• il y a 5 mois
Pour la plupart des entrepreneurs en échec, les difficultés de l’entreprise entraînent de lourdes difficultés personnelles. C’est certainement parce que l’entreprise se confond avec l’homme qu’en France, un « petit patron » se suicide tous les deux jours.
Témoin de ces parcours de vie : le tribunal de commerce, qui accompagne les décisions de redressement judiciaire et de liquidation.

Dans le Nord de la France à Tourcoing, nos équipes ont suivi trois de ces chefs d’entreprise, tous passés par le tribunal de commerce.

Comment surmonter l’échec et se reconstruire après la liquidation de son entreprise ? Comment sauver son « bébé » lorsque celui-ci rencontre de grosses difficultés financières ?

Category

🗞
News
Transcription
00:00On n'est pas des entreprises avec des actionnaires, on fait tourner l'économie et on est vu comme
00:13des grands patrons.
00:14On espère toujours que demain ça ira mieux, mais quand on a mis de l'argent, on s'aperçoit
00:21que ça ne va pas et tout, il faut arrêter.
00:23À un moment donné, il faut rester raisonnable.
00:24Quand tout va bien, ça va, mais quand vous êtes dans la difficulté, c'est une solitude
00:33incroyable.
00:34Je n'ai pas créé pour être « patronne ». La patronne, elle fait la cuisine, elle
00:42fait le ménage, elle fait la vaisselle derrière son bar, elle ne fait pas huit heures par
00:45jour, elle en fait douze, treize, quatorze.
00:47On a quand même un stress permanent, mais malgré ça, j'aime ce que je fais.
01:18Roland Brutin, 67 ans, est à la tête d'une entreprise de plomberie.
01:25Le tribunal de commerce l'a convoqué, lui et son représentant du personnel, suite à
01:30sa demande de liquidation judiciaire.
01:32Le dirigeant n'arrive plus à payer ses dettes.
01:35C'est un constat d'échec.
01:38On aurait préféré que ça se passe autrement, qu'on avait une bonne ambiance.
01:45On ne peut pas dire, on a fait du boulot, un petit peu de boulot, mais ce n'était
01:52pas assez pour convenir pour tous les ouvriers, c'est tout.
01:54Autrement, on avait du travail, ce qu'il y a la dernière année, on a travaillé.
01:58On a de la chance, comme je dis, on a fini le chantier, on n'a laissé personne en
02:03plan.
02:04Imaginez que je vienne chez vous attaquer la salle de bain, et puis ils disparaissent.
02:08Là, tout a été fait correctement, pour vous dire.
02:13Oui, on n'a pas de salaire en retard, on n'a pas...
02:15Non, voilà, tout s'est bien passé, quoi.
02:17On ne peut pas se plaindre, on a eu un bon patron, je dis tout le temps.
02:20Tu sais, c'est vrai.
02:21Il y a eu le pire.
02:22Non, on a eu un bon patron.
02:24On ne peut pas se plaindre, non, non.
02:31A l'intérieur de la salle d'audience, la loi ne nous autorise pas à montrer le visage
02:35du chef d'entreprise.
02:43Pour la question judiciaire, nous avons effectivement vu que vous avez rencontré des grosses difficultés
02:50en 2020, que vous avez carrément divisé par deux votre chiffre d'affaires en 2020.
02:56Alors expliquez-nous un peu, pour porter un peu notre jugement.
03:00Si vous voulez, on a trop de frais fixes, on est trop nombreux.
03:05Vous êtes encore dix, c'est ça ?
03:08Et puis, si vous voulez, on commence à perdre de l'argent.
03:10On voudrait éviter de creuser un gros trou.
03:18Ah oui ?
03:24Si vous voulez.
03:25On est en retard de charge à Cédic, Ursav, quand j'ai payé.
03:33Oui.
03:34C'est pour ça que...
03:37Vous ne voyez aucune perspective ?
03:39Non.
03:42Bien, nous allons vous demander de vous retirer sans délibérer.
03:51Je ne voyais pas ça comme ça avec toi.
03:56Ils savent déjà tout.
03:57Ben oui.
03:58C'est leur métier.
04:00En conséquence, le tribunal constate l'état de cessation des paiements
04:04et ouvre donc une procédure de liquidation judiciaire,
04:07dans la mesure où il n'y a aucune possibilité
04:09de retournement de la situation et de continuité.
04:14Donc, vous rentrez, vous arrêtez toute activité de suite,
04:18les gens rentreront chez eux,
04:20et puis le reste sera pris en charge par le liquidateur.
04:24Vous pouvez y aller.
04:25Merci.
04:27On arrive avec une histoire, et on passe cinq minutes,
04:31et on repart avec une décision.
04:34Bon, tout le monde sait que la décision du tribunal de commerce,
04:38c'est allé être celle-là.
04:41On ne va pas au tribunal de commerce pour dire
04:43« je gagne de l'argent, je ne sais pas quoi faire avec ».
04:46Quand on y va, c'est parce que ça va se passer comme ça.
04:50On s'attend à la décision, mais quand elle est donnée,
04:52c'est un soulagement.
04:57Je pense que c'est comme ça qu'il faut le prendre.
05:09Jusqu'alors, les établissements brutains employés par le tribunal de commerce
05:13n'étaient pas obligés d'obtenir des paiements.
05:16Jusqu'alors, les établissements brutains employés étaient une dizaine de personnes.
05:21Avec la liquidation judiciaire, ils seront tous licenciés.
05:28Pourquoi vous jetez ces documents ?
05:30C'est les devis qu'on a faits. On fait beaucoup de devis.
05:33Et comme on arrête, on est sûrs de ne pas les faire.
05:37On a perdu quelques gros clients, donc on a perdu les chiffres d'affaires,
05:41parce qu'il nous a eu un asile Covid.
05:43Tout le monde est resté chez soi, l'État payait une partie des salaires,
05:48mais les frais et les charges fixes sont restées.
05:52Si on est entrepreneur, on est optimiste, on se dit toujours que demain, ça ira mieux.
05:57Et puis à un moment donné, on dit que ça ne peut pas marcher.
06:02Ou même si on repart un peu, on n'arrivera jamais à récupérer tout de suite le déficit,
06:07donc on a décidé d'arrêter.
06:14Bon, je vais vous faire visiter.
06:16Ça, c'était le bureau de la secrétaire.
06:19Ça, c'était le bureau quand on étudiait les dossiers.
06:22J'ai connu mon grand-père, qui a travaillé ici, mon père a travaillé ici,
06:26puis moi, je suis le dernier.
06:28Dans le temps, l'aîné reprenait la boutique du père.
06:32Quand j'avais 12-13 ans, on allait déjà sur les chantiers.
06:36Ces enfants n'ont pas souhaité reprendre l'entreprise.
06:39Malgré lui, Roland Brutin met fin à une aventure familiale de plus de 60 ans.
06:46C'est une page qui se tourne.
06:48L'entreprise, historiquement, parlait très grosse, sa vie et sa mère.
06:52Ça y est, on est morts.
06:55C'est avec le sourire.
06:59Il faut avoir l'utilité.
07:01Garder la face, assumer sa décision,
07:04sans doute une habitude de chef d'entreprise.
