• il y a 4 mois
L'épisode 3 de la saison 1 de "Les reclus : Une famille sous emprise" est intitulé "La libération". Cet épisode se concentre sur la période suivant la séquestration de Christine, un des membres de la famille impliquée dans cette affaire d'emprise. Dans cet épisode, on suit Christine alors qu'elle tente de reprendre une vie normale après sa libération. Un des aspects importants de sa réinsertion est sa recherche d'emploi. Elle finit par trouver du travail dans un restaurant. Ce qui est particulièrement intéressant, c'est que ce restaurant est tenu par Robert Pouget, décrit comme un aristocrate français. Cette série documentaire, diffusée sur Canal+, retrace l'histoire fascinante et troublante d'une famille de onze personnes qui sont tombées sous l'emprise d'un seul homme, Thierry Tilly, pendant une décennie. L'histoire explore comment trois générations d'une même famille ont pu basculer dans une situation aussi extrême, vivant recluses alors même que la porte était ouverte. L'épisode 3 semble marquer un tournant dans l'histoire, se concentrant sur la période de "libération" et les défis de la réintégration dans la société normale après une telle expérience traumatisante.

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00:00Sous-titrage ST' 501
00:30Sous-titrage ST' 501
01:00Christine a commencé à travailler, on s'est aperçu qu'elle faisait bien son travail.
01:04Ce n'est pas tellement qu'elle travaillait bien, mais qu'elle travaillait très bien.
01:08Elle avait pris le contrôle de la cuisine, les sous-chefs, etc. étaient propres, étaient bien habillés,
01:13les tabliers étaient nets, tout ce qu'elle faisait était absolument parfait.
01:18Le mari arrivait tous les matins avec elle,
01:21l'amenait dans la cuisine, disait au revoir ma chérie,
01:24et il partait et revenait la chercher le soir.
01:27Ça me paraissait bizarre.
01:30J'apprends qu'il était gynécologue et qu'il travaillait dans un jardin.
01:33Alors je me dis, mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
01:35Et je lui dis, écoutez Christine, pourquoi est-ce que votre mari,
01:40qui est docteur, travaille dans un jardin ?
01:44Et que vous, je vois bien que vous êtes une femme cultivée, etc.,
01:49qu'est-ce que vous faites à travailler dans une cuisine ?
01:52Elle me dit, ben non, c'est un changement de vie, on voulait changer notre vie, etc.
01:57Petit à petit, j'apprends qu'elle avait eu une fortune,
02:01et que cette fortune, on parle de plusieurs millions d'euros à l'époque,
02:07elle avait tout vendu, et qu'elle avait donné cet argent à un certain monsieur Tilly,
02:15et qu'il investissait cet argent pour elle.
02:20Et un jour, elle me dit, Charles-Henri peut venir donner un coup de main.
02:24Alors je lui dis, bon, ben oui, c'est une bonne idée.
02:26Au bout de deux ou trois jours, qu'il me dit, est-ce que vous avez besoin de fonds ?
02:32Parce que je connais quelqu'un qui a l'accès à beaucoup, beaucoup de capital,
02:38et se spécialise à aider les familles nobles françaises.
02:43Est-ce que vous voulez rencontrer ?
02:46Je dis, ok.
02:50Charles-Henri arrange un rendez-vous avec Tilly.
02:55Quand il entre dans la pièce, je vois tout de suite que c'est pas du tout le type qui a l'accès à d'énormes fonds.
03:04Ce type arrive avec une petite cravate en nylon, une chemise en nylon,
03:09un petit costard étriqué, trop trop serré, et des godasses pointues.
03:16J'ai regardé, je me suis dit, ben c'est un gangster.
03:24Alors le lendemain matin, Christine me dit, qu'avez-vous pensé de monsieur Tilly ?
03:32Et je lui dis, c'est un gangster.
03:39C'est un menteur.
03:42C'est un raconteur de blagues.
03:45Qu'est-ce que vous faites avec ce mec ?
03:48Alors j'ai vu dans ses yeux, comme un clignotement d'oeil, clac, clac.
03:54Vraiment. J'ai vu, elle a fait un coup comme ça.
03:58Parce que naturellement, ça lui a...
04:01En fait, ça lui a ouvert les yeux.
04:04Elle avait déjà des doutes.
04:06Mais là, tout à coup, tous ces doutes sont devenus vérités.
04:13Elle me dit, écoutez, Bobby, est-ce que vous avez entendu parler des reclus de Montfranquin ?
04:22Je lui dis non.
04:23Elle me dit, allez regarder sur l'internet.
04:26Alors le soir, j'ai regardé sur l'ordinateur les reclus de Montfranquin, j'ai trouvé ça.
04:36Et j'ai lu ce qu'il y avait.
04:39Les reclus de Montfranquin.
04:41Les reclus volontaires de Montfranquin.
04:43Montfranquin, un village du sud-ouest de la France.
04:45Manipulation mentale, pratique sectaire, lourd secret familial.
04:50Thierry Tilly, connu des services de police pour escroquerie.
04:53Il était l'un des collègues de travail de Guylaine Marchand.
04:56Il aurait récupéré, oui, vraisemblablement un million et demi d'euros.
05:00En se faisant verser des sommes importantes par mon épouse, ma belle-mère, mes deux beaux-frères.
05:10Je me suis aperçu que ces gens avaient été hypnotisés.
