L'écologiste Sandrine Rousseau était l'invitée de BFMTV pour évoquer les tractations au sein de Nouveau Front populaire au sujet du nom du Premier ministre qui devrait être proposé à Emmanuel Macron.
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00:00On commence donc avec vous Sandrine Rousseau, les discussions traînent pour vous accorder sur un nom pour Matignon au sein du Nouveau Front Populaire
00:08et certains ne cachent même plus leur impatience, dont vous, vous l'avez exprimé très clairement ce matin sur l'antenne de RMC.
00:16Est-ce que votre message a été entendu ? Est-ce que ça avance ce soir ou en est-on ?
00:20Je le renouvelle en tous les cas, moi je suis vraiment impatiente d'avoir un nom.
00:24Je pense que là, on laisse en fait la place, en n'ayant pas de nom, on laisse la place à tous les commentaires et à toutes les manœuvres possibles.
00:33Impatiente voire agacée non ?
00:35Pardon ?
00:36Impatiente voire agacée ?
00:38Impatiente.
00:39La gauche n'est pas à la hauteur ?
00:41En tous les cas, il faut qu'elle montre qu'elle l'est et là on a besoin de ce gouvernement, de ce nom de Premier ministre ou de Première Ministre.
00:48Alors vous savez pourquoi c'est compliqué, parce qu'il y a des équilibres partout à trouver et que derrière...
00:55C'est-à-dire concrètement, qu'est-ce qui bloque encore ?
00:57Il faut trouver non seulement le Premier ou la Première Ministre mais tout le gouvernement, les postes à l'Assemblée, etc.
01:02Tout cela dans un équilibre d'efforts.
01:05C'est la faute de la gauche si ça bloque, si je vous comprends bien, parce que vous avez eu des mots très durs et très lucides aussi ce matin.
01:13Vous avez dit, voilà, on perd trop de temps et on inquiète. Nous, la gauche, on est en train d'inquiéter les Français.
01:18Donc vous prenez votre part de responsabilité dans ce blocage ?
01:20Je pense à toutes les personnes qui étaient soulagées dimanche et soulagées que le Rassemblement National n'arrive pas en tête et heureux même que nous, nous arrivions en tête.
01:27Et puis là, on voit bien qu'une nouvelle inquiétude arrive, c'est qu'est-ce qui va se passer ? Il y a un blocage de la démocratie.
01:32Moi, je pense qu'il y a un principe simple, c'est qu'on est arrivé en tête. D'accord, on n'a pas de majorité, très bien, mais on est arrivé en tête.
01:37Voilà, il y a qu'Emmanuel Macron nomme l'un d'entre nous, l'une d'entre nous, et puis derrière, si son hypothèse, c'est qu'on se plante, quelque part, il nous laisse nous planter.
01:47Et puis voilà, peut-être qu'on ne se plantera pas. Et s'il y en a d'autres qui veulent faire des motions de censure, qu'ils fassent des motions de censure.
01:52En fait, là, on a l'impression qu'Emmanuel Macron grippe complètement le système démocratique, alors qu'en fait, il y a un système démocratique.
01:59Et après, ça veut dire, oui, sans doute, une petite période d'instabilité, je ne dis pas le contraire, mais en fait, là, il faut faire fonctionner nos institutions.
02:05Mais revenons quand même sur vos discussions qui se tiennent en ce moment. Ça fait trois jours qu'on entend que ça bloque, notamment pour trouver un nom pour Matignon.
02:12Mais est-ce qu'au moins, vous vous êtes mis d'accord, en l'espace de trois jours, sur le mode de désignation ou même pas sur ce point-là ?
02:17Si, si, si, ça, ça s'est débloqué.
02:19Alors ?
02:20Alors, c'est la règle du groupe le plus fort et en fonction des équilibres à l'intérieur du nouveau front populaire, c'est-à-dire qu'il y a un système de points, etc.
02:31Et donc, qui est le groupe le plus fort ?
02:33Non, vous ne m'aurez pas là-dessus, parce que vraiment, moi, je ne veux pas rentrer là-dedans.
02:37Moi, je veux vraiment qu'on trouve un nom, qu'on sorte un gouvernement, que les Français soient rassurés et qu'Emmanuel Macron nomme la personne particulière.
02:43C'est très important ce que vous nous dites, Sandrine Bousso, et j'apprécie pour le coup votre honnêteté, parce qu'il y en a beaucoup qui tournent autour du pot dans votre camp depuis quelques jours.
02:50Donc, le mode de désignation, ce sera celui qui a le nombre de parlementaires le plus important.
02:54Non, non, non.
02:55Si j'en crois tous, non ?
02:57Non, non, parce que c'est une répartition du gouvernement.
03:00Non, mais voilà, c'est ça qui complique.
03:02Mais je vais vous dire, moi, c'est ça que je conteste, en réalité.
03:05C'est ça que je dénonce.
03:06Vous y êtes en réunion, vous ?
03:07Le Nouveau Front Populaire, c'est quand même beaucoup issu d'un mouvement social.
03:12C'est, pour moi, quand même la continuité du mouvement des retraites, avec l'union des syndicats, etc.
03:17Et qu'en fait, là, on est en train de donner aux partis et aux chefs de parti les clés de la répartition,
03:24alors qu'en fait, l'élan qu'il y a derrière est au-delà d'une répartition des partis.
03:29Et vous savez bien que ce qui se joue à gauche, c'est qui est dominant, qui va avoir l'hégémonie sur les autres.
03:35Et en fait, là, il nous faut nous mettre d'accord, maintenant.
03:37On va jouer carte sur table.
03:39Qui bloque ? C'est les insoumis ?
03:40Ah non, non, non.
03:41Malheureusement, ce serait trop facile.
03:43Ça ne vient pas des insoumis, le blocage ?
03:45Ça vient de qui ?
03:46Non, non, mais je ne répondrai pas à cette question.
03:48Par contre, je veux qu'on avance, s'il vous plaît.
03:50Ça vient des verts, parce que c'est aussi ce qu'on entend.
03:53J'ai toujours pas compris, du coup, qui avait le droit de désigner le Premier ministre ?
03:58Ce sera consensuel.
03:59Donc, en fait, c'est ça, le sujet.
04:00Mais c'est le groupe le plus important.
04:01Il y a des noms qui ont été proposés.
04:03Maintenant, ça va…
04:04Le groupe le plus important dans ce nouveau Front populaire, oui ou non ?
04:07Parce que c'est ce que vous avez sous-entendu.
04:08Et puis après, j'ai l'impression que vous aviez dit…
04:10Vous avez un peu temporisé.
04:11Non, mais en fait, il y a plusieurs postes à poser et plusieurs noms à poser.
04:16Donc, en fait, il faut trouver une hiérarchie entre ces noms.
04:18Mais en fait, même à l'intérieur des formations politiques, il n'y a pas forcément d'accord.
04:22Mais moi, je voudrais qu'on sorte de ça pour dire…
04:24Voilà, ils se sont engagés à sortir un nom.
04:26Moi, je les laisse faire.
04:27Ils se sont engagés à sortir un nom demain ou après-demain.
04:29Eh bien, nous aurons ce nom.
04:31À partir de là, ça va débloquer quelque chose.
04:33Je suis impatiente d'avoir ce nom, vraiment.
04:35Je pense que je ne suis pas toute seule en France à attendre ça avec une certaine impatience.
04:39Et après, on va à l'Assemblée le 18 pour s'installer.
04:42On désigne le bureau de l'Assemblée.
04:44Et on fait fonctionner la démocratie qui est grippée depuis cette dissolution.
04:48Et quand je lis la lettre d'Emmanuel Macron qui nous dit que personne n'a gagné, etc.
04:54À un moment, la question c'est…
04:57Quand même, il y a un groupe qui est arrivé premier.
04:59Ça peut ne pas lui plaire.
05:00Et à la limite, je le comprends absolument que ça ne lui plaise pas.
05:03Mais de fait, c'est quand même nous qui sommes arrivés en tête.
05:05La question n'est pas là.
05:07C'est qu'Emmanuel Macron, on va refaire le même débat qu'hier, mais il appelle qui ?
05:11Si vous n'arrivez pas à sortir un nom, si vous n'arrivez pas à vous mettre d'accord,
05:14vous ne pouvez pas lui reprocher de ne pas appeler quelqu'un pour proposer…
05:17Oui, mais je n'ai jamais entendu aucun député…
05:19Donc ça doit d'abord venir de vous, vous êtes d'accord ?
05:21Je n'ai jamais entendu aucun député Renaissance.
05:23Ni sortant, ni entrant.
05:25Je n'ai entendu aucun ministre, ni sortant, ni entrant,
05:28dire que nous étions arrivés premiers.
05:30C'est quand même un sujet.
05:32C'est incroyable que personne ne le reconnaisse.
05:35C'est quand même un sujet de déni, de déni démocratique.
05:39C'est ça qui m'inquiète.
05:41C'est qu'aujourd'hui, il n'y a pas de reconnaissance des forces en présence.
05:44On en a beaucoup parlé.
05:45Moi, je les aime tous, je vais vous dire.
05:47Et je me rangerai, et avec enthousiasme, derrière n'importe quel nom qui sortira.
05:51Est-ce que vous en voulez aujourd'hui ?
05:53Est-ce qu'aujourd'hui, vous en voulez à vos camarades ?
05:55Vous dites, moi, je ne suis pas dans les discussions.
05:57Est-ce que vous en voulez à vos camarades du Nouveau Front populaire
05:59de ne pas être capables de se mettre d'accord ?
06:01Je n'en veux à personne, je dis juste qu'il y a une tension dans le pays.
06:03Parce qu'on sent de l'amertume quand même chez vous, dans vos propos.
06:05Ah non, mais vous sentez beaucoup trop d'amertume, trop souvent chez moi.
06:07Non, je ne sais pas, ce n'est pas du tout…
06:09C'est vous qui dites depuis ce matin, ça ne va pas assez vite,
06:12il faut qu'on prenne notre part dans la stabilité, on n'est pas d'accord.
06:15On a besoin de rassurer aussi les Françaises et je sens une inquiétude monter.
06:20D'ailleurs, j'ai envie de leur poser cette question que j'ai posée aussi ce matin,
06:23c'est comment allez-vous dans cette situation ?
06:27J'ai l'impression que tout le monde est dans une forme d'inquiétude,
06:30tout le monde regarde les infos de manière presque compulsive et de manière très anxiogène.
06:36C'est ça qui, à mon avis, est nature à vraiment se transformer en quelque chose d'autre.
06:43Et c'est pour ça que j'appelle à ce qu'on ait…
06:45Et c'est pour ça qu'on leur donne la parole aussi grâce à ces émissions où il y a des questions, c'est le spectateur Géraldine.
06:50Il y a quelque chose que je ne comprends pas.
06:53J'entends les questionnements sur les noms, bon, on est parti, je suis assez d'accord avec vous, ça a peu d'intérêt.
06:57Maintenant, il reste l'arithmétique.
07:00Vous êtes certes arrivés en tête, mais vous êtes très très loin d'avoir une majorité absolue.
07:05Donc dans tous les cas, vous allez devoir convaincre pour faire avancer vos sujets.
07:12Et ce que je n'entends pas du tout depuis plusieurs jours que tout le monde débat,
07:16c'est quelles sont nos priorités, quelles sont les mesures qu'on va faire passer en priorité,
07:20avec quelle majorité on va pouvoir les faire passer.
07:23Et finalement, ce qui en découle, et ce n'est pas ce qui précède,
07:26ce qui en découle, c'est quelle personnalité va pouvoir incarner ce rassemblement
07:31sur les mesures qu'on aura identifiées susceptibles de passer et d'atteindre une majorité absolue à l'Assemblée.
07:37Et en fait, on a l'impression que le fond a totalement disparu des discussions.
07:42Si c'est ça, c'est grave, parce que nous avons quand même un programme
07:45avec des mesures qui sont très concrètes et il y a des lois.
07:48En fait, dans les lois que nous pouvons proposer issues de notre programme,
07:51il y a des lois qui peuvent très bien être consensuelles.
07:53Par exemple, la loi grand âge qu'on appelait tous de nos voeux et toutes de nos voeux.
07:56Si on propose une loi grand âge, il y aura des amendements des différents groupes politiques,
08:00mais on peut très bien trouver une majorité.
08:02Il y a Philippe Brun qui avait travaillé sur une loi sur les familles monoparentales.
08:06Ça, je pense que ça pourrait très bien aussi être tout à fait consensuel.
08:09Moi, je pense qu'une autre loi tout à fait consensuelle pourrait être la police de proximité,
08:12qui est appelée beaucoup par les habitants et qui nous permettrait d'aller sur des choses.
08:16Et après, il y a des lois qui sont plus compliquées à faire passer.
08:19Je cite cette loi parce que je sais que l'écologie n'est jamais très consensuelle.
08:23La loi énergie climat pourrait être une loi qui nécessite plus de débats.
08:27Et là, il y a deux solutions.
08:29Soit on arrive à trouver amendement par amendement, article par article, une majorité dans cette Assemblée.
08:34Soit nous n'y arrivons pas.
08:36Et je pense qu'il nous faut dire, nous accepterons d'être battus.
08:40Parce qu'en fait, ça, ça n'est jamais dit dans la démocratie.
08:43C'est-à-dire qu'on se dit qu'on va passer en 49-3, etc.
08:47Mais là, comme nous n'avons pas de majorité claire, même si nous sommes arrivés en tête,
08:51eh bien, il nous faut accepter cette augure que d'être battus sur des textes.
08:55Eh bien, voilà. Et chacun prendra ses responsabilités.
08:59Et les LR disent qu'ils ont fait obstacle à la loi et qu'ils ont fait barrage à la loi climat.
09:04Mais ça ne fait pas que...
09:05Vous dites qu'il y a de l'immaturité, même, dans votre famille politique, là-dessus ?
09:08Là, j'ai l'impression qu'il y a de l'immaturité, je vais vous dire, partout.
09:10Alors là, vraiment, vraiment, vraiment, on va continuer d'en parler.
09:15Olivier Faure, qui d'ailleurs, lui, se dit prêt à aller à Matignon.
09:18Voilà ce qu'il a dit sur la méthode, le mode de gouvernance.
09:21Je pense que chacun comprendrait que ce qui a été imposé par le 49-3
09:25peut être éventuellement aussi défait par 49-3.
09:29C'était peu ou prou ce que disait hier soir sur ce plateau Éric Coquerel.
09:33Vous, vous êtes de quelle école ?
09:36Je pense qu'il ne faut pas utiliser de 49-3 parce que...
09:40En fait, le 49-3, la réponse, c'est la motion de censure,
09:43puis 49-3, puis motion de censure, puis comme ça, il y a une escalade.
09:47Moi, je pense qu'il faut trouver une autre manière de gouverner.
09:49Les Français nous ont donné un mandat qui est un mandat
09:53qui, en fait, ça nous oblige à travailler autrement.
09:56Peut-être que c'est ça, en fait, le message principal que nous envoyait.
09:59Et du coup, en n'utilisant pas les 49-3 et en acceptant, encore une fois,
10:04que des fois, on gagne, des fois, on perde,
10:06et que chacun prenne ses responsabilités.
10:08Mais comment vous allez faire pour gouverner ?
10:10Parce qu'il y a une logique...
10:12Pardon Sandrine Rousseau, mais il y a un principe de réalité,
10:14il y a une logique mathématique.
10:16Les députés Renaissance et les députés LR ont dit
10:18s'il y a un insoumis à l'Assemblée nationale, motion de censure,
10:22le gouvernement tombe.
10:24Donc comment vous allez gouverner avec une majorité ?
10:26Mais comment vous allez faire ?
10:28Ils prendront leurs responsabilités vis-à-vis des Françaises.
10:32Et encore une fois, je regrette cette brutalisation du débat,
10:37parce que je pense que dans la situation, encore une fois,
10:40d'inquiétude dans laquelle nous sommes,
10:42ça n'est pas la peine d'en rajouter.
10:44Et je trouve que ces espèces de déclarations
10:46qui sont des espèces de déclarations d'autorité comme ça,
10:48dont on ne sait pas d'où elles viennent,
10:50sont de nature à brutaliser le débat.
10:52Moi, je voudrais que nous sortions de cela.
10:54Si nous brutalisons, moi je vais vous dire,
10:56je peux brutaliser, parce que je dirais
10:58il n'y aura jamais machin, il n'y aura jamais...
11:00Mais est-ce que dans un principe de réalité,
11:02est-ce que prendre votre part de responsabilité,
11:04c'est pas aussi s'affranchir des insoumis ?
11:06Non, mais moi je ne veux pas que nous nous affranchissions
11:08des insoumis, je voudrais que nous respections
11:10le mandat qui nous a été donné, qui est le Nouveau Front Populaire.
11:12Moi j'ai été élue par des électeurs et électrices.
11:14Donc vous êtes des majorités, en fait, texte par texte.
11:16Exactement.
11:17Essayez d'aller chercher des majorités texte par texte.
11:20Je voudrais que nous n'y arrivions pas.
11:22Alors vous allez peut-être un nouvel allié,
11:24puisque ce soir, le Rassemblement National
11:26dit, on va d'abord peut-être
11:28vous faire expliquer ses propos,
11:30Arnaud, c'est le
11:32secrétaire général du groupe
11:34RN à l'Assemblée Nationale,
11:36Renaud Labille, qui n'est pas la personnalité...
11:38Labaille, pardon.
11:40Qui n'est pas la personnalité la plus connue
11:42du Rassemblement National.
11:44Et qui dit, le Rassemblement National
11:46ne censurera pas un potentiel gouvernement de gauche
11:48si celui-ci propose
11:50des mesures consensuelles. Pourquoi c'est lui
11:52qui le dit ? Pourquoi maintenant ?
11:54C'est la politique créationniste.
11:56Au fur et à mesure de la journée, on crée de la politique.
11:58Je suis très étonné.
12:00Qu'il y ait des textes que le Rassemblement National
12:02dise, nous regarderons chaque
12:04texte, nous les voterons, si ça va
12:06dans le bon sens, on le fera. Là, on parle d'un gouvernement.
12:08On parle de la possibilité d'une
12:10censure d'un gouvernement
12:12qui est dans l'imaginaire
12:14en tout cas des gens qui ont voté
12:16pour le Rassemblement National.
12:18Exactement l'inverse de tout ce qu'ils pensent, de tout ce qu'ils croient.
12:20Et je ne vois pas, en plus, cette décision
12:22hyper politique, qui normalement devrait être
12:24la décision au moins de Marine Le Pen, présidente du groupe,
12:26voire des vice-présidents
12:28de l'Assemblée Nationale, M. Chenu
12:30et Mme Diaz, je ne sais plus.
12:32Edwige Diaz.
12:34Vous pouvez vous moquer de moi.
12:36Je savais que c'était Diaz, mais c'est le prénom
12:38qui me manquait. Ou sinon, en tout cas,
12:40est-ce que
12:42Bardella et le bureau politique
12:44du parti ont été au courant ?
12:46Je trouve que c'est une position
12:48hyper politique.
12:50Je pense que c'est une décision hyper politique
12:52qui engage non seulement le parti,
12:54qui engage l'ensemble
12:56des députés, je pense qu'il y en a certains qui vont être
12:58très étonnés de cette déclaration, même s'ils sont
13:00très disciplinés, mais surtout pour le parti.
13:02C'est un message très curieux envoyé à des électeurs,
13:04même pas une semaine après le résultat des élections.
13:06Mais vous connaissez Sandrine Rousseau.
13:08Je vous soutiens.
13:10Non, je ne prends pas...
13:12En fait, ils font ce qu'ils veulent.
13:14Ils prennent leurs responsabilités
13:16dans l'Assemblée. Et moi, je n'ai pas
13:18à dire si c'est bien ou si ce n'est pas bien.
13:20C'est eux qui choisissent en fonction
13:22et en responsabilité politique.
13:24S'ils décident ça, ils décident ça. S'ils décident autre chose,
13:26ils décident autre chose. C'est précisément ça
13:28la démocratie. Moi, j'ai comme le sentiment
13:30qu'on a oublié ce que c'était.
13:32Et peut-être que...
13:34Peut-être qu'Emmanuel Macron nous a aidés
13:36quand même aussi à oublier ce que c'était la démocratie,
13:38tellement on a l'impression qu'il fait
13:40acte d'autorité après acte d'autorité,
13:42qu'il a une espèce de science incarnée
13:44de ce qu'il faudrait faire ou pas faire.
13:46Mais Mme Rousseau, à l'Assemblée, lors de la dernière mandature,
13:48vous disiez tout à l'heure qu'il faut arrêter,
13:50qu'il ne faut pas brutaliser. Et vous avez raison.
13:52Mais lors de la dernière mandature,
13:54qu'est-ce qu'on a entendu comme brutalisation
13:56de la parole publique ?
13:58Alors moi, je trouve qu'il y a une différence.
14:00Vous n'êtes pas à Emmanuel Macron et il y a eu le Brexit,
14:02le président de l'Assemblée nationale.
14:04Il faisait passer toutes les lois à la caisse du coffre.
14:06C'était hyper brutalisant.
14:08Laissez-moi aller jusqu'au bout.
14:10Aussi par les groupes d'opposition qui ont beaucoup brutalisé
14:12le débat.
14:14Les Français n'ont pas du tout aimé
14:16le spectacle des deux dernières années.
14:18C'est le moins qu'on puisse dire.
14:20Ça, je l'ai entendu.
14:22Maintenant, je trouve qu'il y a quand même...
14:24Bien sûr, et c'est pour ça que je dis que je l'ai entendu.
14:26Mais il y a aussi une différence pour moi
14:28entre brutaliser les institutions
14:30issues de la Constitution
14:32et avoir des paroles fortes
14:34dans un hémicycle.
14:36J'ai entendu le rejet
14:38qu'avaient les Français et les Françaises
14:40des prises de parole
14:42enflammées que nous pouvions avoir.
14:44Donc vous-même, vous avez tiré les leçons finalement.
14:46En tout cas, je l'ai entendu
14:48et je le dis, je vous ai entendu là-dessus.
14:50Mais par contre, je trouve que brutaliser
14:52nos institutions, brutaliser
14:54la Constitution,
14:56c'est autre chose. C'est un autre
14:58niveau de brutalisation. Et j'ai l'impression
15:00que nous sommes dans un moment de grand confusionnisme
15:02sur beaucoup de choses.
15:04Par exemple, quand
15:06on a eu la retraite
15:08qui était par un...
15:10C'est un peu technique, mais par
15:12un PLFSS rectificatif,
15:14c'est-à-dire par un texte qui rectifiait
15:16le budget de la sécurité sociale,
15:18ça n'est pas à la hauteur de l'enjeu.
15:20C'était une réforme qui modifiait
15:22la vie des Français et des Françaises de manière massive.
15:24Ça nécessitait qu'il y ait un texte à part entière
15:26et pas une annexe à un texte déjà existant.
15:28Quand derrière,
15:30le gouvernement a utilisé
15:32le 49-3 alors qu'il y a eu
15:34des manifestations d'une ampleur
15:36historique et qu'il n'y avait pas
15:38de majorité dans l'Assemblée nationale, peut-être
15:40à une ou deux voix, eh bien il a d'une
15:42certaine manière brutalisé. Quand
15:44derrière, le groupe Liott
15:46qui était avec Charles Amédée de Courson,
15:48pardon, c'est pas quand même une figure de gauche,
15:50Charles Amédée de Courson qui a dit
15:52c'est pas correct ce qui s'est passé, on va
15:54proposer une modification
15:56dans notre niche parlementaire. Que là, il y a
15:58encore eu un blocage
16:00avec un disjoncteur de la démocratie, tout cela
16:02brutalise et tout cela ne permet
16:04pas de sortir d'une forme de confusionnisme
16:06Comment on en sort ?
16:08Comment on fait ?
16:10Vous dites, on va essayer de
16:12s'accorder texte par texte,
16:14on va essayer, et puis si on n'y arrive pas,
16:16on n'y arrive pas. Est-ce que vous êtes prêts
16:18au sein du Nouveau Front Populaire à faire
16:20des concessions sur votre programme ? Il y a une tribune
16:22aujourd'hui qui a été signée dans le monde
16:24par 70 intellectuels,
16:26responsables associatifs, anciens élus de gauche
16:28et notamment José Bové, Cyril Dion,
16:30Noël Mamère, Aurélie Filippetti, Marisol Touraine
16:32et j'en passe. Et ce que dit cette
16:34tribune, le Nouveau Front Populaire doit sans
16:36tarder tendre la main aux autres acteurs
16:38du Front Républicain pour discuter
16:40d'un programme d'urgence
16:42républicaine. Le programme présenté
16:44aux législatives ne doit pas être le
16:46programme du point d'arrivée et cette
16:48tribune, ces signataires vous disent
16:50ne faites pas ce qu'Emmanuel Macron
16:52a fait en 2017, en 2022
16:54il a oublié qu'il avait été élu
16:56par les voix de gauche, vous lui avez reproché
16:58vous avez été élu par des voix
17:00de droite, par des voix centristes,
17:02par des voix du Front Républicain. Est-ce que vous êtes prête
17:04à faire des concessions sur votre programme ?
17:06C'est ce que je vous dis, je ne suis pas prête à faire
17:08des concessions en amont, par contre je suis prête
17:10à discuter à l'Assemblée Nationale si par exemple
17:12on fait une réforme de l'hôpital
17:14et qu'il y a une discussion sur l'augmentation
17:16des salaires des personnels soignants, ce qui est une urgence
17:18à mon sens.
17:20S'il y a des groupes politiques qui estiment que ça
17:22dépense trop d'argent public et que ça n'est pas possible
17:24et s'il y a une majorité dans cet hémicycle
17:26pour dire que ça n'est pas possible,
17:28la majorité s'exprimera, je le regretterai
17:30parce que je pense que c'est une urgence
17:32mais à la fin, en fait
17:34c'est cela que n'a pas fait Emmanuel Macron
17:36c'est qu'il n'a pas entendu
17:38moi j'ai été chef de file
17:40sur beaucoup de textes, enfin sur plusieurs textes
17:42en tous les cas
17:44pendant tous les deux ans de cette mandature
17:46je n'ai jamais eu un coup de fil
17:48d'un ministre, jamais, ou d'un cabinet
17:50de ministre, jamais, pour dire
17:52qu'est-ce qui est important pour vous dans ce texte
17:54comment on pourrait travailler à un moment par moment
17:56jamais
17:58Elisabeth Borne a reçu
18:00les chefs de parti
18:02et je rappelle
18:04que pendant la réforme des retraites
18:06pour revenir à ça, un des sujets c'est que justement
18:08les syndicats n'ont jamais été reçus
18:10chez la Première Ministre, ça aussi c'est une brutalisation
18:12de notre fonctionnement démocratique
18:14Ils n'ont pas été beaucoup reçus mais ils ont été reçus
18:16Non, après, a posteriori
18:18Depuis tout à l'heure vous parlez de brutalisation
18:20et je peux comprendre, en effet
18:22les dernières années de la précédente
18:24mandature ont été extrêmement dures
18:26il y a eu un nombre de 43 noirs invraisemblables
18:28et puis aussi l'utilisation
18:30de petits gadgets au sein de l'Assemblée nationale
18:32pour...
18:34exactement, pour couper le
18:36nombre d'amendements, pour limiter le temps
18:38de parole, pour limiter le temps réglementaire
18:40de mettre toujours en
18:42procédure d'urgence et non pas en procédure
18:44normale, ok, ça j'ai compris
18:46Pourtant, depuis deux jours
18:48on voit beaucoup d'articles
18:50avec des offres
18:52qui expliquent que
18:54la France Insoumise et d'autres
18:56mouvements liés au Nouveau Front
18:58Populaire feront tout pour empêcher
19:00par exemple le Rassemblement National d'avoir des
19:02postes à l'Assemblée Nationale
19:04Pour moi c'est respecter le mandat
19:06que nous avons qui a été de faire un désistement
19:08républicain et d'avoir
19:10la sortie
19:12des urnes qui nous met en premier
19:14en lien avec ce désistement républicain
19:16de sorte qu'on ne peut pas faire le désistement républicain
19:18le dimanche des élections et puis
19:20arrêter dès le lendemain
19:22donc pour moi ça fait partie du mandat que nous avons
19:24Donc pas de poste de recommission, pas de vice-présidence
19:26de l'Assemblée Nationale. En tous les cas, nous les écologistes, nous avons pris
19:28cette décision, mais pour autant
19:30voilà si le...
19:32Il faut expliquer à ceux qui nous regardent que ce front républicain
19:34il peut se reproduire au
19:36moment de désigner... Des réunions du bureau
19:38de l'Assemblée Nationale, ce qui ne s'était pas passé en 2022
19:40En fait, c'est quand même, vous êtes en train
19:42de nous expliquer que votre mandat
19:44s'étend au fait que
19:46après l'élection, vous ferez
19:48blocage aux
19:50personnes élues par quand même
19:52un peu plus de 10 millions de français.
19:54Non, je n'ai pas dit ça
19:56j'ai au contraire dit le contraire
19:58j'ai dit qu'il y aurait des débats dans l'Assemblée Nationale
20:00et que nous travaillerons sur
20:02les majorités à l'intérieur de l'Assemblée Nationale
20:04Donc c'est juste pour les postes de direction
20:06parce que je pense que ça institutionnalise
20:08le Rassemblement National
20:10je pense que ça a fait partie de la montée du Rassemblement National
20:12qui a eu lieu entre les deux élections
20:14et là, nous avons acté
20:16toutes les forces démocratiques
20:18et de l'arc républicain
20:20que nous désistions pour que
20:22le Rassemblement National n'arrive pas premier
20:24Je pense qu'il faut conclure cette dynamique sur les postes
20:26C'est quand même subtil comme raisonnement
20:28C'est-à-dire qu'on prend les voix du Rennes
20:30sur des textes parce qu'on concilie
20:32Pardon, mais ça revient à cela
20:34On les laisse voter pour certains de nos textes et de nos mesures
20:36mais par contre, on ne leur donne pas des postes à responsabilité
20:38Non, je dis, ils font ce qu'ils veulent sur les votes
20:40et voilà, si nous perdons, nous le perdons
20:42c'est la démocratie, je n'irai jamais
20:44moi, chercher une voix de ce côté-là
20:46mais voilà, l'Assemblée a cette
20:48configuration-là, et je comprends
20:50que ce soit compliqué, vraiment, là-dessus, je l'entends
20:52et je comprends que la situation
20:54ne soit pas simple, mais je vous dis aussi
20:56c'est l'issue de votre volonté
20:58des Français et Françaises qui s'est
21:00exprimée de cette manière
21:02Vous parlez de la volonté des Français et des Françaises
21:04La plupart des députés
21:06ont été élus
21:08la plupart des députés hors
21:10Rassemblement National ont été élus avec
21:12soit des voix de droite
21:14pour certains députés de gauche
21:16soit des voix de gauche
21:18pour certains députés macronistes
21:20Alors justement, Bruno, je vais
21:22protéger votre question avec la question
21:24d'un téléspectateur, parce que vous savez que cette émission
21:26c'est aussi la vôtre, et vous pouvez poser
21:28des questions via le QR code qui s'affiche régulièrement
21:30sur votre écran, et on a Yann
21:32justement, qui vous interpelle, Sandrine Rousseau
21:34et qui dit, comment peut-on parler
21:36de victoire du nouveau Front Populaire
21:38quand la majorité des électeurs a voté
21:40contre un parti et non
21:42pour un parti ?
21:44Ça c'est une question qu'on me pose souvent
21:46et du coup je vous réponds en vous disant
21:48que dans toutes les circonscriptions
21:50il y avait un député du Rassemblement National
21:52un candidat du Rassemblement National
21:54qui était présent, de sorte que s'il y avait
21:56une majorité de Français pour
21:58voter pour ce député
22:00il y aurait eu une majorité de Rassemblement National
22:02à l'Assemblée. Donc la volonté
22:04des Français et Françaises a été
22:06qu'il n'y ait pas cette majorité au Rassemblement
22:08National. Voilà. Donc ça il faut
22:10l'entendre. C'est la situation
22:12de la France actuellement. Oui le Rassemblement
22:14National a une dynamique,
22:16le nouveau Front Populaire propose
22:18un programme qui entend,
22:20qui prétend, qui espère pouvoir
22:22s'attacher aux racines de ce problème
22:24avec des services publics, avec
22:26une meilleure rémunération des personnes les plus
22:28vulnérables, avec une protection
22:30des personnes qui sont isolées, etc.
22:32Voilà, peut-être que ça ne marchera pas, je n'en sais rien.
22:34Honnêtement, c'est l'analyse
22:36que nous posons et les propositions que nous
22:38faisons. Laissez-nous essayer.
22:40Ça c'est votre réponse à Yann. Alors Stéphane, lui, c'est pas vraiment
22:42une question, il vous interpelle et il
22:44dit le nouveau Front Populaire n'existe
22:46déjà plus, soyez honnête. Chaque parti
22:48souhaite voir son candidat à Matignon,
22:50ça n'est pas une question de coalition,
22:52c'est juste devenu un choix
22:54personnel.
22:56Non, le nouveau Front Populaire continue
22:58à exister et oui,
23:00évidemment, les tensions sont toujours
23:02sur les noms de personnes, ça je
23:04peux à la fois le regretter et le constater,
23:06évidemment, mais pour autant, le nouveau Front Populaire
23:08continue d'exister et nous sommes
23:10unis dans les combats que nous allons mener.
23:12Mais vous, par exemple, pourquoi vous ne dites pas
23:14pour moi c'est Marine Tondelier ? Parce que
23:16pour le coup, il y a un seul truc qu'on peut accorder,
23:18une seule chose qu'on peut accorder à ceux qui
23:20sont venus sur ce plateau, c'est qu'ils se mouillent,
23:22ils donnent des noms, les socialistes
23:24donnent Olivier Faure,
23:26elles, les filles en général, c'est plutôt Jean-Luc Mélenchon
23:28ou Clémence Guettet, pourquoi vous, vous ne vous
23:30prononcez pas ? Je ne comprends pas.
23:32Je peux vous dire pour moi c'est Marine Tondelier, mais en fait,
23:34si je dis ça, après le PS, il va dire
23:36pour moi c'est Olivier Faure et les filles,
23:38il va dire pour moi c'est...
23:40Ça ne s'est pas avancé.
23:42Vous pourriez préférer Olivier Faure
23:44et considérer qu'il est plus apte
23:46à aller à l'avion.
23:48Là il y a des négociations, je fais confiance
23:50aux négociateurs et aux négociatrices
23:52qui sont dans ces négociations.
23:54Moi, je voudrais juste ajouter quelque chose
23:56pour répondre à cette interpellation.
23:58C'est que la politique
24:00telle qu'on la pratique
24:02ou telle qu'on la voit se pratiquer
24:04depuis plusieurs années et tout
24:06particulièrement à gauche, elle se résout
24:08autour d'un concept qui est le concept de
24:10conflit. C'est-à-dire qu'il y a
24:12des conflits, il y a des rapports de force et puis c'est celui
24:14qui gagne le rapport de force finalement
24:16qui arrive à l'emporter.
24:18C'était le cas à gauche.
24:20Jean-Luc Mélenchon, il a remporté
24:22le bras de fer aux élections présidentielles
24:24en 2022. Derrière, c'est lui qui a
24:26posé les bases
24:28de l'accord de la NUPES. C'est lui qui avait,
24:30avec sa formation politique, le plus de députés, etc.
24:32Là, le problème c'est que
24:34le rapport de force, d'une part
24:36il est plus équilibré, notamment entre le Parti Socialiste
24:38et la France Insoumise, mais d'autre part...
24:40Et puis il n'est pas encore complètement défini.
24:42Et surtout, d'autre part,
24:44ce n'est pas la seule chose
24:46à prendre en considération pour aboutir
24:48à une solution. Parce que derrière,
24:50comme ça a été dit plusieurs fois,
24:52il y en a qui disent
24:54qu'ils ne veulent pas des insoumis, etc.
24:56Je rappelle, entre parenthèses, que si vous enlevez
24:58les insoumis du groupe Nouveau Front Populaire,
25:00ils ne sont plus les premiers.
25:02Le problème, c'est que c'est un épouvantail pour Renaissance,
25:04c'est un épouvantail pour les Républicains.
25:06Donc là, la réception, ce n'est pas le rapport de force,
25:08c'est la consensualité.
25:10Peut-être que le mot est un peu galvaudé,
25:12mais en tout cas, il va falloir trouver d'autres
25:14manières de déterminer
25:16qui au poste clé,
25:18quel point du programme
25:20on va mettre, non pas sur la base
25:22du rapport de force, mais sur la base
25:24du consensus.
25:26Et ça, c'est compliqué pour la gauche.
25:28C'est compliqué de trouver une figure consensuelle, on l'a bien compris.
25:30Ça, c'est ce que dit
25:32Pablo.
25:34Pablo est hyper important.
25:38En fait, il y a quelque chose, c'est qu'on est sortis
25:40des européennes où on était dans un rapport de force,
25:42les quatre listes de gauche,
25:44à savoir qui aurait le meilleur score, etc.
25:46On s'est battus. Moi, je n'étais pas sur
25:48cette option, j'étais pour qu'on fasse l'union.
25:50Mais du coup, on a quand même...
25:52Je rappelle que la dissolution, elle a été annoncée le soir
25:54des européennes, de sorte que nous n'avons pas eu le temps
25:56non plus de penser nos plaies,
25:58de prendre soin de nous, de poser
26:00les choses qui nous ont choquées de part et d'autre
26:02et de dire voilà comment on fonctionne ensemble.
26:04Donc, on a été pris dans cette urgence
26:06et en fait, ce qui s'est passé aux européennes n'a pas eu
26:08le temps d'être posé et
26:10verbalisé et qu'on trouve des solutions
26:12démocratiques et politiques.
26:14Vous êtes allée super vite à former un nouveau fonds populaire.
26:16Il y a eu une urgence.
26:18Est-ce que vous avez eu le temps de lâcher les baskets ?
26:20Vous avez quand même trois jours
26:22pour chercher votre couteau en cinq pattes.
26:24Non, mais parce qu'il y avait
26:26une urgence à dire on sera au rendez-vous.
26:28Mais là aussi, il y a eu une urgence, non ?
26:30Oui, c'est pour ça qu'à la fin de la semaine, on reste.
26:32Pierre vous pose cette question.
26:34La nomination d'un Premier ministre
26:36issu de la société civile, style grand patron
26:38social, ne serait-elle pas
26:40une clé pour débloquer la situation ?
26:42Ça fait partie des solutions possibles.
26:44Est-ce que vous avez des réflexions en cours ?
26:46Vous avez des noms en tête issus de la société civile ?
26:48Je ne ferai pas le même exercice
26:50que pour la politique.
26:52Non, mais vous, à titre personnel.
26:54Mais bien sûr, là, il va falloir être innovant.
26:56Ça pourrait être la clé du problème, peut-être.
26:58Ça peut faire partie de la clé.
27:00Est-ce qu'il y avait Laurent Berger qui avait été évoqué,
27:02mais il a déjà balayé cette hypothèse ?
27:04Est-ce qu'il y a d'autres noms qui vous viennent ?
27:06Balayés sont totalement balayés non plus.
27:08Les gens de gauche sont trop modestes
27:10et humbles.
27:12Quel type de figure ?
27:14Je pense que des figures
27:16qui ont un peu
27:18une hauteur
27:20par rapport au monde politique
27:22tout en gardant
27:24le nez dans les analyses pourront...
27:26Vous dites presque comme Bruno Retailleau,
27:28une personnalité située au-dessus
27:30des clans et des courants,
27:32une personnalité apaisante et incontestable.
27:34Il y a beaucoup de tendresse et d'apaisement dans ces déclarations.
27:36Mais quelle personnalité
27:38des gens pourrait apaiser dans votre camp ?
27:40Je suis désolée.
27:42On aura la réponse demain.
27:44C'est ce que vous nous avez dit.
27:46J'ai entendu ça.
27:48Il avait dit ça il y a trois jours.
27:50C'est dans les heures qui viennent.
27:52Je voudrais juste dire un dernier mot
27:54pour dire que pendant ce temps-là,
27:56Gabriel Attal n'a pas été rétabli
27:58dans son rôle de Premier ministre uniquement pour les affaires courantes.
28:00Il est en train de passer plein de trucs
28:02sur l'écologie avec des dérogations
28:04aux codes de l'environnement.
28:06Nicole Belloubet est en train de passer
28:08les groupes de niveau au collège,
28:10la réforme de la formation des enseignants.
28:12C'est grave parce que là,
28:14il n'y a pas de soutien
28:16et il n'y a pas de légitimité démocratique à ce qu'ils font.
28:18Arrêtez s'il vous plaît et respectons la démocratie.
28:20Prononcez-vous vous aussi.
28:22Comme ça, les choses iront plus vite.