07:09Avant de se résoudre à la liquidation,
07:11Roland Brutin s'est privé de salaire pendant 2 ans, en vain.
07:16Pour éponger une partie des 70 000 euros de dette,
07:19l'ensemble des outils, des tuyaux, des flexibles et des vis
07:24seront vendus aux enchères.
07:27C'est comme si le monde entier ne pouvait pas être plus beau.
07:32Les récits, les pratiques, les outils, les tuyaux,
07:36les flexibles et des vis seront vendus aux enchères.
07:56À l'ombre du beffroi de la chambre de commerce, Jean-Luc Gerdin dirige un laboratoire de photographie
08:06depuis 21 ans.
08:07À la pointe dans le domaine du tirage, il a investi 400 000 euros dans ces deux appareils,
08:17parmi les plus performants du marché.
08:18Malgré ce matériel haut de gamme, le passage de la photographie argentique au numérique
08:43a fragilisé son entreprise.
08:44Les juges du tribunal de commerce l'ont placé en redressement judiciaire.
08:50Ses 125 000 euros de dettes sont pour le moment gelés.
08:54Si les comptes ne sont pas assainis dans les mois qui viennent, la société de M.
08:59Gerdin pourrait faire faillite et ses employés licenciés.
09:02Vous vous embauchez des gens et puis vous leur dites bah ça va pas, au revoir, non
09:12moi mes employés ça fait 20 ans qu'ils sont là, c'est bien sûr qu'une responsabilité,
09:17vous vous rendez compte, une responsabilité même moi par rapport à ma famille, évidemment
09:22par rapport à ma vie, j'ai créé quelque chose, on n'a pas envie de, on est là pour
09:27bosser, pour y aller, pour faire du chiffre, pour s'en sortir, en fait c'est ça pour
09:32s'en sortir.
09:33Jusqu'ici, ces efforts ont été insuffisants.
09:39Les clients ne développent plus de pellicules entières et les tirages numériques sont
09:43plus occasionnels.
09:44Tout juste une ou deux photos souvenirs prises au smartphone.
09:47Avec un loyer qui est monté jusqu'à 8 000 euros par mois, sa trésorerie a fondu et
09:56ne lui permet plus de faire face aux coups durs.
09:58Jean-Luc Gerdin s'accroche à l'espoir d'un retour de l'argentique qui pourrait le sauver.
10:04Et après j'ai avoué à mon ami aussi qu'on avait pris trois, je vais voir si vous pouvez
10:08les remettre, j'ai pas son petit papier.
10:10Moi y'a pas de problème.
10:13Maintenant si vous voulez qu'on les coupe par quatre, il y a des vues qui sont un peu
10:16voilées, donc on n'a pas osé trop couper.
10:18Je vous mets tout en slivre, j'arrive.
10:21Super, merci.
10:24Je n'ai jamais autant vendu de pellicules qu'actuellement, depuis trois ans.
10:30Avant, oui, bien sûr.
10:31Avant 2000, c'était voilà, évidemment, il n'y avait que ça.
10:40Voilà, parfait.
10:42En apparence, les clients affluent.
10:44Jean-Luc Gerdin et ses deux employés travaillent sans répit.
10:48Merci beaucoup, bonne photo, au revoir.
10:50Mais la situation économique de l'entreprise est toujours critique.
10:54Le chef d'entreprise doit bientôt retourner au tribunal de commerce.
10:57Il saura alors si son magasin doit fermer définitivement ou si les juges
11:01l'autorisent à poursuivre son activité en étalant ses dettes.
11:15À la veille de ses 60 ans, Annie Dobrowolski a fait faillite.
11:20Elle dirigeait une brasserie à l'homme, par la suite transformée en friterie.
11:24L'entreprise a été liquidée, car la patronne n'était plus en mesure de payer ses charges fixes.
11:30Depuis sa fermeture, il y a deux ans, Annie Dobrowolski a refusé de revenir
11:34sur le site de son établissement.
11:36Trop tôt, trop douloureux.
11:38C'est des souvenirs, c'est 13 ans de ma vie, 13 ans de ma vie là.
11:46Mais c'est une page tournée, deux ans après, quoi.
11:49Et puis là, non, ça ne fait plus rien.
11:54Pas du tout.
11:56Plus qu'une friterie, Annie Dobrowolski avait aménagé un grand espace de 90 mètres carrés
12:02où les clients pouvaient s'installer pour déjeuner et dîner dans l'esprit d'un estaminé.
12:09Ça s'appelait l'entre-pote, et puis l'entre-pote, apparemment, ça me correspondait.
12:13Et puis ça a tilté tout de suite.
12:16Mais les gens venaient là pour passer un bon moment, quand ils venaient,
12:18ils avaient le temps de venir et ils savaient qu'ils allaient passer un très, très bon moment.
12:23Donc, mais ça n'a pas suffi.
12:27Ça n'a pas suffi, ça n'a pas suffi à payer le loyer, à payer les charges, tout ça.
12:34Donc j'ai eu un moment où je me suis dit stop, j'arrête.
12:40La chef d'entreprise part en redressement judiciaire
12:42et sur les conseils du tribunal de commerce, sa brasserie se transforme en friterie.
12:48Elle parvient petit à petit à rembourser ses dettes et l'avenir lui semble plus souriant.
12:53La sauce a monté jusqu'au moment où, en prenant un simple bidon de 10 litres pour changer mon huile,
12:59je me déchire le muscle de mon plat jusqu'à des cordes flottantes.
13:03Donc je vais aller voir mon médecin, il me dit 6 semaines d'arrêt avec un bras dans le sac.
13:11Et là, je me dis, c'est pas possible, tu peux pas me faire remplacer, j'ai mal.
13:18Et je pense que ça va pas continuer à aller, parce que les charges sont là, le loyer il est là.
13:22Je connaissais la situation, donc j'étais déjà en redressement.
13:27J'étais pas condamnée à énormément, 200 euros par mois pendant 7 ans,
13:31j'étais presque à la fin, j'étais à 2 ans de l'avoir terminée.
13:34Donc je sens que ça va partir forcément en liquidation.
13:41Mais j'ai tenu à dire au revoir à tout le monde, partir proprement avec les fournisseurs,
13:48faire reprendre le matériel, la surveillance, tout ça.
13:52Et puis je suis allée déposer.
13:58Avec la liquidation de sa friterie, Annie Dobrowolski se retrouve seule, sans activité et sans argent.
14:06Après 2 ans de dépression, elle essaye de sortir de son isolement.
14:13Ses anciens clients ont désormais leurs habitudes dans un café.
14:16Elle les retrouve pour la première fois.
14:23Il y a longtemps que je ne vous avais pas vue, mon cœur bat fort.
14:28C'est avec grand plaisir que je vous retrouve.
14:32Comment tu vas ?
14:33Pas bonne.
14:34Ça va ?
14:34Ah ben oui, ça va.
14:35Ça me fait plaisir de te voir, franchement.
14:37Ça va pas avoir place, mais enfin on garde les bonnes.
14:40On garde les bonnes ?
14:41Ça va ?
14:44Ben là, j'ai mes petits papis qui venaient tous les samedis, dimanches,
14:49pour faire leur TFC chez moi.