05:17Qu'ils étaient devenus en fait des reclus.
05:23Je l'appelle, je lui dis écoutez, il faut que tu me vois tout de suite.
05:27Et je lui demande, Christine, racontez-moi tout.
05:31C'était incroyable.
05:34Ce fou avait décidé qu'elle savait où était le trésor des Templiers.
05:41Elle y croyait encore un peu.
05:43Elle me dit, il y a une pièce, quelque part, dans une banque.
05:49La pièce est remplie de trésors.
05:53Et quand je disais, je ne sais pas, je ne vois pas.
05:57Ils m'ont attaché à une chaise.
06:00Et puis m'ont laissé là.
06:03Mais je dis, comment, combien de temps ? Il m'a dit des jours.
06:06Pour faire pipi, je faisais pipi sur la chaise.
06:09Je ne bougeais pas, j'étais attaché.
06:12Quand on m'a raconté ça, j'ai dit, ce sont des fous.
06:17Cet homme est un fou.
06:20Je lui dis, Christine, il faut absolument que vous partiez.
06:24Parce que je ne sais pas ce qu'ils vont faire.
06:27Déjà qu'ils ont torturé, parce que c'est de la torture.
06:30Il faut que vous partiez.
06:33J'ai dit, il faut appeler ton amie Marie-Hélène, maintenant.
06:38Pour que tu puisses t'évader.
06:41Christine appelle cette femme, devant moi.
06:44La femme répond.
06:46Christine lui dit, allô, c'est moi, Christine.
06:48Et j'entends de l'autre côté, l'autre femme.
06:50Elle me dit, je ne sais pas, il y a quelqu'un.
06:52Elle me dit, il y a quelqu'un.
06:54Elle me dit, il y a quelqu'un.
06:56Elle me dit, il y a quelqu'un.
06:58Elle me dit, il y a quelqu'un.
07:00Et j'entends de l'autre côté, l'autre femme.
07:02Éclatée en sanglots.
07:04En disant, enfin, etc.
07:06Alors, moi, je prends le téléphone.
07:08Je lui dis, est-ce que vous pouvez venir à Londres?
07:11Par Eurostar.
07:13Restez à la gare et attendez, je vais la faire venir.
07:17Alors, je dis à Christine, prenez votre passeport.
07:19Demain matin.
07:21Quand personne ne regarde, vous mettez dans une poche.
07:24Venez au travail comme normal, avec votre tablier et tout.
07:28Sans rien.
07:30Pas de procédant, rien.
07:32Absolument rien. Pas d'argent, rien.
07:34Je m'occupe de tout.
07:36Le lendemain, Christine arrive normalement.
07:39Le mari lui dit, goodbye.
07:41Il fait toujours attention qu'elle soit bien rentrée, naturellement.
07:44Elle rentre dans la cuisine, enlève son tablier, etc.
07:46Elle commence à travailler.
07:48Et lui s'en va.
07:50À ce moment-là, Steve, mon chauffeur,
07:52amène la voiture à la porte.
07:54Elle sort rapidement.
07:56Elle n'avait pas de manteau, rien du tout.
07:58Dans la voiture.
08:00Son passeport dans sa poche.
08:02Et il part en trombe.
08:04Parce que Steve se voyait dans un film.
08:07Jusqu'à la gare.
08:09Où elle est partie directement à Paris.
08:12Et arrivée à Paris,
08:14Christine m'a appelée pour me dire,
08:17ça y est, je suis à Paris.
08:19Je suis sauve.
08:22En mars 2009, mon frère m'a appelée.
08:25Et il m'annonce que Christine est partie.
08:28Il était dans un état psychologique horrible.
08:31En larmes.
08:33Ne comprenant pas.
08:35Et je dois avouer, moi non plus.
08:37Et on appelle Tilly.
08:39Et là...
08:41Tilly nous a bourré la tête.
08:43En nous disant, écoutez, elle est partie, elle est partie.
08:46Elle ne va pas rester vivante.
08:48De toute façon, je vous garantis que j'ai fait le nécessaire
08:51pour qu'elle ne reste pas vivante.
08:55Il a fallu diaboliser Christine.
08:57Et la plus forte diabolisation qu'on peut imaginer,
09:00c'est de se dire que cette femme était en fait
09:03une personne de très mauvaise mœurs.
09:06Et qu'elle aurait abusé sexuellement sa fille.
09:11Il avait obligé Diane à porter plainte contre sa mère
09:14pour qu'elle ne soit pas la seule.
09:16Il avait obligé Diane à porter plainte contre sa mère
09:18pour attouchement.
09:36Quand j'ai rencontré Christine Evedrine
09:38pour la première fois dans mon bureau,
09:41j'étais frappé par le fait que c'était une femme
09:45extrêmement de bon sens.
09:48Frappé par sa gentillesse, sa sincérité,
09:51son amour pour la famille.
09:54Et puis aussi, j'ai découvert à cette occasion
09:57que l'affaire était beaucoup plus lourde
10:00que je n'avais imaginé.
10:03La justice attendait à l'époque
10:05que ce soit une victime directe du gourou
10:08qui porte plainte.
10:10La famille et les amis n'étaient pas autorisés pour ce faire.
10:16Donc ce jour est arrivé, le 24 mars 2009,
10:20quand le juge d'instruction a entendu Christine Evedrine.
