Le députée LFI du Val-de-Marne était l'invitée de France Inter. Elle a réagi à la tentative d'assassinat de Donald Trump.
Plus d'informations : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20/l-invite-du-week-end-du-dimanche-14-juillet-2024-6380520
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00:00France Inter, Amélie Périer, le 6-9.
00:07Son nom a été proposé par son camp pour aller à Matignon. Clémence Guettet, bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Merci d'être avec nous en studio ce matin.
00:14Vous êtes députée insoumise pour le Nouveau Front Populaire.
00:16Vous avez participé à l'élaboration du programme du NFP.
00:19Mais avant de parler de la politique française, je voudrais vous interroger sur l'image de la nuit.
00:24Donald Trump, blessé par balle, ce filet de sang sur sa joue.
00:27Ça s'est passé lors d'un meeting de campagne en Pennsylvanie.
00:30Qu'est-ce que ça dit de la politique américaine ?
00:32Bon, d'abord, c'est une image qui est extrêmement choquante pour toutes et tous.
00:36Et la première chose que je veux dire, c'est d'apporter mes condoléances
00:39parce qu'il y a une personne qui a été...
00:41Dans le public, effectivement.
00:42... tuée dans le public.
00:43Ça, c'est la première chose.
00:45Ce que ça dit, c'est que la violence n'a aucune place en politique.
00:49Et je crois qu'il y a eu une condamnation absolument unanime et nécessaire.
00:53Et en France aussi, nous avons à connaître des menaces, y compris sur notre intégrité physique.
01:00Je rappelle qu'il y a des gens qui ont été condamnés pour des projets d'attentats contre Jean-Luc Mélenchon.
01:05Je rappelle aussi que pas plus tard que la semaine passée,
01:08il y a eu une liste de gens candidats à une balle dans la nuque,
01:12il me semble que c'était formulé comme ça,
01:14par des groupuscules d'extrême droite, y compris des journalistes.
01:17Voilà, ça dit que la démocratie est la méthode de pacification de conflits qui sont très forts
01:24et que la violence n'a absolument aucune place dans le monde politique.
01:28Et qu'il faut le redire très fermement et lutter contre ça.
01:30Mais elle vous fait peur, aujourd'hui, cette menace qui menace les élus,
01:33qui menace les représentants de l'État et du peuple ?
01:37La peur peut tétaniser.
01:39Or, nous savons pourquoi nous luttons politiquement,
01:42pourquoi nous combattons, pour faire passer nos idées,
01:44et nous croyons à la forme institutionnelle,
01:47à la forme du fait de purger démocratiquement des conflits qui sont en effet très forts.
01:53Après, il est clair que nous prenons des mesures pour notre protection,
01:57parce que nous savons le danger que représente l'extrême droite,
02:01qui n'est pas se payer de mots, qui est très concret.
02:03Plusieurs d'entre nous ont dû déménager,
02:06plusieurs d'entre nous ont dû changer de téléphone, de numéro de téléphone.
02:09C'est très concret dans nos vies.
02:11Vous savez, moi, comme beaucoup d'autres, je reçois des menaces de mort, des menaces de viol.
02:15Il y a cet emballement sur les réseaux sociaux de haine,
02:19en plus avec un caractère parfois extrêmement massif.
02:22Et puis, il y a le fait que ça peut faire éruption, très concrètement, dans le réel et dans nos vies.
02:26Donc, nous sommes très fiers de cette question.
02:29Est-ce que la classe politique n'a pas une responsabilité aussi,
02:32dans ses propos, parfois violents, elle aussi,
02:35qui libère une parole, qui banalise une parole,
02:38parfois violente, aux Etats-Unis comme en France, d'ailleurs ?
02:41Il y a une grosse différence entre la parole et les actes.
02:44Vous le savez, il y en a qui peuvent tuer pour ce qui est des actes.
02:48Et je crois à la conflictualité en politique,
02:52y compris pour exprimer une certaine forme de colère.
02:56Parce qu'en fait, dans ce pays, il y a beaucoup de gens qui sont très en colère.
02:59Pourquoi ? Parce qu'ils survivent, parce qu'ils en ont marre de se faire avoir,
03:03parce que cette colère, elle est légitime.
03:06Elle n'a rien à voir avec des projets d'attentat
03:09fomentés par des dingues dans leurs coins,
03:12bourrés à une idéologie raciste, suprémaciste, etc.
