[#Reportage] Gabon : quand Murielle Minkoue se fourvoie sur le système électoral sénégalais

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[#Reportage] Gabon : quand Murielle Minkoue se fourvoie sur le système électoral sénégalais

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00:00La question du transfert de l'organisation des élections d'une commission indépendante
00:04au ministère de l'Intérieur continue de susciter des débats au sein de l'opinion
00:09publique. Interrogée sur la question le 28 juin dernier, la ministre de la réforme des
00:13institutions, Muriel Minkwemintza, a justifié ce choix en prenant en exemple le modèle
00:19sénégalais où l'organisation des élections est confiée à l'administration. Cependant,
00:24le membre du gouvernement a omis de préciser les garanties apportées par le Code électoral
00:30sénégalais afin de garantir la transparence et la crédibilité du processus. C'est
00:35une référence à la maturité du système électoral sénégalais qui aurait pu donner
00:40une certaine crédibilité aux déclarations de la ministre de la réforme des institutions,
00:45qui a tenté d'aligner la décision de transférer les élections au département
00:49dirigé par Ermani Mogho comme un choix conforme à ce qui se fait dans les grandes démocraties.
00:55En effet, si malgré l'organisation par le ministère de l'Intérieur au Sénégal,
01:00ce pays a pu connaître l'alternance, c'est avant tout parce que le législateur sénégalais
01:04a prévu une commission électorale nationale autonome chargée du contrôle et du suivi
01:09des opérations électorales. La conférence de presse animée par Muriel Minkwemintza
01:14le 28 juin dernier lui a permis de répondre à de nombreuses préoccupations des Gabonais,
01:20dont celles relatives à l'organisation des élections. En effet, au détour d'une
01:24question en lien avec la crédibilité d'élections organisées par l'administration publique
01:28via le ministère de l'Intérieur, Muriel Minkwemintza a brandi les limites des commissions
01:34électorales indépendantes que le pays a expérimentées avant de prendre pour modèle
01:38de réussite le système sénégalais. « Je pense que nous avons expérimenté les entités
01:43autonomes et nous avons bien vu que cela n'a pas permis de changer les choses. Ne serait-il
01:48pas bien de revenir à nouveau au ministère de l'Intérieur ? » C'était l'interroger
01:53avant de poursuivre d'autres pays comme le Sénégal. Les élections sont organisées
01:57par le ministère de l'Intérieur et nous avons tous vu le changement.
02:00Si le Code électoral sénégalais confie effectivement les phases pré-électorale,
02:06électorale et post-élection à l'administration publique, la comparaison semble tout de même
02:12complètement biaisée. En effet, dans le nouveau système électoral voulu par les
02:16autorités gabonaises, le ministère de l'Intérieur contrôle unilatéralement le processus de
02:22bout en bout. Ce qui n'est pas le cas dans le système sénégalais qui prévoit une
02:27commission électorale indépendante chargée du contrôle et de la supervision des opérations
02:32électorales et référendaires. Par ailleurs, elle veille en particulier à leur bonne organisation
02:38matérielle et apporte les correctifs nécessaires à tout dysfonctionnement constaté.
02:43L'article 6 du Code électoral sénégalais va plus loin. La Sénat est obligatoirement
02:49présente à tous les niveaux de conception d'organisation, de prise de décision et
02:54d'exécution depuis l'inscription sur les listes électorales jusqu'à la proclamation
02:59provisoire par les résultats. Un mécanisme qui permet à cet organe composé de représentants
03:04de la majorité et de l'opposition d'avoir un regard sur le travail effectué au ministère
03:10de l'Intérieur avant, pendant et après le scrutin. Or, le système gabonais n'apporte
03:15aucune garantie en la matière surtout lorsqu'on sait à quel point l'administration publique
03:20est inféodée au pouvoir politique.

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