10:35Elle a tout raconté.
10:37La séquestration de son fils Samory,
10:39la torture et la barbarie dont elle avait été obligée elle-même,
10:42la séquestration qu'elle avait subie.
10:44En fait, le dossier a pris un tour criminel.
10:47Lorsque l'on parle d'actes de violence
10:49et d'actes de torture et de barbarie,
10:51ça prend une dimension tout autre.
10:57À partir de l'interrogatoire de Christine Evedrine,
11:00le juge Lawrence, qui était chargé de cette affaire,
11:04a vraiment pris des dispositions tout à fait mûres.
11:08Il a saisi la meilleure façon
11:11Il a saisi la meilleure cellule en France
11:14pour lutter contre les gourous et l'emprise mentale,
11:17la quémade.
11:19Il a surtout, mi-avril,
11:22mis au point un mandat d'arrêt international
11:25qui permettait d'arrêter qui, n'importe où, dès qu'il bougeait.
11:29À la suite des actions de la justice française,
11:35on avait quand même mis un certain contrôle sur Thilly.
11:39Tellement bien que ses papiers d'identité avaient été confisqués.
11:43Et il devait faire un contrôle judiciaire hebdomadaire
11:45à un commissariat d'Oxford.
11:50Il y a eu un coup d'état.
11:52Il y a eu un coup d'état.
11:54Il y a eu un coup d'état.
11:57Guillaume Thilly l'a utilisé, et plus qu'utilisé,
12:00pour faire, je dirais même, les bases besognes
12:03et s'en servir de paravent.
12:06Thierry Thilly était venu nous voir les uns après les autres
12:10pour écrire une lettre
12:12pour remettre à la justice anglaise
12:14dans laquelle on disait que Guillaume était responsable
12:18des ventes, etc., de toute la famille, de la perte
12:21des biens de la famille.
12:23Il nous a donc tous demandé de porter plainte contre Guillaume
12:26et de l'amener jusqu'au tribunal
12:29pour attribuer toutes les fautes qui avaient été faites
12:32par Thilly sur Guillaume.
12:36Il a déchaîné un petit peu l'ensemble des membres
12:39qui n'ont pas fait moins de 6 procédures judiciaires anglaises
12:42pour le persécuter.
12:44Et ça, ça l'avait détruit.
12:54Le fait de vivre à Bristol a probablement été une chance
12:57parce que je pouvais faire ce que je voulais.
13:01Ce n'était pas tout à fait vrai.
13:03Mais j'ai probablement réussi à retrouver une forme de liberté.
13:10Et c'est là que j'ai rencontré Josephé.
13:14On allait travailler ensemble, on s'attendait le soir, etc.
13:18Et on s'est tellement reconnus
13:20qu'on a décidé de se marier.
13:23Et on a organisé notre mariage à Londres
13:27avec quelques amis et la famille
13:30qui était autorisée à venir à ce mariage.
13:35Thilly a exigé d'y assister.
13:37C'était très ambigu comme sentiment
13:39parce que c'était à la fois dur et à la fois, je me disais,
13:42s'il est présent, c'est qu'on est protégé.
13:45Ce qui a accéléré les choses et le dénouement,
13:48c'est évidemment l'incarcération de Thilly, fin octobre 2009.
14:00Thilly est en Angleterre depuis plusieurs années.
14:03Le juge d'instruction va chercher la collaboration
14:07des hommes et des femmes,
14:09des femmes et des hommes,
14:11le juge d'instruction va chercher la collaboration
14:14des autorités anglaises
14:16pour pouvoir procéder à l'interpellation de Thilly.
14:22Les autorités anglaises tardent à réagir.
14:28On va mettre Thilly sur écoute et son patron Gonzales.
14:33A l'époque, Thilly est quasiment quotidiennement
14:38au téléphone avec Jacques Gonzales.
14:42Il lui rendait compte.
14:44Ses écoutes téléphoniques entre Thilly et Gonzales
14:48sur la période de l'été 2009 sont extrêmement instructives.
14:54T'as 30 secondes ?
14:56Oui.
14:57J'ai eu la preuve qu'il y a des contacts politico-judiciaires
15:01contre moi ou la Fondation aujourd'hui.
15:03C'est-à-dire ?
15:04Il y a un mandat d'arrêt international contre moi
15:07délivré par le juge de Toulouse
15:09et que pour l'instant, les autorités anglaises
15:12ne l'ont pas encore validé.
15:14Quel est le sujet du mandat ?
15:16On sait pas, mais il y a marqué Opération Blue Light.
15:19Le problème est qu'il t'associe avec la Fondation.
15:22Ça vient toujours de la même personne.
15:24Et si tu veux, c'est le fameux marchand
15:26qui mobilise tout le monde.
15:28À ce moment-là, Thilly a envisagé,
15:30on l'a su par les écoutes téléphoniques,
15:32de faire une nouvelle stratégie de placement en Suisse.
15:35Comme le juge voyait que les Anglais ne voulaient pas coopérer,
15:38le juge a imaginé une chose un peu audacieuse,
15:40mais qui a bien marché.
15:42C'est de faire rendre, contre toute attente,
15:45les papiers d'identité, carte d'identité, passeport, à Thilly.
15:49Le juge d'instruction apprend
15:52que Thilly va se rendre en Suisse.