14:51Et ça me fait vraiment, vraiment plaisir parce que ça, ça fait 2 ans que je ne les ai pas vues.
14:56Pour Annie Dobrowolski, comme pour ses clients, la fermeture de la friterie a entraîné une perte de lien social.
15:02Santé, Pierre.
15:06Bonheur.
15:06Allez, retourne.
15:08Aux absents.
15:09Ça fait un petit choc quand même, et même un gros.
15:15Enfin, voilà, il y a des journées comme aujourd'hui, qui sont ensoleillées.
15:24Annie est là.
15:26Ça fait partie des bons jours, comme des mauvais jours.
15:29Des jours où ça allait, des jours où j'étais fatiguée, où ils s'inquiétaient pour moi, pour ma santé.
15:34C'était ma famille.
15:36Une autre famille, mais ma famille aussi.
15:39Il y avait une ambiance.
15:40Une ambiance, ouais.
15:44Je n'ai pas vu le côté financier.
15:46J'ai accueilli les gens pour ce qu'ils étaient, pas pour ce qu'ils m'apportaient financièrement.
15:53Après, c'était peut-être une erreur.
15:55J'aurais peut-être dû être moins, plus distante et faire tourner le truc, mais ce n'est pas ma façon d'être.
16:15Au tribunal de commerce, c'est au tour de Jean-Luc Guerdin de passer devant les juges pour être fixé sur l'avenir de son laboratoire photo.
16:23C'est la cinquième fois qu'il vient rendre des comptes au tribunal, accompagné du représentant de son personnel.
16:31Au début, ça fait tout drôle, c'est clair, on n'est pas habitué à ça.
16:35C'est quand même, on ne va pas dire que c'est humiliant, mais néanmoins,
16:44au départ, quand on monte sa boîte, on ne pense pas à ça.
16:49Au terme d'un redressement judiciaire, trois issues sont possibles.
16:53La cession de l'entreprise à un éventuel repreneur.
16:57Un plan de continuation, c'est à dire l'étalement des dettes sur plusieurs années.
17:02Ou bien une liquidation judiciaire signant la mort de l'activité.
17:07Ce qui fait le plus mal au cœur, c'est que quand on part en redressement, on laisse quand même certaines ardoises.
17:14J'espère qu'on pourra rembourser, mais au début, quand vous dites ça à votre fournisseur, ça lui fait tout drôle.
17:24Dans une pièce voisine, Philippe Dailly, à la tête d'une entreprise de conseil, se prépare pour l'audience.
17:31Au tribunal, il est juge commissaire et supervise toute la procédure.
17:35Comme lui, une soixantaine de chefs d'entreprise endosticissent au rôle.
17:40Tous sont bénévoles et remplissent cette mission sur leur temps libre.
17:45Nous, en France, on a fait le choix, et ça remonte au Moyen-Âge,
17:49on a fait le choix de faire traiter des affaires de business par des gens du business.
17:53On sait lire un compte d'exploitation, on sait lire les documents financiers,
17:56donc on comprend assez vite ce qui s'est passé ou ce qui pourrait se passer.
18:02Et donc, de ce fait là, cette compréhension permet d'aller plus loin,
18:05j'irai dans l'accompagnement et plus loin dans la prise de décision
18:09et dans la mesure du possible, là encore, de sauver les entreprises quand c'est sauvable.
18:15Affaire phototime.
18:17Alors, nous nous voyons donc en cinquième comparution,
18:21suite à la procédure d'adressement judiciaire concernant votre société.
18:27Oui.
18:30Jean Leguerdin est arrivé au terme de sa période d'observation.
18:34Il doit convaincre le tribunal de lui accorder un plan de continuation
18:37pour rembourser progressivement ses dettes.
18:42Face à lui, le président et ses deux assesseurs,
18:45le mandataire judiciaire, qui représente les créanciers,
18:49le juge commissaire, le procureur de la République et la greffière.
18:54Vous êtes sur un secteur qui est quand même très particulier.
18:57Oui.
18:57Est-ce que vous faites le pari, en fait, que l'argentique, c'est ça,
19:02va être un micro-marché, en fait, qui va se redévelopper ?
19:07Tout à fait, tout à fait.
19:08Depuis deux ans, surtout, on remarque beaucoup de jeunes
19:14qui reprennent des appareils photos argentiques.
19:18Et tous les jours, on a des pellicules à développer,
19:22et couleur, et noir et blanc.
19:24C'est incroyable.
19:25Est-ce qu'au-delà de ça, vous avez un plan de développement d'activités
19:30de manière à conforter, en fait, le redressement de votre société ?
19:34Oui, on fait beaucoup d'expos qu'on ne faisait pas avant.
19:38Tout ce qui est des expos, des artistes qu'ils exposent
19:42dans des galeries ou des bars sur l'île, et puis qu'ils vendent leurs photos.
19:47Et c'est des bonnes marges.
19:49Bon, après, en plus, on vend du cadre.
19:51Quand on fait ça, on vend du cadre.
19:53Donc ça, ça joue.
19:54Alors, vous avez compris, je crois que le tribunal est un peu inquiet
19:58quand même sur ce plan, parce que là, vous nous dites,
20:01l'argentique reprend, on a beaucoup, beaucoup de demandes.
20:04Mais qu'est-ce que ça pèse réellement aujourd'hui dans votre chiffre d'affaires ?
20:07Je pense que ça mérite des éclaircissements et des approfondissements
20:10pour qu'on puisse vraiment prendre les décisions en bonne et due forme.
20:15Je recommanderais à ce qu'on se revoie d'ici quelques semaines
20:19avec un prévisionnel plus détaillé et plus précis
20:26pour qu'on puisse véritablement valider la pertinence de ce plan.
20:36Aucune décision ne sera prise aujourd'hui.
20:38Devant les juges, M.
20:39Gardin a un peu perdu ses moyens.
20:42Il va devoir revoir sa copie et apporter de nouveaux arguments
20:45pour les convaincre que sa société a un avenir.
20:48Quand on est en audience comme ça,
20:50c'est vrai qu'il y a un côté un petit peu formaliste
20:51qui peut faire peur à certains justiciables.
20:55Et donc, ce qu'on essaie, c'est de dédramatiser la situation
20:58et d'être le plus bienveillant possible, dans la mesure du possible.
21:14Thierry May est commissaire priseur.
21:17Régulièrement, il estime et vend aux enchères
21:19les biens des entreprises en liquidation.
21:23Aujourd'hui, il se rend chez Roland Brutin
21:25pour évaluer le stock de l'ancien plombier.
21:28Bonjour.
21:29Bonjour, monsieur.
21:30Tu habites au Brutin ?
21:31Oui.
21:32Est-ce que je vais mettre mon masque ?
21:34Non, je crois que c'est assez grand et assez aéré.
21:37Bon, très bien.
21:38Vous savez pourquoi j'ai l'air ?
21:39Eh oui, je viens faire le tour.
21:41Je viens faire l'inventaire des actifs de Brutin.
21:45Bah voilà.
21:46Je vous fais visiter.
21:47OK, merci.
21:54Je sais pas, comment on procède ?
21:56On commence par un bout.
21:57Un bout.
21:58Alors, ça se présente comment, ici ?