03:16Donc vraiment, je nous invite à beaucoup de prudence,
03:19y compris parce que les faits se sont déroulés cette nuit,
03:22et à en rester au choc, aux condoléances,
03:25et à dire que très fermement, ça n'a pas sa place en politique.
03:28Alors, on vient naturellement à la politique française,
03:31où l'enjeu pour vous à gauche, c'est en ce moment de trouver un ou une candidate
03:35à Matignon, ça s'avère bien compliqué.
03:38Donc l'hypothèse d'Huguette Bellot, elle est mise de côté ?
03:41Alors, vous allez très vite dans votre question.
03:43D'abord, je veux revenir sur la situation dans laquelle nous sommes.
03:46Parce que, y compris médiatiquement, la façon dont nous sommes interrogés
03:49peut effacer un fait politique majeur,
03:52qui est quand même la responsabilité de M. Macron dans cette affaire.
03:55Il a été défait trois fois à des élections.
03:58Nous sommes dans un contexte où les crises démocratiques,
04:01les crises de défiance, le dégoût, etc.,
04:04ne sont pas purgés par les élections.
04:06Il a été défait aux élections européennes,
04:08où l'extrême droite est arrivée largement en tête.
04:11Il a dissous l'Assemblée Nationale.
04:13Nous sommes repartis en campagne avec différentes formations politiques,
04:16dans le cadre du nouveau Front Populaire.
04:18Nous avons présenté un programme, un chiffrage,
04:20nous avons été les seuls à le faire.
04:22Nous avons fait campagne devant les électeurs en toute honnêteté,
04:25en sincérité, en disant carte sur table ce que nous allions faire
04:28quand nous allions arriver au pouvoir.
04:30La gauche a réussi à s'unir ?
04:31Oui, j'y arrive, j'y arrive.
04:32Et il a été défait au premier tour des législatives
04:35et au second tour des législatives.
04:37Et là, M. Macron est dans une forme de déni démocratique extrêmement grave.
04:42Il espère, je ne sais pas, jouer la montre,
04:44avoir les gens à l'usure,
04:46préparer à l'idée que de toute façon ça n'a aucune importance,
04:49il est parti à l'étranger.
04:51Il s'est exprimé dans une lettre aux Français qui est extrêmement choquante.
04:54En fait, il ne prend pas acte du résultat des urnes.
04:56Je ne sais pas si on se rend compte.
04:57Quel est le résultat des urnes pour vous ?
04:59Le résultat des urnes est très simple.
05:01C'est que le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête.
05:04Et qu'à l'Assemblée Nationale,
05:06contrairement à ce qu'on dit tous les sondages
05:08pendant toute la campagne des législatives,
05:10même si elle a été très courte,
05:11le Rassemblement National est arrivé en troisième force à l'Assemblée.
05:15Et donc, il n'y a aujourd'hui, certes,
05:18pas de majorité absolue pour le Nouveau Front Populaire.
05:20180, 180 de députés.
05:22Nous ne sommes pas dans une forme de déni.
05:24Il n'empêche qu'il y a une formation politique qui est arrivée en tête.
05:27Et à chaque fois que ça s'est présenté,
05:30le Président de la République décroche son téléphone
05:32et appelle un des chefs de parti de la coalition.
05:35Le numéro de Manuel Bompard, je suis sûre qu'il va le trouver
05:38puisqu'il a déjà été reçu à l'Elysée.
05:41Et il dit, voilà, je suis prêt à nommer un Premier Ministre.
05:45Et donc, c'est ça que nous attendons prioritairement.
05:47Mais alors si Emmanuel Macron vous appelle, là, tout à l'heure,
05:49pour vous dire, allez, on nomme un Premier Ministre,
05:51c'est qui pour la gauche ?
05:52Voilà, et donc j'arrive à votre question sur Madame Bellot.
05:55Huguette Bellot a fait l'objet d'une proposition conjointe
06:00et vous le savez, son nom a émergé pour Matignon
06:02comme proposition du communiste.
06:05Première ministre que nous avons appuyée
06:07ou que les Verts appuient d'une forme de bienveillance
06:11et qui est bloquée à ce stade par les socialistes.
06:15Madame Bellot, parce que je veux en dire un mot,
06:18est une femme, une dirigeante politique exceptionnelle
06:21qui a pour elle d'avoir prouvé qu'elle savait diriger un exécutif.