15:56Et là, il y a une collaboration
15:59qui va s'instaurer avec les autorités helvétiques.
16:02Et c'est comme ça qu'on va procéder
16:07à l'arrestation de Thilly
16:10alors qu'il a quitté l'Angleterre pour se rendre en Suisse.
16:16Dès que Thilly a mis le pas sur le tarmac de Zurich,
16:20il a été arrêté sur la base du FN.
16:24Il faut savoir que lorsqu'on en garde à vue en Suisse,
16:27on a droit à un coup de fil.
16:29Donc il n'a pas appelé sa femme, il n'a pas appelé les amis,
16:32il a appelé celui qui paraissait être son patron, Gonzales.
16:35Et là, Thilly dit, j'ai été arrêté en Suisse
16:38à cause de cette affaire des vidrines qui sont glauques, etc.,
16:42cette histoire invraisemblable,
16:44et patron, je vous demande d'arrêter tout ça.
16:47Et Gonzales lui a répondu, petit, je vais voir ce que je peux faire.
16:51Nos confrères de Sud-Ouest révélaient hier
16:53qu'un homme de 45 ans avait été interpellé
16:56pour avoir escroqué, séquestré et maltraité
16:59les membres d'une même famille, la famille de vidrines.
17:02Thierry Thilly est enfin incarcéré à Gradignan.
17:05C'est le 21 octobre que cet escroc présumé
17:08a été interpellé en Suisse.
17:10C'est l'aboutissement de 8 ans et demi de batailles acharnées
17:13menées par Jean Marchand
17:15pour essayer de sauver les siens de l'emprise de ce manipulateur.
17:19Nous sommes actuellement sur un crime de séquestration
17:22aggravée par les actes de torture et de barbarie
17:24qui se serait commis au sein même de la famille de vidrines
17:30sur le territoire anglais,
17:32sur lequel le magistrat instructeur investigue
17:35et pour lequel monsieur Thilly nie catégoriquement l'existence.
17:40Thierry Thilly encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle,
17:44mais le plus difficile sera bien sûr de convaincre ses victimes
17:47encore sous emprise de retrouver raison.
17:55J'ai évidemment bondi de joie, car je me suis dit
17:58que l'on touchait enfin à l'issue de cette souffrance, de cette épreuve.
18:04En fait, ça n'a pas été le cas,
18:07parce que comme Thilly, c'était James Bond,
18:10et bien ses victimes sont restées persuadées
18:13qu'il allait revenir, qu'il allait sortir, comme d'habitude.
18:17D'abord, on n'y a pas cru, ou plus exactement,
18:20on a pensé que c'était fait exprès,
18:22c'est-à-dire que c'était encore un coup à la Thilly.
18:25Peut-être qu'il a été arrêté pour nous préserver,
18:28peut-être que c'est un leurre.
18:30Thilly avait pris deux coups d'avance, comme d'habitude.
18:33Il avait annoncé à la famille que certainement un jour,
18:37il serait arrêté, et que c'était s'il était arrêté,
18:40qu'il allait revenir.
18:42Pour nous, c'était inimaginable qu'il soit arrêté pour de bon.
18:46Il était arrêté ponctuellement, et il allait ressortir.
18:49De toute manière, il avait les connexions, etc.,
18:52pour ne pas rester en prison.
18:54Une fois que l'emprise est bien installée
18:57et acquise chez un sujet,
19:00même si le gourou disparaît,
19:03il n'y a pas de problème,
19:06parce qu'il n'y a pas de problème,
19:09même si le gourou disparaît ou est incarcéré,
19:13il n'y a aucune raison pour que les choses s'arrêtent.
19:16Bonjour.
19:18Bonjour.
19:20A la fenêtre, c'est Guylaine, l'ex-femme de Jean Marchand,
19:23qui nous répond.
19:25D'emblée, elle l'accuse d'avoir tout inventé.
19:28La seule chose que je peux vous dire,
19:31c'est que Jean est un affable de gâteau.
19:34Il a tout inventé.
19:36L'emprise mentale, c'est lui.
19:38Je veux travailler sur une liste.
19:41A ses côtés, il y a aussi François, le fils de Jean Marchand.
19:44Il n'y a rien de vrai.
19:47Vous, c'est votre propre choix d'avoir...
19:50De vivre en Angleterre, une vie normale.
19:53C'est votre propre choix.
19:56On continuait à vivre sans lui,
20:00comme nous avions vécu avec lui.
20:03On continuait à retirer nos salaires,
20:06on les gardait avec nous,
20:09mais on les mettait dans un coffre qu'on avait avec nous.
20:12Comme s'il allait ressortir un jour.
20:15Naturellement, on allait les remettre encore.
20:18Daniel Picotin, bonsoir.
20:21Vous êtes l'avocat de deux victimes de ce gourou interpellé.
20:24Vous êtes aussi le président d'Infosect Aquitaine,
20:27le centre contre la manipulation mentale.
20:30L'affaire ne pouvait pas éclater tant qu'une victime ne portait pas plainte.
20:34Bien sûr, il y a un trou dans la législation française.
20:37Ce dossier pose publiquement le problème
20:40d'introduire dans le code pénal et dans le code civil
20:43la notion de manipulation mentale.
20:46Les avocats comme moi sont démunis face à cette situation.
20:49Les victimes de la famille extérieure
20:52ne peuvent rien faire pour arracher leurs proches
20:55qui sont prisonniers mentalement.
