce qui les a mis en première ligne.
26:19Je ne l'ai pas découvert.
26:22J'ai plus qu'un second temps à attendre pour avoir réussi.
26:25Munich s'éveillait, dans ma chambre d'hôtel j'ai guetté fébrilement l'apparition des
26:53premières nouvelles. Vers 7 heures, le début des rumeurs.
26:56Bonjour, l'équipe israélienne participant aux Jeux Olympiques aurait été attaquée
27:03cette nuit au village olympique par un commando de terroristes palestiniens.
27:07Une heure plus tard, on ne parlait plus que de nous.
27:13C'était l'objectif principal de l'opération à laquelle Abou Yad et moi nous étions consacrés.
27:27Un israélien aurait été tué et l'on ignore encore s'il y a eu des blessés.
27:32Au fond de moi, sans connaître les circonstances, je ne déplorais pas la
27:37mort de ce malheureux athlète. Elle montrait la détermination de mon commando.
27:42Nous n'étions pas venus au JO pour jouer.
27:49Quant à moi, mon rôle s'achevait ici. Je ne pouvais plus agir. Désormais,
27:54et jusqu'à son dénouement final, je devenais un simple spectateur du drame que j'avais élaboré.
27:59Je suis arrivé au village vers sept heures en ne sachant à peu près rien. Combien de
28:16terroristes ? Combien d'otages ? J'ai trouvé mes hommes en train de dresser le périmètre
28:22de sécurité autour de l'immeuble comme je l'avais ordonné. C'était donc à moi de jouer.
28:29J'y suis allé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis arrivé, j'y suis

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