Festival de l'écrit 2013 Initiales Grand Est

  • il y a 3 mois
Retour sur l'édition de 2013 du Festival de l'écrit de l'association Initiales en région Grand-Est.
Transcription
00:00Le cachemire c'est pour les riches, le cachemisère c'est pour les pauvres, le cachenais pour
00:14les enrhumés, les cachettes pour les bijoux, cache-cache c'est pour les enfants, les cachettes
00:20c'est pour les malades et ce qu'on achète, faut le payer cash.
00:27Amina, Diploma, Professeure de sciences sociales et de l'humanité.
00:34Le rendez-vous et l'aboutissement des festivals de l'écrit chaque année, ça devient un
00:39rendez-vous citoyen.
00:40On sait qu'on va travailler dès janvier jusqu'au mois d'octobre, mais on sait en
00:45octobre.
00:46Faire l'aboutissement autour d'une fête, autour de pratiques artistiques, autour des
00:51ateliers, animé par des artistes, à un moment donné dans l'année.
00:55Si vous avez besoin d'un secrétaire, on est là pour le faire.
01:00Mais les mots, c'est vous qui nous dictez les mots.
01:03Les mots peuvent être chantés, écrits, slamés, comptés, c'est de multiples moyens
01:09ludiques qui donnent l'envie et le plaisir d'aller vers la langue.
01:13Si on se met à parler du quotidien de la vie...
01:16Je suis d'accord avec toi Betty, mais d'un autre côté, un écrivain, c'est quelqu'un
01:19qui écrit à partir de ses blessures.
01:21Forcément.
01:22Pas forcément.
01:23Rencontrer un écrivain, un graphiste, un calligraphe, un slammer, un compteur, être
01:32biblé dans un journal, dans un livre, c'est de faire de l'apprentissage de la langue
01:40un lieu.
01:42Tous les ans je viens ici, je suis contente, j'aime bien le travail d'ici.
01:46Je sors avec Moustapha, on fait des tablettes, tout ça, je suis contente de travailler avec
01:51la terre.
01:52En Mésopotamie, on faisait une espèce de cuvette, comme un U, je vais le faire au-dessus,
01:59et à l'intérieur de la cuvette, à l'intérieur on faisait un arc, un petit rond, un petit
02:04arc de serre.
02:05En réalité c'était le soleil qui se levait entre deux montagnes.
02:08C'était comme ça qu'il était schématisé.
02:10Quand on a fait l'argile, ce qui est intéressant, c'est qu'il nous a fait découvrir la terre,
02:17comme dans le temps il faisait la terre.
02:20On fait une espèce de ballon de rubis renversé, en réalité c'est la surface de terre qu'on
02:26voit quand on voit du ciel ou du vent, on voit une parcelle de terre que le paysan cultive,
02:30et c'est comme ça qu'il est représenté de la terre.
02:32Les pratiques artistiques ici sont pensées comme donnant le déclic, l'envie, le plaisir
02:38de découvrir le sens de l'acte de lire et d'écrire.
03:08Vous voyez le bord de la feuille, on va le mettre sur le bord de la tablette.
03:12Et là on va encore parler cuisine.
03:14Et là vous faites comme avec les sushis.
03:17La cuisine c'est le moteur de tout.
03:20Il est question de valoriser et de reconnaître l'expression écrite des personnes en situation
03:28d'apprentissage ou de réapprentissage de la langue.
03:32Moi personnellement je parle très bien le français mais je n'ai pas écris du tout
03:35le français.
03:36L'alcool est un ennemi impitoyable qui détruit tout sur son passage.
03:50Il profite de la faiblesse des gens pour s'inviter chez eux.
03:54Je l'ai rencontré par le biais de mes parents.
03:56Tous deux ensombrés dans cet abîme, faisant de leur vie un cauchemar.
04:02C'est vrai que de l'avoir écrit, bizarrement le texte je l'ai écrit très vite.
04:07J'écris le titre et les mots sont venus tout seuls.
04:10Ça fait comme un poids qu'on dépose.
04:13On dépose un poids en fait.
04:15En écrivant ce texte j'ai déposé un poids.
04:17Ça permet de tourner une page aussi.
04:19Ça fait du bien.
04:21Donc je conseille à tout le monde.
04:23On sent que oui, on garde tout en soi.
04:26Et quand on veut s'exprimer, on l'écrit, on le dit par écrit.
04:30Et là ça soulage un peu.
04:33Il leur a fait oublier qu'ils avaient des enfants.
04:36Ils allaient jusqu'à nous priver de nourriture.
04:38Car l'alcool était plus important, voire même vital.
04:44C'est vrai que c'est un cri.
