• il y a 3 mois
Les députés élisent à partir de 15 heures ce jeudi le ou la présidente de l'Assemblée nationale. Jean-Louis Debré, ex-ministre de l'Intérieur, ex-président de l'Assemblée nationale et ex-président du Conseil Constitutionnel regarde la situation avec "un regard triste".

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Transcription
00:00Maintenant c'est évidemment une situation complètement inédite, on est dans l'incertitude la plus totale.
00:04Quel est le regard que vous vous portez sur ce qui va se passer aujourd'hui, cette journée qui peut être un peu surréaliste ?
00:11Un regard très triste. On est dans la plus grande confusion et finalement toutes les institutions et toutes les règles
00:23ont été bafouées, cassées, abîmées et ça au détriment de la lisibilité pour les électeurs et électrices, les citoyens et citoyennes.
00:32Le président de l'Assemblée nationale a une fonction, vous l'avez rappelé, mais il a aussi un rôle qui est d'être capable de parler avec tout le monde,
00:44de rencontrer régulièrement les différents responsables des groupes politiques, de faire en sorte que,
00:56quelle que soit votre appartenance politique, vous ayez votre place à l'Assemblée nationale.
01:02Et j'ai l'impression aujourd'hui qu'on est dans une partie débridée où c'est les combines, les calculs et tout ça,
01:12c'est une image détestable pour les citoyens et les citoyennes. Il faut que la composition du bureau de l'Assemblée nationale,
01:21les instances de l'Assemblée nationale soient à l'image de l'Assemblée nationale. Tous les députés, quelle que soit leur appartenance politique,
01:31sont des élus de la nation et à ce titre, ils ont les droits égaux.
01:36– Jean-Louis Debré, ça ne vous a pas échappé, il y a trois blocs, donc c'est difficile d'avoir une majorité,
01:43donc forcément à un moment ou à un autre, forcément entre les deux tours, il y aura des tractations, des marchandages,
01:49Marine Le Pen parle de marchands de tapis, forcément on va devoir passer par ça ?
01:56– Forcément, parce qu'on s'est mis dans cette situation-là. Je crois que traditionnellement, le Président de l'Assemblée
02:06fait partie du groupe politique le plus important, mais aujourd'hui, il n'y a plus aucune règle et on est dans une partie de billard
02:17et je trouve que pour l'image de l'Assemblée nationale, c'est détestable.
02:21J'ai entendu dire qu'on voulait empêcher certains groupes d'avoir des postes de vice-président.
02:29– Vous parlez du Rassemblement national ?
02:32– Pardon ?
02:32– Vous parlez du Rassemblement national ?
02:34– Ça ne vous a pas échappé, oui. Encore une fois, à la suite de cette dissolution absurde,
02:45on a une confusion totale et il faudrait que l'Assemblée nationale donne une bonne image.
02:52Vous savez, les institutions de la Vème République, il y a deux lectures.
02:57Il y a une lecture, s'il y a une concordance entre la majorité parlementaire et la majorité,
03:03et la majorité qui a élu le Président de la République, il y a une lecture présidentielle.
03:08Et s'il n'y a pas de concordance entre ces deux majorités, il y a une lecture parlementaire.
03:13Eh bien, il faut revenir à cette lecture parlementaire et il faut que le Parlement
03:17soit à l'image de l'expression du suffrage populaire de la nation.

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