22:00On a acheté ça bout par bout.
22:02Ah oui, oui, c'est ça.
22:03Au fur et à mesure des années...
22:04Ou des occasions...
22:05Tout va être passé au crible, et notamment les plus grosses pièces,
22:08qui pourraient permettre à monsieur Brutin
22:10de rembourser une partie de ses dettes.
22:12On va commencer par là.
22:13Voilà.
22:14Donc ici, c'était l'ancien...
22:15Un ancien magasin.
22:16Enfin, quand vous faisiez commerce de détails...
22:19Le chef d'entreprise est persuadé que son stock de pièces et d'outils
22:21ne vaut plus grand-chose.
22:23Mais parfois, les trésors sont dans le décor.
22:26Il y a un petit côté amusant chez vous, si je puis dire,
22:29c'est qu'il y a du matériel ancien, de présentation, etc.,
22:35et qui se vendra bien aussi,
22:38parce que je pense que ça va intéresser des professionnels
22:42de la brocante et de l'antiquité.
22:45Parce que parfois, ça, ça se vend mieux que des commodes Louis XV.
22:48Mais voilà.
22:49Donc on vendra certainement aussi, si on est amené à vendre,
22:53ce matériel ancien de présentation et de rangement.
22:57Voilà.
22:58Allez-y, faites comme chez vous.
22:59Oui.
23:00Je passe devant.
23:01Oui.
23:05Il y a encore une marque là-dessus ?
23:07Oui, ici.
23:13Souchon à...
23:14Ah oui, c'est Souchon à Lyon.
23:15D'accord.
23:18C'est vraiment des matériels increvables.
23:21Qu'est-ce que vous voulez que j'en fasse ?
23:22Si je mets ça dans mon garage, ma femme va te tuer.
23:28Je veux dire, non, c'est la partie du matériel.
23:31Une pliuse même manuelle comme ça, ça vaut 300, 400, 500 euros.
23:35Parfois, ça fait même 800 ou 1 000 euros.
23:39Mais c'est vraiment quelque chose qui est simple à vendre pour nous.
23:43Voilà.
23:45On continue ?
23:46Thierry May n'a pas besoin de s'attarder.
23:48Il a la valeur de tous les objets en tête,
23:50même les plus spécifiques au métier de M. Brutin.
23:53Alors, il y a un...
23:54Il y a un vieil établi.
23:55Il y a un vieil établi, là.
23:56Voilà.
23:57Ça, ça va se vendre aussi.
23:59On voit son grand-père, son père, travailler là-dessus.
24:04On les imagine tous les jours venir travailler sur cet établi.
24:09Ça, c'est un petit côté sympathique.
24:14Est-ce que ça rajoute de la valeur au mien ?
24:17Je pense.
24:18C'est une page qui se tourne.
24:20Voilà.
24:22On ne conseille pas aux gens de venir le jour où...
24:26Non.
24:27Voilà.
24:28C'est bien déclé.
24:30Voilà.
24:31C'est pas très agréable.
24:33Et puis, c'est pas très utile de voir ça.
24:37M. Brutin ?
24:38Oui ?
24:39Du bureau ?
24:40On va au bureau.
24:41Dans une semaine, la vente aux enchères clôturera définitivement
24:45l'histoire des établissements Brutin.
24:53Jean-Luc Guerdin habite à une trentaine de kilomètres de son laboratoire photo.
24:57Il consacre en moyenne une soixantaine d'heures par semaine à son travail
25:00et se verse l'équivalent d'un SMIC.
25:02Une fois qu'on est chef d'entreprise, on est seul.
25:07Ça, c'est sûr.
25:08On est seul.
25:09On est seul face aux décisions.
25:11On est seul face à la difficulté.
25:14Personne ne peut prendre votre place.
25:17Vous pouvez en parler,
25:19mais de toute façon, c'est vous qui prendrez la décision.
25:25Vous êtes responsable de tout.
25:28Et le pire de tout, c'est qu'on vous laisse rien passer.
25:39Son épouse, Sylvie, l'accompagne depuis leur rencontre au lycée,
25:43il y a plus de 40 ans.
25:45Il faisait partie du même club photo
25:47et passait tout leur week-end en reportage dans la région.
25:50Cette passion commune leur a permis de traverser les épreuves,
25:54notamment lors des premières difficultés financières de l'entreprise.
25:59Tu cherches la photo de moi ?
26:01Oui, mais je la retrouve pas.
26:03Voilà.
26:06Juillet 82.
26:08Déjà, t'avais des cheveux.
26:11Quand vous savez que c'est tendu au niveau financier,
26:15que c'est tendu, qu'on n'a pas le droit trop à l'erreur,
26:18bon ben, on y pense, quoi.
26:23De toute façon, quand il rentre, c'est boulot.
26:25Des fois, il me dit des trucs.
26:26J'ai dit, tu me l'as déjà dit au moins deux fois.
26:28Et si je lui dis pas à un moment donné, stop,
26:31on parle pas de boulot,
26:33il peut m'en parler toute la soirée.
26:36Il y a des moments, ouais.
26:38En plus, nos enfants sont loin.
26:40Des fois, je me sens un peu seule.
26:41Donc, je dis non.
26:42Faut pas non plus que ton travail...
26:44Moi, c'est pas ma priorité, mon travail.
26:46Mais bon, je suis salariée, c'est pas pareil.
26:48C'est son truc.
26:51Des fois, il y a des moments, oui, c'est dur quand même.
26:53C'est dur, oui.
26:54Faut que le couple, il soit costaud.
26:56On se connaît, on sait.
26:59Quand, par exemple, dans notre fonctionnement,
27:02il faut remettre de l'argent dans la société et tout ça,
27:05Sylvie m'a toujours aidé de ce côté-là.
27:08Elle a toujours été à côté de moi.
27:10Il y a peut-être des couples qui seraient dits,
27:13ben non, ça m'intéresse pas, c'est tout, on arrête tout.
27:17Le couple Gardin a tenu, malgré la procédure de redressement
27:21lancée il y a plus d'un an
27:23et malgré le regard des autres, de plus en plus pesant.
27:28J'ai un client qui a été voir un de mes concurrents
27:32et puis il lui a dit, ben ouais, phototime,
27:37ouais, le monsieur, il est assez vieux, il est au bout du rouleau.
27:40Ah d'accord, t'as raison.
27:42Je suis au bout du rouleau.
27:44Et ça, je l'accepte pas.
27:47Ça, ça a été terrible.
27:50Je l'ai pris en pleine figure
27:52et donc depuis ce temps-là, je me bats comme un lion.
27:55Et puis c'est tout, c'est comme ça.
28:03Quelques jours plus tard,
28:05Jean-Luc Gardin doit de nouveau défendre son magasin
28:08devant les juges du tribunal de commerce.
28:10Il veut leur prouver, chiffre à l'appui,
28:13que le marché de l'argentique a de l'avenir,
28:16notamment auprès des jeunes et que son entreprise est viable.
28:20Ils m'ont demandé des tableaux analytiques sur ma société.
28:26Donc là, j'ai vraiment le nombre de films vendus
28:29et la progression du nombre de films.
28:31Ça, c'est important.
28:33Ma boîte, c'est moi qui l'ai créée, c'est mon bébé.