06:27Elle est présidente de la Réunion.
06:29Présidente communiste de la Réunion.
06:31Ce n'est pas une insoumise, mais elle est proche de la famille.
06:34Elle a fait l'union de la gauche localement.
06:36Toutes les composantes du Nouveau Front Populaire sont dans sa majorité.
06:39Et elle a pour elle une vie de combat et de militantisme
06:42pour les droits des femmes.
06:44Elle a toujours été favorable à l'IVG.
06:46Elle s'est battue contre les violences faites aux femmes.
06:48Elle n'a pas voté le mariage pour tous.
06:50Elle était absente au moment du vote.
06:52Et je veux le dire parce que ça m'intéresse que vous m'interpelliez là-dessus.
06:55Je trouve que les campagnes de dénigrement
06:57qui ont été organisées contre elle depuis 24 heures
07:00sont absolument infectes et infamantes.
07:03Pour une femme qui, certes, était absente au moment du vote de la loi du mariage pour tous,
07:09mais qui a été la première à célébrer le premier mariage homosexuel à la Réunion,
07:13qui a organisé depuis et participé, contrairement à beaucoup d'élus locaux,
07:18à toutes les Pride à la Réunion,
07:20qui a signé une tribune contre l'homophobie en 2018
07:23et dont les faits politiques parlent pour elle sur son courage et son engagement.
07:27Et ça, c'est le cas sur les droits des personnes homosexuelles.
07:32C'est le cas sur les droits des femmes.
07:34Elle a lutté de toutes ses forces depuis des années
07:37contre l'apartheid, contre toutes les formes de racisme et de discrimination.
07:40C'est une candidate.
07:42Mais alors, elle existe encore cette possibilité ou pas ?
07:44Elle a pour elle cette vie de militantisme et qui est une grande dame de la politique.
07:47Et qui est une présidente de région ultramarine,
07:50qui saura, je le dis, en arrivant à la tête d'un gouvernement, bloquer les prix.
07:55Ça se fait à la Réunion, figurez-vous,
07:57donc c'est quand même intéressant d'avoir quelqu'un qui a cette expérience.
07:59Qui saura également être utile à la crise en Nouvelle-Calédonie, Kanaki.
08:05Parce que, figurez-vous, nous sommes extrêmement inquiets pour notre pays,
08:09parce que des guerres ont lieu dans le monde,
08:12que la France y est en premier lieu engagée,
08:15et que donc nous avons besoin de quelqu'un qui a cette expérience.
08:18Et je veux le dire parce que vraiment, ces campagnes réunies pendant
08:21ont toujours été orchestrées, le soupçon sur une éventuelle homophobie, etc.
08:27contre des militants antiracistes.
08:29Et j'y vois une forme de racisme.
08:31Et donc je ne le tolère pas.
08:33Et je veux redire à quel point nous avons de l'admiration pour Mme Bello,
08:36pour ses combats, et à quel point elle ferait une excellente candidate.
08:39Donc elle reste votre candidate, on est d'accord là-dessus.
08:41Les socialistes n'en veulent pas.
08:42Vous vous réunissez à la France Insoumise à midi.
08:44C'est pour parler de ça ?
08:45C'est pour parler du blocage du Parti Socialiste.
08:47Parce qu'à ce stade, nous ne le comprenons pas.
08:49Nous avons découvert, comme vous, l'interview d'Olivier Faure,
08:53dans Le Parrain Parisien,
08:55qui explique que la candidature de Mme Bello n'est pas consensuelle,
08:58et qui redit qu'il est candidat au poste de Premier Ministre.
09:02Nous nous sommes accordés, je veux revenir sur cet historique,
09:05avec les partenaires du Nouveau Front Populaire,
09:07sur une méthode de désignation,
09:09au sein des délégations qui se réunissent,
09:11de façon assez soutenue, depuis une semaine.
09:14Pour un consensus, pour discuter d'une candidature,
09:18et pour former une équipe gouvernementale.
09:21Parce qu'on parle beaucoup du poste de Premier Ministre, c'est bien normal,
09:23mais ce qui nous intéresse, c'est d'avoir une équipe
09:26soudée, qui se déploie rapidement,
09:28parce que figurez-vous que nous avons énormément de choses à faire,
09:30et de manière très efficace.
