• il y a 5 mois
7info est la première chaîne d'information en continu en Côte d'Ivoire. Retrouvez ici en replay nos programmes et restez informés en temps réel en vous abonnant à nos différentes plateformes :

Site web : https://www.7info.ci
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCYHo...
Dailymotion : https://www.dailymotion.com/7info
Facebook : https://www.facebook.com/7infoci/
Twitter : https://twitter.com/7info_ci

#7INFO #VUDECOTEDIVOIRE

Category

🗞
News
Transcription
00:00De retour sur le plateau, c'est-à-dire nous recevons le professeur Abdoulaye Bamba,
00:04il est spécialiste en questions internationales.
00:08Bien sûr, avec lui, nous échangeons sur la brouille entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso,
00:14entre le Burkina Faso et son voisin, le Bénin,
00:18et justement, nous avons revu il y a de cela quelques instants,
00:23toutes ces affaires qui ont eu lieu, tous ces événements qu'il y a eu,
00:27entre ces deux pays, ces événements sécuritaires, et vous avez donné votre avis.
00:32Mais on se pose encore la question de savoir jusqu'où pourraient aller ces tensions
00:35entre la Côte d'Ivoire et son voisin. Jusqu'où ?
00:40Tout à l'heure, j'avais oublié même de revenir sur un instrument
00:45que j'ai amené mes étudiants à étudier, c'est le TACT, le Traité d'Amitié et de Coopération des Deux Pays,
00:51qui est un levier essentiel, du moins qui a été un levier essentiel depuis 2008,
00:56dans les relations entre les deux pays, qui permettait aux deux parties de se rencontrer
01:01et de régler tous les différends.
01:03Mais est-ce que quand on est fâché, ça peut servir ?
01:06Oui, je le dis pour dire qu'il y a déjà un instrument qui est là,
01:11que les deux parties pourraient utiliser.
01:14On a déjà vu des résultats positifs qu'on a pu obtenir grâce à ce cadre de consultation
01:20des deux pays, le Traité d'Amitié et de Coopération entre les Burkina,
01:24qui a commencé en 2008, malheureusement qui, depuis 2018, tangue un peu.
01:30La Covid est passée par là d'abord, et puis après la série de coups d'état,
01:35a fait que les deux parties n'arrivent plus à se retrouver.
01:38Comme je vous l'ai dit, monsieur et madame, quand vous créez un cadre de communication,
01:42vous arrivez à régler vos problèmes.
01:44Mais quand il n'y a pas de cadre, ça aboutit à ce genre de situation.
01:48Mais en même temps, j'y reste largement positif.
01:52Je vous dis qu'il y a trop d'enjeux, trop d'éléments qui rassemblent,
02:01qui unissent ces deux pays, pour que ce détail-là, que je ne vais pas négliger,
02:05parce que négliger cela, c'est sous-estimer un peu, mépriser la position burkinabée.
02:10Mais je dis qu'il y a trop de choses liées à Côte d'Ivoire et au Burkina
02:15pour que ces éléments-là puissent diviser ces deux pays.
02:18Est-ce qu'on ne pourrait pas assister à d'autres sorties du président de la transition au Burkina
02:25que vous taxez de populiste ?
02:29J'ai taxé plutôt son discours qu'il a eu de populiste, mais pas lui-même.
02:34Et vous allez voir, parmi les trois présidents, c'est lui qui intervient très souvent.
02:38Je n'ai pas de conseil à donner, mais c'est vraiment l'impression que j'ai.
02:43Et vous pensez qu'il ne fera plus de sortie ?
02:46Je vous ai parlé tantôt du tac.
02:48Pour moi, c'était un élément essentiel.
02:50C'était vraiment un élément essentiel.
02:52C'est un élément essentiel.
02:54C'est un élément essentiel.
02:56C'est un élément essentiel.
02:58C'est un élément essentiel.
03:00C'est un élément essentiel.
03:02C'est un élément essentiel.
03:04C'est un élément essentiel.
03:06C'est un élément essentiel.
03:08C'est un élément essentiel.
03:10C'est un élément essentiel.
03:12C'est un élément essentiel.
03:14C'est un élément essentiel.
03:16C'était vraiment une innovation dans les relations bilatérales.
03:19Actuellement, c'est une commission mixte entre les deux pays.
03:22Mais créer ce cadre-là a permis de régler beaucoup de problèmes entre les deux pays
03:27et de renforcer la coopération économique, politique, diplomatique entre les deux pays.
03:31Donc, il faut l'utiliser plutôt que de s'insulter.
03:34Vous avez évoqué quelque chose dans la première partie de l'émission,
03:39notamment les résultats attendus dans la lutte contre le djihadisme,
03:44la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
03:47Puisqu'aujourd'hui, c'est sur justement cette lutte,