28:37J'aurais quand même une certaine amertume
28:42d'au bout de 20 ans que ça s'arrête comme ça,
28:47alors que je me bagarre depuis 20 ans,
28:49que j'ai réussi à tenir.
28:51Si le plan de rendessement n'est pas accepté,
28:53c'est une liquidation judiciaire.
28:55Donc c'est dramatique pour moi, c'est clair.
28:57Affaire photo time.
29:01Au niveau de la comptabilité analytique
29:03que vous m'avez demandé,
29:05on a sorti des tableaux sur 4 ans.
29:08Nous avons tous les détails de tous les différents postes,
29:12notamment tout ce qui est ventes,
29:14par exemple en films, en pellicules.
29:16Je sais que vous avez peut-être une petite...
29:19Vous vous demandiez comment ça se fait
29:21qu'on traitait encore des pellicules.
29:24En 2019, on a vendu pour 13 700 euros de pellicules.
29:31Et ensuite, vous m'aviez demandé aussi
29:34de séparer tout ce qui vient des pellicules,
29:37les développements, et tout ce qui vient des fichiers numériques.
29:41On a 162 193 euros de chiffres.
29:45Et là-dedans, il y a une grosse partie,
29:47c'est le développement de pellicules.
29:49Couleur, noir et blanc, tirage.
29:51Mais on peut dire à peu près
29:53que le secteur développement de pellicules,
29:56il est à peu près à plus de 100 000 euros.
29:59Monsieur le juge commissaire,
30:01ce qu'on vous avait demandé la fois dernière,
30:03c'est de nous travailler cette comptabilité analytique.
30:05C'est assez instinctif, puisqu'on voit que,
30:07déjà, sur 3 ans, entre 2017 et 2019,
30:10vous avez perdu quasiment 5 points de marge.
30:13Je sais que vous avez voulu être agressif,
30:15il y avait la concurrence en phase,
30:17vous vouliez être mieux positionné, etc.
30:19Mais faites attention, en dégradant de 5 points de marge
30:22votre exploitation, forcément,
30:24vous tirez presque une balle dans le pied.
30:28La rentabilité, c'est ce qui va vous permettre aussi
30:30d'honorer le plan qui vous sera accordé.
30:34D'accord ?
30:35Donc, partant de là,
30:37je pense qu'il faut que vous ayez une vision,
30:39surtout sur ces 2 tiers du chiffre
30:41qui constituent le gros de votre chiffre d'affaires.
30:43Là, je pense que vous n'allez pas avoir d'autre choix
30:45que d'augmenter un peu vos prix.
30:47D'accord.
30:48Si vous voulez vous en sortir.
30:49Oui, je comprends.
30:50Donc, si on se revoit début septembre,
30:52vous aurez un petit peu de recul
30:54sur l'activité de l'été
30:55et la reprise de cette activité
30:57pour encore améliorer vos prévisions.
30:59Voilà.
31:00Messieurs, l'enjeu est entre vos mains.
31:02La période va être riche.
31:05Elle va être active.
31:06Donc, à vous de pouvoir accomplir
31:09tous les éléments que vous nous avez donnés
31:12pour que vous puissiez réussir une reprise importante.
31:16Je vous remercie.
31:18Merci.
31:22Le chef d'entreprise va encore devoir attendre
31:24trois mois avant d'être fixé sur son sort.
31:27L'observation du tribunal se poursuit,
31:29mais rien n'est encore gagné.
31:32Je suis beaucoup plus confiant que la fois dernière.
31:36Parce que là, ils nous ont donné des dates
31:38et on sait où on va.
31:45Présente à l'audience de M. Guerdin,
31:47Juliette Swan est l'une des trois greffiers
31:49du tribunal de commerce de Lille.
31:52Elle assure aussi la fonction de sentinelle
31:54pour une association qui apporte une aide psychologique
31:57aux dirigeants en détresse.
31:59Si M. Guerdin a toujours tenu,
32:01d'autres présentent des signes de dépression,
32:03voire de pensée suicidaire,
32:05que la greffière a appris à repérer.
32:10Il y a des personnes dont on n'a aucun doute,
32:12où ça se voit.
32:13Et il y en a d'autres
32:15où il faut poser les bonnes questions à l'audience.
32:20C'est pas moi qui le fais dans ces cas-là, c'est le juge.
32:23Ou moi, je peux le faire, mais après l'audience.
32:26Et puis, avec beaucoup de délicatesse,
32:29demander aux dirigeants,
32:31vous allez bien.
32:32Parce qu'au tribunal, on n'est pas là que pour juger.
32:35On a aussi des organismes qui peuvent vous aider.
32:38Parce qu'être dirigeant, c'est difficile.
32:40Et quand on a des difficultés, on est un peu tout seul.
32:43Donc on peut vous aider.
32:45Voilà ce qu'on peut vous proposer.
32:47Pour les cas les plus sensibles,
32:49et avec l'accord des patrons en souffrance,
32:51la greffière envoie une fiche d'alerte à l'association.
32:54S'en suivent 5 séances de psychothérapie
32:57entièrement prises en charge.
32:59D'après une étude parue en 2020,
33:01plus d'un quart des chefs d'entreprise
33:03a déjà sérieusement envisagé de se suicider.
33:07Il y a 3 mois,
33:08Annie Dobrowolski a décroché un emploi saisonnier
33:11dans un restaurant à Gravelines.
33:16Deux ans après la liquidation de sa brasserie,
33:19la dirigeante n'y croyait plus.
33:21Difficile de trouver un emploi
33:23lorsqu'on est une femme de 59 ans
33:25avec un passé de chef d'entreprise.
33:27C'est un petit café ?
33:28Oui.
33:29C'est un petit café ?
33:30Oui.
33:31C'est un petit café ?
33:32Oui.
33:33C'est un petit café ?
33:34Oui.
33:35C'est un petit café ?
33:36Oui.
33:37Oui, je m'ennuie.
33:38Thierry Lemoyne,
33:39à la tête de cet hôtel-restaurant avec sa femme,
33:42a accepté de l'embaucher le temps d'un été.
33:44C'est cool.
33:45Après 24 mois de RSA,
33:47Annie Dobrowolski a géré pendant 12 semaines
33:50la partie friterie du restaurant.
33:52Un petit gâteau.
33:53Un petit gâteau.
33:54Allez.
33:57Ça m'a aidée.
33:58Tu t'en es pas rendu compte,
33:59mais ça m'a énormément aidée.
34:00C'est vrai ?
34:01Oui.
34:02Merci.
34:03On verra l'année prochaine si je suis encore là.
34:05Si je suis dans le coin, je reviens.
34:07Ça t'a fait rappeler pas mal de choses ?
34:09Pas mal, oui.
34:10Des souvenirs ?
34:11Oui, des souvenirs,
34:13et puis le contact avec la clientèle.
34:16Après, j'irai chercher loin pour retrouver un cadre comme ça.
34:21Mais bon, d'ici l'année prochaine, je sais pas.
34:24Quand vous vous retrouvez comme ça,
34:29j'éroule sans savoir,
34:30sans point de repère,
34:31sans travail,
34:32sans rien.
34:33Le fait qu'on vous redonne une chance,
34:35c'est énorme.