09:32Et donc, nous avons d'abord compris
09:35qu'il y avait en effet la candidature de M. Faure,
09:38puisqu'il s'est déclaré dans la presse,
09:40sans même nous en avertir.
09:42Nous avons eu le temps d'en discuter.
09:44Nous avons compris ensuite que
09:46les candidatures insoumises...
09:48Dont la vôtre !
09:50La vôtre, Manuel Bompard, Jean-Luc Mélenchon...
09:52Je vais être transparente avec vous.
09:54Nous avons annoncé quatre noms,
09:56à la demande, notamment du Parti Socialiste,
09:58qui nous demandait qui c'est.
10:00Donc nous avons avancé quatre noms, à parité,
10:02Manuel Bompard, Mathilde Panot,
10:04Jean-Luc Mélenchon, et moi-même,
10:06avec des expériences qui sont différentes.
10:08Et nous avons fini par comprendre
10:10que le Parti Socialiste ne voulait pas
10:12d'un insoumis ou d'une insoumise.
10:14Puis nous avons fini par comprendre
10:16qu'il voulait d'un socialiste.
10:18Puis nous avons fini par comprendre
10:20que le socialiste en question était M. Faure.
10:22Vous actez la rupture avec les socialistes ?
10:24Non, aujourd'hui, nous nous réunissons
10:26de notre instance.
10:28Il faut bien comprendre que ce type de discussion,
10:30je pense que c'est un peu pénible pour vos auditeurs,
10:32mais hier, il y avait un conseil national
10:34du Parti Socialiste. Nous attendions
10:36de comprendre exactement quels arguments politiques
10:38ils nous opposeraient à la candidature de Mme Bellot.
10:40Nous n'en avons eu aucun.
10:42Donc nous, nous prenons aussi, si vous voulez,
10:44les informations telles qu'elles nous viennent
10:46de nos partenaires,
10:48avec ces discussions qui sont exigeantes.
10:50Et donc nous, nous réunissons, en effet, notre coordination
10:52pour discuter et essayer d'analyser
10:54quel peut être
10:56le blocage.
10:58Et nous attendons davantage d'informations.
11:00Mais nous allons continuer à nous parler, c'est une évidence.
11:02Est-ce que vous donnez une deadline
11:04à ces discussions ?
11:06Olivier Ferrel dit ce matin dans Le Parisien qu'on peut prendre son temps
11:08pour construire comme ça
11:10une coalition pour déterminer
11:12qui représentera au mieux cette coalition,
11:14ce nouveau front populaire.
11:16Ce que je veux dire, c'est que c'est normal que ces discussions
11:18soient exigeantes et ne se fassent pas
11:20en une minute. Parce que
11:22ensuite, nous sommes en place
11:24et nous avons à tout reconstruire.
11:26Nous avons des services publics à remettre sur pied,
11:28de grandes lois à proposer
11:30aux Français. Nous avons, y compris,
11:32un projet budgétaire en termes de partage des richesses
11:34qui est ambitieux.
11:36Ce qui paraît fou, c'est que vous vous êtes mis d'accord sur un programme
11:38et ça, ça n'a pas duré des semaines et des semaines.
11:40Vous avez été ultra efficace sur le programme.
11:42Vous étiez tous d'accord sur ce programme du nouveau front populaire.
11:44Pourquoi c'est possible sur un programme
11:46et pas possible sur des personnalités ?
11:48C'est une guerre d'égo, en fait.
11:50C'est une discussion qui est en cours.
11:52Et évidemment,
11:54nous allons discuter de ces personnalités
11:56parce que nous voulons qu'il y ait un consensus
11:58et qu'ensuite ce soit une équipe qui soit prête
12:00à ce combat idéologique dont je viens de vous parler.
12:02Prête à mettre en place
12:04un programme de rupture.
12:06Et ça ne va pas se faire comme une promenade santé.
12:08Et il faut y être prêt.
12:10Et je veux le dire aussi, nous discutons de personnalités.
12:12En réalité, c'est une charge.
12:14C'est une tâche immense pour la
12:16et les personnes qui vont composer cette équipe
12:18gouvernementale. Et donc, il faut le prendre avec gravité.
12:20Pas comme un casting
12:22de gens
12:24qui plairaient.
12:26C'est une tâche immense.
12:28Mais ça peut donner aussi des arguments à vos adversaires.