04:46Pour certains textes c'est un cri.
04:48Moi c'est un cri d'enfant qui n'a pas été entendu.
04:51Ou que je n'ai pas su pousser assez fort.
04:54Mon enfance fut bercée par la peur, la honte.
04:58Et pour finir, par la haine.
05:01L'alcool est un assassin.
05:03Il a tué ma famille.
05:05Il a détruit mon enfance.
05:07Valérie Dupont.
05:09Mission Insertion et Développement Social.
05:12Maison des Solidarités.
05:20J'étais en larmes.
05:22Il y avait une dame devant moi qui m'a donné un choix.
05:25Et j'étais en larmes.
05:28Et la personne me dit, j'écris mon texte.
05:31La comtesse a fait parler mon texte.
05:34De l'entendre de la bouche de quelqu'un,
05:37avec toutes les émotions qu'elle a su,
05:39sans trop en mettre,
05:41ça a été juste comme il fallait.
05:43Ni trop, ni trop peu.
05:45Franchement, c'était une vraie merveille de l'entendre.
05:50On pleure, on rit.
05:53C'est vraiment la fête, au sens noble des termes.
05:55Et peut-être que c'est là qu'il y a la découverte
05:57de sens, de l'acte de lire et d'écrire.
06:07On n'apprend pas pour apprendre.
06:09On apprend pour se découvrir et découvrir le monde.
06:14Je te remercie.
06:15Oui, moi aussi. J'ai très grand honte.
06:18Et en fait, on est dans la découverte de sens dans la vie.
06:21Et le fait d'avoir participé à l'atelier cuisine,
06:24d'être encadré par Mme Moreau,
06:27et les dames du secours catholique,
06:30ça nous valorise déjà.
06:32Ça nous donne envie d'écrire.
06:34L'accès au savoir, l'accès à la connaissance pour tous.
06:37Mme Moreau, quand elle a choisi cet atelier-là,
06:39elle a fait de super bons choix.
06:41C'est un moment convivial.
06:44On prépare quelque chose, on récolte bien,
06:46et après vient l'écriture.
06:48Et là, on se lâche.
06:50On se libère de nos poids.
06:53On nous dit nos souffrances, nos attentes, parfois.
06:57Non, je pense que si ça avait été un atelier écriture,
07:00on aurait été contrainte, on se serait senti contrainte.
07:03Donc là, amener l'écriture à travers la cuisine,
07:06ça a été génial.
07:07Mais ce qui est fantastique,
07:09c'est de se projeter dans l'avenir.
07:11Il y a une place à des événements heureux
07:14ou malheureusement malheureux.
07:16Mais il y a une place à l'imaginaire,
07:18et il y a une place aussi à la leçon de projet.
07:21J'ai été capable d'écrire un texte
07:23qui a touché des personnes puisqu'il a été publié.
07:26Maintenant, il faut que je remonte mes manches,
07:28que je sois sûre de moi.
07:30On parle de difficultés, mais aussi, heureusement,
07:32on parle d'un projet, d'un rêve, d'un espoir.
07:35L'espoir d'une vue meilleure, d'un avenir meilleur.
07:39Et c'est ça qui est extraordinaire.
07:41Moi, ça m'a poussée un peu
07:43à faire encore plus confiance à Mme Moreau.
07:45Quand elle me dit, il faut passer le permis,
07:47que je lui dis, non, j'ai peur.
07:49Je veux pas, j'ai peur.
07:51Moi aussi, j'ai peur.
07:53Je suis revenue sur ma décision.
07:55Je lui ai dit, OK, je vais tenter.
07:58C'est un moment, comme le Festival de l'Écrit le dit,
08:01vivre ensemble le Festival de l'Écrit,
08:04dans le présent,
08:06et pouvoir imaginer demain.
08:08Et c'est ça, la magie de l'écriture.
08:10Je remercie l'association Fembrele
08:12qui nous permet d'avancer.
08:15Je remercie l'association Fembrele
08:18qui nous permet d'avancer.
08:21Quand il y a une participante qui vous dit,
08:25je découvre que la langue m'aide
08:27à ouvrir des portes.
08:29Moi, j'ai fini les chantiers d'insertion,
08:31j'ai sorti, j'ai un travail maintenant.
08:33J'ai donné ma démission hier,
08:35et donc, ben, on peut pas plus venir autrement.
08:38Et au plus beau, Mme Moreau.
08:40Bravo !
08:43Cette phrase-là, elle est chargée de symboles et de sens.
08:46On va l'utiliser en termes de support pédagogique.