34:36C'est énorme.
34:37Ça m'a fait reprendre coup à la vie.
34:40Annie m'a expliqué son parcours.
34:44Ça m'a vachement touché.
34:47Parce que ça peut...
34:49Ça peut m'arriver.
34:52Ça peut m'arriver de passer de l'autre côté.
34:56Ça m'a vachement marqué.
34:58J'ai dit, allez Annie,
35:00il faut lui donner sa chance.
35:02Il a besoin de travailler.
35:04Puis aussi parce que la vie peut vite basculer.
35:07Je me souviens d'avoir rendu mes clés
35:10aux mandataires
35:11et d'être partie du tribunal
35:13et de me poser,
35:14de m'arrêter sur la route
35:15et de me dire où je vais.
35:17Où je vais parce que
35:20on perd quelque chose.
35:24C'est ce que je ne pensais pas
35:28vivre.
35:30J'étais du genre à dire,
35:31je mettrais toujours un genou à terre
35:33mais jamais le deuxième.
35:35Là, je n'étais pas loin de mettre le deuxième.
35:38Le soulagement financier n'a été que temporaire.
35:41Depuis la fermeture de sa friterie,
35:43Annie Dobrowolski survit toujours
35:45avec 490 euros par mois.
35:48Après une liquidation judiciaire,
35:50les chefs d'entreprise
35:51n'ont pas droit aux allocations chômage.
35:54Pour s'en sortir,
35:55elle doit retrouver un travail au plus vite.
36:02Pour moi, c'est tous ceux qui viennent.
36:05C'est des liquidateurs,
36:06des brocanteurs.
36:12C'est la dernière fois que Roland Brutin
36:14ouvre les portes de son entreprise.
36:16Pour la vente aux enchères,
36:18le plombier est le seul
36:19à avoir le droit
36:20d'accepter des allocations chômage.
36:23C'est la dernière fois
36:24que Roland Brutin
36:25ouvre les portes de son entreprise.
36:27Pour la vente aux enchères,
36:28le plombier est le seul
36:29Pour la vente aux enchères,
36:30le plombier va rester à l'écart.
36:44Nous, c'est plus...
36:48plus des métaux qu'on cherche.
36:50On est ferroviaire, donc...
36:53tous les plastiques, ça nous attrape.
36:55Ah non, il n'y a pas de lumière.
36:58Un collaborateur du commissaire Priseur
37:00a pour mission
37:01de guider les acheteurs potentiels.
37:03Il y a une cave avec du...
37:06avec du stock.
37:07Voilà.
37:09C'est des habitués,
37:10ils viennent jeter un oeil,
37:11voir un peu ce qu'il y a à vendre.
37:13Ils savent ce qu'ils font.
37:15En général, ils viennent,
37:16c'est pour des lots,
37:17c'est pour du matériel bien précis,
37:18ils savent ce qu'ils vont acheter.
37:19Donc ils viennent,
37:20ils jettent un oeil,
37:21ils se font une idée,
37:22et puis après,
37:23ils viennent aux enchères,
37:24comme ça, ils ont vu de près.
37:25Regardez, regardez.
37:26Regardez les étagères,
37:27mais c'est formidable.
37:39Ça fait mal au ventre,
37:40je pense que...
37:42Je pense à tous ces gens
37:43qui ont travaillé ici.
37:46Quand même, c'est un patrimoine.
37:49C'est comme ça,
37:50il n'y a rien à faire.
37:57Bienvenue, messieurs,
37:58bonjour.
37:59On va commencer la vente.
38:00Je vous rappelle
38:01qu'elle se fait au comptant
38:02que les frais sont de 14-26%
38:04au-dessus des enchères,
38:06que tout est vendu,
38:07comme toujours,
38:08en l'état,
38:09sans garantie,
38:10sans réclamation.
38:11Et donc, on commence
38:12par le lot numéro 1,
38:13qui est cette partie
38:14de l'échafaudage,
38:16avec des chevalets également
38:17et des filets de sécurité
38:18et grilles.
38:20Voilà, et nous commençons
38:21à 200 pour le lot numéro 1.
38:23200 euros.
38:25200, il y a preneur en salle.
38:28Les enchères se déroulent
38:29aussi sur Internet,
38:30sur un site qui diffuse
38:31la vente en direct.
38:3240, 250.
38:35Adjugé.
38:36370.
38:37750 euros
38:39pour cette plieuse.
38:41800.
38:42Adjugé.
38:43Alors, le numéro 10,
38:44c'est un établi ancien
38:46en bois
38:48avec son étau.
38:49Voilà.
38:50Et nous commençons
38:51à 50 euros.
38:52C'est pris.
38:53Je les ai adjugés à 90,
38:54c'est ici en salle,
38:55à 90 euros.
38:56C'est bien vu, à 90.
38:59Adjugé 90 à monsieur.
39:01Dans une vente aux enchères
39:02suite à une liquidation
39:03judiciaire,
39:04on doit faire en sorte
39:06que tout soit vendu au mieux.
39:10Maintenant, là,
39:11c'est une vente,
39:12entre guillemets,
39:13assez facile
39:14parce que c'était
39:15du matériel assez classique
39:17qui intéresse
39:18beaucoup de gens.
39:1940.
39:20Ici derrière,
39:2140.
39:22Ici derrière vous.
39:23L'ensemble des lots
39:24a été vendu 6 000 euros,
39:25le double de l'estimation
39:26du commissaire Prizeur.
39:28Une fois les frais de vente
39:29retirés,
39:30l'argent servira
39:31à payer une partie
39:32du passif
39:33des établissements brutains.
39:34Les dettes restantes
39:35seront annulées.
39:36Adjugé 40,
39:37premier achat.
39:46Pour l'aider
39:47à remonter la pente,
39:48Annie Dobrowolski
39:49a contacté
39:50l'association 60 000 rebonds
39:51qui accompagne
39:52des dirigeants
39:53ayant perdu leur entreprise
39:54à la suite
39:55d'une liquidation.
39:58Comme un remède
39:59à la solitude du dirigeant,
40:00ici chacun raconte
40:01son histoire
40:02sans tabou
40:03et sans jugement
40:04devant les coachs
40:05de l'association.
40:12Après, j'ai eu un appelé,
40:13un gros appelé sur un client,
40:14sur un gros chantier.
40:15Voilà.
40:16On a commencé,
40:17on a commencé
40:18le processus avec Annie,
40:19ça fait...
40:20Un mois.
40:21Enfin, un mois,
40:22ouais, un petit mois,
40:23où on travaille
40:24sur se reconstruire
40:25l'identité,
40:26je m'en vais dire,
40:27sur ce qui verrouille
40:28et l'émotionnel,
40:29parce qu'il y a
40:30beaucoup d'émotions
40:31qui sont présentes
40:32et qui verrouillent
40:33la chose,
40:34mais en deux coachings,
40:35Annie s'ouvre,
40:36donc ça avance
40:37et c'est top.
40:40Je t'écoutais,
40:41je veux dire, tu,
40:42et je me rendais compte,
40:43en fait,
40:44qu'on avait le même parcours.
40:45On est des gens aussi
40:46qui...
40:47Qui...
40:48Des bâtons.
40:49Avant.