12:30Vous me posez plusieurs questions
12:32à la fois. Et donc, nous prenons
12:34ce temps-là. Sur le programme, nous avons
12:36mis 5 jours. En réalité, 5 jours
12:38et 5 nuits blanches.
12:40Mais c'était très efficace quand même.
12:42C'était très efficace aussi parce que nous avions comme base
12:44le programme de la NUPES, que nous avions
12:46déjà fait ce travail il y a
12:482 ans et que nous avions,
12:50pour notre part, nous les insoumis,
12:52l'avenir en commun, 40 livrets,
12:54avec des propositions extrêmement détaillées
12:56sur tous les sujets. Donc, nous arrivons
12:58idéologiquement
13:00très charpentés avec une idée précise
13:02de ce que nous avons envie de faire.
13:04Mais ça a été des discussions quand même très exigeantes.
13:06Et nous avons, à la fin, 150 mesures
13:08et une ambition qui est de changer la vie
13:10des gens dans ce pays. En réalité,
13:12c'est la seule chose qui m'intéresse.
13:14Voilà, c'est comment
13:16on fait en sorte, et je vous le dis,
13:18on est au plein cœur du mois de juillet.
13:20Moi, je crois que l'urgence des gens, c'est
13:22savoir qu'ils vont pouvoir respirer, que leur salaire
13:24va pouvoir avoir été augmenté.
13:26On a des gens qui, aujourd'hui même,
13:28où on se parle, nous, tranquillement, dans ce studio,
13:30se privent de repas,
13:32savent qu'ils ne pourront même pas emmener leurs enfants
13:34un week-end à la mer, quelque part,
13:36cet été, de tout l'été. Voilà.
13:38C'est de ça
13:40qu'on doit être à la hauteur aujourd'hui,
13:42dans ce moment. Est-ce qu'à midi, vous allez
13:44également discuter d'après
13:46le nouveau groupe des frondeurs insoumis
13:48qui vient de se former ? Est-ce qu'on leur reparle
13:50à ces dissidents qui ont été exclus
13:52des candidatures législatives ?
13:54Ils n'ont pas été réinvestis
13:56pour une raison simple, c'est qu'ils n'avaient
13:58pas l'intention de rester à la
14:00France insoumise, après ces élections.
14:02Donc, c'est une situation
14:04politique qui est très claire. Bon, pour répondre à votre
14:06question, non, je doute que ce soit
14:08notre ordre du jour. Nous avons
14:10beaucoup de choses... On parle de Clémentine Autain, Alexis Corbière,
14:12Daniel Simoner, Raquel Garrido. Voilà, nous avons
14:14beaucoup de choses extrêmement importantes à faire,
14:16et davantage que l'après, c'est le
14:18maintenant qui nous intéresse. Donc, on essaye d'être
14:20concentré sur notre objectif.
14:22Ils n'avaient pas l'intention de rejoindre
14:24le groupe parlementaire de la France insoumise.
14:26Nous avons découvert qu'au
14:28journal officiel, leur association avait été publiée
14:30le 21 mai, c'est-à-dire pendant les élections
14:32européennes, c'est-à-dire pendant que nous
14:34tous, nous étions à la tâche
14:36pour faire la plus belle campagne des élections
14:38européennes possibles, et faire en sorte que le plus
14:40grand nombre possible d'eurodéputés sur la liste
14:42de Manon Aubry entre au Parlement européen.
14:44Voilà, donc maintenant, la situation
14:46politique, elle est claire. Il n'y a pas
14:48davantage de rancœurs
14:50ou de problèmes que ça.
14:52Ils cheminent. Je n'ai pas exactement compris
14:54quel était à eux leur
14:56ordre du jour, leur programme,
14:58à part le fait qu'ils ne voulaient plus être à la
15:00France insoumise, qu'ils les réunissent.
15:02Voilà, ils cheminent. Honnêtement, ça n'est
15:04pas l'urgence.
15:06Il y a une échéance la semaine prochaine, jeudi,
15:08le 18 juillet, c'est l'élection du
15:10président ou de la présidente de l'Assemblée
15:12nationale. Alors, qui
15:14ira au perchoir ? Est-ce que vous, les insoumis,
15:16vous allez présenter un candidat, une candidate ?
15:18Ça fait partie des discussions qu'on a dans le
15:20cadre de la coalition du Nouveau Front Populaire.
15:22Ça me paraît extrêmement logique.
15:24C'est un poste qui est très important
15:26dans l'ordre protocolaire.
15:28Nous avons aussi pour ambition
15:30de revivifier la démocratie parlementaire,
15:32de faire vivre cette Assemblée,
15:34et contrairement au macronisme, de ne pas l'écraser
15:36comme un bulldozer à chaque projet de loi.
15:38Et donc, c'est un poste qui a
15:40tout son important. Donc, c'est des discussions qu'on mène,
15:42y compris, je vous ai parlé de l'équipe de gouvernement,
15:44en même temps, nous parlons
15:46de ce type de postes. Je veux dire
15:48une chose quand même. C'est que
15:50ce qui se trame pour le
15:5218 juillet, que nous avons
15:54appris dans la presse, c'est que
15:56Mme Brune-Pivet tient des discussions secrètes,
15:58ou semi-secrètes, puisqu'elles sont dans la presse,
16:00avec l'extrême droite.
16:02Avec M. Chenu, en particulier, qui a été
16:04vice-président, avec qui elle entretient une grande
16:06amitié, etc. Vous parlez d'un long
16:08naufrage moral et politique de la
16:10Macronie. Oui, parce que
16:12je pense que c'est un rapport extrêmement
16:14malsain aux électeurs,
16:16aux citoyens, aux citoyennes, de manière générale.
16:18Vous ne pouvez pas,
16:20comme l'a fait Mme Brune-Pivet,
16:22faire campagne, comme toute la Macronie,
16:24sur le barrage républicain,
16:26pour obtenir un maximum
16:28d'élus à l'Assemblée nationale,
16:30après les législatives, et
16:32en même temps, le fameux, en même temps,
16:34macroniste, qui ne manque pas de...
16:36C'est insupportable,
16:38à vrai dire,
16:40tenir des discussions secrètes pour
16:42sauver son petit poste et sa carrière
16:44à la tête de l'Assemblée nationale. Je trouve ça
16:46extrêmement malsain.
16:48Au-delà de la figure de Mme Brune-Pivet,
16:50il faut dire quand même que les électeurs
16:52qui ont voté pour le Rassemblement
16:54national sont les plus nombreux en France
16:56aujourd'hui. C'est le RN qui a été premier
16:58parti de France en termes de nombre de voix.
17:00Est-ce qu'il n'y a pas une logique, quand même, à ce que
17:02le Rassemblement national ait des postes,
17:04des représentations,
17:06des commissions ?
17:08En 2022, quand nous sommes arrivés
17:10à l'Assemblée nationale, les macronistes
17:12ont fait une magouille secrète, déjà,
17:14pour faire élire Mme Brune-Pivet
17:16à la présidence,
17:18et deux vice-présidents du RN.
17:20Nous,
17:22nous avons toujours considéré que le RN
17:24n'était pas un parti comme les autres.
17:26Que c'était un parti qui avait été fondé
17:28par des Waffen-SS. Que c'était un parti,
17:30et on l'a encore vu pendant la campagne
17:32des législatives, qui n'avait pas
17:34trois brebis galeuses quand il s'agissait
17:36de trouver 577 candidats,
17:38mais bien 70 personnes,
17:40dont certains portent des casquettes nazis
17:42pendant leurs loisirs et leurs vacances,
17:44dont d'autres ont participé
17:46à l'organisation de prises
17:48d'otages, où il y a des histoires de violences avec
17:50arme, où il y a des histoires de condamnations
17:52pour haine raciale, qui ont des
17:54propos délirants sur la
17:56religion de l'Or of Talmud, etc. Ce n'est pas
17:58un parti comme les autres. Pourquoi ?
18:00Il y a quand même près de 10 millions de Français qui ont voté au premier tour
18:02des candidats à Rassemblement National.
18:04Permettez-nous de mener une bataille idéologique très ferme.
18:06Il y a une extrême-droitisation
18:08de la société. Il y a une banalisation
18:10du Rassemblement National,
18:12qui a été orchestrée, y compris
18:14avec les médias, qui à un moment donné
18:16disaient « nous n'invitons pas l'extrême-droite »,
18:18et qui à un moment donné ont commencé
18:20à plus qu'inviter l'extrême-droite, à faire
18:2211 e-unes pendant les élections européennes
18:24sur M. Bardella, et quelle cuisine
18:26il aimait faire, et sa recette préférée
18:28de pâtes, et son bouquin préféré, etc.
18:30C'est une banalisation extrêmement
18:32grave d'un parti qui est
18:34raciste et d'un parti qui
18:36en plus est un leurre en matière sociale
18:38puisqu'ils n'ont pas d'autre projet
18:40que le projet néolibéral de continuation
18:42de la case sociale et de non-partage
18:44des richesses comme l'est la Macronie.
18:46Donc permettez-nous de mettre
18:48très nettement un coup d'arrêt
18:50à ce processus lent d'extrême-droitisation.
18:52Le Rassemblement National
18:54n'est pas un parti comme les autres.
18:56Et donc nous, nous ne voulons pas qu'il ait de postes
18:58à responsabilité dans les institutions
19:00qui continueraient cette lente
19:02oeuvre de banalisation et de normalisation.
19:04Il ne nous reste que quelques minutes, mais je voudrais quand même
19:06qu'on parle du programme, puisque vous avez quelques
19:08mesures que vous voulez appliquer très vite
19:10si vous arrivez à Matignon, si vous
19:12avez un gouvernement, la réforme des retraites
19:14on abroge, le blocage des prix, le SMIC
19:16à 1600 euros, c'est pas si simple en fait,
19:18puisque vous voulez faire tout ça par
19:20décret, est-ce que c'est vraiment possible ?
19:22Le droit, je crois que dit que c'est un peu plus compliqué
19:24que ça. Alors, bon,
19:26la première chose c'est qu'on a plus que quelques mesures
19:28on en a 150. Et si j'insiste là-dessus
19:30c'est pas pour fétichiser
19:32un document que j'aurais participé
19:34à élaborer et dont je suis assez fière,
19:36évidemment c'est le cas, mais d'abord
19:38la première chose c'est que c'est un programme de rupture qui se tient
19:40entièrement, et qui ne peut pas être saucissonné.
19:42C'est-à-dire que le début se tient
19:44avec le milieu et avec la fin. Et je vais dire
19:46une chose, c'est parce que nous avons un budget
19:48à l'équilibre. Il y a autant
19:50de recettes que de dépenses.
19:52Par exemple l'abrogation de la réforme des retraites
19:54il nous reste très peu de temps.
19:56C'est pas possible par décret l'abrogation des retraites.
19:58Comment vous allez faire alors ?
20:00Alors, il y a des constitutionnalistes, y compris, qui disent que c'est possible.
20:02Nous, nous savons que nous pouvons revenir
20:04sur les décrets de cette
20:06odieuse réforme des retraites de Macron.
20:08Nous savons que nous pouvons utiliser un article
20:10du code du commerce pour, par décret,
20:12bloquer les prix de l'énergie, de l'alimentation
20:14et faire en sorte que les gens puissent se nourrir
20:16dans ce pays, se chauffer, etc.
20:18Nous pouvons également, par décret,
20:20augmenter le SMIC. Nous pouvons faire
20:22énormément de choses rapidement.
20:24Le président peut utiliser de sa captation de pouvoir, ça veut dire qu'il peut exiger
20:26de contresigner le décret, ce qu'il ne fera jamais.
20:28Le président Macron peut continuer de brutaliser
20:30la démocratie, ça c'est une certitude.
20:32Je lui dis juste, la colère
20:34des gens va continuer d'augmenter.
20:36Et donc à un moment donné, chacun va être mis face
20:38à ses responsabilités, y compris les parlementaires
20:40qui voteront en leur âme et conscience
20:42dans cette Assemblée Nationale
20:44qui pourront préférer le bazar
20:46à la hausse des salaires, qui pourront préférer
20:48de voter contre la hausse du SMIC.
20:50Et nous, nous avons un rapport aux électeurs
20:52et aux citoyens de manière générale, qui est
20:54de dire que quand nous avons écrit que nous allions
20:56faire quelque chose, nous nous en donnons les moyens.
20:58Et nous le présentons à l'Assemblée Nationale
21:00pour changer radicalement la vie des gens.
21:02Merci beaucoup Clémence Guettet d'avoir répondu à notre
21:04invitation ce matin. Je rappelle que vous êtes
21:06députée insoumise du Val-de-Marne. Je vous souhaite une bonne journée.
21:08Merci.