08:49Bravo en tant qu'écrivain,
08:51et merci en tant qu'être humain
08:53de ce que vous nous donnez à partager,
08:55de ce que vous apportez aux gens qui vous accompagnent,
08:57qui vous l'ont dit.
08:59Et c'est ça que je trouve admirable,
09:01c'est qu'il y a une réciprocité merveilleuse.
09:03Voilà, merci.
09:06Et en fait, tout ce qui va être dit,
09:09par les participants,
09:11sans aucune préparation d'ailleurs,
09:13ça nous aide à aller vers cette démission
09:17qui contribue à renouveler nos pratiques pédagogiques
09:21et approches d'apprentissage.
09:23Par le biais de manifestations comme celle-ci,
09:25on peut effectivement faire des connaissances,
09:28apprendre de nouvelles choses, justement, sur ce sujet-là.
09:31C'est jamais clos, en fait.
09:33Il y a toujours des choses, justement, sur l'illustrisme,
09:35comment s'y prendre, etc., etc.
09:37Et peut-être pouvoir travailler en partenariat par la suite,
09:39ça c'est bien, c'est ce que je recherche toujours.
09:41Ça c'est enrichissant aussi.
09:45J'avoue que si je suis venue là,
09:47c'est déjà pour mon plaisir personnel,
09:49parce que j'adore les mots, j'adore la langue française,
09:51et je ne connaissais pas les signes.
09:53Alors je me suis régalée.
09:55Pour moi, ici, c'est la caverne d'Ali Baba.
09:57Et puis, les cons, j'adore ça.
10:00Ce matin, c'était excellent.
10:02Moi, je me suis régalée.
10:04Chacun va raconter son histoire.
10:06Il y aura donc deux histoires fausses
10:08et une histoire vraie.
10:10Et nous tous,
10:12on va essayer de deviner
10:14quelle est l'histoire vraie.
10:16Je travaille avec cinq CP,
10:18qui sont repérées par l'enseignement
10:20qui ont un petit niveau,
10:22au niveau de l'écriture et de la lecture.
10:24Moi, ce qui m'intéressait essentiellement,
10:26c'était le conte.
10:28Elle dirait qu'elle est vraie,
10:30mais en même temps,
10:32elle peut nous fêter.
10:34On a l'impression qu'elle le vit.
10:36Qu'elle vit son histoire,
10:38qu'elle l'a vécue, etc.
10:40C'est le secret.
10:42C'est le secret du bon conteur.
10:44C'est très enrichissant
10:46et il y a beaucoup
10:48d'outils qu'on peut réutiliser
10:50qui sont assez simples.
10:52Parce qu'un bon conteur,
10:54c'est quelqu'un qui parle avec ses ressentis.
10:56Et ce vécu, on ne triche pas avec.
10:58Et quand on raconte une histoire,
11:00un conteur,
11:02il croit à ses histoires.
11:04S'il n'y croit pas,
11:06il ne peut pas compter.
11:08On ne parle plus avec sa tête,
11:10on parle avec son cœur,
11:12on parle avec ses tripes
11:14et on ne s'occupe pas
11:16de faire des belles phrases.
11:18On peut buter sur un mot,
11:20on peut faire du mauvais français,
11:22on peut oublier quelque chose.
11:24Elle est partie en forêt
11:26et là, elle voit un écureuil.
11:28J'avais dit, si tu vois un animal
11:30sur ton chemin,
11:32j'avais complètement oublié de dire ça,
11:34je le rajoute.
11:36Et ce rendez-vous citoyen
11:38nous aide à dire
11:40combien il est nécessaire
11:42d'inscrire les apprentissages
11:44dans un projet.
11:46Écrire un projet, c'est bien,
11:48mais c'est encore mieux
11:50de le vivre avec les gens.
11:52Je remercie également
11:54les organisateurs de ce festival
11:56pour leur mois de mai juin.
11:58C'était un véritable challenge
12:00d'écrire deux textes
12:02où on a réinvesti un peu tout ce qu'on a fait
12:04et tout ce qu'on a vu au cours de l'année.
12:06Merci beaucoup.
12:08Sacrée journée ce que c'est d'aujourd'hui.
12:10On se retrouve tous ensemble pour écrire.
12:12Nous, on ne se tenait pas,
12:14on se rencontre, on se dévoile.
12:16Il faut oser parler, lâcher prise,
12:18se laisser aller.
12:20Allez, écrivons, partageons
12:22et merci au Festival Zénith.
12:26Merci.
12:28Je remercie tous nos bénévoles,
12:30nos abonnants
12:32de Famine Assaï,
12:34l'association médicale
12:36qui est Idriss, Anne,
12:38Jennifer et toute l'équipe
12:40qui était là aujourd'hui.
12:42Merci.
12:56Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org