• il y a 5 mois
Transcription
00:00Vous aimez les univers cyberpunk, vous êtes fan de films noirs des années 40, vous adorez
00:05en prime les films noirs dans les univers cyberpunk, vous êtes bien veinards.
00:09Restez attentif à cette vidéo, parce que ce jeu risque de vous intéresser très très
00:13fort.
00:14Nobody Wants To Die, c'est le premier projet ultra ambitieux du studio polonais Critical
00:18Hit Games.
00:19On est là sur une aventure narrative sur fond d'enquête, développée sous Unreal
00:23Engine 5, avec des décors qui tabassent.
00:25C'est déjà dispo sur PC, PS5 et Xbox Series pour une vingtaine d'euros, et on vous
00:29donne notre avis tout de suite sur cette nouvelle sortie de l'été, à l'univers magnifique
00:33mais qui arrive quand même avec pas mal de défauts.
00:35Voix de narrateur graveleuse, clopobec et monologue aigri sur la société, on tient
00:45les ingrédients magiques pour une ambiance film noir idéale.
00:48Si vous êtes un adepte du genre dans sa formule la plus classique, c'est très clairement
00:52un jeu qui va vous intéresser.
00:53Ce qu'on veut dire par là, c'est que l'univers cherche pas forcément à rafraîchir la formule,
00:58mais fait très bien le taf pour représenter un film noir dans sa forme la plus pure.
01:02On tient vraiment tous les tropes et les archétypes possibles.
01:05Une ville gangrénée par le mal et la corruption, de l'argent sale, des types un peu mafieux
01:10et surtout un détective sur le déclin, un peu porté sur la bouteille et qui bien sûr
01:14vient de perdre sa femme, bah oui.
01:16Cet homme c'est James Cara, qui évolue dans un New York dystopique des années 2329.
01:20Vous ne verrez presque jamais son visage, parce qu'on est sur un jeu à la première
01:25personne.
01:26Mais vous pourrez profiter d'un travail de doublage absolument excellent et de son
01:29humour de daron un peu blasé par le monde dans lequel il vit.
01:32Et dans ce monde un peu spécial, l'immortalité a un prix que seule l'élite peut se permettre.
01:55La technologie atteint un stade où les humains peuvent stocker leur conscience dans des banques
01:59mémorielles pour la transférer dans un nouveau corps, qui s'avère être souvent le corps
02:04d'un pauvre.
02:05James va être pris à partie dans une enquête sur les traces d'un tueur en série qui
02:08s'en prend à l'élite et le fait tourner en bourrique.
02:11Bref, l'intrigue a autant de style que l'univers et on n'a qu'une hâte, plonger dedans
02:15pour découvrir toute la vérité.
02:16Nobody Wants to Die a l'air de piocher dans plein d'inspirations différentes.
02:20Déjà il y a quelques refs à la saga Bioshock, on ressent un peu la vibe de Rapture City
02:24dans les recoins de la ville et on peut bien sûr aussi citer Blade Runner, mais ça se
02:28devine assez facilement.
02:29Et ça fait aussi pas mal penser à Observer, le jeu dystopique de Bloober Team avec qui
02:34ils partagent pas mal de points communs.
02:35Et puis c'est la première fois que j'entends parler d'un concept de salle de bain d'appartement
02:38partagé que vous devez appeler en appuyant sur un bouton, c'est plus sympa que les toilettes
02:42sur le palier, faudra y penser pour le futur.
02:44Dans le monde de Nobody Wants to Die, la technologie est très très avancée, au point où, ça
02:52y est, on peut enfin conduire à bord de voitures volantes.
02:55Et c'est comme ça qu'on a le droit à ces panoramas époustouflants, avec des points
02:59de vue qui donnent vraiment l'impression d'une métropole gargantuesque.
03:02Même avec une vue d'ensemble aussi large, les décors ont l'air vivants, on s'y
03:06perd volontiers plusieurs secondes et c'est juste très joliment détaillé.
03:09On aime observer les petits points mouvants qui représentent la foule, tous ces câblages
03:13super chaotiques qui relient les bâtiments et ces très jolis contrastes.