20:58Cette affaire va se poursuivre, on l'imagine,
21:01mais le monde n'est pas tiré d'affaires dans ce dossier.
21:04Eh bien, il faut attendre maintenant la suite des événements.
21:07Merci, maître Picotin.
21:10J'ai monté l'équipe de santé d'emprise mentale,
21:13autrement dit, l'exit cancelling,
21:16qui est une méthode qui permet
21:19de sortir quelqu'un de l'emprise mentale,
21:22mais tout en étant dans le respect de la personne, sans aucune contrainte.
21:25On lui donne un outil pour se reconnecter
21:28avec la réalité et sortir du délire
21:31dans lequel le gourou a pu la plonger.
21:34Et du coup, lorsque vous réussissez un exit cancelling,
21:37vous arrivez à décier la personne.
21:40C'est-à-dire, sur le terme de faux conneries,
21:43il s'agit d'enlever le fil qui, un petit peu,
21:46a fermé les yeux de la victime.
21:49Donc on a eu une équipe comme ça, pluridisciplinaire,
21:52une psychanalyste, psychologue clinicienne spécialisée
21:55dans l'exit cancelling, détective privé, éducateur.
21:58Tout ça faisait qu'on avait sur le dossier
22:01des regards qui étaient pluridisciplinaires
22:04et croisés comme un kaléidoscope.
22:17La 1re mission d'exfiltration,
22:20qui a été montée entre le 5 et le 12 novembre,
22:24était composée de Jean Marchand,
22:27qui m'a un peu imposé de venir avec des journalistes.
22:30Bon, je l'avais accepté.
22:33Il y avait Christine, il y avait Philippe de Védrine,
22:36sa convointe Brigitte, plus moi,
22:39plus la psychanalyste, le détective privé,
22:42la psychologue clinicienne,
22:45enfin une petite armée quand même, mine de rien.
22:54En fait, c'est un peu comme un assaut d'une forteresse.
22:57Il s'agit de rentrer en contact avec la personne
23:00et essayer un petit peu, comme devant un aspirateur,
23:03de mettre le pied dans la porte et de rentrer.
23:06Une personne sonne à la porte,
23:09et comme d'habitude, je ne vais pas ouvrir.
23:12En revanche, je suis au 1er étage,
23:15j'ouvre la fenêtre et je réponds.
23:18La personne me demande de voir Mme de Védrine
23:21de la part de la MSA.
23:24Et à ce moment-là, je tourne la tête
23:27et qui j'aperçois derrière, près d'un pylône, mon frère aîné.
23:30Et là, je dis non, là, la ficelle est un peu grosse
23:33et je ferme la fenêtre.
23:36Ça n'a pas marché, puis voilà, on est repartis comme on est venus.
23:39Par contre, la psychologue clinicienne
23:42en allant avec Christine sur le lieu de travail de Guillaume,
23:45qui n'habitait pas avec eux, car il était lui diabolisé,
23:48a pu rentrer en contact et les dires de Christine,
23:51encadrées par la psy, ont permis de procéder
23:54à une espèce d'électrochoc
23:57qui a permis à son fils de se reconnecter avec la réalité
24:00et ensuite, quelques jours après, d'y rentrer à Bordeaux.
24:03Donc ça a été déjà pour nous un immense succès
24:06d'avoir récupéré un seul membre.
24:09N'oublions pas que ça faisait quand même 10 ans que ça durait.
24:13Une fois qu'ils sont repartis pour la gare,
24:16moi, je suis resté quelques heures de plus.
24:19Et je suis allé voir ma femme.
24:22On m'avait dit de ne pas y aller,
24:25mais évidemment, je restais encore maître de mes actes
24:28et j'y suis allé.
24:31On ressonne à la porte et là, c'était Jean.
24:34Je vais toujours, premièrement,
24:37ouvrir ma fameuse fenêtre.
24:40Et là, il me dit,
24:43Guylaine, je t'aime, viens, je suis là.
24:46Et moi, je lui ai répondu,
24:49Jean, va t'en, sinon j'appelle la police.
24:52Elle a eu des propos pour défendre Thilly,
24:55pour me rejeter.
24:58Et je lui ai dit, très simplement,
25:01que je l'aimais.
25:04Et puis je suis reparti
25:07et je suis rentré à Paris.
25:10Et là, je me suis carrément écroulé.
25:18J'ai conservé, ce jour-là,
25:21l'intime conviction que nous étions
25:24vers la fin de cette terrible tempête familiale
25:27et que nous allions nous retrouver.
25:30Rien ne me permettait de le penser,
25:33mais j'en avais la conviction.
25:49Fin de novembre 2009,
25:52j'étais l'invité de Jacques Pradel
25:55dans Café Crime sur Europe 1.
25:58Et ce que je ne savais pas, c'est qu'à Oxford,
26:01mes amis, Guylaine, François,
26:04écoutaient cette émission.
26:07Aujourd'hui, une des histoires les plus étranges
26:10de ces dernières années,
26:13l'histoire d'un véritable séisme familial.
26:16Les reclus de Montflanquin,
26:19l'invité de Café Crime,
26:22se bat farouchement depuis 8 ans
26:25pour sauver cette famille.
26:29À ce moment-là, on se regarde avec maman
26:32et il y a un doute qui s'installe.