03:51c'est sur cette question que le président de la Transition Burkina a fait le coup d'État
03:56et est arrivé au pouvoir.
03:58Donc, on va faire le bilan avec vous.
04:00Où en sommes-nous dans cette lutte ?
04:02Alors, faire le bilan avec moi,
04:05ce serait un peu trop exagéré.
04:10Mais je veux dire que...
04:12Ou des points importants.
04:13Voilà, je veux dire que quand vous prenez aujourd'hui la carte du Burkina,
04:17les zones qui étaient occupées par les terroristes,
04:20avant l'arrivée de Traoré,
04:23on a l'impression que les terroristes ont gagné encore un territoire.
04:28Les écoles qui étaient fermées,
04:30il y a eu beaucoup d'écoles qui étaient fermées dues aux actes terroristes,
04:34on a encore beaucoup d'écoles fermées.
04:37Les tueries, les soldats qui ont été tués sous Traoré
04:42sont non plus élevés qu'avant.
04:45Alors, quand je prends ces statistiques-là,
04:48je m'interroge.
04:50Est-ce que réellement, pour l'instant,
04:53on a atteint les objectifs qu'on s'était assignés ?
04:56Donc, je ne vais pas répondre,
04:58mais déjà au vu de ce résultat, je m'interroge.
05:01Quand ce n'est pas le cas,
05:03à cela viennent s'ajouter d'autres défis
05:05auxquels le Burkina est confronté depuis longtemps.
05:07Ce n'est pas le Burkina seul.
05:09On a des défis d'anaphabétisme,
05:12des défis de sous-développement,
05:15des défis de pauvreté.
05:17Et quand vous ajoutez donc la question sécuritaire,
05:20ce pays est dans une situation très difficile.
05:23Je pense qu'il a besoin de stabilité
05:26pour reprendre son décollage
05:28et pouvoir appliquer assez sainement
05:31les programmes de gouvernement.
05:33S'il y en a, en tout cas,
05:35qui ont été élaborés par le pouvoir en place.
05:38Mais dans son dernier discours,
05:40je pense qu'il tourne sur les réseaux sociaux.
05:43On l'entend dire que des populations reviennent
05:45dans certains villages.
05:47Il demande même à son assistance de retourner,
05:49d'aller voir, d'aller vérifier dans des villages
05:51que des populations reviennent.
05:53Il y a la cohésion qui se fait sentir
05:55de plus en plus au Burkina Faso.
05:57Est-ce que ça se trace pas un peu
05:59avec ce que vous êtes en train de dire?
06:01Vous savez, je vous ai dit tout à l'heure
06:03que je fais un bilan exagéré de ma part.
06:05Je vais dire que si le premier responsable
06:07du Burkina Faso dit, c'est tant mieux.
06:09C'est tant mieux pour la population
06:11du Burkina Faso qui souffre
06:13depuis des années du terrorisme,
06:15qui n'a plus de sérénité,
06:17qui est obligée parfois de fuir.
06:19Il m'est arrivé personnellement
06:21d'avoir une fille de ménage
06:23qui a dû quitter le Burkina,
06:25d'autres au nord, d'autres au sud.
06:27Et parfois, je la voyais assise,
06:29traumatisée.
06:31Donc, j'imagine un peu
06:33toutes ces femmes, tous ces mamans
06:35qui ont vu leurs enfants partir,
06:37tuer.
06:39Et je pense que c'est vraiment pas
06:41une situation qu'on peut envier.
06:43Donc, tout le mal que je souhaite,
06:45c'est que ce que le président Ibrahim Traoré
06:47a dit soit juste, soit vrai
06:49et que si les Burkinabés
06:51retrouvent leur maison,
06:53c'est vraiment que du bonheur pour la population.
06:55On parle toujours du terrorisme
06:57et de l'AES, l'Alliance des Etats du Sahel
06:59formée par trois Etats.
07:01On les connaît, le Mali,
07:03le Niger et le Burkina Faso.
07:05Est-ce que la lutte
07:07contre le terrorisme peut se faire
07:09par ces trois Etats seulement,
07:11sans aide extérieure?
07:13Est-ce que c'est possible, selon vous?
07:15Oui et non. Oui.
07:17Parce qu'il y a trois pays qui se mettent ensemble
07:19qui vont peut-être coordonner les actions.
07:21Je crois qu'en matière de lutte contre le terrorisme
07:23au-delà des frontières,
07:25il faut une véritable coordination des actions
07:27et une véritable
07:29adéquation des informations qu'on a.
07:31Donc, dans un premier temps,
07:33les informations qui vont circuler
07:35entre les trois pays seront uniformes.
07:37C'est un élément déjà métadactif.
07:39Mais,
07:41je crains fort que ça ne suffise pas.
07:43La lutte contre le terrorisme
07:45demande beaucoup de moyens.
07:47Moyens financiers, moyens humains,
07:49moyens matériels, moyens logistiques.
07:51Et quand vous prenez le cas du Mali,
07:53qui est un très grand pays,
07:55en termes d'espace,
07:57je crains fort que ce pays ne puisse
07:59à elle seule revenir à bout
08:01des terroristes. D'autant plus
08:03qu'il faut coopérer avec
08:05leurs voisins
08:07pour pouvoir aussi réduire
08:09les champs d'action des terroristes.
08:11Or, s'il n'y a pas de coopération,
08:13que vous insultiez à l'envers vos voisins,
08:15je ne dis pas qu'ils seront heureux de recevoir vos terroristes,
08:18mais je veux dire, ils risquent de fermer leurs frontières
08:20et ça va encore vous risquer
08:22de ne même pas avoir ces informations
08:24qui auraient pu vous aider à anticiper
08:26cette situation. Donc, pour moi,
08:28c'est un élément à métadactif.
08:30Déjà, l'union.
08:32L'union fait la force.
08:34Mais ça ne va pas suffire parce qu'il faut aller plus au-delà de cela.
08:36Et la question
08:38terroriste n'efface pas aussi
08:40les autres défis qu'ils doivent relever.
08:42Donc, tout ça a mis ensemble.
08:44Beaucoup de défis, oui.
08:46Ils ont du pain
08:48sur la planche et ils ont besoin
08:50humblement des autres pays
08:52de la sous-région.
08:54Le Burkina Faso accuse aussi le Bénin.
08:56On a beaucoup parlé de la Côte d'Ivoire
08:58mais il y a aussi le Bénin. On voit déjà
09:00les conséquences économiques.
09:02Vous en parliez tout à l'heure sur la population
09:04des deux pays.
09:06Comment, selon vous, les choses
09:08pourraient-elles s'améliorer ?
09:10C'est la même chose pour la Côte d'Ivoire.
09:12Vous savez, le Bénin aussi...
09:14La Côte d'Ivoire, mais la Côte d'Ivoire, le Burkina,
09:16on le tacte.
09:18Le Bénin,
09:20c'était tantôt avec le Niger,
09:22tantôt maintenant avec le Burkina.
09:24La Côte d'Ivoire, c'était tantôt avec
09:26le Mali, maintenant avec le Burkina.
09:28On a l'impression que
09:30ces dirigeants qui ont fait des coups
09:32d'État
09:34en veulent énormément
09:36à leur pays, aux voisins qui connaissent
09:38une certaine stabilité.
09:40C'est une impression.
09:42Je ne dis pas que les arguments qui nous avancent
09:44ne sont pas analysés,
09:46mais ces pays-là connaissent une certaine stabilité,
09:48arrivent à mettre en application
09:50leurs programmes de gouvernement et de gestion
09:52et je pense
09:54que parfois ça gêne. Premier élément.
09:56Deuxième élément, c'est que
09:58j'ai écouté le président Talon.
10:00Il a dit un état d'esprit
10:02de
10:04modération, de pondération
10:06et je pense que déjà, c'est bon.
10:08Si ça termine dans la logique
10:10également du Burkina, je pense que cela
10:12aurait envenimé davantage la situation.
10:14Et ça, c'est à mettre à l'actif
10:16des dirigeants qui sont accusés
10:18par ces pays.
10:20Ces dirigeants ne jouent pas le jeu
10:22de ces pays, ne tombent pas dans leur jeu
10:24et essaient de garder une certaine sérénité.
10:26Parce qu'il y a d'autres défis à relever.
10:28Il faut rester donc au focus sur
10:30les défis et sur toutes les missions
10:32qu'on s'est confiées.
10:34C'est-à-dire favoriser le développement
10:36des populations qui
10:38sont sous leur responsabilité.
10:40Professeur, on a déjà la fin de cet entretien.
10:42Une dernière question avant de se quitter.
10:44On parle de l'Alliance des États du Sahel.
10:46Cette organisation,
10:48cette association,
10:50cette réunion,
10:52a-t-elle un avenir?
10:54Je ne lance pas de courir.
10:56Mais selon vous,
10:58l'historien que vous êtes...
11:00Ce genre de regroupement,
11:02on l'a connu par le passé.
11:04Ce n'est pas nouveau.
11:06C'est un contexte un peu différent.
11:08Un contexte de tension.
11:10Peut-être que si les choses
11:12se tassent et calment,
11:14on pourrait assister à une nouvelle
11:16configuration.
11:18Peut-être un retour des trois pays
11:20au sein de la CEDEAO.
11:22J'ai pris d'ailleurs tout le vœu.
11:24Parce que pour moi, c'est là
11:26qu'on pourrait donc se retrouver.
11:28Parler de nos problèmes,
11:30vous savez, l'intégration,
11:32c'est un processus qui prend du temps.
11:34L'Union Européenne, c'était depuis 1957.
11:36Et même là encore, vous avez vu
11:38qu'il y a eu le Brexit.
11:40Pour dire que l'intégration,
11:42c'est un processus qui est parfois
11:44jalonné de tensions,
11:46d'incompréhension.
11:48Mais il faut se fixer des objectifs.
11:50Quand il y a des tensions,
11:52il faut pouvoir se rencontrer
11:54pour pouvoir trouver des solutions.
11:56Et nous avons sorti
11:58ce qui pour moi n'est pas
12:00vraiment la solution qu'il faut.
12:02Merci à vous de nous avoir suivis.
12:04L'information se poursuit sur cetteinfo.ci.
12:06Au revoir.

Recommandations