40:50Et puis là, on se dit,
40:51ben non,
40:52c'est un peu,
40:53voilà,
40:54c'est un peu plus dur,
40:55parce que,
40:56ben, on est...
40:57On a un genou à terre,
40:58quand même, hein.
40:59Parce qu'on passe,
41:00c'est éprouvant.
41:01Ce qu'on passe,
41:02c'est éprouvant.
41:03Je laisse la parole
41:04à Gérald pour dire
41:05comment il a vécu
41:06ce rebond.
41:07Qu'est-ce que je vais faire
41:08après 38 ans
41:09de restauration ?
41:10Qu'est-ce que je vais faire ?
41:11J'ai jamais eu
41:12un pied dans une usine,
41:13j'ai jamais eu
41:14un pied dans un restaurant,
41:15j'ai jamais eu
41:16un pied dans un bureau.
41:17Surmonter l'échec
41:18et retrouver un emploi,
41:19c'est ce qu'a réussi
41:20Gérald Daguillon
41:21après la liquidation judiciaire
41:22de son restaurant.
41:23Grâce à l'association,
41:24il a changé de vie
41:25pour devenir
41:26négociateur immobilier
41:27et a réussi
41:28à se reconstruire.
41:29C'est vrai
41:30que les gens
41:31ne m'imaginent plus
41:32maintenant en tant que restaurateur,
41:33que j'étais pendant 38 ans
41:34à mon compte,
41:35ils me voient maintenant
41:36en tant que négociateur
41:37immobilier.
41:38Ça,
41:39c'était une très grande victoire
41:40sur moi-même.
41:41Oui,
41:42on met un nom
41:43dans la période
41:45Si t'es déjà venue ici,
41:46c'est que
41:47tu veux encore réussir.
41:48C'est que tu veux
41:49encore sortir.
41:50Je ne veux pas
41:51me mêler de ce qui
41:52ne me regarde pas,
41:53mais si t'es là,
41:54c'est pour t'en sortir.
41:55Oui,
41:56parce qu'à un moment,
41:57on a reparlé.
41:58Tu ne vas pas passer
41:59une heure et demie ici
42:00pour me manger
42:01un petit croissant
42:02et un petit café
42:03et me dire
42:04si tu y es,
42:05c'est pour gagner.
42:06Si tu y es,
42:07c'est pour gagner,
42:08c'est pour te battre.
42:09Si tu ne te bats pas,
42:10tu ne serais pas le mieux.
42:11Non,
42:12mais très beau discours,
42:13à priori,
42:14avec...
42:15C'est vrai que souvent,
42:16j'ai vu les annonces
42:17passer pour ton métier
42:18et je me dis
42:19non,
42:20ce n'est pas fait pour moi.
42:21Et quand je t'écoute,
42:22tu me dis peut-être
42:23que finalement,
42:24pourquoi pas.
42:25C'est parce que c'est vrai
42:26que...
42:27Tu m'appelles,
42:28je te présente.
42:29On en discute.
42:31Ces séances
42:32permettent aussi
42:33aux entrepreneurs
42:34de recréer
42:35un réseau professionnel.
42:36Annie Dobrowolski
42:37vient peut-être
42:38de trouver
42:39un nouvel allié
42:40dans sa recherche d'emploi.
42:44Cet été,
42:45Jean-Luc Gardin
42:46a connu
42:47une affluence record.
42:48Son chiffre d'affaires
42:49a augmenté de 30 %.
42:52On est quand même rapide,
42:53on n'est pas très cher,
42:54on a une bonne qualité,
42:57on est les mêmes personnes,
42:58on a une compétence,
43:00on a un service,
43:01donc ça,
43:02ça joue,
43:03ça fait boule de neige
43:04et puis on sort
43:05notre épingle du jeu.
43:07Mais,
43:08il est peut-être un peu tard.
43:09Il est 21h20,
43:10Jean-Luc Gardin
43:11ferme enfin sa boutique.
43:13Demain, au tribunal,
43:14c'est l'audience
43:15de la dernière chance
43:16pour son entreprise.
43:39Je suis dans l'état d'esprit
43:40qu'il faut que je me batte.
43:42Si ça marche pas,
43:43qu'est-ce qu'ils vont faire ?
43:44Je comprendrais pas trop
43:46parce que là,
43:47ce serait quand même
43:49nous crucifier, quoi.
43:51Alors que
43:52les choses avancent
43:53positivement.
43:56On a quand même serré
43:57les boulons sur tout,
43:58les achats, tout ça.
44:01Après, je vois pas
44:02comment
44:03ça ne pourrait pas aller.
44:05Affaire photo time !
44:09Bonjour.
44:11Messieurs, bonjour.
44:12Prenez place.
44:14Monsieur le juge commissaire,
44:15je vous laisse la parole.
44:16Merci, monsieur le président.
44:18Moi, je suis aujourd'hui...
44:20J'étais un peu sceptique.
44:21Je commence à devenir
44:22un petit peu plus optimiste
44:23sur la réalité,
44:24la faisabilité
44:25de votre prévisionnaire.
44:27300 000 euros de résultats...
44:29Pardon,
44:30300 000 euros de chiffre d'affaires.
44:32Un résultat aux alentours
44:33de 30 000 euros annuels.
44:35Ça vous permettra
44:36de supporter
44:37quand même
44:38le remboursement
44:39à la dette liée
44:40au plan,
44:41puisqu'on va être sur
44:42quand même quelque chose
44:43comme, grosso modo,
44:44vous allez devoir rembourser
44:4512 000 euros,
44:461 000 euros par mois.
44:47Oui.
44:48Merci, monsieur le juge commissaire.
44:49Bien.
45:01Bien, donc,
45:02après avoir délibéré,
45:04le tribunal adopte
45:06le plan de continuation
45:08par voie de redressement
45:09de la société PhotoTime.
45:11Merci, monsieur.
45:12Donc, maintenant,
45:14le travail commence.
45:15Vous en avez
45:17sur les bras
45:19pour les 10 prochaines années.
45:20Très bien.
45:21Très bien.
45:22Merci.
45:25C'est un sentiment
45:26de soulagement
45:28et de, pratiquement,
45:29de victoire
45:30parce que ce n'était pas
45:31couru d'avance
45:32qu'on allait
45:33pouvoir continuer la société.
45:34En fait,
45:35d'après ce que je comprends,
45:36c'est que le tribunal de commerce,
45:37il est là quand même
45:38pour nous aider
45:39et non pas pour nous enfoncer
45:40quand il voit qu'on bosse
45:41et puis qu'on a vraiment envie
45:45de s'en sortir, quoi.
45:48Jean-Luc Guerdin a réussi
45:49à sauver sa boutique.
45:51Jusqu'à présent,
45:52son intuition s'est confirmée
45:54et ses ventes
45:55ne cessent de progresser.
46:05Ça fait vide.
46:06Je me disais, tiens,
46:07c'est plus grand que...
46:10Mais ils ont laissé des choses,
46:11par exemple,
46:12regardez, ça, c'est des éviers
46:13comme dans le temps.
46:17Nos grands-parents avaient ça.
46:19Mais qui va,
46:20à moins de trouver quelqu'un
46:21qui veut faire un film
46:22sur les années 50,
46:25c'est invendable.