26:35François et maman se sont dit
26:38et si, en fait, ce qu'on nous raconte
26:41à l'extérieur est la réalité.
26:44Nous avons tenté une seconde opération
26:47au Windows 2 et on est reparti très vite.
26:50On est reparti le 4 décembre.
26:53Toute l'équipe initiale est repartie
26:56sauf Jean Marchand.
26:59Sa présence n'était pas obligatoirement
27:02souhaitée par les psys,
27:05mais on a fait un petit tour
27:08de l'hôpital de Montflanquin
27:11et on s'est rendu compte
27:14qu'il était un peu le diable
27:17par rapport à eux.
27:23En décembre 2009,
27:26la presse avait beaucoup parlé de nous.
27:29Il y avait l'émission de radio.
27:32On était très ébranlés
27:35et Thilly n'était toujours pas revenu.
27:39Ça faisait beaucoup d'événements
27:42qui faisaient qu'on était probablement prêts.
27:47On sonne à la porte
27:50et cette fois-là, j'ai ouvert.
27:53La psychologue seule a pu entrer
27:56en dialogue avec Guylaine de Védrine
27:59et le plus extraordinaire,
28:02c'est qu'elle a pu rentrer.
28:05Je croyais naïvement que 2-3 heures après,
28:08j'allais rentrer. Pas du tout.
28:11Ça a duré 11 heures.
28:14J'avais pu indiquer à la psychologue
28:17les bonnes feuilles de ce que racontait Thilly sur la famille.
28:20Des gens gluants, des gens collants,
28:23des gens qu'on ne peut pas saquer.
28:26Je n'ai jamais voulu que les de Védrine
28:29viennent en Angleterre.
28:33Je n'y suis pour rien. Je m'y suis même opposé.
28:36Et je m'en suis pris plein la figure.
28:39Ils sont venus squatter mon atmosphère et mon cadre de vie.
28:42Il y a d'abord eu François Marchand
28:45qui est arrivé à la fin du mois de septembre 2007.
28:48Je m'y étais opposé. Trois semaines après,
28:51Guillaume est également allé chercher en voiture
28:54son frère et sa sœur Amaurie et Diane
28:57ainsi que sa cousine Guillemette.
29:00J'ai beaucoup de travail avec M. Gonzalez
29:03qui est le président de la Blue Light Foundation.
29:06J'y suis pour rien dans cette histoire avec les de Védrine.
29:09Ils sont gluants, ils sont collants.
29:12Ça va après tout ce qui s'est passé entre 2000 et 2005.
29:15Et là je dis mais ce n'est pas possible.
29:18Et la personne me dit
29:21mais vous savez que vous êtes en face d'un escroc.
29:24Si vous continuez,
29:27je sais que vous êtes complice.
29:30Et là j'ai réalisé mais ce n'est pas possible.
29:33On est en face d'un escroc.
29:36Je suis allée voir ma mère pour lui dire
29:39maman ça fait dix ans qu'on nous vole
29:42et Thivy est un escroc et est en prison.
29:45Et maman m'a dit mais je suis soulagée.
29:48On n'a plus ce poids sur les épaules.
29:51J'appelle Guillemette qui vient de Bristol
29:54et je lui apprends dans le couloir de la maison où nous étions
29:57que Thivy est un escroc et ils viennent nous voler depuis dix ans.
30:00Et elle m'a répondu j'ai l'impression de peser une plume.
30:03Ça a été la libération, le soulagement.
30:06L'euphorie presque même.
30:09Quand j'ai appris ça à François et à Diane
30:12ils ont été psychologiquement très touchés.
30:15Ils étaient en larmes.
30:18J'étais un zombie.
30:21C'est évidemment un choc énorme
30:24de réaliser en une seconde
30:27que les neuf années passées
30:30n'ont été que du mensonge,
30:33du vol, etc.
30:36On a pu avoir le sentiment
30:39que Guillem avait été la personne
30:42captée d'abord par Thivy
30:45et qu'elle avait finalement
30:48de proche en proche
30:51étendu le discours de Thivy
30:54à la plupart des membres de la famille comme un jeu de domino.
30:57Et c'est Guillem finalement elle-même qui, assistée par la psychologue,
31:00a finalement fait le travail inverse
31:03et le domino dans l'autre sens
31:06en libérant ses enfants et ses proches.
31:09C'est un phénomène qui est allé dans un sens et dans l'autre.
31:13Au fil de cette journée,
31:16j'ai tenu mon rôle de juriste,
31:19à savoir qu'en accord avec eux,
31:22ils ont rempli chacun une déclaration de partie civile
31:25que j'ai ramenée un peu triomphalement au juge d'instruction.
31:28Et je suis arrivé le lundi avec non seulement ça,
31:31plus une photo.
31:34On voit de manière extraordinaire les visages apaisés
31:37de ces personnes qui avaient quand même passé 11 heures
31:41et qui, tout d'un coup, s'étaient reconnectés
31:44à l'intelligence et à la lumière.
31:53On n'a pas vécu vraiment au premier sens du terme
31:56pendant presque 10 ans.
32:01J'ai eu aucune vie sentimentale et sexuelle
32:04entre 1999 et 2008.
32:08De 20 à 30 ans, c'est une vie où on étudie,
32:11on fait des rencontres, etc.
32:14On est passé totalement à côté de ça,
32:17mais ça, on s'en rendait compte.
32:20C'était très dur, d'ailleurs.
32:23C'est toujours quelque chose qui restera...
32:26une douleur, malgré tout.
32:30C'est pas forcément facile de récupérer sa liberté
32:33quand on a été pendant presque 10 ans
32:36entre 4 murs, à la fois physiquement
32:39et psychologiquement.
32:42J'ai eu un choc très gros
32:45à retrouver...
32:48le monde dans lequel il était.
32:51Très égoïste, très violent.
32:54Ça m'a pas plu au début.
32:57Je m'enfermais dans ma chambre
33:00à jouer sur mon ordinateur ou regarder des films.
33:03Je ne participais pas du tout au monde extérieur.
33:06J'étais très noir dans ma tête.
33:09Psychologiquement, j'étais pas bien du tout.
33:12Et puis, petit à petit, je me suis réadapté,
33:15refais une place, etc.
33:18Les premiers mois ont été compliqués.
33:21Ce qui est très compliqué
33:24dans ce processus de réveil,
33:27c'est qu'on venait de passer presque 10 ans
33:30où on pensait à notre place,
33:33où on était un petit peu protégés.
33:36On s'était fait à cette sorte de protection.
33:39À partir du moment où on nous l'enlève,
33:42on est dans le vide.
33:45Qui je peux écouter ?
33:48J'avais pas repris contact avec Jean.
33:51Thilly était en prison. Qui va m'aider ?
33:54C'était comme un château de cartes qui s'effondre.
33:57Je voulais permettre aux victimes
34:00de s'approprier cette sortie psychique
34:03de l'emprise dans laquelle ils vivaient.
34:067 Français d'une même famille qui vivaient
34:09sous l'emprise d'une secte depuis 2001
34:12ont été libérés et vont pouvoir entrer en France.
34:15Ces 7 personnes restaient encore coupées du monde
34:18dans cette maison d'Oxford en Angleterre.
34:21Un homme qui se battait seul pour faire entendre sa voix
34:24C'est une libération formidable.
34:27Une libération pour eux, bien sûr,
34:30puisqu'ils ont été exfiltrés de leur prison mentale.
34:33Mais je dirais aussi une libération pour moi,
34:36puisque je peux imaginer qu'ensuite,
34:39on va pouvoir reconstruire.
34:42Je ne veux surtout pas me faire d'illusion,
34:45quelle qu'elle soit, mais bien sûr,
34:48j'ai envie d'entendre leur voix,
34:51parce que Guylaine, mon fils et ma fille,
34:54étaient définitivement sortis
34:57des griffes de Thierry Tilly.
35:00J'étais évidemment dans un premier instant
35:03à la fois heureux et bouleversé,
35:06mais j'étais tout de suite très en colère
35:09parce que je n'étais pas là.
35:12J'avais été évincé.
35:15Mon objectif, mon souhait, ma volonté, mon désir,
35:18c'était de les retrouver,
35:21mais de les retrouver complètement,
35:24qu'ils soient en face de moi.
35:27Et cela, on nous l'a volé.
35:30Je n'ai pas appelé tout de suite Guylaine,
35:33mais rapidement tout de même.
35:36J'étais très surpris,
35:39mais en même temps très inquiet
35:42de voir qu'elle ne me contactait pas.
35:45Qu'elle était libre de le faire
35:48et qu'elle ne le faisait pas.
35:51J'avais beaucoup assisté pour avoir un contact avec Jean.
35:54Et chaque fois, on me répondait,
35:57c'est un journaliste, il va en parler à ses confrères.
36:00Et je répondais à chaque fois,
36:03mais est-ce que vous n'avez pas pensé un instant
36:06que Jean Marchand était aussi un père et peut-être un mari ?
36:16J'ai eu enfin l'autorisation
36:19de parler en direct avec Jean.
36:22C'était en février 2010.
36:25Et là, dans la salle,
36:28il y avait une pseudo-psychiatre
36:31et d'autres personnes.
36:34Et là, on installe tout un tas de trucs,
36:37un téléphone, un retour pour que la salle
36:40entende ce que Jean dit.
36:43Ils étaient là pour surveiller ses propos
36:46et pour surveiller les miens.
36:49Ils voulaient tellement les surveiller
36:52que pour être sûr que tout le monde entendait bien nos échanges,
36:55ils avaient amené une sono.
36:58C'était intolérable qu'après avoir réalisé
37:01ce qui s'était passé,
37:04que papa n'était pas le diable qu'il avait été
37:07pour toutes ces années,
37:10il y avait des gens qui nous dictent quelque chose encore.
37:13Jean répond. Et on parle.
37:16On parle, Jean et moi.
37:19Jean m'a dit après que j'avais un ton
37:22d'institutrice.
37:25Nous nous sommes parlé,
37:28mais ça n'avait rien à voir avec des retrouvailles,
37:31même par téléphone interposée.
37:34Et puis, la conversation s'est arrêtée.
37:37Je sais aujourd'hui
37:40qu'à l'issue de cet appel téléphonique,
37:43Jean s'est dit c'est foutu.
37:46Moi, j'étais un peu mitigée
37:49jusqu'au moment où je me suis dit,
37:52malgré les interdits,
37:55j'envoie un mail à Jean
37:58qui me répond extrêmement vite,
38:01un mail plus qu'affectueux.
38:04Un mail de papa, c'est génial, le machin.
38:07Et on découvre une cabine téléphonique
38:10à quelques pas de la maison.
38:13Nous appelions quasiment tous les jours.
38:16On restait aussi longtemps que possible au téléphone.
38:19Ça nous a permis de tout nous dire,
38:22pour elle de me raconter ses moments dramatiques
38:25et pour moi de lui dire que ce qui se passait là,
38:28maintenant, c'était ce que j'espérais depuis 9 ans.
38:31Cette cabine téléphonique est devenue notre cabine.
38:34C'est tout juste si on ne voudrait pas l'acheter
38:37pour la mettre dans notre jardin de Montfranquin.
38:40...
38:58Nous sommes le 7 mars 2010.
39:01Je sais qu'aujourd'hui va non seulement être
39:04le jour de l'anniversaire de Guilhemette,
39:07mais aussi un jour fondamental dans notre vie,
39:10puisque je vais retrouver ma femme, Guilhemette,
39:13et mon fils, François.
39:16...
39:19Ils ont pris l'Eurostar à Londres.
39:22Ils vont arriver.
39:25Je suis venu à la gare du Nord,
39:28et là, ils se précipitent sur moi,
39:31et nous allons rester enlacés tous les 3
39:35...
39:38Et on s'est retrouvés là comme si on s'était quittés la veille.
39:41On part à la maison.
39:44Jean avait organisé un déjeuner,
39:47un apéritif, une raclette,
39:50et là, on parle, on discute tous les 3.
39:53On s'est discutés pendant des heures,
39:56le soir même se couchant, je sais pas,
39:593h, 4h, 5h du matin,
40:02de notre vie pendant ces 10 ans, de la sienne.
40:05Donc, il y a eu un contact immédiat.
40:08Rien n'avait bougé dans la maison. Rien.
40:11Et bien, je suis restée.
40:14Et puis, on est repartis.
40:17...
40:21...
40:29Le 9 mars 2010,
40:32j'ai enfin retrouvé ma fille, Guimet.
40:35Nous sommes allés la tendre à Roissy,
40:38avec François,
40:41et là, j'ai découvert
40:44que ma fille était enceinte
40:47et que nous allions être Guylaine et moi grands-parents.
40:50Donc, d'une joie indicible de nos retrouvailles,
40:53s'y ajoutait une autre joie
40:56de voir la famille s'agrandir.
40:59...
41:02Nous nous sommes donc retrouvés tous les 4
41:05et ça a été exceptionnel.
41:08...
41:12Jean me téléphone en me disant
41:15que Guylaine était sur Paris.
41:18J'étais hyper contente.
41:21Pour moi, c'était la délivrance
41:24de 10 ans.
41:27...
41:34Je ne dis rien.
41:37...
41:40Il m'a dit que Guylaine voudrait te voir.
41:43Qu'est-ce que t'en penses ?
41:46Je lui ai dit qu'il n'y avait pas de problème,
41:49que je suis là.
41:52On s'est vus.
41:55On a pleuré.
41:58...
42:01...
42:04...
42:07...
42:10Au bout de quelques mois,
42:13j'ai proposé à Guylaine
42:16que nous puissions nous remarier.
42:19Jean m'a toujours dit qu'on m'a forcé à divorcer
42:22mais que je sortirai Guylaine
42:25et que je me remarierai avec elle.
42:28Ce qui s'est produit.
42:31Nous sommes donc remariés le 30 octobre 2010
42:34la date anniversaire de notre premier mariage.
42:37D'ailleurs, nos alliances portent les deux dates.
42:40...
42:43Cette alliance est un des objets
42:46les plus importants que je puisse porter
42:49parce qu'elle est la marque de la force
42:52et de la ténacité de l'amour qu'il y a entre Jean et moi.
42:55Cette alliance a aussi une autre chose
42:58qui est très importante.
43:01C'est le mariage de Thierry Thilly.
43:04Il a tout fait pour nous séparer.
43:07Tout fait pour diaboliser Jean.
43:10Tout fait pour qu'on n'aime plus Jean comme on l'a toujours aimé.
43:13Et il l'a perdu.
43:16...
43:19...
43:22Malheureusement, Thierry Thilly,
43:25avec cette affreuse histoire qui nous a tous touchés,
43:28a nous séparé.
43:31Est-ce que c'était une chose qui était peut-être tout jacente avant lui ?
43:34Je ne sais pas car avant,
43:37je pensais que nous étions une famille très unie.
43:40Thierry Thilly a cassé quelque chose
43:43effectivement dans notre famille
43:46et ça, c'est extrêmement triste.
43:49...
43:52...
43:55...
43:58...
44:01...
44:04...
44:07...
44:10...
44:13...
44:16La famille, au moment du procès, en octobre 2012,
44:19se retrouve pour la première fois au complet
44:22comme ça depuis la sortie en décembre 2009.
44:25...
44:28Il n'y a pas de question que face au monde extérieur,
44:31on ne fasse pas front commun et qu'on ne se batte pas ensemble.
44:34Je pense qu'on voulait tous la même chose,
44:37c'est-à-dire que Thierry Thilly et Jacques Gonzalez soient condamnés.
44:40Ça, c'était le souhait de tout le monde.
44:43Il faut que les Védrines, qui ont tout perdu,
44:46retrouvent de l'honneur.
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