03:16C'est une représentation cyberpunk ultra réussie qui va de pair avec un sound design
03:20qui serre aussi avec brio cette atmosphère très sombre d'une ville qui va mal.
03:24Et d'ailleurs, l'OST du jeu est composé par Mikolaj Stroitski, qui a notamment travaillé
03:34sur The Witcher 3.
03:36Vous pouvez opter pour un mode performance à 60fps, ou pour le mode qualité pour un
03:40rendu plus précis.
03:41Et dans les deux cas, vous ne devriez pas rencontrer de problème particulier parce
03:45que tout tourne bien.
03:46Par contre, on est un peu déçu de se retrouver plus souvent dans des lieux fermés que dans
03:50de grands espaces animés où on pourrait profiter pleinement de tout le travail effectué
03:54sur la construction de la ville.
03:55Le point le moins réussi esthétiquement, c'est clairement les modèles des personnages.
03:58C'est pas encore ça, on a l'impression de croiser la même victime à chaque cadavre
04:02et ça aide franchement pas quand on a déjà plein de noms à retenir.
04:05Et d'ailleurs ça c'est vraiment un problème du jeu, vous apprenez dans un laps de temps
04:10très court pas mal de trucs à retenir sur des gens dont vous êtes susceptible d'oublier
04:15très vite le nom parce que le jeu dispose pas du tout de journal pour vous aider à
04:18retracer le cours du récit.
04:20Et pour un jeu narratif qui porte sur une enquête c'est quand même super dommage.
04:23Du coup si vous êtes du genre à avoir des problèmes d'attention assez réguliers,
04:25buvez une grande tasse de café avant de vous lancer dans l'histoire parce qu'il va
04:28falloir être concentré.
04:29On manque aussi de collectibles qui pourraient nous aider à contextualiser un peu cet univers
04:34hyper intéressant mais qu'on a du mal à comprendre en tout cas.
04:36En plus les personnages secondaires arrivent parfois comme un cheveu sur la soupe.
04:39Tout est compacté en à peine 7 heures de jeu et même si les histoires courtes ça
04:43peut être très cool on dit pas le contraire, ici on reste quand même sur notre faim.
04:47Les crédits apparaissent d'un coup un peu dans la surprise surtout qu'il y a des
04:50zones d'ombre qu'on a toujours pas l'impression d'avoir éclaircie et c'est pas mal frustrant.
04:54Et on se rend compte aussi que les quelques choix narratifs que vous avez à faire en
04:58cours de route n'ont pas l'air d'avoir de conséquences dramatiques.
05:01C'est un peu regrettable quand on commence avec une intrigue aussi sympa qui a vraiment
05:04du potentiel et qui regorge d'idées qu'on aurait aimé explorer un peu plus.
05:09Y'a aussi tout le background de James qu'on apprend à découvrir et qui s'imbrique
05:12de manière assez étrange avec le reste de l'histoire, bon c'est pas non plus super
05:15convaincant sur ce plan là.
05:16En revanche, il faut le dire, y'a de supers idées de mise en scène, quelques moments
05:20où on se dit ok c'est très très stylé ce qu'il vient de se passer et on a globalement
05:24jamais le temps de s'ennuyer, surtout parce qu'on a toujours très hâte de découvrir
05:28quel décor de dingue on va découvrir dans le prochain chapitre.
05:31Et puis le protagoniste nous laisse rarement dans le silence grâce à des monologues assez
05:35cool même si ça s'étire quand même pas mal dans tous les clichés de l'anti-héros
05:39de films noirs.
05:46Et d'ailleurs précisons qu'il n'est pas seul, il reste aussi en communication
06:02quasi constante avec une collègue de travail, Sarah, un personnage plutôt intéressant
06:05qui lui parle depuis une petite oreillette.
06:07C'est un outil de narration qu'on voit pas mal depuis Firewatch et ça fonctionne
06:11très bien pour occuper l'espace, en plus la dynamique du duo est plutôt sympa.
