• il y a 5 mois
Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, s'est exprimé sur les accusations d'agressions sexuelles visant l'Abbé Pierre dans le journal de France 2.

Category

📺
TV
Transcription
00:00Vous voyez, ça a été un choc terrible, et on s'est dit mais ce n'est pas possible, c'était une déflagration.
00:08Mais on s'est dit, il faut creuser, il faut faire la lumière s'il y avait d'autres personnes pour soutenir,
00:16pour donner la parole à ces victimes, pour que nous puissions de toutes nos forces les soutenir
00:21et qu'elles puissent être entendues après des décennies où ces personnes ont vécu avec cette souffrance
00:26et n'en ont pas fait écho pour plein de raisons que nous ne connaissons pas.
00:30Les victimes, je ne les ai pas rencontrées, c'est le cabinet d'experts spécialisés dans les violences sexuelles
00:35qui les a rencontrées de façon anonyme.
00:37Est-ce qu'on peut imaginer qu'il y a d'autres témoignages qui vont faire surface ?
00:41Là, on parle d'une période qui s'étend de 1970 à 2005.
00:45Est-ce qu'on peut imaginer que d'autres témoignages vont surgir ?
00:48Combien d'autres peuvent encore faire surface selon vous ?
00:51Ce que nous dit le cabinet qui a mené ce travail d'écoute auprès des victimes,
00:56c'est que quand on a une telle amplitude de temps, de la fin des années 1970 à 2005,
01:01où nous avons identifié cette victime, ça veut dire qu'il y en a probablement d'autres.
01:06Ça sera beaucoup d'autres ?
01:08Le rapport dit, je peux vous dire simplement que le rapport dit,
01:11c'est difficile d'évaluer les proportions, très difficile.
01:14Christophe Robert, en 2009, il y avait cette biographie d'Axiel Brodier d'Olino.
01:18Elle y fait état, je cite, elle parle de peur de scandale, d'incartade et d'autres dérapages.
01:23En parlant de l'abbé Pierre, en interne, vous me dites qu'on ne savait rien,
01:29mais est-ce qu'à votre connaissance, des témoignages ont pu être étouffés ?
01:34Je n'en sais rien.
01:35Ce que le rapport d'enquête montre, c'est qu'il y a des personnes
01:40qui, de façon directe ou indirecte, avaient eu des alertes à un moment donné,
01:46et n'ont soit pas su réagir, soit pas voulu réagir, parce que je ne sais pas,
01:50parce que c'est l'abbé Pierre, parce qu'à l'époque, peut-être,
01:54il y avait moins d'attention ou d'outils sur la manière de gérer ce type d'événements.
01:58Mais nous voulons vraiment, et c'est pour ça que nous avons révélé
02:04ces sept témoignages aujourd'hui même, nous avons choisi de les révéler nous-mêmes,
02:08parce que nous voulons soutenir de toute notre force, de toutes nos forces,
02:12les victimes que nous avons identifiées, et celles peut-être qui se manifesteront,
02:17parce que nous avons mis en place un dispositif qui permettra, de façon anonyme,
02:21à des personnes de pouvoir témoigner ou de dire qu'ils avaient eu des échos
02:24par d'autres personnes, indirectement.
02:26– Rapidement, Christophe Robert, c'est la chute du Nikon, certes,
02:29mais quelles conséquences ?
02:29Est-ce que vous craignez que cela puisse discréditer la Fondation Abbé Pierre désormais ?
02:33– Écoutez, moi je suis triste, je suis en colère,
02:38je lui en veux, d'avoir fait souffrir ces femmes.
02:42Pour le moment, c'est ça qui compte, nous allons faire la totale transparence,
02:46nous allons soutenir le plus que nous pouvons les victimes,
02:50et après, les conséquences pour nos organisations,
02:52la Fondation Abbé Pierre, le mouvement Emmaüs, on va voir,
02:55mais évidemment, ça modifiera forcément beaucoup de choses.

Recommandations