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00:00Vous savez, ce pays là, on s'est allumé comme la France.
00:03Même à fond, on est banlieue.
00:04Toi, qu'est-ce que tu fais quoi si c'est pas Congo ?
00:06Si on peut se suivre là, est-ce qu'on est contents ?
00:07On peut se suivre !
00:08Est-ce qu'il est possible de détourner à tout le monde ?
00:10Là, mes voisins, ils ne vivent à jamais.
00:12Donc, qu'est-ce que tu fais ?
00:13Ils viennent vers moi encore.
00:14En fait, tout le monde s'est débrouillé.
00:16Nous, plus souvent qu'eux, nous, plus souvent qu'eux, ici.
00:18On devient quoi ?
00:19Hein ? On est un machique.
00:21On n'est pas un machique.
00:22Dites-lui que...
00:24Tu sais, dans la vie, tout ce que nous faisons là, on l'accuse.
00:28C'est bien vrai.
00:29Ce qu'ils ont fait, c'est surtout ce que le Banco Congo a fait là.
00:32Les gens l'accusent, mais ce n'est pas de sa faute.
00:34C'est pour nous mettre en sécurité.
00:36Il y a des fois, on paye.
00:38Avant de nous déléger, on donne de l'argent aux gens.
00:41Ils bouffent et puis ils restent là.
00:43Et quand il y a la pluie, la nuit s'éconde.
00:47On dit que le gouvernement ne travaille pas.
00:49C'est un truc qui a été tracé depuis toujours.
00:52Quelqu'un peut être en prison et venir casser sa maison.
00:55Et s'il quitte la prison, il dort où ?
00:57La population doit être à l'aise d'abord, avant qu'il ne casse la maison des gens.
01:02Parce que la population ne peut pas souffrir et ne peut pas casser la maison des gens.
01:06Soit en disant qu'ils font des trucs.
01:08Vous ne voyez pas, c'est pas sérieux.
01:09Donc, moi, ce que j'aimerais dire, c'est que M. Barongo arrête de casser la maison des gens.
01:15Parce que moi, moi aussi, ma maison est cassée.
01:17Voilà, ma maison est cassée, je dors dehors.
01:2023 jours, je dors dehors.
01:21Moi, ce n'est pas normal.
01:22Nous sommes ici, là.
01:23On n'a rien.
01:25Si on se débrouille dans cette salle-là, pourquoi on mange avec les enfants ?
01:28Pardon.
01:29On vous demande pardon ?
01:30Le seul point dans nos mains, c'est que j'ai nos 5 ans, 5 frères ici.
01:33Moi, je ne sais pas où on va aller.
01:35On est quitté au village.
01:36On est venu à Abidjan pour nous chercher encore.
01:39Hier, on nous chassait encore.
01:40On va aller au village.
01:41On va faire comment, là ?
01:42Dans cette salle-là, on se débrouille, on boit ici.
01:45Et puis, on mange à la maison.
01:46Pardonner, ne nous chassez pas ici.
01:48Quand vous allez nous chasser ici, là, on va aller où ?
01:50Vous parlez de salubrité.
01:52C'est normal.
01:53C'est pour rendre la ville propre.
01:55Je suis entièrement d'accord que cette brigade, c'est une salle pour rendre la ville propre.
02:01C'est un peu difficile.
02:02Quand on veut rendre une ville propre, les gens vont parler, ils vont parler.
02:06Mais en fin de compte, ils vont revenir à la raison.
02:08Aujourd'hui, je te dis, mon homme, ça fait 5 ans et ça fait 2 ans que je suis en famille.
02:13Je n'ai pas de soutien.
02:14Je suis papa-mama.
02:15Donc, je fais ce petit commerce-là pour souvenir aux besoins de ma petite famille.
02:19Si on peut faire des box pour nous, pour qu'on puisse se débrouiller,
02:22c'est encore mieux par rapport à nous dégager.
02:24Et puis, on va rester traîner dans la rue, soit aller mendier, à qui que ce soit,
02:28pour pouvoir souvenir à nos besoins.
02:30Franchement, ça me coerce, j'ai mal.
02:32Donc, je demande pardon au ministre, vraiment, de penser à nous.
02:36Le matin, je sors, je balaie.
02:38Je balaie jusqu'en bordure des routes.
02:40J'ai fermé même le carnival, vous pouvez vérifier.
02:43Le soir, on ramasse nos ordures, on va se jeter.
02:46On ne traîne pas d'ordures.
02:47On a reçu des messages.
02:48Ça ne nous arrange pas.
02:49C'est ce qu'on fait pour nourrir notre famille.
02:52On se débrouille un peu, un peu.
02:54On fait comment ?
02:55Si ils ont enlevé tout ça, si on ne vend plus au bord, on fait comment ?
02:58Au marché, c'est l'argent.
02:59Les plats, ça, c'est cher.
03:01On voit, nous, on a notre devanture.
03:03Je ne paye rien.
03:04Mais au marché, là, les magasins aussi sont chers.
03:07Moi, j'aimerais que l'État essaie de voir sur le côté, là.
03:11Parce que là, tout est cher.
03:13Les magasins, au marché, les tables.
03:16Ils peuvent essayer de diminuer.
03:18Comment ça s'arrange ? On n'a qu'à s'arranger, quoi.
03:20Vraiment, ça ne m'arrange pas.
03:21Parce que c'est ça, moi, c'est ça qui fait que je ne fais plus aimer mes enfants à l'école.
03:24Moi, là, papa n'est plus sur la terre.
03:26Donc, il vend, il me débrouille plus mes enfants à l'école.
03:28Si on dit que le populaire s'assoit au bord de la route, là, il s'assoit où ?
03:30Je suis diplômée de MBT en électronique.
03:33Et depuis là, bon, je n'ai pas encore trouvé de stage.
03:37Je n'ai pas encore trouvé d'emploi.
03:38Je me débrouille un peu devant ma porte.
03:40Je fais le commerce du barbare.
03:43Donc, si on enlève les tables devant la porte, nous, ça ne nous arrange pas.
03:46Est-ce qu'ils vont trouver des magasins pour nous mettre là-dedans ?
03:48Ou bien, ils vont trouver une autre activité pour nous donner, pour qu'on puisse revenir à nos besoins.
03:52Parce que si on ne le fait pas, là, nous, ça ne nous arrange pas.
03:54On ne va pas rester là comme ça.
03:55Tu ne peux pas aller te prostituer aussi.
03:57C'est le travail, là, tu es obligé de le faire pour avoir à manger.
04:00Mais moi, si tu fais ton activité, c'est sûr que chaque jour, même si tu as eu 1 000 francs, tu as eu 500,
04:05tu peux manger, tu peux garder aussi.
04:07Non, franchement, moi, ça ne m'arrange pas.
04:09Je ne suis pas d'accord avec cette décision-là.
04:13Donc, que l'État essaie de voir un peu de nous notre côté.
04:18C'est vrai, ce n'est pas facile, mais on peut essayer de voir un peu.
04:21Parce que nous aussi, la population, ça ne nous arrange pas.
04:24C'est ce qu'on fait pour pouvoir, si on sortit, pour pouvoir se débrouiller un peu, un peu, faire certaines choses.
04:28Nous, nous voulons, on demande pardon à l'État.
04:31On demande pardon, on plaide.
04:33Qu'ils aient compassion de nous aussi.
04:35Il faut essayer de voir un peu de notre côté, parce que ce n'est pas facile.
04:38Alors, rester là, ne rien faire là, ce n'est pas bon.