06:14Donc en gros, on a beau se sentir parfois largué, impossible de dire qu'on a trouvé
06:17le temps long.
06:18Bon allez, venons-en maintenant au gameplay, si vous pensez trouver dans The Moody Ones
06:24Today un bon petit jeu d'enquête dans lequel il va falloir vous creuser les ménages,
06:27et ben vous pouvez passer votre chemin.
06:28En vrai, le jeu est plus proche d'un walking sim avec quelques mécaniques ultra dirigistes
06:33et c'est pour ça qu'on vous parle jusqu'ici globalement que de l'univers et de l'histoire.
06:36Mais oui, ça constitue 90% de l'expérience du jeu en fait, et attention y'a pas du
06:41tout de tromperie sur la marchandise, parce que c'est bien en tant que tel que le studio
06:44vend son jeu.
06:45Et pourtant, si vous faites pas vos petites recherches avant de vous lancer, vous pourriez
06:48bien croire qu'on va vous laisser mener l'enquête comme un vrai petit détective.
06:51Et oui, le jeu vous largue très vite sur une première scène de crime avec plusieurs
06:55outils en main, comme un appareil photo, une lampe à UV et d'autres gadgets pour scanner
06:58les choses invisibles à l'oeil nu.
07:00Mais en fait, on vous dit précisément quand et où les utiliser, vous êtes constamment
07:04pris par la main et faut dire qu'on aurait pas dit non à un peu plus de liberté à
07:07ce niveau là.
07:08Finalement, vous n'aurez jamais la satisfaction d'avoir trouvé un indice par vous même,
07:12le jeu le fait pour vous.
07:13L'autre particularité des enquêtes, c'est la technologie dont dispose James pour l'aider
07:17à reconstituer les scènes de crime, un outil qui lui permet de remonter le temps carrément
07:21pour visualiser les meurtres et les tueries dans leur ensemble.
07:24Bon, l'utilisation de l'accessoire est assez brouillonne dans ses débuts, mais on
07:27s'y fait finalement vite, et là non plus, de toute manière, on a pas vraiment de liberté
07:30dans son utilisation.
07:31En fait, ça permet surtout de visualiser certaines scènes de façon plutôt stylée,
07:35comme cette grosse explosion qu'on peut regarder au ralenti, c'est très sympa.
07:38Bon par contre, à un moment, on l'utilise beaucoup trop et ça devient presque épuisant.
07:42Ah et puis aussi, on précise, on pourrait croire que c'est l'outil le plus cheaté
07:45du siècle pour un détective, mais ne vous inquiétez pas parce que les criminels de
07:48ce monde ont bien saisi tous les rouages de cet univers et ils vont pas se laisser avoir
07:52par la technologie.
07:53Bon finalement, le moment où le jeu vous accorde le plus de liberté, c'est quand
07:56il est temps de faire le point sur l'enquête, avec quelques choix de déductions à effectuer
08:00pour tirer quelques conclusions.
08:01C'est un peu expédié, mais ça permet de faire le point sur les éléments que vous
08:05pourriez ne pas avoir compris.
08:06Au delà de ces quelques interactions, on vous l'a dit, le reste, c'est du walking
08:10simulator, donc si le genre vous plaît en temps normal, vous allez passer un très
08:13bon moment.
08:14En conclusion, Nobody Wants To Die, on l'aime tout de suite pour son ambiance film noir
08:20cyberpunk maîtrisée, et on revient pour les choix fabuleux de mise en scène, l'univers
08:24ultra vivant et les décors juste dingues dans lesquels on a envie de se perdre pendant
08:28des heures.
08:29Le jeu a quand même pas mal de défauts dans sa narration, il garde trop de zones d'ombre
08:32et il manque vraiment d'un journal dans lequel on pourrait garder le fil de nos affaires.
08:36Ces quelques mécaniques sont aussi trop dirigistes et ça peut vite devenir frustrant.
08:40Et puis dommage que ça soit si court, et c'est pour toutes ces raisons que nous lui
08:43attribuons la note de 14 sur 20.