46:29Ici, c'est un endroit
46:30où les gens
46:31se sentent bien.
46:33Ici, il y avait
46:34une grosse plieuse.
46:38Ils sont partis
46:39avec les plieuses,
46:40ils ont laissé l'établi.
46:42Je m'attendais
46:43qu'ils vident encore plus.
46:46On aurait cru
46:47qu'ils sont partis avec tout,
46:48mais...
46:55Et on a l'impression
46:56qu'ils ont retourné
46:57et puis ils sont partis
46:58avec ceux
46:59qui les intéressent.
47:03Ça fait un peu désordre
47:05lorsqu'on a été visité.
47:09C'est un peu comme
47:10quand on a été volé.
47:11Ils ont ouvert
47:12tous les tiroirs
47:13à vider les tiroirs.
47:16Une entreprise réduite
47:17à quelques encombrants,
47:19des objets éparpillés
47:20comme seuls témoins du passé.
47:23Mais Roland Brutin
47:24ne laisse rien paraître.
47:28Il y aura des souvenirs,
47:29il y aura...
47:30Mais c'est tout,
47:31je veux dire,
47:32après je deviendrai vieux,
47:33je vais...
47:35rabâcher.
47:37Mais voilà,
47:38je pense que c'est tout,
47:39ça se tourne.
47:41Moi je dis,
47:42il faut jamais regretter
47:43parce qu'après,
47:44on va déprimer.
47:49Les bâtiments
47:50ont déjà été vendus.
47:51Roland Brutin
47:52va maintenant
47:53prendre sa retraite
47:54et raccrocher
47:55sa casquette de patron.
48:02A Dunkerque,
48:03grâce à l'aide
48:04de Gérald Daguillon
48:05de l'association 60 000 rebonds,
48:07Annie Dobrowolski
48:08a réussi à décrocher
48:09un entretien
48:10pour découvrir
48:11le métier d'agent immobilier.
48:13Bonjour Annie.
48:14Bonjour.
48:15Ça va bien ?
48:16Comment tu vas ?
48:17On y va ?
48:18Ouais.
48:19T'es prête ?
48:20Ouais.
48:21Une aubaine,
48:22après la faillite
48:23de sa brasserie
48:24et deux ans
48:25sans emploi stable.
48:26Jusqu'ici,
48:27elle n'avait jamais eu
48:28de réponse à ses candidatures.
48:29On a notre informaticien
48:31Alexis Peunet,
48:32responsable des recrutements
48:33pour une franchise immobilière,
48:35a accepté de la recevoir.
48:38Tu veux prendre des notes ?
48:39Oui.
48:40Ça marche ?
48:41Pour l'instant,
48:42parlez-moi de vous.
48:43Parlez de moi ?
48:44Alors...
48:47J'ai une ancienne commerçante.
48:49J'ai 59 ans.
48:51Je ne connais pas
48:52l'envers du décor,
48:53je ne connais pas
48:54les fonctionnements.
48:55Voilà,
48:56je découvre.
48:57Et c'est un peu
48:58ce que je viens chercher ici,
49:00c'est découvrir
49:01un métier qui,
49:02pourquoi pas,
49:04pourrait peut-être
49:05être quelque chose
49:06qui me convient.
49:07C'est justement ça,
49:08la force de ce métier,
49:09c'est qu'on peut
49:10rebondir assez facilement
49:11par rapport au métier
49:12qu'on a fait avant.
49:13OK ?
49:15En fait, nous,
49:16on propose
49:17ces cinq semaines
49:18de formation.
49:19D'accord.
49:20Donc, c'est pour ça
49:21qu'aujourd'hui,
49:22quand vous me dites
49:23« Bon, j'ai pas d'expérience »,
49:24aucun souci.
49:25Là, par exemple,
49:26on a une bouchère.
49:27Donc, strictement,
49:28rien à voir.
49:29Mais déjà,
49:30grâce à son ancien réseau,
49:31elle a pu déjà
49:32rentrer quelques mandats.
49:33Donc, les mandats,
49:34c'est ce qui nous permet
49:35de mettre en vente
49:36sa maison.
49:37D'accord.
49:38OK ?
49:39L'avantage qu'il y a,
49:40c'est ce que je t'avais expliqué,
49:41c'est qu'on est
49:42à notre compte,
49:43on est donc indépendant,
49:44on est auto-entrepreneur.
49:45C'est-à-dire que vous décidez
49:46vous-même
49:47de votre chiffre d'affaires,
49:48c'est vous qui décidez
49:49des journées
49:50que vous voulez travailler
49:51et vous décidez un peu
49:52de votre salaire.
49:53Oui, parce que quelque part,
49:55je ne sais pas si toi,
49:56tu as eu le même machin,
49:57moi, c'est un monde
49:58complètement inconnu pour moi.
50:00C'est le début,
50:01ce n'est pas évident,
50:02je te l'avoue.
50:03Au début,
50:04ce n'est pas que je galérais,
50:06c'est qu'il fallait
50:07absolument tout assimiler.
50:09Et je te dirai encore une fois,
50:10si moi je l'ai fait,
50:11tu peux très bien le faire.
50:12On va dire que le profil
50:13qui réussit le plus
50:14dans l'immobilier,
50:15c'est quelqu'un
50:16qui sait se débrouiller tout seul.
50:17Donc, forcément,
50:18une personne
50:19qui a déjà été à son compte
50:20ou qui a été
50:21chef d'entreprise,
50:22a un profil
50:24plus aiguisé
50:25pour devenir agent immobilier.
50:27Il y a une petite différence
50:28avec ce que j'ai vécu,
50:29comme toi tu as vécu,
50:31c'est que tu vas certainement
50:32être d'accord avec moi,
50:33les clients,
50:34il fallait les attendre.
50:36Et tu n'avais pas le choix.
50:38La différence,
50:39quand je vous écoute,
50:40c'est que là,
50:41vous pouvez aller chercher.
50:42Vous pouvez aller chercher,
50:44chercher le client,
50:45chercher l'affaire,
50:46se lever le matin,
50:47comme tu disais,
50:48ça donne l'impression
50:49que si tu es bosseur,
50:50il n'y a pas de raison.
50:53Annie Dobrowolski
50:54pourrait démarrer
50:55une nouvelle carrière
50:56pour enfin tourner
50:57la page douloureuse
50:58de la faillite.
51:00Mais avant d'aller chercher
51:01ses nouveaux clients,
51:02elle devra payer 140 euros
51:03par mois
51:04de frais de fonctionnement
51:05à la franchise immobilière.
51:07Une somme encore
51:08trop importante pourrait.
51:15Chaque année,
51:16dans la métropole lilloise,
51:17près de 700 licornes
51:18sont vendues
51:19près de 700 liquidations
51:20judiciaires sont prononcées
51:22et 300 redressements proposés.
51:27Derrière ces portes,
51:28des chiffres,
51:29des drames,
51:31des sursis
51:32ou des renaissances.
51:35Des histoires de vies
51:36à sauver.
51:40Celles de petits patrons
51:41ordinaires
51:42qui emploient en France
51:44la moitié des salariés.
51:49Sous-titrage Société Radio-Canada
52:19© Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations