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Plus de 33.000 défaillances d'entreprises ont été comptabilisées au premier semestre 2024. Pierre Kupferman, éditorialiste BFM Business, analyse cette augmentation des faillites les six derniers mois par la fin du "quoi qu'il en coûte".

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00:00Bonjour Pierre, on va parler des faillites d'entreprises qui se multiplient ces derniers mois et pourtant vous estimez que la gravité de cette envolée
00:06elle doit être relativisée, que c'est en gros le contre-coût du quoi qu'il en coûte, expliquez-nous.
00:11Oui, alors d'abord les derniers chiffres. Près de 33 500 faillites sur les six premiers mois de cette année, c'est 21% de plus que sur les six derniers mois de 2023.
00:22C'est un niveau effectivement très élevé et les experts qui suivent l'évolution de ces données estiment qu'on devrait terminer cette année 2024 autour des 63 000 défaillantes d'entreprises,
00:34c'est comme ça qu'on dit en termes juridiques, niveau qu'on n'avait plus connu depuis 2015.
00:40Alors pourquoi ce niveau très élevé n'est pas aussi inquiétant qu'on pourrait le penser ?
00:46Pour bien comprendre ce qui se passe, il faut prendre du recul, il faut regarder l'évolution du nombre des faillites depuis 2015 en ayant à l'esprit que les entreprises
00:56elles ne sont pas plus immortelles que les êtres humains. Chaque année on enregistre des naissances et des décès d'entreprises.
01:03Alors maintenant vous allez regarder bien ce graphe, on va le mettre en grand sur l'écran, qu'est-ce que vous constatez Karine ?
01:08Eh bien qu'il y a comme un creux là entre 2020 et 2021.
01:12Effectivement sur ces deux années il y a eu au total 46 000 décès entre guillemets de moins que sur les deux années précédentes 2018 et 2019
01:21qui étaient déjà de bonnes années en termes de mortalité.
01:24Vous voyez aussi qu'en 2022 les faillites sont restées moins nombreuses qu'avant la crise Covid.
01:30En fait on a eu finalement trois années où la mortalité des entreprises n'a pas été normale.
01:36Et pourquoi elle n'a pas été normale ? Simplement parce que l'État a dépensé beaucoup d'argent pour maintenir en vie le maximum d'entreprises.
01:44Alors durant la crise Covid évidemment, mais même ensuite au début de la guerre en Ukraine quand les prix de l'énergie se sont envolés.
01:51Cette parenthèse, du quoi qu'il en coûte, elle a permis à un nombre relativement important d'entreprises zombies de survivre.
01:59Et quand l'État a coupé les respirateurs artificiels, ces entreprises là elles sont mortes.
02:04Mais vous avez toutes celles qui étaient mal en point et qui progressivement mettent la clé sous la porte.
02:11En fait, le quoi qu'il en coûte, il a permis à un nombre important d'entreprises de survivre un, deux, trois, quatre,
02:19quatre années éventuellement de plus que ce qui aurait été leur existence on va dire normale.
02:25Et donc en vérité il faudra commencer à vraiment s'inquiéter des chiffres des faillites quand on restera, si c'est le cas, durablement au-dessus des 60 000 décès par an.
02:38Merci beaucoup Pierre.

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